Journal de séjour #37 – Village fortifié à Hong Kong
Pour notre première journée à Hong Kong nous avons prévu une visite un peu éloignée. Aussi nous nous préparons un peu : quelques bouteilles d’eau et surtout un énorme petit-déjeuner à la boulangerie du coin.
Bon nous prévoyons aussi la suite et cherchons la gare pour retourner en Chine. Léger quiproquo dans le métro, là où nous pensions faire un changement de ligne, nous faisons un changement d’arrêt. C’est peut-être un détail pour vous mais pour nous ça veut dire un rachat de ticket. Si ça n’était que ça… en plus là où sur la carte nous voyions la gare hier, il n’y a que des travaux devant nos yeux ébahis aujourd’hui. Par acquis de conscience nous allons dans le centre commercial juste derrière où nous reprendrons le métro plus tard. Après demande, il s’avère que le train ne se prend qu’à Shenzhen la ville chinoise (la frontière donc) au nord de Hong Kong. Mais il est possible de prendre le bus d’ici.
Il y a donc bien une gare mais routière. Nous trouvons le guichet et faisons notre demande. Nous sommes tombés sur la seule hongkongaise qui ne parle pas anglais ! Sa collègue intervient, nous voyons les différents horaires, nous réservons, nous attendons… et attendons encore. Quoi ? Comme d’habitude, aucune idée mais nos billets sont longs à émettre (une mise à jour Windows ?). Notre interlocutrice s’absente, nous nous asseyons dans la salle d’attente. J’ai cru m’endormir et enfin nous avons nos billets de bus !
Il est presque midi quand nous partons pour notre visite du jour. Le métro n’est pas donné mais c’est super rapide. Nous avons prévu de voir un ancien village fortifié à l’origine de la métropole. Eh bien, le quartier s’est quelque peu modernisé disons. Quelques immeubles étaient en construction aux alentours. Bon nous nous en doutions mais le trail annoncé par le guide Internet nous a déçus de prime abord. Une petite pagode par-ci, un autel par-là, nous sommes loin du village imaginé. Nous continuons quand même jusqu’à un sanctuaire dédié aux ancêtres du clan fondateur. Le style nous permet d’imaginer le type de maison que ça pouvait donner à l’époque. Nous poussons jusqu’au musée où nous sommes récompensés de nos efforts. Oui il y a la climatisation mais ça n’est pas que ça. L’histoire du clan est bien détaillée avec des exemples culturels et des objets du quotidien.
Nous avons donc vu dans l’ordre la Pagode du Rassemblement des Étoiles (construite il y a 600 ans pour repousser les mauvais esprits et porter chance aux étudiants qui passent leurs concours), un autel pour To Tei Kung (dieu de la terre), un autel pour les étudiants, le hall des ancêtres du clan, et après le musée, un autre temple datant de plus de 700 ans, la salle d’étude dont on ne retrouve aujourd’hui que l’entrée.
Au début du XIIe siècle de nombreux clans ont commencé à migrer depuis le nord du pays vers le sud. Grâce à leur richesse, ils ont érigé des villages dans les Nouveaux Territoires de Hong Kong avec une culture bien particulière. Le clan Tang fait partie des principaux et s’est établi sur la montagne Ping. Ils ont développé leur culture sur 800 ans. Ils se sont installés sur une terre au bon feng shui, c’est-à-dire qu’entre la montagne, les vallées fertiles et les rivières ça pouvait le faire. Par contre à cause de raids de pirates, la baie étant assez proche, il fallut créer des villages fortifiés pour se défendre. Outre les activités du village, les distractions étaient pour l’essentiel le combat de criquets et l’entraînement aux arts martiaux. En tant que fermiers et éleveurs, les terres étaient distribuées de telle sorte qu’elles revinssent toujours au clan. Il y avait les terres publiques et les terres privées. Les terres publiques servaient au clan entier et ne pouvaient être vendues sans l’accord des anciens. Elles avaient toutes la même aire. L’argent récolté grâce à elles servait à l’éducation de tout le village et une autre portion était gardée au cas où ou pour les grandes cérémonies. Les objets vus dans le musée servaient au quotidien : un lit, de la vaisselle, etc. ou pour les mariages : la robe, le palanquin…
Ça nous a réconciliés avec la balade et nous pouvons mieux apprécier les vestiges aperçus. Comprendre permet toujours d’apprécier. Suite à cette réflexion philosophique, nous repartons vers l’hôtel pour nous rafraîchir un peu. En fin d’après-midi, nous ressortons pour faire le tour du quartier. Will avait repéré deux boutiques la veille, nous en profitons après le repas. La première est une librairie spécialisée dans les mangas. Très proche des librairies françaises, il y a peut-être un peu plus de goodies. Il faut dire que le quartier semble jeune et même un peu geek sur les bords. C’est ce que confirme la seconde boutique qui est presque un centre commercial du jeu vidéo et de la pop culture (La Mecque des gamers). Sur plusieurs étages s’entassent quantités de microboutiques à la chinoise remplies à ras bord de jeux vidéo, figurines en tout genre, légo, etc. Imaginez votre convention geek/manga en une grande surface. Nous avions l’impression d’être à la Japan touch (Lyon). C’était quand même plus tourné autour du jeu vidéo (Will a failli y rester dormir).
Pour revenir dans un cadre plus touristique, nous avons pris la rue parallèle pour nous retrouver sur un marché nocturne. Des babioles en tout genre sont proposées, notamment des cache-sexe et des sex-toys (pas de photo, bande de pervers). Plus sérieusement, nous avons déjà fait le plein de souvenirs alors nous n’avons rien trouvé de neuf. Ça reste très sympa de s’y balader.