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Catégorie : Équateur

Article du voyage en Équateur

Journal de séjour #213 : De Quito à San José via… Miami ?

Journal de séjour #213 : De Quito à San José via… Miami ?

La beauté de l’aviation c’est de nous faire passer par Miami pour un trajet Quito (Équateur) – San José (Costa Rica). Cela implique notamment de faire la demande de l’Esta, le “visa » américain. Même si nous ne faisons que changer d’avion ! Bref, nous l’avions fait avant de partir donc pas de soucis de ce côté. Nous devions partir à 00h58. Pour je ne sais quelle raison, nous ne partirons qu’à 1h40. Normalement ça ne devrait pas trop impacter notre changement, nous avons 5h30 d’attente entre les deux avions à Miami. C’est un petit avion avec 3 places de chaque côté du couloir. Le placement fait que nous sommes dans la même rangée mais pas côte à côte. Nous demandons un peu partout qui serait suffisamment aimable pour échanger de place. Ça impliquerait de passer au milieu d’une rangée de trois. L’une accepte seulement si celle du siège proche couloir se décale au milieu. Besoin de place pour son genou qui lui fait mal… Nous nous tournons vers l’intéressée qui refuse catégoriquement. Elle est claustrophobe, elle a besoin du couloir. La première tente quand même de changer d’allée avec un steward mais apparemment il faut payer pour ça. Tant pis, Will et moi abandonnons. Au final tout ce beau monde s’endort et nous nous réveillons à l’atterrissage à 6h.
La nuit n’a pas été particulièrement agréable mais nous devons être d’aplomb pour la douane américaine, réputée pour son zèle. Nous descendons de l’avion et intégrons la première file d’attente. Il y a beaucoup de monde qui attend. Nous arrivons alors non pas à un guichet mais à une borne. Nous enregistrons nos passeports nous-mêmes, empreintes digitales comprises, et une petite feuille s’imprime. Selon les informations du feuillet nous sommes redirigés vers une longue file d’attente… qui nous entraîne à un guichet. Rebelote pour la vérification d’identité, feuillet à l’appui, les empreintes digitales aussi. À quoi a servi l’étape précédente ? Pas la moindre idée. Vérification de notre bonne foi peut-être. Nous nous attendions à un interrogatoire quelconque mais non. Un coup de tampon et “welcome to the United States of America !”. Dixit un panneau, c’est même pas l’agent qui nous accueille. Nous récupérons nos valises et arrivons au niveau de la douane. Ça me fait un peu peur, on a ramené des cacahuètes de l’Équateur (c’était un cadeau de dernière minute de la part de nos hôtes…). C’est à peine si le douanier regarde notre feuille. Il est au téléphone, il faut le comprendre. Nous nous retrouvons un peu ahuris dans le terminal. Ça a été facile en fait. Même Will est passé comme une lettre à La Poste. Nous verrons pour la sortie du territoire.
Donc nous avons passé une heure pour les contrôles. Ce qui n’est pas si long au final. Nous nous attendions vraiment à pire. Nous sommes au terminal 4, nous devons aller au terminal 3. Nous nous renseignons pour la navette. Une dame nous montre la direction. En fait nous arrivons directement au terminal 3, 100m plus loin quoi. Nous montons au niveau des enregistrements. Autre particularité de notre vol, nous devons nous réenregistrer. Ça n’est pas un transit classique où tout est pris en charge et il n’y a qu’à passer par la sécurité avant de réembarquer. Là nous avons récupéré les valises et retournons à l’enregistrement avec pesée, etc.
Apparemment il faut passer par une borne automatique. Là où ça coince c’est que nous n’avons pas de vol retour. Un agent nous remarque et nous explique que dans notre cas nous devons passer par les comptoirs. Nous nous y rendons et faisons l’enregistrement de façon classique. Nous allons ensuite vers les portes d’embarquement.

Le premier contrôle est assez risible. On y vérifie juste le temps passé sur le territoire. Pour le scanner, il faut juste sortir la nourriture des sacs, en plus des objets habituels. Nous passons tous par le scanner intégral testé en Australie. Nous récupérons tout sans souci et pouvons nous rendre au hall d’embarquement. Nous nous arrêtons à une sandwicherie au passage et prenons le petit-déjeuner. Il est 9h, nous ne décollons qu’à 11h. Encore un peu de patience.

Dans l’avion nous ne sommes pas côte à côte une fois de plus, mais l’un derrière l’autre. Nous retentons de faire bouger les gens mais sans succès. Je somnolerai pendant tout le vol. Je me réveille juste à temps pour récupérer des chips auprès de l’hôtesse. 3h après et 1h de décalage horaire en moins nous atterrissons à San José. Nous devons encore passer l’immigration. Ça nous prend énormément de temps, beaucoup de personnes sont présentes. Pour la peine nous mangeons un sandwich dans la file d’attente. Nous y arrivons au bout de 2h.

Nous récupérons les valises et allons vers la douane. J’ai un peu peur car nous avons coché à peu près toutes les cases de la fiche : nourriture, produits détaxés, médicaments et nous avons été dans des endroits naturels ou des élevages il n’y a pas longtemps. Nos sacs sont passés au scanner, comme tout le monde, et basta ! Pour être sûrs que tout va bien, nous voulons expliquer ce que nous avons coché mais on nous dit qu’il n’y a pas de soucis et que nous pouvons passer. Ok !
Nous trouvons le chauffeur de notre auberge et nous filons vers le centre-ville. Avec les bouchons nous perdons encore un peu de temps. Nous arrivons enfin et pouvons apprécier le confort de notre chambre. L’employée qui s’occupe des tours est Française. Ça va nous faciliter la tache. Nous passons la fin d’après-midi à préparer notre séjour au Costa Rica. Nous ne sortirons que pour aller retirer des sous, il nous reste un sandwich pour le repas du soir. Ce qui est drôle c’est que pour accéder aux caisses automatiques il faut scanner la carte bleue. La porte s’ouvre alors sur le sas. Sympa comme sécurité.

L’Équateur en vrac et bilan pratique

L’Équateur en vrac et bilan pratique

L’Équateur est un beau pays mais pour ce qu’on en a vu, il est assez moderne. Nous y avons eu moins de surprises qu’ailleurs. Nous ne sommes restés que dans certaines parties. Nous aurions voulu voir la partie amazonienne mais nous avons manqué de temps.

Paiement en dollars. La monnaie équatorienne n’existe plus. Cela fait quelques années que tout le pays est passé au dollar US. C’est plutôt vu comme une bonne chose, la monnaie équatorienne n’avait plus vraiment de valeur.

Taxis jaunes. Une bonne chose pour reconnaître les taxis officiels, ils sont tous jaunes. Les conducteurs ont souvent un gilet fluo aussi. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des locaux pour connaître le tarif moyen. Souvent les bons chauffeurs vous proposent d’emblée le prix conseillé. Le mieux lorsque vous arrivez à une gare ou autre est de vous rendre au parking à l’extérieur. Vous êtes sûrs de tomber sur les bons chauffeurs. Nous faisons toujours difficilement confiance à ceux qui viennent spontanément nous voir.

Limitation des bus. Comme dans tous les pays visités cette fois-ci en Amérique du Sud les bus longue distance sont limités dans leur vitesse. Là encore, il est fortement recommandé de dénoncer son chauffeur s’il va trop vite. Pas de pression surtout !

Vente d’eau à la sauvette. Si vous avez soif, l’eau se trouve dans n’importe quel commerce mais aussi en pleine rue. Des vendeurs à la sauvette proposent souvent des bouteilles d’eau. Nous avons surtout vu ce phénomène à Guayaquil mais nous ne l’avons pas testé.

Latitude 0. Comme son nom l’indique, l’Équateur est traversé par la ligne équatoriale, soit la latitude 0. On y trouve les hémisphères nord et sud de chaque côté. Concrètement c’est juste fun à savoir mais les changements physiques sont bien réels, quoique faibles. Sur la ligne-même l’équilibre est incertain, la gravité moindre et les cyclones ne peuvent exister, contrairement aux tremblements de terre…

Banane verte. Il s’agit de la base alimentaire du pays. On exagère à peine. Plus précisément elle est utilisée comme plat ou accompagnement. Les feuilles servent à la cuisson de certains plats.

Bilan pratique

Durée du séjour : 12 jours, mi-novembre, -6h de décalage horaire, 14h de bus entre Trujillo et Guayaquil dont 2h perdues à la douane. Nous aurions dû y rester plus longtemps mais nous avons pris du temps pour la Bolivie.

Météo : Nuageux et frais. Ça n’a clairement pas été la meilleure période pour visiter. Nous avons eu froid par moments, surtout à Quito. Les nuages nous ont suivis tout du long, des fois avec la pluie. Heureusement nous avons eu droit à quelques éclaircies quand même, mais nous n’y étions jamais préparés.

Localement : On y est moins dépaysés que dans d’autres pays d’Amérique du Sud. Il y a quand même des racines Inca fortes. Il doit être intéressant d’y être pour la fête de l’Inti, la fête du soleil. Il faut se méfier de la circulation à Quito qui est très bouchonnée. Selon vos obligations il faut y penser avant de prendre la route. Pendant vos visites en ville, pas d’inquiétude à avoir, des policiers veillent à tous les coins de rue.

Calcul du budget : Nous avons compté sur du 82€ par jour à nous deux, 640€ maximum par personne pour le séjour. Comme nous n’avons pas fait de grande activité hormis la Isla de Plata, les économies sont considérables. Nous avons dépensé à nous deux 708,82€, soit à peu près 570€ d’économies.

Hébergement : Selon les villes, les prix peuvent augmenter considérablement pour un confort plus ou moins égal. Comme souvent le plus compliqué est de trouver de l’eau chaude. Pour le reste, les maison d’hôtes ou les auberges familiales restent l’idéal pour les rencontres, la culture, etc.

Repas : Nous nous sommes régalés, les spécialités diffèrent selon les régions. Le poisson est à l’honneur sur la côte, à Quito nous nous sommes plus régalés en pâtisserie. Partout la banane verte est reine.
Nos recommandations : ceviche, corviche, bolón, biscochos, patacon…

Transports : On a retrouvé les tuck-tuck !
En ville : À pieds, comme toujours. Encore que Quito peut être fatigante. Le taxi reste la base, les chauffeurs sont plutôt réglos. Le tuck-tuck, dans les petites villes comme Puerto López.
A travers le pays : Le bus encore et toujours. Attention toutefois, nous n’avons pas eu droit à un bus nocturne avec couchettes. Demandez si ça existe, autrement attendez-vous à une nuit peu agréable. Toujours garder vos sacs à main contre vous, jamais dans les compartiments au-dessus de votre tête. Les vols sont fréquents apparemment.

Visiter : Là encore, les activités diffèrent selon la région. En bord de mer la Isla de Plata est un incontournable. Ça n’est qu’une pâle réplique des Galápagos, si vous avez l’occasion préférez ces dernières quand même. Les alentours de Quito sont riches en culture. Et ne manquez pas le musée Intinan pour être à la moitié du monde.

L’Équateur est un pays riche tant par son économie que par sa culture. Il nous manque encore le sud et l’Amazonie à notre palmarès mais nous sommes déjà très heureux de notre séjour.

La gastronomie équatorienne

La gastronomie équatorienne

La gastronomie équatorienne est très diverse selon la région visitée. Il existe toute sorte de mets à goûter. La banane verte reste un des ingrédients de base. Nous pouvons recommander de goûter le chocolat un peu partout. Rappelons que l’Équateur est la pays producteur majoritaire dans le cacao. Bref, il y a de quoi se régaler !

Les spécialités : Le ceviche ! Il s’agit d’une spécialité d’Amérique du Sud assez généralement mais à Puerto Lopez il est particulièrement bon. Pour rappel c’est une salade crue de poisson ou de fruits de mer avec une sauce citronnée. Le riz aux crevettes derrière est aussi très bon.

Les patacones sont l’alternative à la frite belge. Ce sont des rondelles de banane verte écrasées et frites. Contrairement à la variété « classique », ces bananes ne sont pas sucrées. Avec une pointe de sel ou une petite mayonnaise c’est excellent ! Et ça tient bien au corps.

Le corviche est une espèce de gros beignet de poisson, la panure est faite à partir de banane verte. C’est un régal !

Là, il y a un peu de tout ! Avocat, patate douce, salade, maïs bouilli et maïs grillé, porc grillé… L’essentiel d’une assiette complète.

Le Thanksgiving équatorien ! Normalement ça ne se fête pas là-bas, mais comme nos hôtes ont des amis Américains… Gratin de pâtes, dinde rôtie, riz aux petits légumes, sauce pimentée et guacamole. Il y en a pour tous les goûts.

Ce plat se trouve essentiellement en week-end nous a-t-on dit. C’est du poisson entouré d’une pâte un peu molle. On a moins aimé mais c’est pas mal.

Habituellement le chicharron est de la viande de porc frite à l’extrême. Ici c’est fait avec du poisson, c’est excellent.

Les empanadas sont plutôt frites en Équateur. Elles sont très bonnes, Will les adore et je préfère celles au four.

Sandwicheries : Un KFC classique…

Les sandwichs en mer c’est plutôt léger. D’un autre côté, vue la houle il valait mieux ne pas manger trop lourd…

Ils aiment aussi les croque-monsieur, appelés tostadas.

Cette enseigne de grill, La Tablita del Tartarro, propose des planches de steaks ou de hamburgers. C’était une bonne surprise.

Ceci est un sandwich à la viande de bœuf. Ça faisait un peu viande séchée…

Un hamburger bacon-fromage etc.

Ces raviolis sont excellentes, ça change un petit peu.

Un simple filet de poulet avec son riz.

Cette enseigne, Cajun, propose surtout des morceaux de poulet avec une sauce au Jack Daniel’s. Le goût est pas mal mais la sauce a une drôle de consistance. Et comme on s’en met plein les doigts, l’enseigne fournit les gants en plastique. Sympa, surtout avant de prendre l’avion !

Les petits-déjeuners : Le bolon est une boule de chair de banane verte cuite avec du fromage. Dès le matin, ça cale bien et c’est plutôt bon.

Les patacones le matin sont souvent accompagnées d’un œuf et de fromage. C’est un peu sec donc à voir selon vos préférences.

Ça ne se voit pas forcément mais avec cette jolie assiette de fruits nous avons eu droit à du pain, de la confiture, des œufs, du jus de fruit, une boisson chaude, etc. Dormir quasiment chez l’habitant a ses avantages.

Encore dans le genre très copieux, œufs, boissons, yaourt maison, etc. Mais ce qu’il faut retenir c’est la petite pâtisserie : les biscochos. C’est tellement bon !!!

Nous retrouvons les biscochos avec d’autres petites gourmandises à tremper dans le café…

Grignotage : Le chocolat en Équateur est une institution. Cette fabrique, La Universal, est purement équatorienne. Elle tend à disparaître à cause de l’import de marques comme Lindt ou autre. C’est un peu dommage dans le sens où en tant que producteur de cacao, l’Équateur n’aurait pas besoin d’importer… En plus ils sont bons ces chocolats !

On ne change pas une équipe qui gagne.

C’est très bon, après vous trouvez un Magnum amandes-caramel ça revient au même. Enfin, Will trouve qu’il y a une différence. A vous de voir…

Ces glaces fruitées sentent bon l’artisanal ! On se régale.

Parmi ces pâtisseries, certaines ont des goûts un peu étranges. De haut en bas, on trouve une meringue, des alfajores et un croissant à l’ananas (drôle d’idée celui-là) ; un pain de maïs, deux trucs étranges (pas forcément bons), une quesadilla (pas une classique, c’est plus un pain au fromage là) ; un pain au yuca. Ce dernier est un classique équatorien. Le yuca s’apparente au manioc.

Ces tablettes viennent du musée du chocolat de Quito. On y trouve plusieurs saveurs mais nous avons testé avec des pétales de roses (très fin, c’est bon) et des cacao provenant de régions différentes du pays. Effectivement il y a une nuance dans le goût, ça reste excellent.

Retour des grenadilles ! On adore ce fruit. La glace est assez sympa aussi. Le mani, c’est la cacahuète.

Ces gâteaux viennent du musée du chocolat. Ils sont beaux, hein ! Par contre niveau goût… Encore que le petit vert, à la mangue, était pas trop mal.

Ça se trouve un peu partout, c’est une glace à la banane et chocolat. Sympa !

Un petit gâteau au chocolat, parce que ça nous a manqué.

La limonade est sympa, les tostachos sont des sortes de petites chips proche du chicharron niveau goût… Ça fait très friture donc.

Petits alfajores et un roulé au dulce de leche. On se régale toujours.

Les boissons : Le jus de mora ! A la traduction anglaise, il semble bien que ce soit de la mûre. Surtout que le mot framboise existe en espagnol… Mais on ne me la fait pas, c’est de la framboise. Bref, on s’en moque c’est super bon !

Les batidos sont les milkshakes. Préférez avec du lait si on vous demande votre avis. Sinon c’est un jus de fruits coupé à l’eau !

Voici une sorte d’Ice Tea assez sympa.

Les bières sont plutôt artisanales. Selon les régions on ne retrouve pas toujours les mêmes. Mais elles sont très bonnes dans l’ensemble.

Particulièrement celle-ci d’ailleurs.

Journaux de séjour #211-212 : Derniers jours à Quito

Journaux de séjour #211-212 : Derniers jours à Quito

Jour n°211 :

Nous nous réveillons tranquillement. Il nous reste deux jours à Quito. Comme il n’y a aucun signe de vie, nous sortons trouver un petit-déjeuner. Nous cherchons une boulangerie pour changer un peu. Nous tentons plusieurs biscuits et repartons vers l’auberge. Farzin, un des employés de l’auberge, nous accueille et propose de goûter un poisson cuit dans un gâteau de banane plantain. C’est très bon.

Nous passons le reste de la journée à bosser. Nous déjeunons dans un boui-boui local et le soir nous faisons léger à manger des fruits.

Jour n°212 :
Nous nous préparons au check-out. Nous prenons l’avion ce soir pour le Costa Rica. Une fois nos bagages laissés en consigne, nous partons en ville pour “bruncher ». En descendant les rues, nous trouvons un cybercafé. Nous nous y rendons pour imprimer nos documents d’Esta en vue de notre transit à Miami. Nous continuons vers la place principale de Quito où il y a un monde fou ! Tous les lundis matins il y a le changement de la garde avec le Président au balcon. C’est assez fou de voir tout ce monde pour ce genre d’événement. Nous apprendrons plus tard qu’il y avait une visite de l’ancien président ce jour-là, d’où un caractère plus exceptionnel. Nous avons l’impression que tout Quito s’est donné rendez-vous sur la place.

Nous traversons la foule vers le centre commercial où nous trouvons un restaurant. On y fera notre “brunch ».

Pour le dessert nous avançons vers le musée du chocolat. Bien que la forme soit appétissante, le goût l’est malheureusement moins.

Nous remontons alors vers l’auberge pour travailler avant le départ. À 20h, nous disons au revoir à tout le monde. C’était vraiment une fine équipe. Alejandro nous conduit à l’aéroport, il faudra une bonne heure pour y aller. Nous nous disons au revoir et nous voilà les bras ballants dans le hall.

L’enregistrement n’a pas commencé, nous allons d’abord manger. Nous trouvons une enseigne proche spécialisée dans les sauces au Jack Daniel’s.

Nous repartons vers les guichets et patientons dans la file. Avant d’arriver au comptoir nous avons une première personne qui contrôle l’identité sur le passeport, un deuxième poste où sont vérifiés le passeport et l’Esta et une troisième personne qui garde ton passeport en main en te posant pleins de questions sur ta vie. Je vous jure, elle nous a demandé ce qu’on avait vu en Équateur, combien de temps on est resté, ce qu’on faisait dans la vie, où on vivait, etc. L’un après l’autre et des questions différentes du coup… Même à l’enregistrement j’ai cru qu’il allait nous faire un interrogatoire. C’est un peu usant mais il faut s’y plier. Et puis ça fait patienter dans la file.

Les bagages enregistrés, nous nous avançons vers la douane pour la sortie du territoire. Une ou deux questions sur le séjour en Équateur et bonjour chez vous. Reste enfin le scanner des sacs et chaussures. Là rien de neuf. Nous n’avons plus qu’à patienter dans le hall. Nous devrions partir à 00h59.

Journal de séjour #210 : Voyage à la mitad del mundo

Journal de séjour #210 : Voyage à la mitad del mundo

Nous n’avons rien de prévu aujourd’hui. Nous allons déjeuner à la boulangerie comme hier. Nous revenons travailler à l’auberge. Nous croisons Alejandro qui nous propose d’aller visiter la mitad del mundo. Départ prévu à 12h. Un autre pensionnaire nous accompagne. Sur la route nous mangeons des empanadas frites, ça change un peu du Chili.

Nous arrivons au musée Intiñan qui explique les différents phénomènes dus à cette partie du monde qu’est l’Équateur. Tout d’abord nous avons droit à la danse du soleil pratiquée normalement pour la fête du soleil.

Ensuite on nous présente quelques spécificités amazoniennes. Ça va de la faune locale follement effrayante aux coutumes indigènes autrement moins sympathiques. Nous savons maintenant comment faire des têtes réduites !

Nous continuons la visite avec des explications sur le mode de vie indigène. Selon les tribus, cela a plus ou moins changé depuis que la modernité les a découverts. Certains sont recensés et reconnus par l’état équatorien, d’autres expriment expressément le souhait de rester à l’écart du monde. D’ailleurs la notion de frontière leur est totalement inconnue en-dehors de leurs propres territoires. Si vous mettez le pied dedans, malheur à vous !

Nous passons ensuite aux ateliers didactiques pour comprendre la physique équatorienne. Comme nous sommes à la limite des deux hémisphères, soit la mitad del mundo, il y a des phénomènes physiques bien particuliers. Du point de vue solaire, les cadrans y sont hyper précis. Surtout au moment des équinoxes (jour et nuit de même durée), à midi pile, il n’y a plus d’ombre du tout pour une minute ou deux.

Une ligne au sol a été marquée pour désigner l’équateur, la latitude 0. Si l’on observe les siphons d’un côté et de l’autre, ils ne tourneront pas dans le même sens. Il en va de même pour les cyclones. Dans l’hémisphère sud ils tourneront dans le sens des aiguilles d’une montre, dans l’hémisphère nord, c’est l’inverse. Sur la ligne équatoriale, l’eau tombe droite, aucun siphon ne se crée. Il faut savoir que plus on s’éloigne de l’équateur, plus le risque de cyclone augmente.

Autre particularité, la gravité est un peu différente. Nous sommes au point le plus éloigné du centre de la Terre, la gravité est donc un peu plus faible. Cela affecterait l’équilibre. Il y est possible de faire tenir un œuf sur un clou avec plus ou moins de facilité. Nous avons essayé et c’est moins facile qu’il n’y paraît. Seul Will a réussi à le faire tenir 2 secondes.

Enfin, l’équilibre de chacun est affecté aussi. Si on essaye de suivre la ligne équatoriale comme un équilibriste, les forces des deux hémisphères essayent de vous tirer d’un côté ou de l’autre. Donc on a l’équilibre d’un ivrogne. C’est assez fascinant à vivre comme phénomène.

Nous terminons avec une dernière cabane appartenant à la tribu vivant anciennement sur ce terrain. La maison est d’origine et survit au temps et aux éventuels tremblements de terre. Tous les accessoires ont appartenu à la dernière représentante de la tribu, aujourd’hui décédée. On trouve même des cuys, des cochons d’Inde, comme ingrédient principal de la cuisine.

La visite s’achève, nous prenons juste le temps de tamponner nos passeports avec la latitude 0 avant de repartir.

Nous arriverons plusieurs heures après à cause des bouchons. N’ayant pas très faim, nous nous reposons bien au chaud sous la couette.

Journal de séjour #209 : La Poste de Quito

Journal de séjour #209 : La Poste de Quito

Le réveil se fera tardif. Nous nous décidons à sortir pour le petit-déjeuner. Nous resterons à Quito pour la journée. Nous atterrissons aux quesadillas de San Juan où nous retrouvons même les biscochos. Nous écrivons studieusement nos cartes postales, une interview a lieu au même moment (Equator TV).

Nous repartons vers le centre-ville. En chemin nous demandons un carton à tous les commerces croisés. Nous arrivons enfin à en trouver un. Mais après réflexion il est bien trop grand. Nous arrivons à le troquer un peu plus loin. Enfin nous arrivons à la poste. Il est 13h et ça ferme pour la pause déjeuner. Nous avons une heure à tuer. Nous patientons dans un café proche.

À la réouverture de la poste de Quito, nous pouvons fermer notre colis. Nous avons l’habitude des formulaires à remplir maintenant. Jusque-là, tout est bien arrivé. Espérons que ça continue. En sortant nous avançons dans le musée du chocolat juste en face. Il est vrai que nous ne sommes intéressés que par la boutique. Nous osons même demander une dégustation, fieffés filous que nous sommes. Nous y repasserons peut-être pour le goûter un de ces jours. Les gâteaux ont l’air bon. Nous remontons doucement la rue vers l’auberge. Nous soufflons un peu et nous reposons. Nous ne pensions pas manger ce soir mais nous sommes invités à finir les restes de la veille. Au temps pour nos estomacs, nous allons bien dormir cette nuit.

Journal de séjour #208 : Le marché d’Otavalo

Journal de séjour #208 : Le marché d’Otavalo

Nous nous levons tôt pour un départ à 6h. Nous allons visiter le marché d’Otavalo. Bien plus animé le samedi, nous aurons l’occasion de voir plus de choses différentes ce jeudi. Nous partons avec Alejandro et deux autres pensionnaires. La route est longue mais nous sommes récompensés par un petit-déjeuner gargantuesque. L’occasion de goûter les biscochos, une spécialité délicieuse.

Nous repartons ensuite pour le lac Cuicocha. Il s’est formé dans un cratère. Le volcan Cotacachi qui l’abrite est censé être le pendant féminin d’un autre que nous verrons plus tard. De leur amour sont nées les deux petites îles au centre du lac. On les appelle aussi les îles cuy car elles auraient la forme d’un cochon d’Inde.

Sur place ont été conservés un cadran solaire, un cadran lunaire et des douches de purification. Ici aussi, on utilisait ces instruments pour divers rites. Les calendriers servaient à prévoir les récoltes et le temps d’ensemencement. Le culte du soleil est bien présent. Pour la fête de l’Inti, une personne du village était désignée pour organiser la fête et de s’assurer que tout le monde s’amuse, mange et boive.

Après cette petite marche nous partons vers Cotacachi, une petite ville très agréable. La spécialité est le travail du cuir. Nous en profitons pour nous prendre de bonnes chaussures Will et moi. À l’arrière de la boutique, un restaurant est ouvert et nous goûtons leur spécialité : le sorbet aux fruits locaux.

Nous visitons un peu la ville avant de repartir.

Nous continuons vers la cascade de Peguche. Une petite marche en forêt et là voilà toute pimpante, nous arrosant grâce au vent.

Nous partons ensuite vers le marché d’Otavalo. Même si on en fait vite le tour, le samedi ce doit être immense. Là, nous pouvons déambuler tranquillement et voir à peu près les mêmes articles partout. Ici c’est le textile qui est roi. Nos sacs sont déjà remplis de pulls et ponchos en alpaga. Rien de bien neuf pour nous donc. Mais le marché est vraiment beau et c’est une belle visite.

Nous continuons avec la pause déjeuner. Une autre spécialité nous attend à base de porc et de maïs. Les assiettes sont chargées et excellentes. Je ne sais pas si nos estomacs vont survivre à ce séjour.

Nous continuons enfin vers les flancs du volcan masculin Imbabura. Sur la route nous pouvons voir son tatouage naturel en forme de cœur. Normalement on peut aller faire du paddle sur le lac mais le temps est froid et nuageux. Nous prenons l’option suivante.

Nous arrivons dans un ancien monastère réhabilité en hôtel, la hacienda Cusin. Le jardin est superbe. Nous y croisons quelques alpagas et même un colibri. Nous finirons avec un bon café.

Il est temps de rentrer. La journée a été longue mais ça n’est pas fini. Ce soir c’est Thanksgiving. Normalement ça n’est pas fêté en Amérique du Sud mais nos hôtes ont des amis venant des États-Unis. Nous sommes aussi invités pour l’occasion. Nous passons une excellente soirée et allons nous coucher plus repus que jamais.

Journal de séjour #207 : Premier jour à Quito

Journal de séjour #207 : Premier jour à Quito

Après une longue nuit, nous arrivons à Quito à 4h du matin. Nous récupérons nos affaires et prenons un taxi à l’extérieur du terminal. Certains chauffeurs ont tenté de nous alpaguer dans le hall mais nous avons préféré aller au parking officiel. On ne sait jamais… Nous arrivons à l’auberge et sommes bien accueillis. Au final, à peine avons-nous pris nos quartiers que nous nous sommes couchés pour rattraper la nuit.

Nous nous réveillons à 10h et faisons connaissance avec Alejandro et sa famille. Nous pouvons même prendre un petit-déjeuner tardif et copieux.

Alejandro nous explique les tours possibles et nous en réservons un pour demain. Nous partons à l’assaut du centre-ville historique. Nous allons nous renseigner pour un envoi postal. La ville est bâtie sur plusieurs collines. La descente est facile mais nous avons peur de la remontée. Nous verrons au retour. Nous passons par les petites rues, observons la basilique, voyons la Vierge sur la colline en face. Ça reste une ville riche en histoire.

Une fois sur la place principale, nous voyons la poste. Apparemment, les seuls envois sont par avion et ils ne fournissent pas de carton. Bon à savoir. Nous en profitons pour faire un tour. Nous repartons plus au nord. Nous avons vu un DHL et allons comparer. La route est un peu longue mais ça va nous permettre d’apprécier encore un peu la ville. Nous traversons de jolis petits parcs.

Au DHL, le prix nous a fait tellement peur que nous avons fui (110$/kg). Nous nous rassurons dans une enseigne proposant des steaks au grill.

Nous remontons ensuite vers l’auberge. Le chemin est long et fatiguant. Nous faisons une pause dans une boulangerie de quartier qui fait aussi des glaces : las quesadillas de San Juan. On a essayé un peu de tout, c’est super bon. La soirée sera tranquille à l’auberge.

Nous n’en repartons pas les mains vides.

Journaux de séjour #205-206 : La plage de Los Frailes

Journaux de séjour #205-206 : La plage de Los Frailes

Jour n°205 :

Nous prenons le temps de nous préparer grossièrement avant de partir pour nos activités du jour. Nous marchons jusqu’au terminal de bus pour réserver notre départ pour Quito demain. Plusieurs horaires possibles, nous optons pour un bus de nuit. L’autre raison de notre venue est qu’on peut prendre un bus pour notre prochaine visite : la plage de Los Frailes. Miguel-Angel nous a parlé hier d’une plage magnifique où il fait bon s’y promener. L’employée du terminal a compris notre intention et nous montre le prochain bus. Il part dans une dizaine de minutes. Nous prenons le temps d’acheter une bouteille d’eau et deux glaces. Le soleil apparaît enfin !

Nous partons et après quelques kilomètres le bus nous jette sur le bas-côté. Nous n’avons qu’à traverser pour arriver au site de Los Frailes. Nous sommes accueillis par un avant-poste où nous devons inscrire notre passage. Le gardien nous explique le chemin à prendre. Il y a une route pour les voitures mais on nous conseille le trek dans la colline pour les piétons.

À ce stade ça commence à faire peur. La plage est en fait 4km plus loin et les promeneurs montent la colline pour avoir un joli point de vue avant de redescendre. On est loin de la simple promenade de santé. D’autant que nous sommes équipés comme pour visiter une plage de Normandie, on a même les pulls. Après les journées de la veille et les nuages de ce matin, d’où sort ce soleil caniculaire ? Nous n’avons rien prévu. Maillots, crème solaire, chapeau, lunettes… rien du tout ! En prime, nous nous partageons une bouteille d’un litre. Nous tentons quand même le trekking.

Ça monte bien et notre seul bon point est d’avoir les chaussures de marche. Nous faisons fuir pas mal de lézards, de jolies tailles d’ailleurs. Arrivés au premier belvédère nous avons vu sur la ville voisine et l’eau a effectivement l’air bonne. Par contre nous sommes à deux doigts de l’insolation et la réserve d’eau est déjà bien entamée. Will a réussi à se faire un turban avec sa chemise. C’est pas trop mal d’ailleurs.

Pour nous préserver nous décidons d’en rester là. D’autant que le soleil est à son zénith. Pour ne pas finir desséchés, nous repartons pour la ville. Peut-être serons-nous mieux préparés demain. De retour au poste de surveillance, nous attendons un bus retour. Nous croisons un couple qui était en vadrouille sur la Isla de Plata avec nous hier. Eux-non plus n’étaient pas préparés pour la baignade du jour. Le temps change vraiment vite.

Arrivés au terminal, nous prendrons un tuck-tuck local pour rentrer. Nous passerons l’après-midi à papoter avec d’autres visiteurs à l’auberge. Nous ne ressortirons que le soir pour manger. Autre flop de la journée, impossible de trouver la spécialité recommandée par Miguel-Angel : le corviche. Nous finirons au restaurant de la veille.

Jour n°206 :
La journée s’annonce à nouveau froide et nuageuse. Ça commence à porter un coup au moral. Nous n’avons plus envie d’aller jusqu’aux Frailes. Nous irons voir une dernière fois Miguel-Angel pour le petit-déjeuner.

Après quelques courses, nous rentrons à l’auberge préparer nos affaires. Le bus est à 19h, nous avons encore un peu de temps. Nous travaillons à l’auberge jusqu’à l’heure fatidique. Nous ressortons juste pour manger un corviche, nous avons enfin trouvé l’adresse.

Nous commandons aussi des sandwichs au boui-boui habituel. Nous disons au revoir à Heidi et la remercions pour le bon accueil. Un tuck-tuck et en route pour le terminal.

Nous patientons en grignotant nos sandwichs.

Le bus arrive et nous partons pour Quito. Par contre, nous aurions dû demander avant mais ça n’est pas un bus nocturne comme nous en avons eu l’habitude. C’est un bus tout ce qu’il y a de plus classique. Impossible de s’allonger. Ça va être long cette affaire.

Journaux de séjour #203-204 : Virée à la Isla de Plata

Journaux de séjour #203-204 : Virée à la Isla de Plata

Jour n°203 :

Nous nous préparons au départ. Nous n’avons pas vraiment d’heure pour le bus. Autant se pointer au terminal comme des fleurs. Nous disons au revoir à l’hôtel et prenons le premier taxi qui vient. Arrivés au terminal nous ne savons pas trop où aller. Ça ressemble plus à un centre commercial qu’à autre chose. Les voies pour les arrivées sont différentes des départs. Nous avançons vers le fond du bâtiment. Une agente nous indique les étages pour Puerto López. Nous montons une première fois par l’ascenseur indiqué et redemandons à une agente. Encore un étage, au fond à droite. Nous continuons pour finalement arriver devant un guichet.
Non ils ne vont pas directement à Puerto López. Il faut aller jusqu’à Olon et de là changer. Nous hésitons sur la marche à suivre. Il y a sans doute une autre agence plus directe. La cliente qui nous suivait s’est rendue compte de notre aparté. Après son achat, elle nous demande dans un anglais excellent quels sont nos plans. Auxquels elle répondra que les directs sont souvent moins confortables et moins sûrs que cette compagnie-ci. Autant aller jusqu’à Olon et de là prendre un autre bus, ça n’est pas loin de Puerto López. Nous lui faisons confiance et suivons son conseil. Nous attendrons le bus avec elle et tapons la discute en grignotant des paninis pris sur le pouce. Le bus arrive et nous partons à 11h.

Le trajet est tranquille et 2h après nous arrivons à Olon. Apparemment le village juste avant, Montañita, est connu pour ses plages de surf… Bref, à l’arrivée nous demandons le bus suivant. Il faut lui faire signe quand il passe devant la gare routière. Ce système D nous avait manqué. Nous attendons donc mais le temps très nuageux ne nous rassure pas. Au final, nous faisons signe à un taxi qui nous amène pour 18$ après négociation. Nous arrivons enfin à l’hôtel une vingtaine de minutes plus tard.

Heidi nous accueille et nous conseille sur les visites du coin. Nous réservons déjà le tour sur la Isla de Plata, la raison de notre venue. Après un petit tour en ville nous rentrons en espérant que le temps sera au beau fixe le lendemain. En attendant, nous avons trouvé une petite cabane sur la plage qui propose de bons petits plats. On va sans doute en faire notre QG.

Jour n°204 :
Nous avons longtemps attendu ce jour. La Isla de Plata est un léger rappel des Galápagos. Des visites d’une journée permettent d’en faire le tour en appréciant la faune locale, essentiellement aérienne et maritime. Il n’y a donc pas de tortues centenaires ni d’iguanes mais ça reste une belle île à la nature préservée.
Nous nous préparons donc et patientons. Le temps ne s’est pas amélioré depuis hier, il pleuviote même. Notre guide passe nous prendre à 9h30. Quand il arrive, point de bus pour nous emmener. Nous traversons le pont et arrivons au quai juste en face. Nous grimpons sur le bateau avec tout le groupe et les explications commencent.

L’île se trouve à 42 km de là, au large. Nous y serons en 1h. Elle fait partie d’un espace protégé. Parmi les consignes de sécurité, outre le port des gilets de sauvetage, nous devons enlever nos chaussures. Elles sont mises dans un grand sac étanche. Enfin, si le mal de mer venait à toucher quelqu’un, merci de vomir par-dessus bord pour nourrir les poissons. Très rassurant tout ça. Et effectivement nous partons à pleine vitesse vers le large.

Pas de mal de mer, mais l’aller a été inconfortable pour moi. La mer n’était pas non plus déchaînée (autrement ç’aurait été annulé je pense) mais nous avons fait face à une jolie houle et avons sauté au-dessus de quelques vagues. Je n’aime pas manquer de stabilité, j’ai été servie. Très contente d’arriver donc. Pour nous réconforter, on nous sert un cake à la banane et des bananes. Nous sommes accueillis par des pêcheurs qui nourrissent des tortues de mer. Nous mettons pied à terre (enfin à l’eau d’abord). Il y a des petits bassins pour laver nos pieds. Nos chaussures nous sont rendues, la marche peut commencer.

Notre premier arrêt se fait au niveau d’un arbre dont les baies servent de colle naturelle. Il s’agit surtout d’un prétexte pour nous expliquer la flore locale. Le climat de l’île est plutôt aride. À la saison des pluies, seuls 30cL d’eau arrosent la Isla de Plata par an. On compte un peu plus désormais avec le réchauffement climatique.

Nous reprenons la route et grimpons quelques marches. Au check-point, nous devons séparer notre groupe en deux. Chaque guide ne peut emmener que 10 personnes avec lui. Nous sommes à peine plus nombreux mais ça nécessite une séparation. Nous irons avec le guide anglophone. Deux chemins s’offrent à nous. Nous choisirons le sentier panoramique au sommet de l’île. Même si la bruine est présente, ça commence à se lever.

Le tour commence et nous allons voir pleins de fous de Bassan à pieds bleus. Ce bel oiseau est surtout connu pour ses pieds palmés bleus donc. Nous sommes en période de nidification. La période de reproduction est passée, les parents se relaient pour couver les œufs. Selon la température, la période d’incubation est plus ou moins longue. Afin de marquer son nid, le couple défèque tout autour créant un petit territoire bien à eux.

(Comment reconnaît-on le mâle ? Il a la queue en l’air à la saison des amours…)

Une fois les œufs éclos, il faudra encore un moment avant que les deux parents puissent voler ensemble. Ils doivent encore se relayer car il existe des prédateurs intéressés par les petits (des rats, des frégates…). Les petits sont blancs et duveteux, leurs pieds ne sont pas encore bleus. D’ailleurs, il peut y avoir jusqu’à 3 œufs, mais la sélection naturelle est rude et le petit 3e ne survit que dans 20% des cas (les rixes fraternelles sont rudes). Les jeunes grandissent vite, ils dépassent leurs parents en taille. Après cette poussée de croissance, ils peuvent se défendre seuls. Quelques temps après, les plumes remplacent le duvet et ils pourront bientôt voler. À ce moment-là, il faut encore compter sur quelques leçons de pêche avec les parents avant d’être indépendants. Et ces derniers de se séparer. Ils seront restés ensemble 7 mois, l’année suivante ils changeront de partenaires. Les pieds se colorent peu à peu avec l’alimentation riche en poissons. Les minéraux contenus dans la chair colorent peu à peu les pieds en bleu.


Outre les fous, nous pouvons voir de nombreuses frégates. Ça n’est pas la période des amours donc les mâles n’arborent pas la poche rouge caractéristique. Toutefois, on peut voir des jeunes bientôt adultes. Leurs plumes passent du blanc au noir. Nous faisons vite le tour mais le temps ne permet pas de voir les albatros qui nichent aussi sur l’île. Nous redescendons vers le bateau pour la suite. Nous repassons devant un le check-point qui s’est affaissé entre-temps. Nous enlevons à nouveau les chaussures et traversons la plage en évitant la foule de petits crabes qui occupe les lieux.

Nous avançons vers une crique et mangeons notre déjeuner : deux pauvres sandwichs et des fruits.

La crique est propice au snorkeling. Parmi la faune aquatique on trouve des tortues (des fois), des poissons perroquets et des poissons trompettes entre autres. Même si la pluie s’est arrêtée nous avons décliné l’offre. L’eau n’était pas chaude-chaude et nous avons manqué de courage. Heureusement depuis le bateau nous avons observé quelques-uns des poissons locaux. Nous avons beaucoup de respect pour les compagnons qui ont osé plonger.

Il est temps de repartir. La visite a été très sympa, un peu redondante car il y a peu d’espèces réellement présentes sur l’île. Nous sommes très contents d’y être allés. Je regrette simplement le trajet retour, bien pire que l’aller. Je suis sure que nous avons volé une seconde au-dessus de quelques vagues. Pas de nausée mais ça n’est pas agréable quand même. Alors que je m’accroche au banc, Will s’endort comme un bienheureux. Il y en a que ça berce apparemment. C’est bien le seul.

Une heure après nous arrivons enfin à bon port. Nous nous reposons un peu de cette courte odyssée, puis nous marchons tranquillement le long de la plage. Nous atterrissons dans une crêperie “française”. Elle a été créée par un Français mais le patron maintenant c’est Miguel-Angel. Hypersympa, il nous donne encore quelques idées de visites autour ainsi qu’un bon plan pour manger une spécialité locale. Parfait, nous avons notre programme pour demain. Après ce goûter sur le ton de la conversation, nous prenons congés et allons dîner.