Archives de
Catégorie : Bolivie

Article du voyage en Bolivie

Bilan pratique de la Bolivie

Bilan pratique de la Bolivie

La Bolivie est une destination inattendue. En fait, nous l’avions évitée au départ. D’une part car nous sommes incultes et nous ne savions pas quoi y trouver. C’est une très mauvaise excuse. Aussi ma raison principale a été la peur du mal de l’altitude et aussi celle de ne pas pouvoir nous y déplacer facilement (toujours à cause des montagnes). Bref, en cours de route au Chili, beaucoup d’autres touristes venant en sens inverse nous ont dit que c’était une magnifique destination à faire absolument. Nous nous y sommes attelés donc.

Durée du séjour : 13 jours, -5h de décalage horaire, fin octobre, accessible via un tour depuis San Pedro de Atacama vers Uyuni, douane ultrasimplifiée. Pas besoin de visa pour un séjour de moins de 90 jours pour les passeports français. N’étant pas une destination prévue au départ, nous avons dû faire des coupes temporelles pour le Pérou et l’Équateur.

Météo : frais mais beau. Dans l’ensemble, à cause de l’altitude il fait plutôt frais malgré un beau soleil. Nous avons eu droit à un orage à La Paz. Par contre, en soirée et de nuit il fait franchement froid.

Localement : Rien à signaler. Nous avons assisté à une fête à Uyuni. Apparemment c’était un concours de fanfare ou autre. Bref pas de jour férié ou de vacances pendant notre séjour. Seul point notable de la fête, outre les défilés on a pu entendre quelques pétards. Toujours prévoir ses boules quies en voyage.

Calcul du budget : Après recherches rapides pour calculer un budget moyen, nous avons décidé d’allouer environ 300€ par personne pour 10 jours. Nous ne comptons pas le tour de trois jours à Uyuni car nous l’avons payé au Pérou. À raison d’un budget minimal de 46,5€ par jour pour deux, nous nous en sortons à 422,48€ pour le séjour. Économies : 182€ à peu près pour deux.

Hébergement : La Bolivie n’étant pas très chère, on peut y trouver des auberges sympas sans trop se ruiner. Nous avons quand même privilégié les auberges, plus conviviales avec des bons plans pour les sorties. Il faut juste penser que l’eau chaude n’est pas toujours incluse dans le prix.

Repas : On mange bien dans l’ensemble. Les plats restent à base de viande, riz et maïs. Il faut essayer le lama. Pour les carnivores réticents, c’est l’élevage local donc autant en profiter.
Nos recommandations : un steak de lama, la truite de Titicaca, les salades de quinoa, les galettes de quinoa, la bière au quinoa…

Transports : Plus confortable qu’il n’y paraît.
En ville : À pieds, ça peut fatiguer à cause de l’altitude mais ça se fait. Les taxis sont abordables et pratiques pour aller jusqu’aux terminaux. C’est mieux de les commander avec l’hôtel qui peut vous donner une idée du prix. Sinon privilégiez les collectivos. Ces bus de ville aux itinéraires inconnus sont très pratiques en fait. Il faut bien se renseigner sur la ligne avant et réussir à sauter dedans.
A travers le pays : Le bus. De jour ou de nuit. Assez confortable ce dernier mais la gestion thermique ce n’est pas toujours ça.

Visiter : L’histoire bolivienne est extrêmement riche et encore n’en avons-nous découvert qu’une part infime. Il y a également de très beaux paysages à découvrir. Il y a encore tout le nord et l’est que nous n’avons pas eu le temps de voir et c’est bien dommage.

La Bolivie est une heureuse surprise. Nous ne savions pas à quoi nous attendre et nous remercions tous les voyageurs qui nous ont motivés à changer nos plans. Nous avons encore beaucoup à y découvrir. Nous espérons comme à chaque fois y revenir un jour.

La Bolivie en vrac et en couleurs

La Bolivie en vrac et en couleurs

La Bolivie est loin d’être le pays le plus riche de l’Amérique du Sud. Pour certaines raisons, ce pays ne se développe pas comme il le voudrait. Pour autant, cela permet de garder un côté traditionnel plus présent qui ravit les touristes en recherche de dépaysement. On aime à flâner en centre-ville où les bâtiments sont colorés ou profiter des grandes étendues vierges aux nombreuses surprises naturelles.

Pays pauvre. Le pays a sans doute eu un âge d’or ne serait-ce qu’avec les mines d’argent. Mais depuis la guerre du Pacifique, il est difficile pour la Bolivie de se développer. Tout d’abord, le Chili a annexé les mines de salpêtre, autrement rentables. Surtout, ce faisant il prive la Bolivie d’un accès à la mer. Tout l’import se fait donc par voie des airs et ça coûte une blinde ! Des négociations seraient éventuellement à l’ordre du jour pour que le Chili ouvre un accès bolivien à l’océan. Aujourd’hui ce qui aide beaucoup à l’économie n’est pas tant le commerce ou l’exploitation des ressources mais bien le tourisme.

Grandes étendues naturelles. Dès qu’on sort des villes, il n’y a plus que la route à l’horizon. Il faut traverser d’assez grandes étendues avant de trouver un village. Cela sert au tourisme bio évidemment mais dans les contrées arides et montagneuses du sud il est assez difficile de faire pousser une ville.

Pays en reliefs. Le sud et l’ouest du pays pour ce qu’on en sait est plutôt perché. Pour le reste, nous n’avons pas expérimenté. En tout cas, ce relief et surtout cette altitude constante peut rendre malade. Nous avions passé quelques temps à San Pedro de Atacama au Chili juste avant. C’est à quelques 2000 mètres d’altitude déjà, ça nous a permis de nous acclimater un peu. Mais à 3500 et 4000 mètres, attention ! Prenez les premières journées pour juste vous reposer. On a eu des petites migraines les premiers jours. Will m’a même fait un peu peur à Potosí tant il était fatigué. Nous sommes chanceux car ça peut aller plus loin : nausées, déshydratation, essoufflements et éventuellement hospitalisation. Donc pour vous faire plaisir dans ses régions, prenez le temps de vous acclimater.

Chaud/froid. Attraper un rhume n’est pas très compliqué. Les journées sont ensoleillées et malgré l’altitude on peut avoir chaud. En revanche, dès que le soleil se couche il faut sortir la doudoune parce que les températures chutent brutalement.

Eau chaude rare ou en option. Les installations modernes, ça n’est pas toujours ça. Il y a un système de chauffage de l’eau par énergie solaire et malgré le taux d’ensoleillement la douche est souvent frisquette. Donc quand le système de chauffage passe au gaz, on peut vous demander une petite compensation financière, surtout dans les petits hôtels perdus dans le désert. Ça se comprend tout à fait mais ça peut surprendre quand on ne le sait pas.

Mise en avant du wifi. Étant donné la situation économique du pays, les hôtels se jouent une grande guerre pour attirer le chaland. On sent que les exigences ont changé avec le temps. On ajoute à la peinture le dernier argument à la mode. Au début c’était chambre avec douche individuelle. Puis ce fut l’eau chaude, la télévision avec câble, etc. Le dernier ajout vu un peu partout est le Wifi ! Le Graal du voyageur connecté ! Dur de s’en passer, n’est-ce pas ?

Routes principales goudronnées. Il est quand même facile de se déplacer en Bolivie. Même si l’on trouve des chemins de terre cabossés dans les campagnes reculées, les routes principales sont goudronnées et les bus sont plutôt confortables.

Terminaux de bus payants. C’est surtout vrai dans les terminaux de bus récents. Outre son billet de transport, il faut payer une petite taxe pour accéder aux voies. Il semblerait que ce soit une taxe liée à l’utilisation du terminal. Si ça permet de le rénover facilement, pourquoi pas. Mais laissez-nous douter un peu. La même taxe est présente pour l’utilisation de toutes les toilettes publiques et j’ai de sérieux doutes sur l’amélioration de celles-ci. Au moins sont-elles plus ou  (le plus souvent) moins propres…

La vente dans les bus. À chaque arrêt des commerçants montent dans le bus pour proposer plusieurs articles. Ça va des en-cas à des sandwichs, voir à des accessoires type ceinture, recharge portable, carte sim et j’en passe. Normalement ils redescendent vite après avoir fait toute l’allée. Celui qui nous a vendu du rêve a été le vendeur de crème miracle sur la route de Potosí. Non seulement il est resté mais il a fait tout un speech avec test à la clé. Les colporteurs n’ont pas la vie trop dure ici.

Jupons et chapeaux. Les femmes sont pour beaucoup habillées à la mode traditionnelle. Les plus jeunes tendent à changer la donne. Dans l’ensemble, ce sont des vêtements épais pour garder la chaleur. La laine est reine que ce soit pour les chaussettes ou pour le châle. Mais ce qui ressort le plus sont les chapeaux melon noir, les longues tresses et les jupes colorées. Elles doivent porter des jupons car les jupes sont extrêmement bouffantes. D’un autre côté, nous ne sommes pas sûrs qu’elles portent des culottes. À une pause sur un trajet, une de nos compatriotes a remarqué qu’une de ces dames ne prit pas la peine d’aller jusqu’aux toilettes. Campée sur ses deux jambes écartées, elle s’est juste éloignée du bus pour uriner tranquillement. À moins que la culotte ne soit percée…

Lamas et alpagas. Ces camélidés sont légions en Bolivie. Ils servent à tout : laine, cuir, viande… c’est un peu la vache locale. En goût c’est proche du bœuf d’ailleurs, c’est très bon ! Rappelons qu’avant l’arrivée des Espagnols et l’importation probable des bovins, les grands animaux d’élevage étaient les lamas et les alpagas. Ce dernier présente une meilleure qualité de produit d’ailleurs (plus proche du veau pour le goût et laine plus douce).

Guide = photographe. C’est le cas dans la plupart des pays. Quand on veut se faire tirer le portrait, on adore demander aux guides. Mais au salar d’Uyuni c’est à se demander s’ils n’ont pas une formation. Avant de passer aux initiatives personnelles, notre guide nous a fait faire pleins de figures différentes. Je pense qu’à force de voir des touristes, leurs catalogues s’étoffent. Voyez plutôt ! https://wdtravels.com/journal-de-sejour-174-le-salar-duyuni/

Muraux institutionnels. Dans les petites villes, il n’est pas rare de trouver des peintures prônant un message quelconque de l’État. Le plus souvent on va plutôt voir le nom de tel candidat à telle élection.

La gastronomie bolivienne – Du désert salé au lac des hauteurs

La gastronomie bolivienne – Du désert salé au lac des hauteurs

La gastronomie bolivienne possède ses petites perles. Je ne sais pas si c’est à cause du salar d’Uyuni mais ça peut être assez salé : la viande, le fromage, etc. Outre la viande de lama que l’on retrouve un peu partout, c’est la fête du quinoa. Cette graine est déclinée à toutes les sauces.

Les spécialités : Pendant les tours, nous avons goûté à des plats plus ou moins typiques. Il s’agit surtout d’une cuisine de tous les jours et abordables à tous. Ce sont des viandes panées, des salades de petits légumes, des fruits, etc.

Le soir, il y a l’éternelle soupe de légumes et pommes de terre pour se réchauffer. Il fait frais à 4000 mètres.

Salade de thon et gratin. Presque comme chez nous.

Pour la suite, le goût change radicalement. Cette salade est composée d’œufs, d’olives, de tomates, de bœuf… et du fromage local. Très salé mais ça se marie bien avec le reste.

On passe au niveau au-dessus avec du chorizo de lama et de la viande séchée de lama. La saucisse était meilleure ! Niveau goût, c’est proche du bœuf.

Petit taboulé à base de quinoa et de lama séché. C’est excellent, quoiqu’un peu salé.

La saltena est une sorte d’empanada au safran. C’est délicieux !

Ça se vend un peu partout à la sauvette et surtout dans les bus. Ce sont des grains de maïs énormes cuits à la vapeur et de la viande séchée. Particulier, on a surtout eu peur de se chopper un truc. Rien à l’horizon !

Ces sandwichs sont préparés avec des saucisses un peu épicées du marché de Sucre. C’est très bon.

Sur les berges du lac Titicaca, la truite est à l’honneur. Elle se décline à toutes les sauces et toutes sont excellentes !

On peut aussi trouver des espèces de galettes de quinoa. C’est génial ce truc.

Dans ce restaurant, nous n’avions pas compris que tout était végétarien. Qu’à cela ne tienne , nous nous sommes régalés avec une empanada frite aux petits légumes et cette espèce de galette de pommes de terre au fromage.

Petite soupe de champignons et croûtons à l’ail. Vu la soupe je pense que c’est du type déshydraté en sachet mais bon…

Tacos, burritos et quesadillas. C’était très bon mais peu copieux. C’est rare de trouver d’aussi petites parts dans ces pays.

Petite barquette de nachos qui va avec.

Retour de la truite, Will a préféré une pizza ce jour-là. Ça ne sera pas la seule fois.

Les plats internationaux : La pizza ! En fait, il est assez facile de trouver des pizzerias et autres restaurants italiens. Je ne m’étais pas rendu compte qu’on en avait pris autant.

Petit hamburger maison, ça ne fait pas de mal.

L’éternel sandwich jambon-fromage.

Les crêpes ont envahi la Bolivie.

Les petits-déjeuners : En tour dans le désert, une table et de quoi se faire des sandwichs jambon-fromage-guacamole (classique), un cake et les boissons. Ils pensent à tout.

Dans les hôtels ce sera plutôt des œufs, des pancakes et de la confiture.

Des fois, on a même droit à des céréales et du yaourt en prime. D’ailleurs il n’y a pas de lait à ces hauteurs, d’où le yaourt à boire pour compenser.

Dans les hôtels autrement, on passe à la formule buffet.

Du plus frugal…

… au gargantuesque ! Sérieux, on mangeait presque trop à celui-ci.

Le service à l’assiette est complet mais pas abusif.

Dans quelques cas, on a eu droit aux céréales. Autrement nous continuons la chaînes des toasts-confiture de fraise.

Les gourmandises : Le chocolat ! Il était très bon celui-ci. Nous avons quand même pris des variantes locales : quinoa et pêche.

Le pop-corn ! On en trouve de toutes les tailles, ça se vend au coin de la rue dans des petits sachets.

Voici le panier repas que l’on peut commander à l’un des hôtels. L’espèce de barre chocolatée est à base de gaufrettes. Le reste vous connaissez.

Un banana split ! C’est pas tous les jours qu’on se fait plaisir avec une glace là-bas.

On n’avait jamais essayé ces Skittles. Ils sont plutôt bons.

Lui non plus nous ne le connaissions pas. Dommage, on a bien aimé.

Ces petites glaces sont bien sympathiques. Bon leur principal intérêt est de nous avoir rafraîchis à Sucre.

Des petites sucreries achetées en petites boutiques. Le premier sont des petits bonbons genre gomme, celui du milieu fait penser à un Carambar mais moins bon, la sucette est à l’ananas (pas terrible).

Les boissons : La gelée aux fruits ! Elle s’achète à la sauvette ou dans les bus. C’est plutôt bon.

Petite limonade bien sympathique.

Chocolats chauds. Ils étaient un peu amers ceux-là. Heureusement Will en avait commandé un avec une petite liqueur.

Le submarino. Du chocolat trempé dans du lait chaud et qui fond peu à peu. C’est trop bon !

Les sodas ne sont vraiment pas à mon goût. Ils sont extrêmement chimiques.

Will a bien aimé ce Fanta cela dit.

La bière la plus haute du monde ! La Potosina est assez bonne.

Mais nous avons préféré la Huari que l’on retrouve un peu partout.

Les bières au quinoa sont la spécialité locale. La Prost est sympa.

Encore une bière locale au quinoa. On en trouve aussi à la coca.

Une énième bière locale. C’est un peu le genre essayez-les toutes !

Journal de séjour #184 : Le Calvaire à Copacabana… à la frontière aussi !

Journal de séjour #184 : Le Calvaire à Copacabana… à la frontière aussi !

Nous partons ce soir pour le Pérou. À part le check-out il n’y a pas grand-chose à faire. Nous avons pourchassé Internet dans les restaurants. Résultat, à midi et demie nous avions déjà mangé.

Nous décidons de partir dans les hauteurs pour avoir un autre point de vue de la ville. Nous grimpons tout doucement el Cerro del Calvario, la colline du Calvaire, qui reprend le chemin de croix de Jésus. Nous devons reprendre notre souffle souvent à cause de l’altitude. Un toutou nous encourage en grimpant avec nous. C’est vrai, il s’arrête quand on s’arrête et nous accompagne tout du long. Will lui a donné des biscuits sur la fin.

La vue depuis le sanctuaire au sommet est superbe. D’un côté nous avons Copacabana et son port, de l’autre le lac Titicaca et la Isla del Sol.
Nous redescendons, tentons un autre restaurant avant de nous résigner à revenir à l’hôtel. Nous devons de toute façon récupérer nos valises pour ce soir.

Nous patientons jusqu’à l’heure du départ, puis descendons la rue jusqu’à l’agence… qui est fermée. Dire que nous voulions aussi y faire du change. Comme il est encore tôt nous patientons gentiment. Will surveille les bagages pendant que je cherche un bureau de change, autre que des comptoirs de fortune au milieu de la rue. J’en trouve un mais la jeune femme a l’air absorbée par son activité et met du temps à me voir. Soit, j’attends. Quand elle daigne lever la tête, je lui demande du change en soles (Pérou). Elle me répond que c’est possible et retourne à son carnet. Très bien, je rassemble la somme et patiente à nouveau. Elle reporte son attention sur moi et voit les billets bolivianos (Bolivie). Et de me répondre : “vous m’avez dit que vous vouliez des soles mais ce qu’il vous faut ce sont des soles ». Je ne parle ni ne comprends parfaitement l’espagnol, je vous l’accorde, mais je pense avoir demandé la chose correctement alors qu’elle… Pas sure d’avoir tout compris. Bref tout ça pour me renvoyer à un des comptoirs de bois en pleine rue. Non merci et à jamais !
Je remonte la rue vers Will. Il a été rejoint par trois touristes et un gamin qui “travaille » pour notre agence, toujours fermée. Apparemment, c’est le petit qui va nous amener à notre chauffeur, un certain Max. Le temps passe, nous attendons on ne sait quoi. Le gamin n’est pas très loquace et joue avec d’autres enfants du quartier. Le temps avançant, nous lui demandons où est Max. Il passe un coup de fil mais pas de réponse qui suit. Rien pour nous rassurer. Juste en face, un bus est garé et des voyageurs pour le Pérou y montent. Un des trois autres touristes s’en approche pour demander s’il s’agit également de notre bus. Tout ce qu’il en tire c’est qu’il faut y attendre Max. Nous traversons tous la rue avec les bagages mais toujours rien. D’autant que le gamin s’est éclipsé aussi. La dame en charge de ce bus nous explique qu’il lui reste des places mais elle ne peut nous les donner, ils ont l’habitude. C’est Max qui doit payer nos places auprès d’eux. D’ici-là impossible d’embarquer avant. C’est hautement frustrant. Nous n’avons aucun numéro à joindre. Will repère le gamin sur la place d’à-côté. Il y va avec un des trois autres. Je le vois retenter un coup de fil. Les garçons reviennent, Max sera là dans 5 minutes. Effectivement peu après, le fameux Max arrive et va discuter avec la dame. Nous pouvons faire charger nos valises. Encore un peu et il n’y avait plus de place dans la soute. Évidemment c’est le système un autocollant contre un ticket et juste pour ma valise il n’y a plus d’autocollant disponible. Le monsieur va chercher un autre talon, pendant ce temps Will va voir ce qu’il faut faire pour la suite. Le monsieur met un temps fou pour revenir mais enfin mon sac est chargé. Nous devons encore nous inscrire sur un registre avec les autres passagers. On nous donne les papiers pour la douane et en piste ! Nous pouvons nous installer.

Dans le bus nous remplissons les documents, nous sommes plutôt rodés. Nous avons démarré et quelques temps après nous arrivons à la frontière. Depuis la file d’attente nous voyons des guichets de change. Will en profite pour changer une partie de nos bolivianos. Il s’avère que le taux est excellent. J’y vais aussi pour changer le reste. Alors que nous approchons du bureau d’immigration, un agent nous donne un nouveau papier à remplir. Nous remplissons scrupuleusement ce énième papelard. Alors que nous allions passer, une Française arrive essoufflée. Ils ont oublié de lui tamponner le passeport ! Ils s’en sont rendu compte à la douane d’entrée. Nous redoublons de vigilance du coup. Enfin je passe et Will me suit. Sortie de la Bolivie enfin accomplie.

Il fait nuit noire et notre bus n’est plus présent. Il avait avancé mais depuis la route impossible de voir où. Personne pour nous indiquer la suite, nous avançons à travers les barrières dans la direction de départ. Effectivement nous tombons sur le prochain poste-frontière plusieurs centaines de mètres plus loin. Le Pérou nous tend les bras et notre bus aussi. Nous allons dans le bâtiment et rejoignons d’autres voyageurs. Là encore, une simple formalité. Nous pouvons retourner dans le bus. Un accompagnateur attend que tout le monde embarque pour vérifier que tous les passeports ont été tamponnés et que tout le monde a bien le petit coupon nécessaire à la future sortie du territoire. Nous roulons vers Puno où nous devons changer de bus. Alors que la route défile, le bus s’arrête sur le bas-côté. Ça dure un petit moment et j’entends une fille dire que quelqu’un a été oublié et qu’il faut retourner en Bolivie… Heureusement fausse alerte, la disparue papotait juste au niveau en-dessous. Nous repartons.
À Puno, nous récupérons nos valises et retrouvons Max qui doit aussi acheter nos tickets pour Arequipa. Nous le suivons au guichet de la future agence de transport. Nous devons encore donner nos passeports pour nous faire enregistrer et choisissons les places tout devant. Nous patientons ensuite dans le hall sans savoir où aller. Max est déjà parti. Il nous reste une heure avant le départ. Je demande à notre agence où sera le bus, ils m’indiquent la prochaine porte. Je demande confirmation à l’agente devant la porte. Elle me dit qu’il faut d’abord acheter les droits de péage. Zut, c’est comme la Bolivie ici. Elle m’indique le bureau. Je préviens les trois autres touristes de notre groupe et m’avance vers la longue file d’attente avec nos billets. Chanceuse, j’aperçois un fenestron s’ouvrir sur le côté du guichet. Une dame fait signe d’avancer. Impolie, j’y vais de suite avant que d’autres ne la remarque. Il y a des restes d’opportunisme après la Chine. Je règle le droit de passage et elle colle un autocollants sur nos billets. Nous n’avons plus qu’à attendre le départ.

Après une longue attente, nous sortons sur le quai. Tous les autres bus sont déjà partis et il est bientôt 11h. Ce qui semble être notre bus ne paye pas de mine. Le haut du pare-brise est même fracturé. À ce stade, Carglass remplace. Enfin, nous chargeons les sacs et allons nous installer. Ni salón, ni semi-camas, ce sont des sièges tout ce qu’il y a de plus classique sur lesquels nous allons passer la nuit. D’autant que là où nous avions trop chaud dans les autres bus, nous aurons trop froid dans celui-là. Bonne nuit en perspective !

Journal de séjour #183 : Le lac Titicaca, las islas del Sol et de la Luna

Journal de séjour #183 : Le lac Titicaca, las islas del Sol et de la Luna

Nous nous levons tôt pour prendre le bateau. Au programme aujourd’hui, la Isla del Sol et la Isla de la Luna. Le bateau est à 8h30. Nous nous préparons et prenons le petit-déjeuner avant de partir à pieds au port. Nous retrouvons la Française qui était dans notre bus hier. Nous nous arrêtons devant le stand de notre compagnie et on nous dit de patienter. Enfin l’embarquement commence. On en aura pour 1h30 de voyage sur le lac. Nous en profitons pour nous reposer.

Nous arrivons en vue de la Isla del Sol quand un organisateur nous explique la suite. Ceux qui vont à l’île pour un séjour débarquent dès maintenant pour aller à leur hôtel. Les touristes d’un jour continuent jusqu’à la Isla de la Luna et reviendront ensuite à la Isla del Sol. Au retour, ils pourront choisir entre visiter l’île avec ou sans guide. Là encore, ils ne descendent pas au même port. Nous paierons le petit supplément pour la visite guidée.

En avant donc pour la Isla de la Luna, à 40 minutes de la Isla del Sol, une heure de visite libre. Nous entamons l’ascension en nous acquittant des 10 bolivianos par personne. Nous arrivons devant le temple des vierges. Il était dédié à l’épouse du soleil et des jeunes femmes s’y recueillaient sous la vigilance d’une mère supérieure, la Mamacona. C’était une sorte de couvent, quoi.

Nous poussons la grimpette plus loin. D’en-haut, nous avons une superbe vue sur le lac Titicaca et sur la Isla del Sol.

Nous redescendons rapidement et rembarquons pour la Isla del Sol. Comme nous avons pris l’option avec guide, nous descendons au niveau du temple du soleil. Encore 10 bolivianos de droits d’entrée… Le temple est très petit. D’après le guide, il date de la période pré-inca. La preuve est que du mortier est présent sur le temple alors que les Incas utilisent une méthode unique de taille et d’empilage des pierres et rien d’autre. Deux grandes cérémonies étaient célébrées pour les solstices. Celui d’été, en décembre, était consacré au soleil, celui d’hiver en juin à la Terre Mère. Des sacrifices y étaient bien sûr de rigueur, plutôt animaliers ou végétaux.

Avant de continuer, notre guide nous offre à chacun une tige d’une plante médicinale, la muna. En l’écrasant et en la frottant entre nos mains, une fragrance en sort et permet de mieux supporter l’altitude. Nous sommes encore à 3800 mètres d’altitude. Selon le guide, ça change. L’un d’eux avait rapporté des feuilles de coca à mâcher pour son groupe…

Une petite marche nous amène jusqu’à un point de vue magnifique du lac Titicaca. On y apprend que l’île portait le même nom que le lac (ou presque niveau prononciation). Titi est le nom d’un petit félidé qui habitait la région et caca signifie la pierre. On peut donc traduire le nom de l’île par “puma de pierre ». Elle ne prit le nom de Isla del Sol qu’à la venue des Incas (et encore, c’est la traduction espagnole qui est restée).
Les habitants y vivent de l’agriculture, de la pêche et maintenant du tourisme aussi. Le lac est rempli de poissons mais c’est l’élevage de la truite qui prime aujourd’hui. Le grand-père de notre guide y aurait même vu une sirène dans sa jeunesse. L’un des plus grands secrets du lac est la cité qui y est engloutie. Un tunnel y a été découvert. Il relierait le lac au Machu Picchu selon la légende. C’est trop dangereux pour aller l’explorer.

Nous repartons en trekking jusqu’à la ville. Actuellement nous ne pouvons voir la partie nord car deux tribus – sur les trois qui composent la population de l’île – sont mécontentes et en bloquent l’accès. En ville, nous ne pouvons que trouver où manger avant de repartir à 15h. Un départ à 16h est possible pour ceux qui veulent.

De retour en ville, nous nous offrons un petit dessert avant de rentrer à l’hôtel pour la soirée.

Journal de séjour #182 : En route pour Copacabana

Journal de séjour #182 : En route pour Copacabana

Ce matin, on se réveille facilement et on se prépare rapidement afin de ne pas rater le bus à 7h30. Après un check-out rapide, le bus vient nous chercher à temps. Une Française qui a pris la même auberge que nous part elle aussi en direction de Copacabana. Du coup on saute dans le bus et on part pour un voyage de 4h dans un bus qui a oublié de revoir ses suspensions. En gros même sur une route goudronnée et plate le bus arrive à me secouer la rate.

3h plus tard le bus s’arrête prêt du lac Titicaca. Une personne nous annonce qu’on doit tous descendre avec nos affaires, prendre un bateau pour passer de l’autre côté du cours d’eau et attendre que le bus passe via un autre bateau… On a eu l’habitude de passer des cours d’eau notamment au Cambodge et le plus souvent on restait dans le bus mais là on ne comprend pas trop mais on suit les instructions.

On sort tous, on prend soin de bien noter le numéro de la plaque, pour retrouver le bus facilement. On se dirige vers le bus tout en papotant avec notre compatriote. On passe par la billetterie, eh oui car il faut payer 2 bolivianos par personne. On passe devant le guichet, on ne voit rien, la vitre est tellement teintée qu’il faut juste déposer les sous devant le comptoir. On aperçoit une main prendre les sous tel un chat caché sous un lit qui récupère le moindre trésor qu’il peut trouver en dehors du lit. Enfin bref la main prend les sous et les troque contre un billet pour prendre le bateau.

On saute ensuite sur un bateau et on fait la traversée. Il y a tellement de remous que j’ai cru que mes organes se mélangeaient entre eux, à deux doigts de rendre mes biscuits pris pour le petit-déjeuner. Quand on pense que le trajet a duré 10/15 min… On arrive de l’autre côté mais le bus n’est pas arrivé. En fait il n’est toujours pas parti. On l’attend du coup tout en échangeant nos expériences de voyage avec notre compatriote. Le bus arrive, on grimpe dedans et on parcourt le reste du trajet en admirant le lac sur notre passage. On arrive enfin en ville,. Pour le moment ça paye pas de mine, notre priorité reste de trouver l’hôtel avant d’envisager la visite de la ville et autres activités. Petite montée et après un petit kilomètre, on arrive à l’hôtel. Vraiment super on a le droit à une belle vue sur le lac. Par contre Internet ne fonctionne pas du tout…

On fait une réservation auprès de l’hôtel pour visiter la Isla del Sol puis on repart en ville manger un bout dans un resto avec une superbe vue sur le lac.

Puis avant de rentrer à l’hôtel on fait notre réservation pour le bus direction Pérou. On visite une petite église et sachant qu’Internet est capricieux à l’hôtel on décide de choisir un petit restaurant pour squatter le wifi afin de réserver au moins l’hôtel au Pérou. Et ô joie, le wifi marchait du feu de Dieu !!! Bon le service est à la traîne mais on profite du wifi en attendant.

On rentre à  l’hôtel avec de quoi grignoter et malheureusement le lit était très confortable. On s’est endormis comme des ours prêts à hiberner. On se réveille vers 19h (2h de sieste), enfin bon on se lève sinon on ne dormira pas de la nuit. On passera notre soirée à regarder Lalaland avant de se coucher.

Journaux de séjour #180-181 : Court séjourt à La Paz

Journaux de séjour #180-181 : Court séjourt à La Paz

Jour n°180 :

Nous arrivons à La Paz à 8h. La nuit s’est plus ou moins bien passée. Will a moins bien dormi et nous avons oscillé entre le chaud et le froid en fonction des caprices du chauffage. À La Paz, la ville semble immense. On comprend pourquoi on pense que c’est la capitale. Pourtant administrativement parlant, la capitale est toujours Sucre.

Nous récupérons nos sacs et avançons vers l’auberge. Ça n’est pas de tout repos, la ville présente beaucoup de reliefs. Le quartier de l’Alto juste à côté se targue d’être encore plus élevé que Potosí. Enfin arrivés, nous prenons le temps de nous installer et profitons du petit-déjeuner.

Nous sortons pour aller à La Poste. Nous sommes étonnés du prix du colis. On nous dit qu’il partira par avion. Nous allions demander de l’envoyer par bateau quand nous nous sommes rappelé que la Bolivie avait perdu l’accès à la mer pendant la guerre contre le Chili… Bref nous nous acquittons du prix et continuons en ville.

La promenade nous emmène entre des immeubles, sur des trottoirs à peine large. Nous passons sur la grande place de la ville et voyons les bâtiments importants de La Paz.

Nous terminons par un quartier commerçant où se trouve le musée de la coca dont on nous a dit beaucoup de bien. Comme c’est l’heure du repas, le musée est fermé. Nous en profitons pour nous sustenter également dans une crêperie proche.

Nous nous promenons encore un peu avant l’ouverture du musée. Dans l’idée, on vous donne un carnet contenant la traduction des panneaux explicatifs dispersés à travers les deux pièces dont est constitué le musée. En matière de mise en bouche, un bonbon à la coca naturel est proposé. Le goût est assez reconnaissable, nous en reparlerons, et le seul effet notoire a été une anesthésie de la bouche. C’est comme de croquer un clou de girofle.

Pour le contenu, un rappel historique est fait sur l’utilisation des feuilles de coca. Puis sont expliqués son utilisation dans les tribus et pendant la colonisation, ses effets sur l’organisme et l’effet de dépendance dû à sa transformation en cocaïne. Grosso modo, l’utilisation de la feuille de coca se fait depuis la nuit des temps par les tribus indigènes qui la mâchent. Il y a un côté shamanique très puissant. La plante était vue comme un moyen de communiquer avec les esprits et servait dans les cérémonies majeures. Parmi les effets sur le corps, on peut parler d’une aide à l’oxygénation (très important à cette altitude), une réduction de la fatigue par un apport énergétique important… et une certaine ouverture et stimulation d’esprit d’où son côté proche du divin.

Puis les Espagnols sont arrivés. Au départ, la coca a été prohibée car jugée en contradiction avec la religion chrétienne. Avec l’essor de Potosí, on remarqua que les mineurs consommateurs de coca pouvaient travailler plus longtemps et avec moins de nourriture. Le roi Felipe II autorisa à nouveau son utilisation pour améliorer le rendement des mines. La coca devint tellement importante que sa valeur pouvait dépasser celles de l’or et de l’argent.
La médecine se penche sur les propriétés anesthésiantes et excitantes de ces feuilles. Ainsi en créant des dérivés, la médecine avance dans le domaine chirurgical pour l’anesthésiant. Le côté excitant est utilisé par un pharmacien pour créer un vin qui redonne de l’énergie. Un autre aura l’idée de créer une boisson énergisante qu’on connaît sous le nom de Coca-Cola.
Malheureusement, parmi les dérivés de la feuille de coca, le plus utilisé est la cocaïne dont les effets de dépendance sont ravageurs. À cause de cela, l’utilisation de la coca est prohibée sous quasiment toutes ses formes. Pourtant, la feuille est encore utilisée au naturel par certaines industries notamment Coca-Cola. S’il n’y a plus de cocaïne dans la boisson, la feuille est utilisée pour son goût caractéristique.
Dans l’idée, le musée est intéressant. Mais nous aurions lu un livre sur le sujet que ç’aurait été pareil. Il faudrait penser à une meilleure mise en scène de l’histoire de cette feuille aux propriétés si controversées.

En sortant, Will passe dans une boutique d’instruments de musique et en profite pour acheter un charango, une sorte de petit ukulélé mais avec une base plus bombée. A l’origine le charango est fabriqué à partir d’un tatou !

 

Nous repartons vers l’auberge où nous travaillerons un peu avant d’aller manger en ville. L’ambiance est bonne, il y a des musiciens qui chantent « Commandante Che Guevara » !

Jour n° 181 :
Nous avions prévu d’aller sur le site inca de Tihuanaku. Le problème est qu’en regardant nos options avec notre hôte, quoi que nous choisissions, ça a l’air cher pour ce que c’est. Les avis ne sont pas exceptionnels et ne motivent pas à y aller. Le Machu Picchu approchant, nous décidons de nous reposer et d’économiser.

Journal de séjour #179 – Sucre, capitale de la Bolivie

Journal de séjour #179 – Sucre, capitale de la Bolivie

Nous nous réveillons tôt et essayons de ne pas réveiller nos fêtards. Après le petit-déjeuner, nous rangeons toutes nos affaires et déposons nos sacs à la consigne pour le check-out. Nous restons à la réception car nous nous sommes inscrits à une visite guidée de la ville. Nous discutons avec des Françaises qui viennent d’arriver. On entend dire que la grève des transports continue et que ça pourrait affecter notre bus vers La Paz ce soir. Nous demandons à la réception s’ils peuvent confirmer le départ. Après coup de fil, tout est parfait. Nous devrons prendre un taxi en revanche.

Le tour va commencer et nous sommes assez nombreux à le faire. Nous retrouvons même notre Australien et sa copine. En avant pour la balade.

Nous commençons par monter vers le couvent de Santa Anna. Sur la route nous voyons les effets de la grève. Des bus bloquent l’accès à plusieurs routes, obligeant les voitures à faire des détours et demi-tours.

De la place nous pouvons voir la ville de Sucre. Aujourd’hui le couvent a été réhabilité en école. Seule l’église a encore une vocation religieuse. D’ailleurs une drôle d’histoire existe entre les nones et les prêtres de la ville. Nous avançons un peu plus loin devant les quartiers des prêtres. C’est ici qu’ils rencontraient dans le plus grand secret les nones pour passer un peu de bon temps. Un tunnel étroit relie le couvent à ces habitations. Il va même jusqu’au cimetière. Évidemment, les fruits de ces amours clandestins ne devaient pas voir le jour. De nombreux foetus ont été retrouvés ensevelis rien que dans le tunnel. D’autres ont dû être enterrés au cimetière. Le tunnel étant étroit, j’ai laissé Will y faire un tour.

Nous descendons ensuite la colline jusqu’à un musée des arts indigènes. L’architecture date de la colonisation et a été gardée telle quelle comme beaucoup d’habitations à Sucre. On apprend que les peuples indigènes de Sucre ont tenu tête aux Espagnols pendant un temps. Ces derniers ont capturé un indigène et lui ont promis de le libérer sous réserve qu’il leur livre le secret des mines d’or. Il envoya un message à ses tribus pour demander à ce qu’ils donnent de l’or aux Espagnols. Les shamans virent l’ambition espagnole par des rituels et les tribus décidèrent de ne pas répondre à l’appel. L’indigène fut écartelé et les Espagnols vinrent conquérir les terres de Sucre en ayant la main mise sur les mines d’or.

Nous descendons encore en ville et nous arrêtons devant une église importante pour l’Histoire. Un jour, deux hommes furent emmenés en prison par la milice espagnole en réclamant l’indépendance du pays. Leurs cris ont attirés les passants et un prêtre reprit les appels à l’indépendance en sonnant la cloche de son église jusqu’à ce qu’elle se brise. Les appels ont fait leur bonhomme de chemin et la vague de la révolution s’est étendue depuis Sucre sur tout le pays et même au-delà. C’est toute l’Amérique du Sud qui s’est réveillée à partir de ce jour.

Nous passons ensuite au marché central où l’on peut faire ses courses bien sûr mais aussi manger un plat typique de la ville. Nous avons testé un sandwich au chorizo qui était très bon.

Nous repartons à nouveau vers la première université de la ville, qui est aussi la seconde d’Amérique du Sud, historiquement parlant. En tant que symbole de l’avancée du pays, elle a même été représentée sur le billet de 100 bolivianos. Elle est gérée pour moitié par les enseignants et pour l’autre moitié par les étudiants. Le conseil se tient donc de façon équitable et si l’une des parties commence à manquer à son devoir, elle est reprise à l’ordre par la seconde. Les étudiants ont donc un certain pouvoir et des manifestations ont souvent lieu pour revendiquer tel ou tel droit. D’ailleurs dans un hall plus loin, une fresque a été peinte en l’honneur d’un soulèvement qui a fait 3 morts parmi les étudiants.

L’économie de la ville repose sur trois piliers. Le premier est la vente du ciment qui continue d’être produit à échelle nationale à côté des empreintes des dinosaures vues hier. La seconde est l’éducation car même si l’université ne coûte rien en terme de droit d’entrée, un étudiant doit payer son loyer, sa nourriture, ses affaires, etc. Même les plus riches étudiants préfèrent les universités publiques de Sucre aux universités privées du pays car on leur reprochera d’avoir payé leur diplôme sans avoir rien appris. La dernière repose sur le tourisme.
Nous arrivons sur la grande place de la ville. Les grands bâtiments administratifs l’entourent. Sucre est la capitale du pays d’un point de vue administratif. Mais pour certaines raisons, seul le pouvoir judiciaire est encore présent en ville. Les pouvoirs législatif et exécutif sont à La Paz maintenant. Nous remontons vers un autre musée consacré à l’art textile des indigènes qui est encore à l’honneur dans la ville.

Nous revenons ensuite à l’hôtel où on nous offre une bonne limonade.

Pour la suite, nous partons manger avec un couple rencontré à l’auberge. L’un d’eux a des origines indiennes et sa copine crée des colliers à partir de fils et d’une gemme. Nous sympathisons et allons demander à monter en collier le cristal de sel que nous avons emporté de la vallée de la lune à San Pedro de Atacama. Il s’avère que le cristal est trop fragile. Tant pis, je me fais faire un collier à partir des quartz qu’elle propose. Nous passons l’après-midi à papoter avec les Françaises de ce matin. Le départ approche. Nous récupérons des “lunch box » proposées par l’hôtel et attendons le taxi. Nous arrivons bien en avance au terminal. Nous devons retrouver le bureau de notre agence. De là nous nous enregistrons et on nous demande de laisser nos bagages derrière le comptoir. Nous ne sommes que moyennement rassurés de les laisser en échange d’un ticket. Nous descendons quand même vers les voies et devons nous acquitter des droits d’utilisation du terminal. Nous avançons vers notre voie et pouvons observer la façon dont les bagages sont acheminés vers les bus. Depuis l’étage, une corde et un crochet font descendre bagages, sacs, courrier, glaciaires et même un lit… on a vu passer le sommier par pièce et le matelas en prime. Un bus de la même compagnie part un peu avant le nôtre. Nous nous rassurons en ne voyant pas nos bagages partir dans celui-là. Quand notre bus arrive, nous attendons de voir passer nos bagages avant d’embarquer.

La compagnie est sans doute plus haute de gamme, en tout cas on ne nous a pas menti sur son confort. Bien meilleur que les bus chiliens, nous pouvons bien nous allonger. Pourtant il me semble avoir demandé des semi-camas mais j’ai un doute d’un coup. Bref, la nuit se passera bien, avec un arrêt toilettes à 2h du matin…

Journaux de séjour #177-178 : Sucre et parc du Crétacé

Journaux de séjour #177-178 : Sucre et parc du Crétacé

Jour n°177 :

Nous nous levons pour un départ à Sucre. Certes le bus n’est pas avant 13h mais le petit-déjeuner ne nous attendra pas. Suite au repas, nous nous préparons pour le check-out en laissant nos affaires dans des casiers sous cadenas. Nous partons en ville pour retirer quelques sous. Nous déambulons un peu avant de revenir à l’hôtel et de patienter.

L’heure arrive, nous commandons un taxi avec l’aide de l’auberge. Il ne tarde pas à arriver et le chauffeur nous amène directement au terminus. Il s’agit d’un nouveau bâtiment, différent de celui par lequel nous étions arrivés. Le hall est bien grand et nous nous laissons bercer par tous les cris des vendeurs. Les destinations s’entrecroisent dans une savante cacophonie. Rester dans ce hall peut donner mal à la tête. Nous retrouvons l’agence inscrite sur notre ticket. En échange de notre reçu, la vendeuse nous indique la voie où nous rendre. Avant de partir nous prenons une salteña au seul stand de restauration présent.

Nous descendons ensuite au rez-de-chaussée où il y a l’accès aux voies. Il semble que nous ayons à payer 2 bolivianos par personne pour “utilisation du terminal ». Soit un droit de passage vers les voies. C’est bien la première fois que nous voyons cela. De toute façon nous n’avons pas le choix. Nous arrivons enfin devant notre bus. Nous nous installons et attendons le départ. Une dame apparaît pour contrôler les tickets de péage, la suivante les tickets de bus. Puis nous partons pour 4h de voyage, sans rien de neuf à raconter… Nous avons juste grignoté une spécialité bolivienne de la vente à emporter : du maïs bouilli et de la viande séchée. Pas trop mal mais pas magique non plus.

Nous arrivons à Sucre, au niveau d’un garage ou du bureau de l’agence. Nous récupérons nos sacs et les sortons de leurs sacs de protection, tout en faisant attention à ce que le chien du coin ne fasse pas pipi dessus. Ne riez pas, on l’a vu faire sur le sac voisin. Nous repartons à pieds vers l’auberge qui n’est pas très loin. Nous traversons Sucre et la trouvons très vivante. On nous a dit que c’était une ville étudiante. L’auberge aussi d’ailleurs. Nous nous enregistrons et allons dans notre dortoir. C’est parfait !

Nous faisons quelques réservations pour les jours suivants. Ensuite, nous partons manger en ville. Will a repéré une adresse pour des tacos et burritos. C’est très bon mais nous restons sur notre faim pour la première fois depuis longtemps. En rentrant, nous croisons une dame qui vend des popcorns dans la rue. Nous en prenons un petit sac. Nous passons même devant un chocolatier local et nous laissons tenter par des saveurs inconnues : pêche et quinoa.

Fiers de nos victuailles nous rentrons nous reposer. Ça sera peut-être difficile de dormir, la fête bat son plein dans la cour intérieure. Apparemment ça sera le cas chaque soir.

Jour n°178 :
La fatigue aura eu raison de nous. Malgré les fêtards rentrés tard, nous avons plutôt bien dormi. Nous nous levons tôt pour profiter du petit-déjeuner. Ou plutôt le plus gros buffet qu’on ait vu depuis Hoi An ! On se régale.

Nous nous préparons ensuite à partir pour le parc du Crétacé. Sucre est connue notamment pour son mur de traces de dinosaures. Nous allons voir cela de plus près. Nous savons qu’il faut prendre le bus 4 ou H mais nous ne savons pas d’où. On nous a indiqué une piste depuis le marché central. De là, nous demandons à un agent qui nous explique très gentiment où aller. Un bus H arrive justement, nous sautons dedans et demandons au chauffeur s’il va bien au parc du Crétacé. Heureusement que oui, il avait déjà redémarré entre temps. Le principe du bus est de rouler la porte ouverte pour que les gens puissent monter à n’importe quel moment. Il faut juste le hêler sur la route. De même, si on veut descendre quelque part, il suffit de se lever.

Au bout d’une vingtaine de minutes, nous arrivons au parc du Crétacé. La zone ressemble surtout à une usine. Le chauffeur du bus nous fait signe de rentrer à l’intérieur. Nous voyons effectivement une montée vers le parc après l’espèce de portail. Nous nous acquittons des frais d’entrée ainsi que des frais de photographie. Le prochain tour en anglais commence dans une quinzaine de minutes. Nous attendons un peu.
La visite commence par une vidéo de mise en scène de la vie des dinosaures juste avant que la météorite à l’origine de leur extinction ne s’écrase. C’est plutôt intéressant.

Nous continuons ensuite sur un chemin encerclé de diverses statues de dinosaures en taille réelle. C’étaient vraiment de grosses bestioles.

Le guide nous présente chaque espèce avec un mégaphone. Bien obligé, ils ont poussé le réalisme jusqu’à inclure des cris probables de dinosaures. Ce qui fait qu’on ne comprend qu’à moitié les explications. Nous sommes ensuite amenés dans une petite salle où le guide nous explique à quels dinosaures appartiennent les empreintes que nous allons voir. Nous pouvons reconnaître celles d’un carnivore à ses trois doigts bien dessinés. Les herbivores ont plutôt le pied circulaire.

Nous avançons vers le mur. Nous pouvons déjà voir les traces. Des casques de chantier nous sont prêtés afin que nous nous approchions au maximum du mur. En bas, un chantier semble en effet en cours. Nous descendons vers le pied du mur. De là nous pouvons mieux apprécier les empreintes. C’est assez impressionnant. Notre guide nous explique alors la formation de cet immense fossile.

Au même endroit se trouvait un lac en période du Crétacé. Les dinosaures y venaient se désaltérer. Le mur correspond à la berge d’alors. Les empreintes laissées se sont fossilisées suite à des dépôts de sédiments portés par le vent. Avec la pluie, les sédiments se sont liés les uns aux autres, puis se sont solidifiés en plaque. Avec le temps, le processus se répète jusqu’à créer plusieurs couches superposées. Enfin la tectonique des plaques finit le chef-d’oeuvre en soulevant ces plaques à la verticale pour former une montagne.
Des centaines de milliers d’années plus tard, la ville de Sucre s’étend grâce à son usine de ciment. En recherchant des matières premières, la montagne est creusée et les plaques sont découvertes une à unes jusqu’à faire apparaître le mur d’empreintes. Depuis le musée a été construit pour faire revivre ce témoignage du passé. Plus instruits, nous terminons notre visite dans le restaurant du musée. La dame est très gentille et c’est plutôt bon.

 

Une petite glace en dessert et nous partons en quête d’un bus. Nous passons devant des taxis qui nous hèlent en disant qu’il n’y a pas de bus. Et comment sommes-nous arrivés jusqu’ici grands dadais ? Nous les saluons poliment avant de reprendre la route. Sauf que nous attendons vraiment un moment sans qu’aucun bus n’arrive. Nous voyons filer quelques taxis qui ralentissent quand même devant nous, histoire de nous faire changer d’avis. On se laissera convaincre au final et partirons en taxi partagé.
En ville, nous descendons au marché central pour remonter tranquillement vers l’hôtel. L’après-midi c’est boulot. À un moment nous entendons de l’agitation en ville. On nous expliquera qu’il y a une grève des transports… ça n’était donc pas une feinte de la part des chauffeurs de taxis. Qui sont les dadais maintenant ? Nous finirons la soirée dans un petit restaurant végétarien qui s’est révélé très bon. La soirée sera tranquille, quoique nous rencontrons un drôle d’Australien qui n’a pas l’air de tenir en place. Plutôt gamin, il se joindra à nous avec sa copine au tour de demain.

Journal de séjour #176 : Le musée de la Moneda à Potosí

Journal de séjour #176 : Le musée de la Moneda à Potosí

Pour cette journée, nous nous levons tôt pour les visites à Potosi et surtout pour le petit-déjeuner qui n’est plus servi après 9h30. C’est assez frugal d’ailleurs. Nous prenons nos affaires et allons à La Moneda, la visite historique de Potosí. Sur place, nous prenons nos tickets et on nous indique que le prochain guide français est à 10h30. Il nous reste 1h, autant en profiter pour faire un tour dans la vieille ville. Nous poussons jusqu’au marché mais en ce dimanche matin, il n’y a pas grand monde.

Nous continuons notre balade et passons devant les petits stands de rue. Nous nous dirigeons vers le couvent pour nous renseigner sur les horaires de visite. Ça tombe bien, il n’est ouvert que l’après-midi le dimanche. Nous verrons si l’envie nous prend d’y faire un tour.
Nous retournons patienter dans le hall de La Moneda. La visite va bientôt commencer. Malheureusement il faut payer un supplément pour les photos. Pis encore pour des vidéos. Bref, vous n’aurez que le récapitulatif de la visite.

Potosí est bâtie dans une région montagneuse. Les Incas du coin avaient remarqué des gisements d’argent non loin. Pas de chance, chaque fois qu’ils ont voulu en extraire, le volcan le plus proche se mettait à gronder. Ils en ont conclu que la Terre Mère, Pachamama, ne voulait pas de ça ici. La montagne est devenue sacrée. Puis les Espagnols sont arrivés et ont essayé de trouver cette montagne sacrée d’après les indications des Incas. Ils ne trouvèrent au début que quelques gisements. Pendant ce temps, un Inca rendu sur la montagne pour quelque affaire se trouva bloqué là-haut car ses lamas lui ont fait faux-bond. Il fit un feu pour la nuit. L’argent présent à la surface de la montagne s’est mis à briller sous cette lumière. Ainsi, les Espagnols trouvèrent le bon coin où creuser. Les gisements sont tellement riches que le roi d’Espagne ordonne qu’une fonderie monétaire soit construite à Potosí. Elle datait du XVIe siècle et ce n’est pas celle-là que nous visitons aujourd’hui.
Par la suite l’extraction allant bon train, une nouvelle fonderie fut construite, bien plus grande et plus moderne. Il en sortait tellement de monnaie que Potosí approvisionnait depuis les États-Unis jusqu’en Espagne. Le réal était à l’époque ce que le dollar est aujourd’hui : une devise internationale.
Le musée aujourd’hui permet de connaître tous ces détails historiques et la façon dont les pièces ont été fabriquées. La Moneda est un bâtiment extrêmement grand. Il est composé de cinq cours aux utilisations diverses. Outre les fonderies et les bureaux des artisans, on y trouvait tout un complexe administratif et les appartements des fonctionnaires. Ces salles permettent maintenant d’exposer un certain nombre d’oeuvres boliviennes. La plupart ne sont pas signées, soit que le sujet fut religieux et donc l’artiste n’en attendait pas la gloire, soit qu’elles aient été peintes par des Incas analphabètes. Ou à qui on n’a pas donné l’occasion de signer.
L’une des oeuvres significatives est la Vierge à la montagne. Elle raconte bien l’histoire de Potosí d’une part. D’autre part, elle est une bonne représentation de la façon dont les Espagnols ont converti les Incas de la région. La Vierge est représentée d’après un texte de Saint-Jean avec un soleil au niveau de sa tête et une lune à ses pieds. Il n’en fallait pas plus aux Incas pour faire le rapprochement avec la Pachamama sous forme de montagne et les divinités du soleil et de la lune.

Source : otourdumonde.wordpress.com

Nous continuons ensuite avec la salle des machines. Au départ, les pièces étaient frappées au marteau sur de petits établis. Les lingots d’argent devaient être applatis au marteau également. Pour accélérer la manoeuvre, le roi d’Espagne fit envoyer une machine à Potosí. D’autres ont été fabriquées sur le même modèles. Des rouages immenses prenaient sur un étage. En-dessous, des mûles actionnaient la machine, au-dessus, la presse entrait en action pour affiner le lingot en une plaque mince. Puis une presse manuelle permettait la création des pièces.
Autour de la dernière cour, les forges s’actionnaient sans discontinuer. Alors que la création et la frappe des pièces étaient faites par des employés, les forges étaient actionnées par des esclaves noirs dans un premier temps puis par des prisonniers indigènes et espagnols. Plus habitués au climat, ils mourraient moins vite… Les minéraux arrivaient par blocs (en forme d’ananas) et étaient fondus en lingots. Avant et après chaque étape de la création des pièces, on pesait la quantité d’argent obtenue après transformation pour s’assurer qu’il n’y ait pas de vol. On peut aussi observer quelques coffres aux systèmes de protection assez ingénieux.
Une petite parenthèse nous amène à une forge réhabilitée en chapelle. De nombreuses églises ont été construites à Potosí. Plusieurs ont dû fermer et leurs collections ont été récupérées en partie par le musée. On y trouve notamment des momies de bébés qui ont été retrouvées dans un des murs d’une église. C’était d’usage à l’époque et avec le climat les corps se sont momifiés.
Outre une collection d’objets du quotidien en argent, nous finissons la visite avec les machines plus modernes : à vapeur, puis électriques. Malgré les avancées technologiques, La Moneda ferme ses portes. Les pièces étant maintenant en étain et la Bolivie ne bénéficiant pas de ce minerai au naturel, les pièces sont maintenant fabriquées au Canada et au Chili. C’est d’abord en Espagne que les nouvelles pièces furent fabriquées. Puis le Canada proposa un service moins cher, suivi du Chili. Le contrat avec le Canada n’est pas tout à fait fini, seules les pièces de 5 bolivianos y sont fabriquées. Quant au Chili, les relations diplomatiques ne sont pas au beau fixe. Ça risque de changer à nouveau.
La visite de La Moneda vaut vraiment le détour. On regretterait presque de ne pas rester suffisamment longtemps pour visiter les mines. Nous finissons à temps la visite pour aller manger. Nous retournons à notre restaurant d’hier et c’est toujours un régal. Nous y retrouvons même un couple de Français qui a fait la visite avec nous. Nous échangeons quelques informations touristiques avant de repartir. La fatigue due à l’altitude nous ramène à nos pénates où nous avançons le boulot pour l’après-midi. Le soir nous nous réconfortons avec une pizza.