Journal de séjour #29 – Rencontres à Luoyang

Journal de séjour #29 – Rencontres à Luoyang

Et c’est reparti ! Réveil aux aurores pour prendre le train : 5h de trajet jusqu’à Luoyang. Nous connaissons bien la route et arrivons à la gare sans encombre. Passage obligatoire par le poste de contrôle et pour une raison que j’ignore c’est ma tête qui ne leur revient pas cette fois. Pour l’histoire, une fois que les sacs passent les rayons X, il y a une petite fouille au corps, genre aéroport mais encore plus light (je crois qu’il n’y a d’ailleurs que des agents féminins pour le faire). Donc au moment de la fouille, l’agent me fait signe de ne pas passer… Euh ok, si vous voulez. Elle demande un truc à sa collègue des rayons X et à sa réponse elle me fait signe de passer. Bon ben d’accord, petite perte de temps mais rien de grave. Nous avons un peu plus de mal à repérer le numéro de la salle d’attente cette fois. Nous demandons à un autre agent, qui se trompe un peu dans son anglais. Parce que six et trois, c’est pas exactement pareil. Et ça la fait rire en plus. Bon c’est vrai, c’est cocasse. Encore un peu d’attente et le défilé commence pour s’installer dans le train. Pas de couchette pour cette fois, ce sera les sièges comme on les connaît.


Nous sommes un peu déçus, nos sièges sont bien côte à côte mais il y a le couloir qui nous sépare. Une heure après, à l’escale suivante, beaucoup descendent et nous pouvons profiter d’un carré à nous seul. Rien de notoire pendant ces cinq heures. Les contrôleurs sont super sympas, il y en a un qui a essayé de communiquer plusieurs fois avec nous, avec plus ou moins de succès. William a sympathisé avec un vendeur à la sauvette. Il était déjà passé deux fois et nous avait fait goûter des bonbons qu’il vend. À la troisième il y est allé au forcing et Will n’a pas su dire non (ça va qu’il les aime bien, les bonbons). Petite cerise sur le gâteau, le vendeur nous refile le gros paquet au prix du petit.


Arrivés à Luoyang, nous devons enlever les sweats manche longue (trop de clim dans le train) pour faire face à la canicule qui dure depuis notre arrivée en Chine. Notre hôte nous a indiqué le bus 77. Mais il y a deux pôles d’attente pour les bus. Nous demandons à une femme qui porte des épaulettes (signe à mon sens de personne d’autorité). Ça a l’air d’être plutôt sur la gauche de la gare. Elle en profite pour nous embarquer en nous parlant du temple que nous voulons voir demain “je suis guide etc.” 400¥ affichés. Merci, au revoir. C’est galère mais il faut toujours dire non à tout ! À gauche de la gare donc, pas de bus 77. Nous demandons à un chauffeur qui nous montre l’autre côté. Vas-y qu’on te remonte la place en sens inverse pour aller à droite de la gare. Et pas petite la place, nous sommes en Chine je vous le rappelle. Avec des barrières partout, tu ne sais pas pourquoi. Au moins il n’y a pas de contrôle comme à Tien An Men. Toujours pas de bus 77. Nous demandons cette fois à un jeune couple. Très gentils, ils proposent de nous montrer. Il fallait prendre la rue principale en face de la gare et avancer un petit peu pour tomber sur les bus. D’ailleurs le nôtre est garé, le temps de dire merci et au revoir (en le pensant chaleureusement cette fois) et de partir. C’était sans compter sur un jeune Chinois trop enthousiaste qui vient taper la discute en anglais… et nous fait louper le bus.
On ne sait pas d’où ils sortent mais quand un Chinois parle un peu anglais, il va adorer parler avec un étranger, quel que soit son activité à ce moment-là. C’est super sympa et tout mais là sur le moment, ça m’a un peu gonflée (chaleur plus gros sac oblige). Nous attendons le suivant, toujours en discutant (le couple est retourné à ses occupations), il nous présente sa copine (qui a dû s’ennuyer ferme, ne parlant pas anglais). Il rate lui-même son bus (vraiment trop enthousiaste). Nous prenons finalement chacun le nôtre.


Notre auberge est quasiment à l’autre bout de la ligne. L’adresse donnée semble se trouver dans une résidence bien gardée. Nous nous avançons vers le portail et demandons au vigile qui n’en a pas entendu parler. Nous commençons à faire le tour mais c’est pas encore ça. Nous remarquons une autre auberge, nous redemandons. Ils voient ce que c’est et appellent pour nous notre hôte. Cette auberge-là avait l’air super sympa, nous espérions quelque chose dans ce standing. Notre hôte arrive et nous repartons avec lui… jusqu’au portail de la résidence. Le vigile nous reconnaît et lui demande (sans doute) ce que nous faisons là. La sécurité qui n’est pas au courant de la présence d’une auberge de jeunesse dans sa résidence, nous trouvons ça un peu moyen mais passons. D’un autre côté, la résidence consiste quand même en plusieurs immeubles de je ne sais combien d’étages autour d’une jolie cour avec fontaine, salle de gym et piscine (payantes) et même un jeu d’échecs géant. Le gardien a l’air de demander à notre hôte de lui signaler ce genre de choses et nous laisse entrer. Dix étages plus hauts, nous arrivons dans un appartement sympa avec un grand salon et trois dortoirs. Moins professionnel que l’autre auberge mais c’est sympa quand même (juste les toilettes qui sont assez crades mais passons).


Quand nous avons réservé, nous cherchions un couchsurfing. Il s’est avéré que la personne qui nous a répondu avait ouvert sa propre auberge de jeunesse et il nous a fait un prix pour qu’on vienne là (60 yuan). Il nous propose d’aller à la vieille ville dès lors que la dernière arrivée du jour se fasse. Nous sommes d’accord, ça nous permet de nous poser un peu. Une Française, arrivée la veille, rentre de sa journée de visite et nous sautons sur l’occasion pour discuter. Ça a été une super rencontre. Nous papotons une bonne heure avant de partir en centre-ville ensemble. La dernière personne n’étant pas encore arrivée, nous abandonnons notre hôte.
Amélie, notre jeune Française, apprend le chinois depuis 9 ans et fait ses études en Chine. Autant dire que nous avions une interprète et un guide culturel et elle a été fantastique. Nous prenons un taxi (très facile avec elle du coup). La vieille ville est toujours un quartier vivant avec des boutiques plus ou moins d’artisanat. Nous trouvons une spécialité du coin, des petits gâteaux faits de fils de miel fin (pas d’autre description possible) fourrés aux cacahuètes. Assez surprenants mais délicieux.


Pour le restaurant nous avons deux possibilités. Pour l’un d’eux le plat principal ressemble à une fleur faite d’omelettes. Très joli mais ça reste des œufs cassés et les prix sont trop élevés. Ce sera fondue chinoise. Super bon et plus convivial, c’était l’idéal pour mon repas d’anniversaire (vieille non, sage encore moins).


Nous y avons beaucoup appris au sujet de la Chine et de son histoire toujours grâce à Amélie. Nous avons eu des démentis aussi. Par exemple, on ne trouve ni chien ni chat aux menus des restaurants ou dans n’importe quelle cuisine. En revanche, il y a eu effectivement une “fête” en juin où les chiens étaient maltraités et mangés. Sous la pression internationale, elle est bannie des coutumes chinoises et le gouvernement y fait très attention. Dans le genre plus sympathique, nous sommes en ce moment dans une zone de vacances (3 jours) pour la fête des bateaux dragons. Dans l’idée c’est l’histoire d’un chef régional très aimé qui a dû s’exiler à cause d’une invasion. Il revient 30 ans plus tard mais découvre que sa région n’existe plus, elle a été annexée à une autre. De désespoir il se jette dans la rivière. Les habitants, ne voulant pas voir mourir leur ancien chef, ont sorti tous leurs bateaux (à tête de dragon) et ont lancé des petits gâteaux de riz gluant dans la rivière pour que les poissons ne le dévorent pas avant qu’ils l’aient retrouvé. Malheureusement ils n’ont jamais retrouvé le corps mais en hommage il y a des courses de bateaux dragon dans la province où se sont déroulés les faits. Dans le reste de la Chine c’est vacances et on mange la même recette de gâteaux de riz qui ont été balancés dans le fleuve. Ça explique notamment le petit gâteau que nous n’avions pas commandé au restaurant de Mr. Lee et que notre hôte nous a offert à notre arrivée d’ailleurs. Seul petit regret, nous n’étions pas dans la bonne province pour voir les bateaux.
La soirée a été excellente et nous avons beaucoup appris. Merci encore Amélie pour cette excellente soirée ! Nous espérons te revoir en France, en Chine ou ailleurs. Nous sommes rentrés à minuit mais nous ne nous sommes pas couchés avant 3h à papoter comme des collégiennes. On va douiller le lendemain.

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