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Auteur : Delphine Cambra

Journal de séjour #36 – Envol pour Hong Kong

Journal de séjour #36 – Envol pour Hong Kong

L’aéroport de Shanghai ressemble à n’importe quel aéroport. Le petit point de contrôle des sacs à l’entrée en plus (spécial China). Nous avons pris notre temps et sommes bien en avance pour la suite. Le temps de se poser pour un café et nous pouvons apprécier les allées-venues des passants.Dehors il pleut, pas top pour le décollage mais ça n’est pas torrentiel.


Nous faisons mumuse avec le chariot des bagages avant d’aller les enregistrer. Évidemment à ce prix-là il s’agit d’un vol low-cost donc pour les bagages c’est 15 kg par personne… bagage à main compris. Nous dépassons de 7kg à nous deux. Tant pis, on paye la taxe, on n’abandonne rien derrière nous. Finalement le train restait le plus économique.

Les bagages partis, nous attendons de passer l’immigration. Petit papier à remplir, un coup de tampon dans le passeport et ça repart. Enfin, le scanner intégral nous attend. Il faut sortir des sacs et des poches l’ordinateur, l’appareil photo, les recharges de batterie, le portefeuille, la ceinture, le smartphone, les ricola et les dragibus… bon d’accord les bonbons en moins mais exit les briquets par contre. Cette fois ils n’ont même pas passé le portique. Pour les batteries nous avons eu peur de nous les faire confisquer. Leur puissance dépasse le maximum autorisé. Pour autant, ils n’ont pas cherché à regarder plus loin. Autrement c’est le contrôle le plus assidu que j’aie vu jusqu’ici. Même les chaussures y sont passées.
Il nous reste assez de temps pour manger. Parmi les stands de restauration nous voyons des raviolis chinois. Chic… mais ils n’ont plus que du riz. Face à tant d’adversité nous échouons au Burger King. Nous prenons le menu italien. Allez savoir pourquoi ils l’appellent comme ça, il y avait une sauce au chili con carne. Vite fait, bien fait, c’est avalé.

Nous arrivons devant la porte d’embarquement pour nous rendre compte que tout le monde ou presque est déjà installé dans l’avion. C’est bien la première fois que je vois une porte d’embarquement ouverte à l’heure inscrite sur le billet. Bref nous nous installons aussi.

Le vol se fait en 3h. Ça a été assez rapide, pas trop de turbulences et nous arrivons sous le soleil. Nous connaissons un peu cet aéroport mais cette fois nous en sortons par voie terrestre. Hong Kong est une belle métropole entourée de montagnes et d’eau. Mais ce qui frappe avant tout c’est la chaleur. Nous l’avions déjà sentie à Xi’an et Luoyang mais c’est un autre niveau. La lourdeur est palpable et la sueur coule à flot.
Heureusement nous savons où aller, l’hôtel nous a envoyé l’itinéraire complet par bus. Première fois qu’on ne se perd pas dans ce pays. Il est vrai que Hong Kong n’est pas vraiment la Chine mais n’empêche. Nous sommes dans une rue immense et les immeubles nous encerclent. Nous repérons quelques boutiques intéressantes puis nous allons à l’adresse indiquée. Le bâtiment se repère facilement (il est orange), nous entrons dans le hall qui ressemble plus à un couloir sans porte. Nous prenons le premier ascenseur qui vient pour aller au 7e étage (il y en a 15). En réalité, il y a trois ascenseurs et il ne faut pas se louper. L’un fait tous les étages, l’autre les étages impairs, le dernier les étages pairs. Ça ne paye pas de mine mais il ne faut pas chercher du luxe à 50€ les 4 nuits à Hong Kong. Et encore c’est une réduction Booking. La chambre est à l’étage au-dessus des bureaux. Une première porte à code amène sur un couloir d’où sont accessibles les chambres. Ambiance chambre de bonne parisienne, le charme des toits en moins. Nous avons à peine la place pour nous marcher dessus. Je trouve ça cocasse, Will n’en finit plus de s’inquiéter du confort (pas de fenêtre, odeur de renfermé). Sans être spartiate, c’est simpliste mais confortable.

Nous prenons le temps de faire du repérage sur les visites des prochains jours. Il ne reste plus qu’à trouver un petit restaurant, ce qui se fait rapidement. Il faut juste relativiser sur les prix car nous sommes passés du Yuan au Dollar hongkongais. Pour le reste c’est du tout cuit !

Journal de séjour #35 – Shanghai express

Journal de séjour #35 – Shanghai express

Le réveil est un peu morose. Puisque nous ne partons pas en train, nous avons une journée de battement à Shanghai. Ça serait chouette si nous ne devions pas changer d’hôtel. C’est en effet le plus sage pour arriver facilement à l’aéroport demain. Nous avons vu sur le plan du métro qu’un changement est à prévoir sur la ligne sensée être directe. C’est inscrit un peu comme lorsque des travaux sont présents sur la ligne, genre un petit sticker rajouté sur le panneau. Ça n’est pas rassurant et nous voulons nous faciliter les choses. L’hôtel est après le changement.


Nous prenons nos sacs et allons patienter dans un café type Starbucks mais chinois. Ben c’est meilleur, moins cher et le wifi est plus facile d’accès. Ils ont tout pour plaire. Puis c’est l’exode vers le métro. Nous arrivons au niveau du changement, pas de problème. Pas de travaux en vue… il faut juste aller sur le quai en face. Quid des gros soucis que nous avions imaginés ? Zéro en fait. Nous pensons simplement que la ligne a grandi une fois l’aéroport construit et que ça a été plus simple de faire comme ça. Mais nous n’écririons pas d’article s’il n’y avait rien à raconter n’est-ce pas ?


Les adresses chinoises, surtout pour les hôtels, sont mal foutues. Il n’y a pas d’autres mots. Avec la réservation internet, l’adresse chinoise, l’adresse latine, Google maps (oui on a triché pour l’avoir) et Maps me, nous avons encore 90% de risques de nous tromper. Que ce soit à pied, en bus ou en taxi ! Ça n’a pas loupé. Tout concordait pourtant au niveau des informations. C’était la bonne chaîne hôtelière mais pas le bon établissement. C’est quand même ballot après trois-quart d’heure de marche en plein cagnard avec les gros sacs. Gentille, la dame nous indique où prendre le bus et lequel. Nous retournons en bus au niveau du métro et demandons notre chemin à un agent. En Chine, quand vous êtes perdus, la police est votre meilleure alliée. Effectivement, deux rues plus loin nous retrouvons le même nom d’allée. Ils utilisent donc le même nom pour plusieurs rues. Ou leurs rues sont tellement immenses que d’un kilomètre à un autre nous pouvons y voir la même chose. En attendant, nous sommes bien arrivés à notre hôtel. Ça nous a juste pris une heure et demie. Le temps de monter, nous sommes tellement claqués que nous nous reposons un peu. Deux lits ? Pas grave, on tient à deux dans un 🙂


Nous prenons le temps de sortir une première fois pour faire le tour du quartier. Boutiques, fast-food, cinéma… c’est plutôt jeune. Dans un centre commercial, nous voyons une boutique high-tech et Will y reconnaît son drone. Nous y allons pour jeter un coup d’œil. Il nous a fallu trois pas avant que trois vendeurs ne viennent s’agglutiner à nous. Ce qui est inutile puisqu’aucun ne parle anglais. Ils ont dû demander à une quadruple personne de s’occuper de nous, alors que nous n’avons rien demandé. L’anglophone débarque, « merci nous voulons juste regarder », et de nous suivre comme notre ombre dans tout le magasin. Même pas discret, ça ne sonnait pas comme “je suis là si besoin” mais plutôt comme “achète, achète, ou fuis…” Courage, fuyons ! Nous prenons tout juste le temps de repérer un petit restaurant où manger ce soir et repartons aussi sec.

Nous rentrons à nouveau. Nous nous laissons happer par un film à la télévision (on a trouvé une chaîne en anglais sous-titré chinois). Enfin, repas, petite balade dans les rues commerçantes, dessert glacé et dodo !

Journal de séjour #34 – Art et artisanat de Shanghai

Journal de séjour #34 – Art et artisanat de Shanghai

Petit-déjeuner sur le pouce pour commencer la journée. Quelques visites nous attendent encore sur Shanghai.

Avant de continuer nos visites, nous décidons d’aller à la gare pour préparer notre départ pour Hong Kong ensuite. C’est un peu particulier mais nous ne trouvons pas les guichets de suite. En longeant tout le bâtiment nous arrivons devant l’entrée des quais (c’est pas ça), nous repartons en arrière mais ce ne sont que des bornes automatiques (c’est pas ça), nous trouvons un unique guichet humain (c’est pas là). Pour l’histoire nous n’avons pas essayé les automates car toute réservation nécessite l’utilisation du passeport en tant qu’étrangers. Je ne sais pas pourquoi mais on a eu peur de se planter. Autant rejeter la faute sur le collègue que sur la machine en cas de pépin… Revenons à nos guichets. L’agent en charge nous explique que pour Hong Kong il faut longer le bâtiment un peu plus loin. Parce qu’évidemment c’est une sortie du territoire, il faut une ligne particulière. Sauf que longer encore la gare signifie atterrir dans le métro et là on se dit qu’il y a un souci. Nous n’avons pas remarqué de suite le gros logo des chemins de fer chinois sur le bâtiment de l’autre côté de la rue (merci Will). Dur à louper mais nous ne nous y attendions pas et rien n’était indiqué sur les panneaux. Petit souterrain pour traverser la rue et nous allons tout contents à un guichet. « -Pour Hong Kong ? -Guichet 6″… Je crois qu’ils n’aiment pas cette ville. Autre guichet, autre queue. « – Hong Kong ? – Oui pour lundi. – Mais nous voulons dimanche. – Il n’y en a pas. »


La perte de temps est une chose merveilleuse. Nous laissons tomber pour l’instant. Nous rentrerons dans l’après-midi pour reprendre nos recherches. Pour ce matin (ce qu’il en reste), nous prévoyons d’aller au musée de Shanghai. Il ne s’agit pas d’un musée d’histoire à proprement parler mais d’un ensemble d’histoires par l’art chinois. Chaque salle est dédiée à un artisanat ou un art typique de la Chine et retrace son évolution historique. À l’arrivée il faut bien évidemment passer les portiques de sécurité. Puis nous avons une bonne surprise, le musée est gratuit ! Nous allons en profiter.


L’exposition temporaire est dédiée à… Sissi. Tout du moins à la noblesse austro-hongroise à travers les vêtements, la vaisselle et l’armement. Nous avions peu d’explications en anglais mais nous profitons de la beauté des objets présentés. En revanche, alors que je prenais une énième photo, un surveillant est venu me dire que ce n’était pas possible. Bref, aucune photo du musée. Les Chinois ne s’en privent pourtant pas que ce soit avec leur smartphone ou avec de gros appareils. À savoir donc, les photos c’est possible mais en tant que touristes soyez discrets et faites-les une fois que le surveillant a le dos tourné. Même si je me doutais de la règle, ça m’a tellement gonflé que je n’ai pas retenté. Will a réussi à en prendre une ou deux.

Voici un petit récapitulatif des expositions et de leur histoire. En premier lieu, nous pouvons voir l’évolution des objets de bronze à travers le temps. Pratique dans un premier temps, leur utilisation devient militaire au fur et à mesure que le besoin de se défendre se fait sentir. Nous passons donc des pots aux épées.
Nous avons visité une salle retraçant l’histoire de la monnaie chinoise. Pendant la période Néolithique, c’était essentiellement des petits coquillages. Puis cela a changé avec l’utilisation du métal sous forme de petites épées puis de pièces trouées (221 avant J.-C.). Les billets sont apparus à partir de 960.


L’une des salles présente des décorations de jade sculpté assez impressionnantes par leur finesse. Cela a commencé dès le Néolithique et a surtout servi pour des objets spirituels utilisés lors de cérémonies, en tant qu’ornements pour montrer sa richesse, des amulettes mortuaires et de la décoration.


Nous continuons avec l’art des minorités ethniques. La Chine regroupe 56 groupes ethniques, chacun ayant une culture propre. C’est par le mélange de ces cultures que s’est construite une culture chinoise unifiée. On y verra plusieurs styles vestimentaires, des objets du quotidien et des statues.
Les sceaux anciens sont aussi représentés. Entre les sceaux des particuliers et les sceaux royaux, les tailles et la finesse changent complètement. Ils servaient d’abord à officialiser des documents puis aux particuliers pour la signature. C’est à la fois un travail de modelage pour la forme générale et de calligraphie pour le rendu à l’encre.
La peinture chinoise sur rouleau a également sa place. Parmi les courants, nous pourrons apprécier les portraits, les paysages, le côté naturel avec les oiseaux et les fleurs comme sujet de prédilection et même de l’abstrait par les grands diplômés qui voyait la peinture d’un point de vue spirituel…
La calligraphie chinoise vient en suite logique. Son évolution s’est faite par rapport au support dans un premier temps. Avant l’avènement du papier et des rouleaux, il fallait écrire sur des os puis du bronze. Au fur et à mesure du temps, l’écriture s’est faite plus précise et de là c’est parti en mouvements fluides du pinceau.

Après l’univers glacial de ce musée frigorifié, nous sortons dans la chaleur de la ville et retournons au jardin Yu pour faire quelques emplettes. Tout d’abord nous nous régalons de quelques trouvailles frites (c’est quand même super bon).

Puis nous partons à la recherche de quelques souvenirs emblématiques. C’est parti pour deux sceaux personnalisés, noms gravés en langue latine et en phonétique chinoise. Forcément qu’on les a pris, il a un dragon sur l’un, un phénix sur l’autre et… mis ensemble il y a le signe du bonheur conjugal, signe réutilisé notamment lors des mariages (idéogramme du bonheur conjugué avec lui-même, n’est-ce pas Amélie ?). Nous passons le pas dans un an, forcément nous étions les meilleurs pigeons pour ça. Autrement rien de bien neuf.


Nous rentrons et cherchons le moyen d’arriver lundi à Hong Kong. Le souci du train de nuit, c’est que nous perdions une journée pour visiter la ville. Donc nous ne décalerons pas. Reste l’avion. C’est moins cher que le train a priori mais ça implique de payer une nuit de plus sur Shanghai, de changer d’hôtel pour s’approcher de l’aéroport. Pour quelques recherches supplémentaires nous trouvons une adresse proche et pas trop chère pour la nuit. Banco, nous restons dans la même gamme de prix.
Avec tout ça, nous n’avions plus beaucoup de temps pour les visites. Nous sortons pour un dernier marché au niveau du musée des sciences, aussi connu comme le dark market (merci Audrey). Nous arrivons à la station de métro et nous voyons effectivement des étals de l’autre côté de rideaux en plastique. Au premier abord, ça nous a paru glauque, nous sommes remontés à la surface pensant que ça ne pouvait être ça. Sauf qu’on ne trouve rien là-haut. Nous nous baladons un peu avant de redescendre et de traverser les rideaux. Je ne sais pas pourquoi ça nous a paru glauque en fait : les rideaux de plastique ou peut-être les harceleuses de la vente juste devant. En réalité c’est un regroupement de petites boutiques où le marchandage va bon train. L’occasion de trouver des petits souvenirs pour la famille est bien trouvée. J’imagine que les vrais de vrais obtiennent de meilleurs rabais mais on a fait quand même du moitié et du tiers du prix initial. Surtout parce que Will a été trop gentil je pense. Bon d’accord la dernière vendeuse a été très sympa et nous a un peu raconté l’histoire du roi-singe qui a voyagé vers l’ouest. C’est une légende très connue en Chine qui a inspiré Dragon Ball… Will est donc un fan absolu. Nous sommes bien contents de nos affaires et repartons vers l’hôtel pour une dernière nuit.

Journal de séjour #33 – Shanghai entre terre et ciel

Journal de séjour #33 – Shanghai entre terre et ciel

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais nous n’avons entendu aucun réveil ce matin. Il faut avouer que nous avons très bien dormi comparé aux nuits précédentes. Nous décidons de ralentir le rythme. Je pensais faire Shanghai en une journée pour partir le second jour en campagne mais ça ne sera plus possible. Exit donc le musée d’histoire, nous le ferons demain.
Le temps de se préparer et de sortir, c’est l’heure du brunch. Ça tombe bien, nous avions remarqué une adresse la veille. Nous nous installons et il est intéressant de voir des assiettes plutôt occidentales au menu. Pas du remake chinois mais bien des produits qui sentent bon l’Europe. L’assiette ne nous a pas déçus, bien qu’ils ne semblent pas connaître le sel en Chine (trop cher peut-être). Ça nous fait bien plaisir et ça change du gras. Nous sommes parés à la suite.


Notre excursion commence à quelques stations de métro, dans la vieille ville de Shanghai qui s’est construite autour du parc Yuyuan (Yuan voulant dire jardin, c’est plutôt le jardin Yu). J’ai quelques souvenirs d’il y a 10 ans mais ça me semble encore plus extraordinaire qu’alors. Les toits tarabiscotés s’entremêlent et les ruelles semblent faire partie du même établissement. C’est l’occasion de faire du shopping et en mode marchandage, s’il vous plaît. Bon nous n’en sommes qu’au repérage, nous n’avons pas trop de temps pour nous arrêter.


Nous arrivons sur une place attenante au jardin avec un pont en zig-zag. L’effet inverse se produit avec mes souvenirs. Je l’imaginais plus grand. Ça n’en reste pas moins sublime à voir. Nous continuons dans une ruelle qui amène à la sortie du jardin. Un panneau nous dit qu’il faut traverser le pont. Alors que nous faisons la traduction à voix haute, un couple français nous aborde. Ils cherchent aussi le jardin. L’occasion de faire connaissance est toute trouvée, nous cheminons gaiement et faisons la visite ensemble. Encore une très belle rencontre, très enrichissante. Nous avons pleins de bons plans pour la suite du voyage grâce à eux et nous remercions beaucoup Messieur-dame Louis et Claire F.


Quant au jardin, c’est un petit bijou à visiter. Nous n’avons pas eu de réelle explication sur place sur son utilisation mais s’y promener est un réel plaisir. De plus, il n’y avait pas trop de monde (à l’échelle chinoise cela s’entend). Nous traversons donc de petites cours intérieures, surplombées de leurs pavillons à l’ombre d’arbres typiques et des rochers sculptés. Nous terminons notre visite commune dans un Starbucks puis repartons à nos aventures respectives (merci pour le café, Louis et Claire !). Voici les informations que j’ai pu glaner par la suite. L’histoire du jardin remonte à plus de 400 ans. Le gouverneur de la province du Sichuan, Pan Yuyuannduan, voulait offrir un lieu de retraite à ses parents. La construction a commencé en 1559 mais cela a pris plus de 20 ans et le père mourut avant de voir la fin des travaux. La famille a périclité au fil des ans et le jardin a été racheté par pièces. Pendant la guerre de l’opium au 19e siècle et plus tard encore, les troupes des envahisseurs étrangers s’y sont postées à plusieurs reprises, le détruisant peu à peu. À partir de 1949, le gouvernement de Shanghai l’a reconstruit sur les 2 hectares restants.


L’après-midi est avancée, nous en profitons pour nous balader le long du Bund, le bord de fleuve bien connu de Shanghai. La vue sur les grattes-ciel emblématiques est splendide. Cela nous donne envie de les approcher de plus près.

Un coup de métro et nous voilà de l’autre côté, un peu loin de notre objectif. Alors que le soir tombe, nous traversons les avenues qui s’illuminent peu à peu. D’avoir le nez en l’air pour regarder ces immenses immeubles nous donne le vertige. Nous avons une belle vue sur le Décapsuleur, à défaut de notre Crayon lyonnais. Notre but reste l’Oriental Pearl Tower, connue comme la tour TV. C’est l’équivalent de notre tour Eiffel en quelque sorte. Bien évidemment nous souhaitons y monter. La nuit est complètement tombée maintenant, le panorama promet d’être lumineux. Seul bémol, ça coûte une blinde, nous n’irons pas jusqu’au sommet et nous ne ferons pas les activités à l’intérieur (qui se sont bien développées en 10 ans). Nous avançons dans le hall où la file d’attente est correcte à cette heure. Enfin nous arrivons jusqu’à l’ascenseur qui s’envole d’un coup à plusieurs centaines de mètres de haut en moins d’une minute. Haute de 410 mètres, nous atteignons les 259 mètres.


La vue est effectivement superbe. Les lumières s’étendent au-delà de l’horizon. Nous profitons du spectacle urbain puis décidons de redescendre. Pas si simple. D’abord il ne faut pas se tromper avec l’étage du restaurant panoramique. Ensuite aucun ascenseur ne semble dédié à la descente. Nous prenons un petit escalier qui nous amène quelques mètres en-dessous. De nouveau, la vue panoramique mais avec un plancher de verre. Sensations garanties, je ne suis pas très à l’aise avec ce genre de choses. Nous trouvons un ascenseur mais il nous arrête à l’étape intermédiaire. On y trouve un petit cinéma avec une vision du Shanghai du futur (pourquoi pas ?). La vidéo défile au rythme d’un tapis roulant où nous nous tenons tous debout. Cela mène à une petite salle genre musée des innovations énergétiques avec des activités interactives et ludiques. Le tout pour déboucher sur… une salle de jeux d’arcade (hyper logique). Un escalier nous amène à des mini-montagnes russes, attraction doublée d’un masque de réalité augmentée (payant, on a fait l’impasse). Nous trouvons enfin l’ascenseur nous ramenant au sol. Ascenseur de verre, nous avons une dernière vision de la ville de quelques secondes. C’est vraiment superbe à faire mais nous trouvons cela cher pour ce que c’est quand même.


Bonne surprise au bas de la tour, nous trouvons un Taco Bell. Oui, c’est un fast-food américain mais on n’a pas pu s’empêcher d’y aller (merci Southpark), on n’en avait jamais vu. C’est plutôt bon et copieux si vous prenez le plateau avec une sélection de la carte. Les quesadillas sont vraiment sympas. Les boissons en libre service sont dégueulasses par contre.


Nous rentrons en vitesse à l’hôtel pour plusieurs raisons. D’abord on nous a dit que les métros fermaient tôt et nous sommes à l’autre bout de la ville. Ensuite, un besoin pressant s’est fait sentir peu après la sortie du Taco Bell. Nous ne savons pas si c’est le fast-food ou l’accumulation de nourritures grasses mais le ventre de Will a énormément travaillé ce soir-là. Il faut dire qu’à part des fritures ou des brochettes, nous ne trouvons plus de soupes de nouilles depuis quelques temps (pas la région tout bêtement). Heureusement ça s’arrête à ça et nous avons le temps de rentrer sans dommages. La nuit se passe sans encombres.

Journal de séjour #31 – Le train sans couchette…

Journal de séjour #31 – Le train sans couchette…

Une longue et peu passionnante journée nous attend. Le départ pour Shanghai est programmé pour 15h cet après-midi. Nous nous levons autour de 7-8h et profitons de cette dernière mâtinée à Luoyang pour déjeuner avec notre hôte. Le petit-déjeuner typique de la région serait une soupe de bœuf. Ça y ressemble bien sauf qu’on y plonge des espèces de grosses tagliatelles dont les origines sont inconnues au bataillon. Même notre hôte n’a pas su trouver d’équivalent. En tout cas c’est super bon !


Nous flânons un peu à l’appartement avant de partir pour de bon.

À la gare nous voyons des files d’attente assez grandes. N’oublions pas que c’est la fin des vacances, beaucoup rentrent chez eux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous n’avons plus de couchette. Nous faisons gentiment la queue, passons les contrôles sans souci. J’ai dû boire un peu de Pepsi qui nous restait de la veille pour montrer que ce n’est pas un explosif (véridique). On nous indique la salle d’attente et, merveilleux, un peu plus d’une heure à patienter.


L’incident majeur a été provoqué par un bambin. Vous a-t-on raconté qu’ils se baladent les fesses à l’air ? Plus exactement, en Chine ils sont adeptes de la culotte fendue pour les touts-petits (sans couche). Nous étions donc installés pour patienter quand un petit garçon un peu plus loin s’est soulagé la vessie au sol. Le Manneken-Pis est Chinois ! C’est rigolo comme ça mais on s’est dit qu’on éviterait de poser nos sacs au sol à l’avenir. Les équipes de nettoyage font plus du ramassage d’ordures que de la serpillière… La pauvre maman a dû courir jusqu’à la poubelle la plus proche, bébé en main, pour la lui faire viser.
Autrement, nous patientons agréablement grâce à une jeune Chinoise qui était heureuse de parler anglais. Elle veut devenir professeur de cette langue justement et pouvoir discuter avec des étrangers c’est le top du top. Elle est adorable, c’est très agréable comme rencontre. Le plus drôle reste qu’elle nous trouve grands. À l’échelle chinoise nous sommes un peu au-dessus de la moyenne donc. Ça nous a bien fait rire mais j’avais déjà remarqué depuis la Corée du Sud cette petite différence. La moyenne doit être d’un mètre cinquante et quelques peut-être (pour les femmes).


Son train est annoncé, le nôtre aussi peu de temps après. Jusqu’ici nous avions une vingtaine de minutes pour installer tout le monde. Le train arrivant d’une autre gare, nous n’en avions plus que cinq. Nous courrons un peu pour arriver jusqu’à notre wagon même si nous sommes loin d’être les derniers. Nous trouvons nos sièges et un monsieur nous aide pour placer les valises au-dessus de nos têtes. Cette fois nous sommes bien côte à côte. Il y a juste un vieux monsieur à notre place. Pas grave nous échangeons, après tout nous sommes sur le même carré. Les wagons de sièges sont agencés de la sorte. Ce ne sont que des carrés de part et d’autre de l’allée. En revanche, d’un côté ce sont carrés de quatre sièges (classique), de l’autre ce sont plutôt des rectangles de six sièges. Voilà pour la pause description.
Au niveau de l’ambiance c’est plutôt animé. Il n’y a pas d’interdiction d’utiliser son téléphone, que ce soit pour téléphoner (évidemment) ou pour regarder une série sans écouteurs. Le must c’est la musique diffusée par le train. Ça fait un peu radio locale mais c’est sympa. Nous avons eu droit à de la musique traditionnelle chinoise, à de la pop chinoise et Britney Spears à un moment. Nous espérons juste que ça ne va pas durer toute la nuit. Nous n’arrivons pas avant 5h du matin quand même. Pour le reste, ça papote gaiement, ça se bouscule un peu lorsqu’il faut descendre ou monter dans le train, ça rote de temps en temps (le vieux monsieur en face – ça va qu’il a mangé des bananes). Enfin, les vendeurs ambulants font leurs petites rondes. Jusqu’ici nous ne voyons que des vendeurs de boissons et repas. Le seul qui sorte du lot est un vendeur de batteries externes. Dans le train précédent nous avions eu droit à des toupies, des ceintures, des rasoirs électriques et des brosses à dents. Peut-être sera-ce seulement demain matin. Outre nos provisions nous en avons profité pour prendre un bol de nouilles déshydratées. De l’eau bouillante est mise à disposition dans tous les trains. Je ne sais pas si nous arriverons à dormir mais espérons que l’ambiance se calme un peu. Jusque-là nous sommes passés à de la musique classique mais les lumières sont encore allumées…

Journal de séjour #29 – Rencontres à Luoyang

Journal de séjour #29 – Rencontres à Luoyang

Et c’est reparti ! Réveil aux aurores pour prendre le train : 5h de trajet jusqu’à Luoyang. Nous connaissons bien la route et arrivons à la gare sans encombre. Passage obligatoire par le poste de contrôle et pour une raison que j’ignore c’est ma tête qui ne leur revient pas cette fois. Pour l’histoire, une fois que les sacs passent les rayons X, il y a une petite fouille au corps, genre aéroport mais encore plus light (je crois qu’il n’y a d’ailleurs que des agents féminins pour le faire). Donc au moment de la fouille, l’agent me fait signe de ne pas passer… Euh ok, si vous voulez. Elle demande un truc à sa collègue des rayons X et à sa réponse elle me fait signe de passer. Bon ben d’accord, petite perte de temps mais rien de grave. Nous avons un peu plus de mal à repérer le numéro de la salle d’attente cette fois. Nous demandons à un autre agent, qui se trompe un peu dans son anglais. Parce que six et trois, c’est pas exactement pareil. Et ça la fait rire en plus. Bon c’est vrai, c’est cocasse. Encore un peu d’attente et le défilé commence pour s’installer dans le train. Pas de couchette pour cette fois, ce sera les sièges comme on les connaît.


Nous sommes un peu déçus, nos sièges sont bien côte à côte mais il y a le couloir qui nous sépare. Une heure après, à l’escale suivante, beaucoup descendent et nous pouvons profiter d’un carré à nous seul. Rien de notoire pendant ces cinq heures. Les contrôleurs sont super sympas, il y en a un qui a essayé de communiquer plusieurs fois avec nous, avec plus ou moins de succès. William a sympathisé avec un vendeur à la sauvette. Il était déjà passé deux fois et nous avait fait goûter des bonbons qu’il vend. À la troisième il y est allé au forcing et Will n’a pas su dire non (ça va qu’il les aime bien, les bonbons). Petite cerise sur le gâteau, le vendeur nous refile le gros paquet au prix du petit.


Arrivés à Luoyang, nous devons enlever les sweats manche longue (trop de clim dans le train) pour faire face à la canicule qui dure depuis notre arrivée en Chine. Notre hôte nous a indiqué le bus 77. Mais il y a deux pôles d’attente pour les bus. Nous demandons à une femme qui porte des épaulettes (signe à mon sens de personne d’autorité). Ça a l’air d’être plutôt sur la gauche de la gare. Elle en profite pour nous embarquer en nous parlant du temple que nous voulons voir demain “je suis guide etc.” 400¥ affichés. Merci, au revoir. C’est galère mais il faut toujours dire non à tout ! À gauche de la gare donc, pas de bus 77. Nous demandons à un chauffeur qui nous montre l’autre côté. Vas-y qu’on te remonte la place en sens inverse pour aller à droite de la gare. Et pas petite la place, nous sommes en Chine je vous le rappelle. Avec des barrières partout, tu ne sais pas pourquoi. Au moins il n’y a pas de contrôle comme à Tien An Men. Toujours pas de bus 77. Nous demandons cette fois à un jeune couple. Très gentils, ils proposent de nous montrer. Il fallait prendre la rue principale en face de la gare et avancer un petit peu pour tomber sur les bus. D’ailleurs le nôtre est garé, le temps de dire merci et au revoir (en le pensant chaleureusement cette fois) et de partir. C’était sans compter sur un jeune Chinois trop enthousiaste qui vient taper la discute en anglais… et nous fait louper le bus.
On ne sait pas d’où ils sortent mais quand un Chinois parle un peu anglais, il va adorer parler avec un étranger, quel que soit son activité à ce moment-là. C’est super sympa et tout mais là sur le moment, ça m’a un peu gonflée (chaleur plus gros sac oblige). Nous attendons le suivant, toujours en discutant (le couple est retourné à ses occupations), il nous présente sa copine (qui a dû s’ennuyer ferme, ne parlant pas anglais). Il rate lui-même son bus (vraiment trop enthousiaste). Nous prenons finalement chacun le nôtre.


Notre auberge est quasiment à l’autre bout de la ligne. L’adresse donnée semble se trouver dans une résidence bien gardée. Nous nous avançons vers le portail et demandons au vigile qui n’en a pas entendu parler. Nous commençons à faire le tour mais c’est pas encore ça. Nous remarquons une autre auberge, nous redemandons. Ils voient ce que c’est et appellent pour nous notre hôte. Cette auberge-là avait l’air super sympa, nous espérions quelque chose dans ce standing. Notre hôte arrive et nous repartons avec lui… jusqu’au portail de la résidence. Le vigile nous reconnaît et lui demande (sans doute) ce que nous faisons là. La sécurité qui n’est pas au courant de la présence d’une auberge de jeunesse dans sa résidence, nous trouvons ça un peu moyen mais passons. D’un autre côté, la résidence consiste quand même en plusieurs immeubles de je ne sais combien d’étages autour d’une jolie cour avec fontaine, salle de gym et piscine (payantes) et même un jeu d’échecs géant. Le gardien a l’air de demander à notre hôte de lui signaler ce genre de choses et nous laisse entrer. Dix étages plus hauts, nous arrivons dans un appartement sympa avec un grand salon et trois dortoirs. Moins professionnel que l’autre auberge mais c’est sympa quand même (juste les toilettes qui sont assez crades mais passons).


Quand nous avons réservé, nous cherchions un couchsurfing. Il s’est avéré que la personne qui nous a répondu avait ouvert sa propre auberge de jeunesse et il nous a fait un prix pour qu’on vienne là (60 yuan). Il nous propose d’aller à la vieille ville dès lors que la dernière arrivée du jour se fasse. Nous sommes d’accord, ça nous permet de nous poser un peu. Une Française, arrivée la veille, rentre de sa journée de visite et nous sautons sur l’occasion pour discuter. Ça a été une super rencontre. Nous papotons une bonne heure avant de partir en centre-ville ensemble. La dernière personne n’étant pas encore arrivée, nous abandonnons notre hôte.
Amélie, notre jeune Française, apprend le chinois depuis 9 ans et fait ses études en Chine. Autant dire que nous avions une interprète et un guide culturel et elle a été fantastique. Nous prenons un taxi (très facile avec elle du coup). La vieille ville est toujours un quartier vivant avec des boutiques plus ou moins d’artisanat. Nous trouvons une spécialité du coin, des petits gâteaux faits de fils de miel fin (pas d’autre description possible) fourrés aux cacahuètes. Assez surprenants mais délicieux.


Pour le restaurant nous avons deux possibilités. Pour l’un d’eux le plat principal ressemble à une fleur faite d’omelettes. Très joli mais ça reste des œufs cassés et les prix sont trop élevés. Ce sera fondue chinoise. Super bon et plus convivial, c’était l’idéal pour mon repas d’anniversaire (vieille non, sage encore moins).


Nous y avons beaucoup appris au sujet de la Chine et de son histoire toujours grâce à Amélie. Nous avons eu des démentis aussi. Par exemple, on ne trouve ni chien ni chat aux menus des restaurants ou dans n’importe quelle cuisine. En revanche, il y a eu effectivement une “fête” en juin où les chiens étaient maltraités et mangés. Sous la pression internationale, elle est bannie des coutumes chinoises et le gouvernement y fait très attention. Dans le genre plus sympathique, nous sommes en ce moment dans une zone de vacances (3 jours) pour la fête des bateaux dragons. Dans l’idée c’est l’histoire d’un chef régional très aimé qui a dû s’exiler à cause d’une invasion. Il revient 30 ans plus tard mais découvre que sa région n’existe plus, elle a été annexée à une autre. De désespoir il se jette dans la rivière. Les habitants, ne voulant pas voir mourir leur ancien chef, ont sorti tous leurs bateaux (à tête de dragon) et ont lancé des petits gâteaux de riz gluant dans la rivière pour que les poissons ne le dévorent pas avant qu’ils l’aient retrouvé. Malheureusement ils n’ont jamais retrouvé le corps mais en hommage il y a des courses de bateaux dragon dans la province où se sont déroulés les faits. Dans le reste de la Chine c’est vacances et on mange la même recette de gâteaux de riz qui ont été balancés dans le fleuve. Ça explique notamment le petit gâteau que nous n’avions pas commandé au restaurant de Mr. Lee et que notre hôte nous a offert à notre arrivée d’ailleurs. Seul petit regret, nous n’étions pas dans la bonne province pour voir les bateaux.
La soirée a été excellente et nous avons beaucoup appris. Merci encore Amélie pour cette excellente soirée ! Nous espérons te revoir en France, en Chine ou ailleurs. Nous sommes rentrés à minuit mais nous ne nous sommes pas couchés avant 3h à papoter comme des collégiennes. On va douiller le lendemain.

Journal de séjour #27 – Xi’an via une pagode et le quartier musulman

Journal de séjour #27 – Xi’an via une pagode et le quartier musulman

Nous consacrons cette journée à la visite de la ville de Xi’an. Nous avons quelques pistes et décidons de prendre notre temps. Nous sommes là encore une journée. Nous commençons donc par une grasse mâtinée. Nous prenons le temps pour un bon petit-déjeuner, pain frit, gruau de maïs et beignet de rillettes.


Première étape, la grande pagode de l’oie sauvage. Nous n’avons aucune idée de l’origine de ce nom. Tout ce que nous savons, c’est qu’il existe aussi la petite pagode de l’oie sauvage et c’est ce qui nous a valu de nous tromper pour l’hôtel le premier jour. Il est à côté de la petite, pas de la grande. Dans l’idée que je m’en suis faite via la carte de la ville et des commentaires vus sur Internet, j’imaginais une belle pagode au centre d’un jardin et nous pouvions y monter. Dans les faits, ça commençait comme un beau jardin, nous voyons apparaître le sommet de la pagode, puis nous nous sommes retrouvés face à un mur. Nous le longeons et ne trouvons aucune porte. Il y a pleins de petits stands tout autour et notamment un stand d’informations pour les touristes. Après demande, nous nous dirigeons au sud du mur où se trouvent l’entrée et les guichets. Il est d’ailleurs spécifié que la montée de la pagode est soumise à un ticket supplémentaire à l’intérieur. À se demander ce que nous allons trouver derrière ces murs.


En lieu et place du jardin imaginé, nous nous retrouvons devant un complexe de bâtiments créant un haut-lieu du bouddhisme. Chaque salle est dédiée à une divinité. Malheureusement, nous ne pouvions pas faire de photos par respect pour les croyants. Seuls les extérieurs seront présents. Selon le dieu représenté, la sculpture sera à la feuille d’or ou en jade. Tout est sculpté avec force détails et d’une finesse impressionnante.

 


Devant le hall de Bouddha, une grande vasque contient des bâtons d’encens. C’est l’occasion de faire une petite prière ou du moins d’avoir une pensée personnelle (de temps en temps, ça fait pas de mal). On achète l’encens d’un côté, on l’allume de l’autre, puis petites courbettes encens en main devant Bouddha et même vers les autres points cardinaux, enfin on plante le bâton dans la cendre.


Tout se passe à l’ombre de la grande pagode. Le vent joue avec les carillons au bout des toitures. C’est un bel endroit. Nous en faisons le tour, un autre bâtiment se dresse. Des immenses panneaux de bois sculptés racontent l’histoire de Maître Xuanzang (VIIe siècle), un moine chinois qui serait allé en Inde pour parfaire sa connaissance du bouddhisme au point de devenir un sage incontesté.

Nous descendons vers un sous-sol qui est en fait une sorte de boutique un peu spéciale. On nous explique qu’en Chine, on allie les croyances bouddhistes à l’horoscope animalier. Il y aurait donc une divinité associée à un animal du zodiaque. La boutique vend des amulettes à l’effigie des dieux protecteurs. Elles améliorent la chance de leur porteur. Forcément, nous nous prêtons au jeu. La dame nous demande l’année et le mois de naissance. Will commence : dragon de 1988 en décembre. Une bonne année semble-t-il. De toute façon les dragons sont généralement chanceux. Pour la couleur, il lui faudrait une amulette noire pour plus d’efficacité mais d’elle-même elle nous dit que c’est très cher (taillée dans une pierre précieuse noire) et lui sort le modèle en dessous en jade vert. À mon tour : cheval de 1990 en mai. Encore une bonne année (je me demande si elle peut vraiment tomber sur une mauvaise…). Apparemment j’ai un estomac en béton et j’apporte la chance à mes proches. Pour la couleur, le blanc me va mieux et ça tombe bien, c’est le standard en jade blanc. Ben voilà, nous avons nos souvenirs chinois ! Nous n’allions pas dire non à un boost de chance. A 100€ les deux amulettes, ça a intérêt à fonctionner. On se doute bien que c’est un attrape-touriste mais celle-ci valait le coup.


Sortant de là, il est temps d’aller manger. Nous y sommes quand même restés deux heures autour de cette pagode. Nous avions repéré un restaurant qui nous semblait pas mal. Nous pensions à de la fondue chinoise (il y avait des genres de marmites sur chaque table) et nous nous retrouvons à manger un barbecue coréen. Ça nous allait aussi même si c’était moins local. Nous avons quand même eu peur que ce fusse fermé. Tous les employés faisaient la sieste sur les bancs. Ben ça ne les a pas dérangés et on a bien mangé. Ce barbecue est une des raisons qui ne feront pas de moi une végétarienne.


Nous repartons nous reposer un peu à l’hôtel en attendant que la soirée avance. Nous en profitons pour prendre deux smoothies chez la glacière de la veille. Elle semble nous reconnaître et nous décidons d’y prendre tous nos futurs desserts. Après notre repos, nous nous avançons vers le quartier musulman de Xi’an qui est décrit comme immanquable et plus vivant donc en soirée.


Ça commence avec la tour de la cloche puis la tour du tambour. Les deux se visitent mais nous nous concentrons sur le quartier et ça vaut effectivement le détour. Ce sont des rues plus étroites où s’amassent la foule. On y trouve pleins de stands où se régaler : brochettes de poulpe ou d’agneau, kebab, bananes panées… Pour ce soir nous avons opté pour une brochette de poulpe épicée, une sorte de galette sèche aux graines de tournesol, une espèce de gâteau de semoule mais au riz et du fruit de jacquier. Parmi les attractions nous avons vu des fleurs en barbapapa, des glaces fumantes (plongées dans de l’azote liquide plutôt) et du yaourt étalé sur une plaque gelée (à la découpe, ça fait des rouleaux de glace en fait). Il y a aussi pleins de petites boutiques souvenirs sympa, des aquariums où on y plonge ses pieds (les poissons vous font un petit nettoyage), tout ça dans une bonne ambiance, emportés par la foule, etc. Ne vous formalisez pas du bruit, de la fumée (de cuisson) et des rares carcasses (bien découpées) ayant servies aux brochettes. C’est vraiment un quartier sympa et hypervivant.


Nous y repasserons sans doute demain, là on n’a plus de petite monnaie. Le temps de repartir, de reprendre un dessert glacé… Cette fois elle doit vraiment se demander si elle va bientôt se débarrasser de nous. Réellement ça la fait rire de nous revoir. Elle nous conseille même un smoothie mangue (super bon). Nous papotons comme on peut, entre bribes d’anglais et traducteurs. On en profite pour demander ce qu’est le parfum taro qu’on voit de temps en temps et qui nous retourne le cerveau (c’est violet le truc). Il s’agit d’un mélange sucré de pâte de riz et patate douce. Trop gentille, on lui promet de revenir demain. Un bon gros dodo nous attend.

Journal de séjour #25 – Quand la Corée du Sud n’était que la phase d’essai

Journal de séjour #25 – Quand la Corée du Sud n’était que la phase d’essai

Nous aurions pu mieux dormir… si de gros cahots n’avaient pas ponctué le voyage vers Xi’an. Will se voyait tomber à tout instant, moi j’avais peur que les sacs ne chutent. C’est donc un peu froissés que nous arrivons. En sortant de la gare nous pouvons apercevoir une grande porte, genre mur d’enceinte. Il y a sans doute quelques vestiges anciens par ici. Il me semble d’ailleurs que Xi’an a été pendant un temps une capitale du pays. Nous tenterons de voir cela par la suite. La priorité à 8h c’est surtout de trouver un endroit pour le petit-déjeuner. Petit arrêt quand même au bureau touristique. Pas de prospectus, pas de carte de la ville ni du métro… et les hôtesses ne font pas beaucoup d’efforts. À part pour indiquer le bus à prendre (et encore on ne sait pas où), elles ne parlent pas anglais. Nous partons à la débrouille, comme souvent depuis que nous sommes en Chine.


Le quartier a l’air plutôt chic et nous longeons des centres commerciaux. Ça sent l’occidentalisation par là… Gagné, Starbucks en vue ! La chambre ne sera pas prête avant 14h, c’est l’idéal pour patienter tout en ayant une connexion. Le wifi reste quand même un luxe. Il faut rentrer son numéro de téléphone, recevoir un code qui donnera accès au wifi. Sauf que ça ne marche pas avec nos numéros. Will arrive à soudoyer la vendeuse pour qu’elle utilise son numéro (pas beaucoup d’efforts, il lui a juste montré son portable avec la fenêtre d’affichage Wifi). Pour le pc, nous attendrons d’être à l’hôtel. Nous sirotons nos caramel macchiatto et latte noisette et nous régalons d’un croissant chocolat blanc et d’un muffin aux noix. Ils les chauffent les muffins au passage. Ça donne un côté sorti du four qui n’est pas pour me déplaire.


Nous passons le temps puis nous nous mettons en marche. Nous passons dans le centre commercial où s’alignent quelques marques bien connues : Adidas, H&M, Gap (à peine moins cher qu’en France)… Dans l’atrium, des soldes attirent Will. Il aurait bien besoin d’une chemise manches courtes. Celle qu’il trouve affiche 450 ¥ (50-60 €) et avec la remise 90 ¥ (un peu plus de 10€). Les réductions en Chine, ils font pas semblant.

(Ça, c’est juste pour traverser le carrefour.)

Il est temps de trouver l’hôtel. Nous avions fait le repérage sur Maps me et nous avions trouvé une carte du métro. Ça ne devrait pas être trop compliqué (là, un lol est de rigueur). Ce moment où ta carte de métro affiche plus de lignes que la machine d’achat des tickets. Je reprendrai l’artiste Oldelaf et sa “tristitude”, mélange de tristesse et solitude. L’itinéraire imaginé tombe à l’eau. Pas grave on va s’en tricoter un de toute pièce. Alors faut prendre là, faire un changement, partir de ce côté et marcher quelques mètres. Vendu ! Tout se passe bien sauf que ce sont quelques centaines de mètres de marche, avec les sacs. Nous apprendrons plus tard qu’ils mettent à jour les cartes de métro avant d’avoir fini la construction des lignes. Ben oui, quand tu sais qu’en moins d’un an c’est quasiment prêt (j’exagère à peine).


Nous approchons donc de l’hôtel qui est soit en construction soit envolé. Y a pas, c’est tout. Nous demandons dans un restaurant en montrant l’adresse chinoise donnée par Booking et le plan Maps me. On nous dit que le plan n’est pas bon. Pour l’adresse, on nous conseille carrément le taxi. Nous avions repéré un peu avant un hôtel de la même enseigne que le nôtre. Nous y allons à tout hasard. Moment épique une fois de plus. Nous montrons l’adresse chinoise, je demande à ce qu’elles cochent sur un plan de la ville (à disposition dans les hôtels donc). Elles préfèrent jouer avec le traducteur du téléphone. Dans l’ordre, nous comprenons qu’il faut prendre le métro, sortie C, qui se trouve à bout de la rue à gauche et qu’il faut sortir 2 arrêts plus loin. Ok mais dans quelle direction le métro ? Au bout de la rue à gauche. Non mais c’est quoi le nom de l’arrêt ? Elle nous donne celui du départ. Où descendons-nous ? Dans 2 arrêts. Oui mais quelle direction ? Au bout de la rue à gauche. Ça a été un peu long… Pendant ce temps, Will bidouille sur le pc mis à disposition des clients, retrouve un plan (correct maintenant qu’on le connaît) du métro. Enfin nous avons la bonne sortie !
Nous repartons de moins en moins gaiement. Métro, sac à dos, pas dodo… Nous sortons, très bien, mais avec tout ça, on ne connaît toujours pas la direction exacte de l’hôtel (pourquoi n’a-t-elle pas coché cette foutue carte ?). On marche un peu et finissons pas demander à un agent. Il réfléchit, suées froides, et son visage s’illumine ! Au croisement à gauche. Chouette ! Suivant la direction, l’espoir s’amenuisant, nous scrutons toutes les enseignes. Et oui, ça y est on le voit !
Nous courons presque jusqu’au comptoir où Will montre l’adresse en demandant si c’est bien là. Oui, c’est bien ça ! Ben ça va, juste 3h de recherches. Nous remplissons les formalités, la clé, xié xié (merci), nous nous installons enfin. Hôtel classique, rien à redire, c’est propre. Nous allons pouvoir nous reposer un peu. Il est 16h quand nous trouvons un petit restaurant pas loin de l’hôtel. Au menu, soupes de nouilles/bœuf épicée et de raviolis. Délicieux, nous sommes bien récompensés de nos efforts. Pour la fin de la journée, nous préférons rester tranquilles. Une bonne douche, une petite lessive et de quoi panser nos pieds endoloris. Je pense que nous allons dormir tôt ce soir.

Journal de séjour #24 – Temple du Ciel et train couchette

Journal de séjour #24 – Temple du Ciel et train couchette

De nouveau levés tôt. Nous préparons nos affaires pour le départ et allons prendre notre petit-déjeuner au restaurant de la veille. Au menu, bouchées vapeur. Les habitants du quartier ont tous l’air de manger ça le matin. C’est super bon mais il faut être habitués à manger salé dès le réveil.


Dernière visite du jour, le Temple du Ciel. Il n’est pas très éloigné, nous prendrons quand même le métro pour le timing et la chaleur déjà présente à 8h. Comme pour le Palais d’été, il y a un billet entrée simple et un billet visite complète. Cette fois nous prenons la visite complète.
Le temple est également un immense jardin de 273 hectares où s’élève quelques bâtiments de type temple bâtis en 1420. C’est-à-dire que les empereurs y venaient pour effectuer des cérémonies religieuses, à coup de sacrifices, pour des dates ou des événements importants, des fois même juste pour faire tomber la pluie. Chaque bâtiment a donc une fonction dans le rite. L’un d’entre eux servait de résidence à l’empereur le temps de se purifier avant les rites.

Arrivés par l’entrée nord, nous commençons par le joyau de ce temple : le Hall des Prières pour de bonnes Récoltes (rien que ça). 38,2 mètres de haut, 24,2 mètres de diamètre, il est soutenu par des piliers qui représentent les 4 saisons, les 12 mois de l’année, les 12 heures du jour et celles de la nuit et toutes les constellations.

Une annexe au temple présente les diverses étapes d’un sacrifice type. Même mode d’emploi depuis le 26e siècle avant J.-C. semble-t-il. Tout d’abord il faut choisir les animaux à sacrifier. Ensuite une série de danses sacrées sont effectuées. Les sacrifices sont inspectés. Une lecture, genre prière sans doute, est faite. L’empereur passe d’un bâtiment à un autre. Après sa purification, il allume à minuit la lampe de cérémonie, donnant ainsi l’heure. Il se rend à la salle des sacrifices et y sonne une cloche. On allume le bûcher et les tablettes des dieux sont apportées dans la salle. L’empereur se change puis appelle les Cieux avec une danse. Les sacrifices sont amenés au bûcher. Pendant ce temps, une musique particulière est jouée, de l’encens est brûlé pour prier les dieux et les ancêtres, du jade et de la soie sont offerts aux Cieux. Enfin, on verse de l’eau et du vin sur les sacrifices. Petite lecture avant de sacrifier à nouveau du vin. Les restes sacrifiés sont mis dans les torches autour du bûcher. L’empereur reste à regarder le tout brûler. Il est félicité par ses généraux et il termine par l’écriture de l’édit de la cérémonie racontant les détails du déroulement. Ici donc on y faisait plutôt les prières.


L’architecture du temple a changé à travers les siècles mais c’est cette forme datant de 1751 qui est restée jusqu’à aujourd’hui. De forme rectangulaire au départ, il était appelé le Hall des Rituels sacrificiels et on y priait les Cieux et la Terre. Reconstruit en 1545, il s’agissait d’une salle ronde à trois toits couverts de tuiles bleues, vertes et jaunes représentant les Cieux, la Terre et le monde mortel. Il fut renommé le grand Hall pour Offrir des Sacrifices. Voici les maquettes des précédents bâtiments.

La Voûte impériale des Cieux suit de près. Bâtie en 1530, elle fut d’abord appelé le Hall pour Apaiser les Dieux. On y entrepose les tablettes divines. 19,5 mètres de haut et 15,6 mètres de diamètre et au plafond un dragon sculpté joue avec sa perle.

On termine avec le Tertre circulaire où sont exécutés les sacrifices. La terrasse était couverte dans un premier temps de dalles d’un bleu profond puis cela a changé pour des dalles de pierre verte et elle est entourée d’une balustrade en marbre en 1749. Les dalles, les marches et les piliers de la balustrade vont toujours par 9 ou par multiple de 9, nombre de strates des Cieux. La Pierre centrale des Cieux (la dalle au centre donc) sert à parler aux dieux. Si on s’y place dessus, notre voix est plus résonnante.


Enfin, le reste du jardin réserve quelques surprises. Des joueurs de diabolo, groupes de tai-chi, une chorale, on y trouve pleins d’activités. Will est invité à une partie de tianze, un sport entre le badminton et le foot. L’idée c’est de former un cercle et de se passer un énorme volant à coups de pieds. Aussi populaire à son époque que l’est le football aujourd’hui. Nous repartons de là avec trois volants colorés (moyennant finances d’ailleurs). (Léger beug pour les photos, j’essaierai de vous les retrouver. Je n’ai plus que le diabolo.)


Retour à l’auberge, une petite douche et nous libérons la chambre. Nous laissons les sacs à l’accueil car nous avons encore un peu de temps, le train n’est qu’à 18h50. Nous passons à la Poste pour envoyer les souvenirs achetés en Corée du Sud (pas eu le temps là-bas). Les cartes postales, ça passe tout seul. Les lettres aussi. Le colis de babioles… un peu moins. Les gâteaux secs destinés aux parents doivent rester avec nous. Ce ne sont pas des produits alimentaires chinois donc ça ne part pas (on essaiera au Vietnam). Le reste, ça peut aller mais on a senti leur curiosité vis-à-vis des produits coréens. Elles nous préparent un joli carton et empaquettent ça… à la chinoise. Ça a l’air bancal (beaucoup de scotch) mais c’est totalement sécurisé. Toujours dans l’économie, nous choisissons de le faire voyager par bateau. Théoriquement, le colis arrivera quand nous serons dans le Pacifique. Si on y pense, on vous donnera des nouvelles. Je donne pleins d’infos, écris trois fois l’adresse de livraison et même mon passeport est fiché.

Enfin nous nous acquittons de la taxe et nous repartons. Nous ne pensions pas y rester si longtemps, la faim nous tiraillait depuis un moment déjà. Nous prenons un restaurant aux allures de cantine rapide. Will s’est régalé avec son bœuf, j’ai été plus dubitative avec mes nouilles. C’était pas marqué que c’était pimenté (oui je suis habituée mais quand même).


Nous terminons avec une phase de shopping et juste pour un t-shirt c’est quelque chose. Une fois, le produit trouvé, on ne voit que des XL et plus. Nous demandons à une vendeuse ma taille. Un XL chinois, très flatteur mais ok. Elle nous donne un ticket pour aller payer. Nous nous dirigeons en caisse, sans le T-shirt donc. Nous payons, nous avons le reçu que nous rendons à la vendeuse à l’autre bout du magasin qui nous rend le t-shirt dans un sac (et encore a-t-elle failli se tromper de sac). Voilà, c’était une anecdote au passage.
Nous récupérons nos valises, au revoir et merci à l’hôtesse (elle a dû en avoir marre avec toutes nos questions), métro et gare. C’est quelque chose là encore. Nous sortons du métro, non pas dans la gare mais devant. Nous avions le choix entre les entrées nord et sud, nous avons pris la première qui venait (nord pour la précision). Des files d’attente à l’extérieur vers un premier poste de contrôle billet/passeport, puis un second poste de contrôle des bagages cette fois. Nous montons l’escalator et voyons le panneau d’affichage. Notre train est au n°5. Ne lisant pas le chinois on en déduit que c’est la voie. Eh bien, il s’agit en fait de la salle d’attente n°5. Un portillon nous sépare de deux accès aux voies. Deux trains sont présentés à chaque fois. C’est comme à l’aéroport, on se présente devant la porte d’embarquement avec notre billet qui est contrôlé à ce moment. Le temps d’un dernier selfie avec un curieux…


Nous patientons jusqu’à ce que notre train soit annoncé. Nous nous massons avec la foule (on commence à s’habituer), nous jouons des coudes et passons l’enregistrement. Il faut bien penser à regarder la voie avant. Le couloir mène à plusieurs d’entre elles et ça n’est plus qu’indiqué qu’en chinois à ce stade. Au pire, suivre la foule. Les voitures sont suffisamment bien indiquées et le numéro de couchette correspond à un ensemble de trois couchettes. Il n’y a plus qu’à se souvenir si on a réservé en bas, au milieu ou en haut.


Je me souvenais du standing des trains chinois. Pas beaucoup d’intimité, il n’y a pas de porte pour les compartiments. Plus convivial d’un autre côté. Je les trouve moins sombres et moins glauques que les trains français. Cela dit ça fait un bon moment que je n’ai plus vu de train de nuit en France. Pour la sécurité par contre, c’est plus sommaire : petite échelle et minuscule barrière anti-chute. Je ne bouge pas dans mon sommeil. Will balise à mort en revanche. Les places du haut étaient moins chères… Oui je suis en mode radin depuis le début du voyage. Mais j’aurais très bien pu prendre la troisième classe qui ne propose que des sièges pseudo-inclinables (en fait même pas) ! Je pense un peu à notre confort quand même. Après tout nous partons pour 12h de voyage…

Cité Interdite et Palais d’été – histoire

Cité Interdite et Palais d’été – histoire

Parmi les merveilles de Pékin, la Cité Interdite en reste la maîtresse incontestée. Symbole de la force des empereurs passés, elle reste aujourd’hui un des hauts-lieux touristique de la Chine. Deux dynasties y ont régné : les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1911). Sa construction a commencé en 1407, 5e année de règne de l’empereur Yongle, et s’est terminée en 1420. Sur les 780000m² qu’occupe le palais, les bâtiments n’en occupent que 167000m². On y compte 8700 pièces, entourées de murs de 10 mètres de haut et de douves de 52 mètres de profondeur. Deux parties sont bien distinctes dans le palais : la cour extérieure où l’empereur célébrait les grandes cérémonies et la cour intérieure consacrée à la vie de famille et aux affaires quotidiennes. Dans une annexe à l’est, nous retrouvons les appartements des princes et le palais de retraite de l’empereur une fois déchargé de ses fonctions. L’annexe à l’ouest est réservée à l’impératrice douairière. En tout, 24 empereurs y ont séjourné. Lorsque la Révolution Xinhai a destitué les Qing de la royauté en 1911, le palais perdit son sens en tant que symbole de pouvoir. Le dernier empereur Puyi et sa famille continuèrent de vivre dans la cour intérieure. La cour extérieur a été transformée en musée et ouverte au public en 1914. En 1924 l’empereur déménage et en 1925 c’est la cour intérieure qui se transforme en musée. C’est en 1987 que la Cité Interdite intègre le patrimoine mondial de l’Unesco. Ce qui suit est donc la porte d’entrée vers la cour intérieure, elle se trouve bien après la porte qui donne sur Tien An Men.

Avant d’arriver jusqu’aux pièces principales de la cour intérieure, il faut encore atteindre la Porte de l’Harmonie suprême. Pour cela, nous traversons un petit pont.

Tout ce chemin pour arriver au Hall de l’Harmonie suprême, autrement dit la salle des grandes cérémonies en tout genre. Construite en 1420, elle portait le nom de Hall des Cieux vénérés. En 1562, pendant le règne de l’empereur Jiajing, elle fut rebaptisée Hall de la Suprématie impériale et en 1645, elle prend son nom actuel sous la houlette de l’empereur Shunzhi. Il s’est inspiré d’un ancien livre de divination (Livre des Changements) se référant à l’harmonieuse coexistence de tous les êtres dans les cieux et sur la terre. Parmi les célébrations qui s’y tenaient, on trouve la nouvelle année, le solstice d’hiver, l’anniversaire de l’empereur, les couronnements, les mariages impériaux, les annonces des nouveaux diplômés et les annonces militaires majeures. Pour l’architecture, le Hall se tient sur trois terrasses de marbre, atteignant 26,92 mètres de haut et s’étalant sur 2377m². D’un point de vue décoratif, c’est le plus chargé en motifs. Un trône laqué en or aux motifs de dragons se tient en son centre. Six colonnes l’entourent, chacune surmontée d’un dragon d’or. Un dernier dragon se tient au plafond, une perle entre les crocs. Il a dû être reconstruit plusieurs fois à cause d’incendies, cette version date quand même de 1695.

En parlant d’incendies, petit aparté pour vous montrer le moyen de contrer cette calamité à l’époque. Remplies d’eau chaque année, de grandes vasques de fer étaient disséminés à travers tout le palais. Elles étaient enveloppées dans du coton et recouverte d’un couvercle contre l’évaporation. Un feu pouvait être allumé en dessous pour éviter le gel. Celles datant de la dynastie Ming sont reconnaissables pour leurs anneaux sur les côtés et une forme plus évasée en haut, celles de la dynastie Qing par des masques d’animaux en décoration et une partie plus serrée en son centre. Il en reste 308 à ce jour.

Le Hall de l’Harmonie centrale servait à l’empereur pour recevoir les hommages des officiels en charge de préparer les cérémonies. Cela se passait avant d’entrer dans le Hall de l’Harmonie suprême. Bâti en 1420, il fut baptisé le Hall de la splendide Canopée, puis en 1562 ce fut le Hall de la Suprématie centrale et nous connaissons la suite en 1645. Cela vient du Livre des Rites cette fois, en référence à une conduite impartiale et juste à garder dans chaque situation. La veille de chaque sacrifice, l’empereur répète les gestes et les rites.

Enfin, le Hall de l’Harmonie préservée se tient juste derrière. Terminé également en 1420, Ce fut d’abord le Hall de la Conduite scrupuleuse, puis le Hall de la Suprématie établie. Pour son nom actuel, on reprend le Livre des Changements pour simplement référer au maintien de l’harmonie entre chaque chose. Les empereurs de la dynastie Ming s’y changeaient avant les grandes cérémonies. Les empereurs Qing y servaient des banquets pour les grandes occasions. Deux empereurs ont dû en faire leur quartier au moment de la rénovation des bâtiments de la cour intérieure au début de l’ère Qing : Shunzhi et Kangxi. Le premier dut même y faire son mariage. (Pas de photo malheureusement, trop de monde.) Il est temps d’aller vers la cour intérieure.

Premier arrêt au Palais de la Pureté céleste. Il a été rebâti en 1798. Jusqu’en 1722, il servait comme résidence où les empereurs vivaient et réglaient leurs affaires. L’empereur Yongzheng changea sa chambre à coucher vers le Hall de l’Élévation mentale (j’adore les traductions de traduction). Mais son successeur l’empereur Qianlong rétablit la tradition. C’était également l’endroit où l’on entreposait dans un premier temps le cercueil de l’empereur car il devait « finir ses jours dans sa chambre ». Derrière le trône, une boîte contenait le nom du successeur à la couronne. L’empereur le choisissait en secret, écrivait son nom pour le placer dans la boîte et à sa mort le nom était découvert par tous.

Le Hall de l’Union, précédemment appelé le Hall de la Perfection centrale, a gardé son nom depuis 1535. Toujours d’après le Livre des Changements, cela reprend l’union des cieux et de la terre entre le yin et le yang. Cette salle est idéalement placée entre le Palais de la Pureté céleste et le Palais de la Tranquillité terrestre. La décoration est proche du Hall de l’Harmonie centrale. A gauche, on peut y retrouver un clepsydre (une horloge à eau) et à droite une horloge à cloche. Pendant la dynastie Qing, les impératrices y recevaient des hommages pour leurs anniversaires, le premier jour de la nouvelle année lunaire et au solstice d’hiver. En 1738, cette salle a même servi d’entrepôt aux 25 sceaux impériaux qui représentaient le pouvoir.

Enfin, le Palais de la Tranquillité céleste servait de résidence aux impératrices de la dynastie Ming, en réponse au Palais de la Pureté céleste, résidence des empereurs. Il est dit que les cieux représentent la sagesse noble et la terre l’indulgence. Il a été rebâti en 1655 en imitant le Palais de la pure Tranquillité de Shenyang. Il est décoré à la mode Mandchoue. Les allées du côté est ont servi de chambre maritale et certains empereur y ont célébré leurs mariages. Les allées de l’ouest servaient à des sacrifices chamaniques. (Pas de photo à nouveau, trop de monde).

Nous terminons avec un magnifique jardin où se tient le Hall de la Paix impériale. En 1535 il est séparé du reste du palais par de hauts murs. Il servait plutôt de lieu de culte et longtemps ce sont des eunuques taoïstes qui entretenaient les lieux.

C’était la visite courte de la Cité Interdite. Sincèrement il faudrait une journée entière pour visiter l’ensemble des bâtiments sur les côtés qui renferment sans doute des expositions. Petite photo de la vue en sortant du palais par le nord, il y a encore un grand espace à visiter par là.

Passons maintenant au Palais d’été qui est plus un jardin qu’autre chose. Un petit jardin sur 290 hectares… Il est ceint de deux collines : la Colline de l’Ouest et la Colline du Printemps de Jade. Au nord, la Colline de la Longévité abrite des palais et des temples au cœur d’une forêt de pins et cyprès. Le palais est constitué de salles, pavillons, corridors et de tours, décorés de pierres fines et de sculptures de bronze. La Tour de l’Encens bouddhiste (ou de la Rage bouddhiste, je ne sais quelle traduction adopter, la deuxième est plus drôle avouez) se tient haut sur la colline et fait face au lac Kunming. Ce lac couvre d’ailleurs les trois-quarts du Palais et comporte une allée imitant Su Dyke à Hangzhou et trois îles reprenant les trois îles célestes dans la Mer de Chine.

Nommé à l’origine le Jardin aux claires Ondulations, le Palais d’été a été construit par l’empereur Qianlong en 1750 pour l’anniversaire de sa mère (joli cadeau). Ça n’est que plus tard qu’il a été utilisé comme lieu de villégiature pour les empereurs et impératrices. En 1860, il fut brûlé par les Forces Alliées Franco-anglaises (ce moment où tu as honte de ton passé). L’impératrice douairière Cixi utilisa les fonds de la marine pour le rebâtir en 1886. Rebelote en 1900 avec les Forces Alliées des Huit Pouvoirs, reconstruction en 1902. Ce n’est qu’en 1924 qu’il est ouvert au public qui n’avait jamais pu le voir avant. L’Unesco mit la main dessus en 1998.

Après les portails d’entrée, on trouve le Hall de la Bienveillance et de la Longévité où l’impératrice Cixi (oui ça se prononce presque comme une certaine altesse austro-hongroise) et l’empereur Guangxu tenaient leur cour et s’occupaient des affaires d’état. Le dragon représente l’empereur, le phénix l’impératrice.

En bifurquant à gauche, on peut trouver le Pavillon du Printemps annoncé. Rien de spécial mais c’est super joli. Dix ans après je retrouve un calligraphe d’eau au même endroit. Il s’agit d’un bonhomme muni de pinceaux géants reliés à des bouteilles d’eau et s’exerçant à la calligraphie ou au dessin sur les pavés. C’est juste énorme !

En suivant le bord du lac sur la droite, on trouve plusieurs halls ayant servis aux appartements de l’impératrice Cixi.

On entre ensuite par la Porte de la Lune pour traverser le Long Couloir. 738 mètres de long, 14000 peintures au plafond, il porte bien son nom.

Plus haut, nous pouvons apercevoir la Tour de la Fragrance du Bouddha.

Le couloir se termine sur le bateau de pierre, construit comme symbole de la force de l’empire.

Voilà le parcours en 1h30 en profitant du paysage. Il faudrait encore une journée pour tout voir et apprécier au mieux ce lieu magnifique qu’est le Palais d’été.