Journal de séjour #24 – Temple du Ciel et train couchette

Journal de séjour #24 – Temple du Ciel et train couchette

De nouveau levés tôt. Nous préparons nos affaires pour le départ et allons prendre notre petit-déjeuner au restaurant de la veille. Au menu, bouchées vapeur. Les habitants du quartier ont tous l’air de manger ça le matin. C’est super bon mais il faut être habitués à manger salé dès le réveil.


Dernière visite du jour, le Temple du Ciel. Il n’est pas très éloigné, nous prendrons quand même le métro pour le timing et la chaleur déjà présente à 8h. Comme pour le Palais d’été, il y a un billet entrée simple et un billet visite complète. Cette fois nous prenons la visite complète.
Le temple est également un immense jardin de 273 hectares où s’élève quelques bâtiments de type temple bâtis en 1420. C’est-à-dire que les empereurs y venaient pour effectuer des cérémonies religieuses, à coup de sacrifices, pour des dates ou des événements importants, des fois même juste pour faire tomber la pluie. Chaque bâtiment a donc une fonction dans le rite. L’un d’entre eux servait de résidence à l’empereur le temps de se purifier avant les rites.

Arrivés par l’entrée nord, nous commençons par le joyau de ce temple : le Hall des Prières pour de bonnes Récoltes (rien que ça). 38,2 mètres de haut, 24,2 mètres de diamètre, il est soutenu par des piliers qui représentent les 4 saisons, les 12 mois de l’année, les 12 heures du jour et celles de la nuit et toutes les constellations.

Une annexe au temple présente les diverses étapes d’un sacrifice type. Même mode d’emploi depuis le 26e siècle avant J.-C. semble-t-il. Tout d’abord il faut choisir les animaux à sacrifier. Ensuite une série de danses sacrées sont effectuées. Les sacrifices sont inspectés. Une lecture, genre prière sans doute, est faite. L’empereur passe d’un bâtiment à un autre. Après sa purification, il allume à minuit la lampe de cérémonie, donnant ainsi l’heure. Il se rend à la salle des sacrifices et y sonne une cloche. On allume le bûcher et les tablettes des dieux sont apportées dans la salle. L’empereur se change puis appelle les Cieux avec une danse. Les sacrifices sont amenés au bûcher. Pendant ce temps, une musique particulière est jouée, de l’encens est brûlé pour prier les dieux et les ancêtres, du jade et de la soie sont offerts aux Cieux. Enfin, on verse de l’eau et du vin sur les sacrifices. Petite lecture avant de sacrifier à nouveau du vin. Les restes sacrifiés sont mis dans les torches autour du bûcher. L’empereur reste à regarder le tout brûler. Il est félicité par ses généraux et il termine par l’écriture de l’édit de la cérémonie racontant les détails du déroulement. Ici donc on y faisait plutôt les prières.


L’architecture du temple a changé à travers les siècles mais c’est cette forme datant de 1751 qui est restée jusqu’à aujourd’hui. De forme rectangulaire au départ, il était appelé le Hall des Rituels sacrificiels et on y priait les Cieux et la Terre. Reconstruit en 1545, il s’agissait d’une salle ronde à trois toits couverts de tuiles bleues, vertes et jaunes représentant les Cieux, la Terre et le monde mortel. Il fut renommé le grand Hall pour Offrir des Sacrifices. Voici les maquettes des précédents bâtiments.

La Voûte impériale des Cieux suit de près. Bâtie en 1530, elle fut d’abord appelé le Hall pour Apaiser les Dieux. On y entrepose les tablettes divines. 19,5 mètres de haut et 15,6 mètres de diamètre et au plafond un dragon sculpté joue avec sa perle.

On termine avec le Tertre circulaire où sont exécutés les sacrifices. La terrasse était couverte dans un premier temps de dalles d’un bleu profond puis cela a changé pour des dalles de pierre verte et elle est entourée d’une balustrade en marbre en 1749. Les dalles, les marches et les piliers de la balustrade vont toujours par 9 ou par multiple de 9, nombre de strates des Cieux. La Pierre centrale des Cieux (la dalle au centre donc) sert à parler aux dieux. Si on s’y place dessus, notre voix est plus résonnante.


Enfin, le reste du jardin réserve quelques surprises. Des joueurs de diabolo, groupes de tai-chi, une chorale, on y trouve pleins d’activités. Will est invité à une partie de tianze, un sport entre le badminton et le foot. L’idée c’est de former un cercle et de se passer un énorme volant à coups de pieds. Aussi populaire à son époque que l’est le football aujourd’hui. Nous repartons de là avec trois volants colorés (moyennant finances d’ailleurs). (Léger beug pour les photos, j’essaierai de vous les retrouver. Je n’ai plus que le diabolo.)


Retour à l’auberge, une petite douche et nous libérons la chambre. Nous laissons les sacs à l’accueil car nous avons encore un peu de temps, le train n’est qu’à 18h50. Nous passons à la Poste pour envoyer les souvenirs achetés en Corée du Sud (pas eu le temps là-bas). Les cartes postales, ça passe tout seul. Les lettres aussi. Le colis de babioles… un peu moins. Les gâteaux secs destinés aux parents doivent rester avec nous. Ce ne sont pas des produits alimentaires chinois donc ça ne part pas (on essaiera au Vietnam). Le reste, ça peut aller mais on a senti leur curiosité vis-à-vis des produits coréens. Elles nous préparent un joli carton et empaquettent ça… à la chinoise. Ça a l’air bancal (beaucoup de scotch) mais c’est totalement sécurisé. Toujours dans l’économie, nous choisissons de le faire voyager par bateau. Théoriquement, le colis arrivera quand nous serons dans le Pacifique. Si on y pense, on vous donnera des nouvelles. Je donne pleins d’infos, écris trois fois l’adresse de livraison et même mon passeport est fiché.

Enfin nous nous acquittons de la taxe et nous repartons. Nous ne pensions pas y rester si longtemps, la faim nous tiraillait depuis un moment déjà. Nous prenons un restaurant aux allures de cantine rapide. Will s’est régalé avec son bœuf, j’ai été plus dubitative avec mes nouilles. C’était pas marqué que c’était pimenté (oui je suis habituée mais quand même).


Nous terminons avec une phase de shopping et juste pour un t-shirt c’est quelque chose. Une fois, le produit trouvé, on ne voit que des XL et plus. Nous demandons à une vendeuse ma taille. Un XL chinois, très flatteur mais ok. Elle nous donne un ticket pour aller payer. Nous nous dirigeons en caisse, sans le T-shirt donc. Nous payons, nous avons le reçu que nous rendons à la vendeuse à l’autre bout du magasin qui nous rend le t-shirt dans un sac (et encore a-t-elle failli se tromper de sac). Voilà, c’était une anecdote au passage.
Nous récupérons nos valises, au revoir et merci à l’hôtesse (elle a dû en avoir marre avec toutes nos questions), métro et gare. C’est quelque chose là encore. Nous sortons du métro, non pas dans la gare mais devant. Nous avions le choix entre les entrées nord et sud, nous avons pris la première qui venait (nord pour la précision). Des files d’attente à l’extérieur vers un premier poste de contrôle billet/passeport, puis un second poste de contrôle des bagages cette fois. Nous montons l’escalator et voyons le panneau d’affichage. Notre train est au n°5. Ne lisant pas le chinois on en déduit que c’est la voie. Eh bien, il s’agit en fait de la salle d’attente n°5. Un portillon nous sépare de deux accès aux voies. Deux trains sont présentés à chaque fois. C’est comme à l’aéroport, on se présente devant la porte d’embarquement avec notre billet qui est contrôlé à ce moment. Le temps d’un dernier selfie avec un curieux…


Nous patientons jusqu’à ce que notre train soit annoncé. Nous nous massons avec la foule (on commence à s’habituer), nous jouons des coudes et passons l’enregistrement. Il faut bien penser à regarder la voie avant. Le couloir mène à plusieurs d’entre elles et ça n’est plus qu’indiqué qu’en chinois à ce stade. Au pire, suivre la foule. Les voitures sont suffisamment bien indiquées et le numéro de couchette correspond à un ensemble de trois couchettes. Il n’y a plus qu’à se souvenir si on a réservé en bas, au milieu ou en haut.


Je me souvenais du standing des trains chinois. Pas beaucoup d’intimité, il n’y a pas de porte pour les compartiments. Plus convivial d’un autre côté. Je les trouve moins sombres et moins glauques que les trains français. Cela dit ça fait un bon moment que je n’ai plus vu de train de nuit en France. Pour la sécurité par contre, c’est plus sommaire : petite échelle et minuscule barrière anti-chute. Je ne bouge pas dans mon sommeil. Will balise à mort en revanche. Les places du haut étaient moins chères… Oui je suis en mode radin depuis le début du voyage. Mais j’aurais très bien pu prendre la troisième classe qui ne propose que des sièges pseudo-inclinables (en fait même pas) ! Je pense un peu à notre confort quand même. Après tout nous partons pour 12h de voyage…

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