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Mois : juin 2017

Journal de séjour #37 – Village fortifié à Hong Kong

Journal de séjour #37 – Village fortifié à Hong Kong

Pour notre première journée à Hong Kong nous avons prévu une visite un peu éloignée. Aussi nous nous préparons un peu : quelques bouteilles d’eau et surtout un énorme petit-déjeuner à la boulangerie du coin.

Bon nous prévoyons aussi la suite et cherchons la gare pour retourner en Chine. Léger quiproquo dans le métro, là où nous pensions faire un changement de ligne, nous faisons un changement d’arrêt. C’est peut-être un détail pour vous mais pour nous ça veut dire un rachat de ticket. Si ça n’était que ça… en plus là où sur la carte nous voyions la gare hier, il n’y a que des travaux devant nos yeux ébahis aujourd’hui. Par acquis de conscience nous allons dans le centre commercial juste derrière où nous reprendrons le métro plus tard. Après demande, il s’avère que le train ne se prend qu’à Shenzhen la ville chinoise (la frontière donc) au nord de Hong Kong. Mais il est possible de prendre le bus d’ici.
Il y a donc bien une gare mais routière. Nous trouvons le guichet et faisons notre demande. Nous sommes tombés sur la seule hongkongaise qui ne parle pas anglais ! Sa collègue intervient, nous voyons les différents horaires, nous réservons, nous attendons… et attendons encore. Quoi ? Comme d’habitude, aucune idée mais nos billets sont longs à émettre (une mise à jour Windows ?). Notre interlocutrice s’absente, nous nous asseyons dans la salle d’attente. J’ai cru m’endormir et enfin nous avons nos billets de bus !
Il est presque midi quand nous partons pour notre visite du jour. Le métro n’est pas donné mais c’est super rapide. Nous avons prévu de voir un ancien village fortifié à l’origine de la métropole. Eh bien, le quartier s’est quelque peu modernisé disons. Quelques immeubles étaient en construction aux alentours. Bon nous nous en doutions mais le trail annoncé par le guide Internet nous a déçus de prime abord. Une petite pagode par-ci, un autel par-là, nous sommes loin du village imaginé. Nous continuons quand même jusqu’à un sanctuaire dédié aux ancêtres du clan fondateur. Le style nous permet d’imaginer le type de maison que ça pouvait donner à l’époque. Nous poussons jusqu’au musée où nous sommes récompensés de nos efforts. Oui il y a la climatisation mais ça n’est pas que ça. L’histoire du clan est bien détaillée avec des exemples culturels et des objets du quotidien.

Nous avons donc vu dans l’ordre la Pagode du Rassemblement des Étoiles (construite il y a 600 ans pour repousser les mauvais esprits et porter chance aux étudiants qui passent leurs concours), un autel pour To Tei Kung (dieu de la terre), un autel pour les étudiants, le hall des ancêtres du clan, et après le musée, un autre temple datant de plus de 700 ans, la salle d’étude dont on ne retrouve aujourd’hui que l’entrée.

Au début du XIIe siècle de nombreux clans ont commencé à migrer depuis le nord du pays vers le sud. Grâce à leur richesse, ils ont érigé des villages dans les Nouveaux Territoires de Hong Kong avec une culture bien particulière. Le clan Tang fait partie des principaux et s’est établi sur la montagne Ping. Ils ont développé leur culture sur 800 ans. Ils se sont installés sur une terre au bon feng shui, c’est-à-dire qu’entre la montagne, les vallées fertiles et les rivières ça pouvait le faire. Par contre à cause de raids de pirates, la baie étant assez proche, il fallut créer des villages fortifiés pour se défendre. Outre les activités du village, les distractions étaient pour l’essentiel le combat de criquets et l’entraînement aux arts martiaux. En tant que fermiers et éleveurs, les terres étaient distribuées de telle sorte qu’elles revinssent toujours au clan. Il y avait les terres publiques et les terres privées. Les terres publiques servaient au clan entier et ne pouvaient être vendues sans l’accord des anciens. Elles avaient toutes la même aire. L’argent récolté grâce à elles servait à l’éducation de tout le village et une autre portion était gardée au cas où ou pour les grandes cérémonies. Les objets vus dans le musée servaient au quotidien : un lit, de la vaisselle, etc. ou pour les mariages : la robe, le palanquin…


Ça nous a réconciliés avec la balade et nous pouvons mieux apprécier les vestiges aperçus. Comprendre permet toujours d’apprécier. Suite à cette réflexion philosophique, nous repartons vers l’hôtel pour nous rafraîchir un peu. En fin d’après-midi, nous ressortons pour faire le tour du quartier. Will avait repéré deux boutiques la veille, nous en profitons après le repas. La première est une librairie spécialisée dans les mangas. Très proche des librairies françaises, il y a peut-être un peu plus de goodies. Il faut dire que le quartier semble jeune et même un peu geek sur les bords. C’est ce que confirme la seconde boutique qui est presque un centre commercial du jeu vidéo et de la pop culture (La Mecque des gamers). Sur plusieurs étages s’entassent quantités de microboutiques à la chinoise remplies à ras bord de jeux vidéo, figurines en tout genre, légo, etc. Imaginez votre convention geek/manga en une grande surface. Nous avions l’impression d’être à la Japan touch (Lyon). C’était quand même plus tourné autour du jeu vidéo (Will a failli y rester dormir).


Pour revenir dans un cadre plus touristique, nous avons pris la rue parallèle pour nous retrouver sur un marché nocturne. Des babioles en tout genre sont proposées, notamment des cache-sexe et des sex-toys (pas de photo, bande de pervers). Plus sérieusement, nous avons déjà fait le plein de souvenirs alors nous n’avons rien trouvé de neuf. Ça reste très sympa de s’y balader.

Journal de séjour #36 – Envol pour Hong Kong

Journal de séjour #36 – Envol pour Hong Kong

L’aéroport de Shanghai ressemble à n’importe quel aéroport. Le petit point de contrôle des sacs à l’entrée en plus (spécial China). Nous avons pris notre temps et sommes bien en avance pour la suite. Le temps de se poser pour un café et nous pouvons apprécier les allées-venues des passants.Dehors il pleut, pas top pour le décollage mais ça n’est pas torrentiel.


Nous faisons mumuse avec le chariot des bagages avant d’aller les enregistrer. Évidemment à ce prix-là il s’agit d’un vol low-cost donc pour les bagages c’est 15 kg par personne… bagage à main compris. Nous dépassons de 7kg à nous deux. Tant pis, on paye la taxe, on n’abandonne rien derrière nous. Finalement le train restait le plus économique.

Les bagages partis, nous attendons de passer l’immigration. Petit papier à remplir, un coup de tampon dans le passeport et ça repart. Enfin, le scanner intégral nous attend. Il faut sortir des sacs et des poches l’ordinateur, l’appareil photo, les recharges de batterie, le portefeuille, la ceinture, le smartphone, les ricola et les dragibus… bon d’accord les bonbons en moins mais exit les briquets par contre. Cette fois ils n’ont même pas passé le portique. Pour les batteries nous avons eu peur de nous les faire confisquer. Leur puissance dépasse le maximum autorisé. Pour autant, ils n’ont pas cherché à regarder plus loin. Autrement c’est le contrôle le plus assidu que j’aie vu jusqu’ici. Même les chaussures y sont passées.
Il nous reste assez de temps pour manger. Parmi les stands de restauration nous voyons des raviolis chinois. Chic… mais ils n’ont plus que du riz. Face à tant d’adversité nous échouons au Burger King. Nous prenons le menu italien. Allez savoir pourquoi ils l’appellent comme ça, il y avait une sauce au chili con carne. Vite fait, bien fait, c’est avalé.

Nous arrivons devant la porte d’embarquement pour nous rendre compte que tout le monde ou presque est déjà installé dans l’avion. C’est bien la première fois que je vois une porte d’embarquement ouverte à l’heure inscrite sur le billet. Bref nous nous installons aussi.

Le vol se fait en 3h. Ça a été assez rapide, pas trop de turbulences et nous arrivons sous le soleil. Nous connaissons un peu cet aéroport mais cette fois nous en sortons par voie terrestre. Hong Kong est une belle métropole entourée de montagnes et d’eau. Mais ce qui frappe avant tout c’est la chaleur. Nous l’avions déjà sentie à Xi’an et Luoyang mais c’est un autre niveau. La lourdeur est palpable et la sueur coule à flot.
Heureusement nous savons où aller, l’hôtel nous a envoyé l’itinéraire complet par bus. Première fois qu’on ne se perd pas dans ce pays. Il est vrai que Hong Kong n’est pas vraiment la Chine mais n’empêche. Nous sommes dans une rue immense et les immeubles nous encerclent. Nous repérons quelques boutiques intéressantes puis nous allons à l’adresse indiquée. Le bâtiment se repère facilement (il est orange), nous entrons dans le hall qui ressemble plus à un couloir sans porte. Nous prenons le premier ascenseur qui vient pour aller au 7e étage (il y en a 15). En réalité, il y a trois ascenseurs et il ne faut pas se louper. L’un fait tous les étages, l’autre les étages impairs, le dernier les étages pairs. Ça ne paye pas de mine mais il ne faut pas chercher du luxe à 50€ les 4 nuits à Hong Kong. Et encore c’est une réduction Booking. La chambre est à l’étage au-dessus des bureaux. Une première porte à code amène sur un couloir d’où sont accessibles les chambres. Ambiance chambre de bonne parisienne, le charme des toits en moins. Nous avons à peine la place pour nous marcher dessus. Je trouve ça cocasse, Will n’en finit plus de s’inquiéter du confort (pas de fenêtre, odeur de renfermé). Sans être spartiate, c’est simpliste mais confortable.

Nous prenons le temps de faire du repérage sur les visites des prochains jours. Il ne reste plus qu’à trouver un petit restaurant, ce qui se fait rapidement. Il faut juste relativiser sur les prix car nous sommes passés du Yuan au Dollar hongkongais. Pour le reste c’est du tout cuit !

Journal de séjour #35 – Shanghai express

Journal de séjour #35 – Shanghai express

Le réveil est un peu morose. Puisque nous ne partons pas en train, nous avons une journée de battement à Shanghai. Ça serait chouette si nous ne devions pas changer d’hôtel. C’est en effet le plus sage pour arriver facilement à l’aéroport demain. Nous avons vu sur le plan du métro qu’un changement est à prévoir sur la ligne sensée être directe. C’est inscrit un peu comme lorsque des travaux sont présents sur la ligne, genre un petit sticker rajouté sur le panneau. Ça n’est pas rassurant et nous voulons nous faciliter les choses. L’hôtel est après le changement.


Nous prenons nos sacs et allons patienter dans un café type Starbucks mais chinois. Ben c’est meilleur, moins cher et le wifi est plus facile d’accès. Ils ont tout pour plaire. Puis c’est l’exode vers le métro. Nous arrivons au niveau du changement, pas de problème. Pas de travaux en vue… il faut juste aller sur le quai en face. Quid des gros soucis que nous avions imaginés ? Zéro en fait. Nous pensons simplement que la ligne a grandi une fois l’aéroport construit et que ça a été plus simple de faire comme ça. Mais nous n’écririons pas d’article s’il n’y avait rien à raconter n’est-ce pas ?


Les adresses chinoises, surtout pour les hôtels, sont mal foutues. Il n’y a pas d’autres mots. Avec la réservation internet, l’adresse chinoise, l’adresse latine, Google maps (oui on a triché pour l’avoir) et Maps me, nous avons encore 90% de risques de nous tromper. Que ce soit à pied, en bus ou en taxi ! Ça n’a pas loupé. Tout concordait pourtant au niveau des informations. C’était la bonne chaîne hôtelière mais pas le bon établissement. C’est quand même ballot après trois-quart d’heure de marche en plein cagnard avec les gros sacs. Gentille, la dame nous indique où prendre le bus et lequel. Nous retournons en bus au niveau du métro et demandons notre chemin à un agent. En Chine, quand vous êtes perdus, la police est votre meilleure alliée. Effectivement, deux rues plus loin nous retrouvons le même nom d’allée. Ils utilisent donc le même nom pour plusieurs rues. Ou leurs rues sont tellement immenses que d’un kilomètre à un autre nous pouvons y voir la même chose. En attendant, nous sommes bien arrivés à notre hôtel. Ça nous a juste pris une heure et demie. Le temps de monter, nous sommes tellement claqués que nous nous reposons un peu. Deux lits ? Pas grave, on tient à deux dans un 🙂


Nous prenons le temps de sortir une première fois pour faire le tour du quartier. Boutiques, fast-food, cinéma… c’est plutôt jeune. Dans un centre commercial, nous voyons une boutique high-tech et Will y reconnaît son drone. Nous y allons pour jeter un coup d’œil. Il nous a fallu trois pas avant que trois vendeurs ne viennent s’agglutiner à nous. Ce qui est inutile puisqu’aucun ne parle anglais. Ils ont dû demander à une quadruple personne de s’occuper de nous, alors que nous n’avons rien demandé. L’anglophone débarque, « merci nous voulons juste regarder », et de nous suivre comme notre ombre dans tout le magasin. Même pas discret, ça ne sonnait pas comme “je suis là si besoin” mais plutôt comme “achète, achète, ou fuis…” Courage, fuyons ! Nous prenons tout juste le temps de repérer un petit restaurant où manger ce soir et repartons aussi sec.

Nous rentrons à nouveau. Nous nous laissons happer par un film à la télévision (on a trouvé une chaîne en anglais sous-titré chinois). Enfin, repas, petite balade dans les rues commerçantes, dessert glacé et dodo !

Journal de séjour #34 – Art et artisanat de Shanghai

Journal de séjour #34 – Art et artisanat de Shanghai

Petit-déjeuner sur le pouce pour commencer la journée. Quelques visites nous attendent encore sur Shanghai.

Avant de continuer nos visites, nous décidons d’aller à la gare pour préparer notre départ pour Hong Kong ensuite. C’est un peu particulier mais nous ne trouvons pas les guichets de suite. En longeant tout le bâtiment nous arrivons devant l’entrée des quais (c’est pas ça), nous repartons en arrière mais ce ne sont que des bornes automatiques (c’est pas ça), nous trouvons un unique guichet humain (c’est pas là). Pour l’histoire nous n’avons pas essayé les automates car toute réservation nécessite l’utilisation du passeport en tant qu’étrangers. Je ne sais pas pourquoi mais on a eu peur de se planter. Autant rejeter la faute sur le collègue que sur la machine en cas de pépin… Revenons à nos guichets. L’agent en charge nous explique que pour Hong Kong il faut longer le bâtiment un peu plus loin. Parce qu’évidemment c’est une sortie du territoire, il faut une ligne particulière. Sauf que longer encore la gare signifie atterrir dans le métro et là on se dit qu’il y a un souci. Nous n’avons pas remarqué de suite le gros logo des chemins de fer chinois sur le bâtiment de l’autre côté de la rue (merci Will). Dur à louper mais nous ne nous y attendions pas et rien n’était indiqué sur les panneaux. Petit souterrain pour traverser la rue et nous allons tout contents à un guichet. « -Pour Hong Kong ? -Guichet 6″… Je crois qu’ils n’aiment pas cette ville. Autre guichet, autre queue. « – Hong Kong ? – Oui pour lundi. – Mais nous voulons dimanche. – Il n’y en a pas. »


La perte de temps est une chose merveilleuse. Nous laissons tomber pour l’instant. Nous rentrerons dans l’après-midi pour reprendre nos recherches. Pour ce matin (ce qu’il en reste), nous prévoyons d’aller au musée de Shanghai. Il ne s’agit pas d’un musée d’histoire à proprement parler mais d’un ensemble d’histoires par l’art chinois. Chaque salle est dédiée à un artisanat ou un art typique de la Chine et retrace son évolution historique. À l’arrivée il faut bien évidemment passer les portiques de sécurité. Puis nous avons une bonne surprise, le musée est gratuit ! Nous allons en profiter.


L’exposition temporaire est dédiée à… Sissi. Tout du moins à la noblesse austro-hongroise à travers les vêtements, la vaisselle et l’armement. Nous avions peu d’explications en anglais mais nous profitons de la beauté des objets présentés. En revanche, alors que je prenais une énième photo, un surveillant est venu me dire que ce n’était pas possible. Bref, aucune photo du musée. Les Chinois ne s’en privent pourtant pas que ce soit avec leur smartphone ou avec de gros appareils. À savoir donc, les photos c’est possible mais en tant que touristes soyez discrets et faites-les une fois que le surveillant a le dos tourné. Même si je me doutais de la règle, ça m’a tellement gonflé que je n’ai pas retenté. Will a réussi à en prendre une ou deux.

Voici un petit récapitulatif des expositions et de leur histoire. En premier lieu, nous pouvons voir l’évolution des objets de bronze à travers le temps. Pratique dans un premier temps, leur utilisation devient militaire au fur et à mesure que le besoin de se défendre se fait sentir. Nous passons donc des pots aux épées.
Nous avons visité une salle retraçant l’histoire de la monnaie chinoise. Pendant la période Néolithique, c’était essentiellement des petits coquillages. Puis cela a changé avec l’utilisation du métal sous forme de petites épées puis de pièces trouées (221 avant J.-C.). Les billets sont apparus à partir de 960.


L’une des salles présente des décorations de jade sculpté assez impressionnantes par leur finesse. Cela a commencé dès le Néolithique et a surtout servi pour des objets spirituels utilisés lors de cérémonies, en tant qu’ornements pour montrer sa richesse, des amulettes mortuaires et de la décoration.


Nous continuons avec l’art des minorités ethniques. La Chine regroupe 56 groupes ethniques, chacun ayant une culture propre. C’est par le mélange de ces cultures que s’est construite une culture chinoise unifiée. On y verra plusieurs styles vestimentaires, des objets du quotidien et des statues.
Les sceaux anciens sont aussi représentés. Entre les sceaux des particuliers et les sceaux royaux, les tailles et la finesse changent complètement. Ils servaient d’abord à officialiser des documents puis aux particuliers pour la signature. C’est à la fois un travail de modelage pour la forme générale et de calligraphie pour le rendu à l’encre.
La peinture chinoise sur rouleau a également sa place. Parmi les courants, nous pourrons apprécier les portraits, les paysages, le côté naturel avec les oiseaux et les fleurs comme sujet de prédilection et même de l’abstrait par les grands diplômés qui voyait la peinture d’un point de vue spirituel…
La calligraphie chinoise vient en suite logique. Son évolution s’est faite par rapport au support dans un premier temps. Avant l’avènement du papier et des rouleaux, il fallait écrire sur des os puis du bronze. Au fur et à mesure du temps, l’écriture s’est faite plus précise et de là c’est parti en mouvements fluides du pinceau.

Après l’univers glacial de ce musée frigorifié, nous sortons dans la chaleur de la ville et retournons au jardin Yu pour faire quelques emplettes. Tout d’abord nous nous régalons de quelques trouvailles frites (c’est quand même super bon).

Puis nous partons à la recherche de quelques souvenirs emblématiques. C’est parti pour deux sceaux personnalisés, noms gravés en langue latine et en phonétique chinoise. Forcément qu’on les a pris, il a un dragon sur l’un, un phénix sur l’autre et… mis ensemble il y a le signe du bonheur conjugal, signe réutilisé notamment lors des mariages (idéogramme du bonheur conjugué avec lui-même, n’est-ce pas Amélie ?). Nous passons le pas dans un an, forcément nous étions les meilleurs pigeons pour ça. Autrement rien de bien neuf.


Nous rentrons et cherchons le moyen d’arriver lundi à Hong Kong. Le souci du train de nuit, c’est que nous perdions une journée pour visiter la ville. Donc nous ne décalerons pas. Reste l’avion. C’est moins cher que le train a priori mais ça implique de payer une nuit de plus sur Shanghai, de changer d’hôtel pour s’approcher de l’aéroport. Pour quelques recherches supplémentaires nous trouvons une adresse proche et pas trop chère pour la nuit. Banco, nous restons dans la même gamme de prix.
Avec tout ça, nous n’avions plus beaucoup de temps pour les visites. Nous sortons pour un dernier marché au niveau du musée des sciences, aussi connu comme le dark market (merci Audrey). Nous arrivons à la station de métro et nous voyons effectivement des étals de l’autre côté de rideaux en plastique. Au premier abord, ça nous a paru glauque, nous sommes remontés à la surface pensant que ça ne pouvait être ça. Sauf qu’on ne trouve rien là-haut. Nous nous baladons un peu avant de redescendre et de traverser les rideaux. Je ne sais pas pourquoi ça nous a paru glauque en fait : les rideaux de plastique ou peut-être les harceleuses de la vente juste devant. En réalité c’est un regroupement de petites boutiques où le marchandage va bon train. L’occasion de trouver des petits souvenirs pour la famille est bien trouvée. J’imagine que les vrais de vrais obtiennent de meilleurs rabais mais on a fait quand même du moitié et du tiers du prix initial. Surtout parce que Will a été trop gentil je pense. Bon d’accord la dernière vendeuse a été très sympa et nous a un peu raconté l’histoire du roi-singe qui a voyagé vers l’ouest. C’est une légende très connue en Chine qui a inspiré Dragon Ball… Will est donc un fan absolu. Nous sommes bien contents de nos affaires et repartons vers l’hôtel pour une dernière nuit.

Journal de séjour #33 – Shanghai entre terre et ciel

Journal de séjour #33 – Shanghai entre terre et ciel

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais nous n’avons entendu aucun réveil ce matin. Il faut avouer que nous avons très bien dormi comparé aux nuits précédentes. Nous décidons de ralentir le rythme. Je pensais faire Shanghai en une journée pour partir le second jour en campagne mais ça ne sera plus possible. Exit donc le musée d’histoire, nous le ferons demain.
Le temps de se préparer et de sortir, c’est l’heure du brunch. Ça tombe bien, nous avions remarqué une adresse la veille. Nous nous installons et il est intéressant de voir des assiettes plutôt occidentales au menu. Pas du remake chinois mais bien des produits qui sentent bon l’Europe. L’assiette ne nous a pas déçus, bien qu’ils ne semblent pas connaître le sel en Chine (trop cher peut-être). Ça nous fait bien plaisir et ça change du gras. Nous sommes parés à la suite.


Notre excursion commence à quelques stations de métro, dans la vieille ville de Shanghai qui s’est construite autour du parc Yuyuan (Yuan voulant dire jardin, c’est plutôt le jardin Yu). J’ai quelques souvenirs d’il y a 10 ans mais ça me semble encore plus extraordinaire qu’alors. Les toits tarabiscotés s’entremêlent et les ruelles semblent faire partie du même établissement. C’est l’occasion de faire du shopping et en mode marchandage, s’il vous plaît. Bon nous n’en sommes qu’au repérage, nous n’avons pas trop de temps pour nous arrêter.


Nous arrivons sur une place attenante au jardin avec un pont en zig-zag. L’effet inverse se produit avec mes souvenirs. Je l’imaginais plus grand. Ça n’en reste pas moins sublime à voir. Nous continuons dans une ruelle qui amène à la sortie du jardin. Un panneau nous dit qu’il faut traverser le pont. Alors que nous faisons la traduction à voix haute, un couple français nous aborde. Ils cherchent aussi le jardin. L’occasion de faire connaissance est toute trouvée, nous cheminons gaiement et faisons la visite ensemble. Encore une très belle rencontre, très enrichissante. Nous avons pleins de bons plans pour la suite du voyage grâce à eux et nous remercions beaucoup Messieur-dame Louis et Claire F.


Quant au jardin, c’est un petit bijou à visiter. Nous n’avons pas eu de réelle explication sur place sur son utilisation mais s’y promener est un réel plaisir. De plus, il n’y avait pas trop de monde (à l’échelle chinoise cela s’entend). Nous traversons donc de petites cours intérieures, surplombées de leurs pavillons à l’ombre d’arbres typiques et des rochers sculptés. Nous terminons notre visite commune dans un Starbucks puis repartons à nos aventures respectives (merci pour le café, Louis et Claire !). Voici les informations que j’ai pu glaner par la suite. L’histoire du jardin remonte à plus de 400 ans. Le gouverneur de la province du Sichuan, Pan Yuyuannduan, voulait offrir un lieu de retraite à ses parents. La construction a commencé en 1559 mais cela a pris plus de 20 ans et le père mourut avant de voir la fin des travaux. La famille a périclité au fil des ans et le jardin a été racheté par pièces. Pendant la guerre de l’opium au 19e siècle et plus tard encore, les troupes des envahisseurs étrangers s’y sont postées à plusieurs reprises, le détruisant peu à peu. À partir de 1949, le gouvernement de Shanghai l’a reconstruit sur les 2 hectares restants.


L’après-midi est avancée, nous en profitons pour nous balader le long du Bund, le bord de fleuve bien connu de Shanghai. La vue sur les grattes-ciel emblématiques est splendide. Cela nous donne envie de les approcher de plus près.

Un coup de métro et nous voilà de l’autre côté, un peu loin de notre objectif. Alors que le soir tombe, nous traversons les avenues qui s’illuminent peu à peu. D’avoir le nez en l’air pour regarder ces immenses immeubles nous donne le vertige. Nous avons une belle vue sur le Décapsuleur, à défaut de notre Crayon lyonnais. Notre but reste l’Oriental Pearl Tower, connue comme la tour TV. C’est l’équivalent de notre tour Eiffel en quelque sorte. Bien évidemment nous souhaitons y monter. La nuit est complètement tombée maintenant, le panorama promet d’être lumineux. Seul bémol, ça coûte une blinde, nous n’irons pas jusqu’au sommet et nous ne ferons pas les activités à l’intérieur (qui se sont bien développées en 10 ans). Nous avançons dans le hall où la file d’attente est correcte à cette heure. Enfin nous arrivons jusqu’à l’ascenseur qui s’envole d’un coup à plusieurs centaines de mètres de haut en moins d’une minute. Haute de 410 mètres, nous atteignons les 259 mètres.


La vue est effectivement superbe. Les lumières s’étendent au-delà de l’horizon. Nous profitons du spectacle urbain puis décidons de redescendre. Pas si simple. D’abord il ne faut pas se tromper avec l’étage du restaurant panoramique. Ensuite aucun ascenseur ne semble dédié à la descente. Nous prenons un petit escalier qui nous amène quelques mètres en-dessous. De nouveau, la vue panoramique mais avec un plancher de verre. Sensations garanties, je ne suis pas très à l’aise avec ce genre de choses. Nous trouvons un ascenseur mais il nous arrête à l’étape intermédiaire. On y trouve un petit cinéma avec une vision du Shanghai du futur (pourquoi pas ?). La vidéo défile au rythme d’un tapis roulant où nous nous tenons tous debout. Cela mène à une petite salle genre musée des innovations énergétiques avec des activités interactives et ludiques. Le tout pour déboucher sur… une salle de jeux d’arcade (hyper logique). Un escalier nous amène à des mini-montagnes russes, attraction doublée d’un masque de réalité augmentée (payant, on a fait l’impasse). Nous trouvons enfin l’ascenseur nous ramenant au sol. Ascenseur de verre, nous avons une dernière vision de la ville de quelques secondes. C’est vraiment superbe à faire mais nous trouvons cela cher pour ce que c’est quand même.


Bonne surprise au bas de la tour, nous trouvons un Taco Bell. Oui, c’est un fast-food américain mais on n’a pas pu s’empêcher d’y aller (merci Southpark), on n’en avait jamais vu. C’est plutôt bon et copieux si vous prenez le plateau avec une sélection de la carte. Les quesadillas sont vraiment sympas. Les boissons en libre service sont dégueulasses par contre.


Nous rentrons en vitesse à l’hôtel pour plusieurs raisons. D’abord on nous a dit que les métros fermaient tôt et nous sommes à l’autre bout de la ville. Ensuite, un besoin pressant s’est fait sentir peu après la sortie du Taco Bell. Nous ne savons pas si c’est le fast-food ou l’accumulation de nourritures grasses mais le ventre de Will a énormément travaillé ce soir-là. Il faut dire qu’à part des fritures ou des brochettes, nous ne trouvons plus de soupes de nouilles depuis quelques temps (pas la région tout bêtement). Heureusement ça s’arrête à ça et nous avons le temps de rentrer sans dommages. La nuit se passe sans encombres.

Journal de séjour #32 – Shanghai nous voilà !

Journal de séjour #32 – Shanghai nous voilà !

Le voyage en train est difficile avec les sièges en dur, nous n’avons pas vraiment dormi et l’arrivée à 5h du matin pique les yeux. Entre le mal de dos, la lumière toujours allumée et les montées et descentes incessantes des voyageurs, voilà le résultat.

On sort de la gare de Shanghai, on commence à se diriger vers le métro qui se réveille en douceur. Là on trouve la machine pour les tickets, une vieille dame aide les gens à prendre leur ticket en échange d’une petite pièce, on se laisse guider mais très vite la machine avale une pièce sans rendu et ça accentue notre mauvaise humeur. On décide alors de tourner les talons et on se dirige vers un guichet (plus simple). On arrive à prendre nos tickets, on prend le métro en direction de la station la plus proche de l’hôtel. Arrivés à destination on décide de rejoindre l’hôtel, avec un peu de chance on nous donnera une chambre libre. On marche durant 15 minutes, le poids des sacs nous fatigue de plus en plus. Arrivés sur place, via le GPS, on trouve une place démolie… Le GPS indique cette position, on commence à vraiment détester la géographie et l’emplacement des hôtels en Chine et le voyage ne fait que commencer.

Je commence à regarder autour, on est sur la bonne voie. Je compte les numéros de rue, puis là je vois un grand bâtiment mais avec des écritures chinoises. Bon je regarde sur l’application Booking (heureusement qu’ils mettent l’adresse en chinois). Là c’est le jeu de voir si les symboles sont les mêmes. Bingo ! L’hôtel se trouvait juste de l’autre côté de la route (ouf c’est pas comme à Xi’an). On va à l’hôtel, la femme de l’accueil dit qu’il n’y a pas de chambre pour le moment et nous demande de revenir à 12h (il est autour de 6h30/7h). Merci de ne pas nous proposer d’au moins garder nos affaires. On repart, bon au moins on sait où c’est. Sur notre carte on voit un Starbucks Coffee, ça commence à devenir notre repère. Et on y passe la mâtinée.

Vers 11h30, on se rend vers l’hôtel et on s’arrête à un petit restaurant juste à côté. On prend le temps de manger. On retourne à l’hôtel, enfin on a la chambre ! Une belle grande chambre, on s’allonge, prend une bonne douche (je veux la même douche !!!). Que du bonheur !!!

Après s’être reposés, on décide d’aller voir un petit temple non loin de la chambre. On sort, arrivés devant l’entrée, une averse tombe d’un coup ! On n’a rien compris, il pleut comme vache qui pisse puis il commence à y avoir des éclairs. Un homme nous vend un parapluie à la sauvette et on rentre à l’hôtel un peu dégoûtés. Mais bon, la journée n’est pas terminée. Le temps s’améliore et on retrouve le soir-même Audrey, une amie d’Amélie, qui vit à Shanghai ! On la retrouve dans une grande avenue (le Champs-Élysées de Shanghai comme elle le dit si bien). Bon c’est très beau le soir, mais on se fait très vite accoster par des gens qui veulent vous vendre des montres et autres maroquineries.

Après cette balade on se pose dans un petit boui-boui et on mange comme des affamés XD. Audrey nous donne plein d’informations sur le pays, les choses à faire dans la ville, c’est super intéressant ! Du coup on apprécie plus ce qu’on voit (Audrey, encore merci d’avoir pris le temps de discuter avec nous, c’était vraiment sympa, et Amélie, merci de nous avoir mis en relation avec Audrey ! Au top !). Encore une excellente soirée de passée.

Pourtant il faut vite repartir, les métros ferment tôt. On rentre avec une seule envie, dormir ! Demain une grosse journée nous attend.

Journal de séjour #31 – Le train sans couchette…

Journal de séjour #31 – Le train sans couchette…

Une longue et peu passionnante journée nous attend. Le départ pour Shanghai est programmé pour 15h cet après-midi. Nous nous levons autour de 7-8h et profitons de cette dernière mâtinée à Luoyang pour déjeuner avec notre hôte. Le petit-déjeuner typique de la région serait une soupe de bœuf. Ça y ressemble bien sauf qu’on y plonge des espèces de grosses tagliatelles dont les origines sont inconnues au bataillon. Même notre hôte n’a pas su trouver d’équivalent. En tout cas c’est super bon !


Nous flânons un peu à l’appartement avant de partir pour de bon.

À la gare nous voyons des files d’attente assez grandes. N’oublions pas que c’est la fin des vacances, beaucoup rentrent chez eux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous n’avons plus de couchette. Nous faisons gentiment la queue, passons les contrôles sans souci. J’ai dû boire un peu de Pepsi qui nous restait de la veille pour montrer que ce n’est pas un explosif (véridique). On nous indique la salle d’attente et, merveilleux, un peu plus d’une heure à patienter.


L’incident majeur a été provoqué par un bambin. Vous a-t-on raconté qu’ils se baladent les fesses à l’air ? Plus exactement, en Chine ils sont adeptes de la culotte fendue pour les touts-petits (sans couche). Nous étions donc installés pour patienter quand un petit garçon un peu plus loin s’est soulagé la vessie au sol. Le Manneken-Pis est Chinois ! C’est rigolo comme ça mais on s’est dit qu’on éviterait de poser nos sacs au sol à l’avenir. Les équipes de nettoyage font plus du ramassage d’ordures que de la serpillière… La pauvre maman a dû courir jusqu’à la poubelle la plus proche, bébé en main, pour la lui faire viser.
Autrement, nous patientons agréablement grâce à une jeune Chinoise qui était heureuse de parler anglais. Elle veut devenir professeur de cette langue justement et pouvoir discuter avec des étrangers c’est le top du top. Elle est adorable, c’est très agréable comme rencontre. Le plus drôle reste qu’elle nous trouve grands. À l’échelle chinoise nous sommes un peu au-dessus de la moyenne donc. Ça nous a bien fait rire mais j’avais déjà remarqué depuis la Corée du Sud cette petite différence. La moyenne doit être d’un mètre cinquante et quelques peut-être (pour les femmes).


Son train est annoncé, le nôtre aussi peu de temps après. Jusqu’ici nous avions une vingtaine de minutes pour installer tout le monde. Le train arrivant d’une autre gare, nous n’en avions plus que cinq. Nous courrons un peu pour arriver jusqu’à notre wagon même si nous sommes loin d’être les derniers. Nous trouvons nos sièges et un monsieur nous aide pour placer les valises au-dessus de nos têtes. Cette fois nous sommes bien côte à côte. Il y a juste un vieux monsieur à notre place. Pas grave nous échangeons, après tout nous sommes sur le même carré. Les wagons de sièges sont agencés de la sorte. Ce ne sont que des carrés de part et d’autre de l’allée. En revanche, d’un côté ce sont carrés de quatre sièges (classique), de l’autre ce sont plutôt des rectangles de six sièges. Voilà pour la pause description.
Au niveau de l’ambiance c’est plutôt animé. Il n’y a pas d’interdiction d’utiliser son téléphone, que ce soit pour téléphoner (évidemment) ou pour regarder une série sans écouteurs. Le must c’est la musique diffusée par le train. Ça fait un peu radio locale mais c’est sympa. Nous avons eu droit à de la musique traditionnelle chinoise, à de la pop chinoise et Britney Spears à un moment. Nous espérons juste que ça ne va pas durer toute la nuit. Nous n’arrivons pas avant 5h du matin quand même. Pour le reste, ça papote gaiement, ça se bouscule un peu lorsqu’il faut descendre ou monter dans le train, ça rote de temps en temps (le vieux monsieur en face – ça va qu’il a mangé des bananes). Enfin, les vendeurs ambulants font leurs petites rondes. Jusqu’ici nous ne voyons que des vendeurs de boissons et repas. Le seul qui sorte du lot est un vendeur de batteries externes. Dans le train précédent nous avions eu droit à des toupies, des ceintures, des rasoirs électriques et des brosses à dents. Peut-être sera-ce seulement demain matin. Outre nos provisions nous en avons profité pour prendre un bol de nouilles déshydratées. De l’eau bouillante est mise à disposition dans tous les trains. Je ne sais pas si nous arriverons à dormir mais espérons que l’ambiance se calme un peu. Jusque-là nous sommes passés à de la musique classique mais les lumières sont encore allumées…

Journal de séjour #30 – Everybody was MOINE SHAOLIN !

Journal de séjour #30 – Everybody was MOINE SHAOLIN !

Réveil difficile mais forcé à 6h du matin, on n’a pas vraiment expérimenté la nuit en dortoir vu qu’on a dormi que trois heures. Mais sincèrement on a fait la rencontre d’Amélie la veille et ça valait le coup. On se prépare un peu rapidement, un au revoir difficile avec Amélie. Puis on part tranquillement. Comme nous devons reprendre le bus de la veille en sens inverse (le 77), pas besoin de perdre du temps sur la recherche de l’arrêt. On arrive à la gare, on fonce acheter les billets pour Shanghai (avec les vacances les places partent vite), on prend de quoi boire et manger et on part trouver le bus vers le temple Shaolin (ou Shaolin Sì, prononcer Su). On trouve facilement la station de bus qui mène au temple, beaucoup de personnes nous interceptent pour aller avec eux en criant « Shaolin temple ! » Euh non, vu le prix que tu proposes on va prendre un bus. On arrive facilement à prendre les tickets et on prend place dans le bus. On part en mode kung-fu !

Après une une heure et demie de bus, on arrive à destination. Une grande statue de moine nous accueille, par contre elle semble très récente, ainsi que l’infrastructure environnante. On se rend alors compte qu’ils ont tout fait pour que le coin soit touristique. On voit un grand parking, plein d’endroits où acheter des souvenirs, des jouets en forme d’armes de moine et autre babioles locales. On trouve la billetterie (mais oui une billetterie pour voir des moines Shaolin). On paye le prix fort 200 yuan (bon ça fait à peu près 25€, mais ici c’est cher). On rentre dans les lieux, c’est un grand espace où il y a beaucoup de choses à voir comme des temples et monter en haut des montagnes en fonction de vos envies et surtout du portefeuille. Soit vous prenez votre temps et vous allez au sommet à pied, soit en téléphérique, ou encore vous pouvez frimer en prenant l’hélicoptère. On a choisi la méthode radine mais surtout pour deux raisons : on est venus visiter des temples et on n’est pas venus flamber nos billets (on doit être les enfants spirituels de l’oncle Picsou). Enfin bref on a plus ou moins suivi les conseils d’Amélie (si tu lis ça, on a grandement pensé à toi, tu verras plus bas).

Donc nous avons assisté au spectacle des jeunes moines Shaolin (entre 10 et 17 ans je dirais). On peut voir le maniement des différentes armes comme le sabre, le bâton ou encore l’emblématique fouet. Et on peut assister à différentes prouesses techniques qui nous font dire « ouille j’ai mal pour lui, mais pourquoi il fait ça ? » Petite parenthèse concernant la démonstration, je vous montre les images mais si je ne vous dis pas qu’on est dans un temple, on pourrait penser qu’on est à une des soirées de Patrick Sébastien.

Bon après ce petit spectacle vraiment sympa une réflexion nous vient à l’esprit, les enfants font le spectacle, on est d’accord, mais tous les jours ? En plus il y a une représentation toutes les 30 minutes… ça craint non ? Espérons qu’ils se relayent. Enfin bon, on continue notre route. On voit de jolis temples donc on profite pour les contempler, on mange un peu puis on reprend notre route. On voit un temple avec pleins de statues dorées plus au moins drôles. Chaque personnage fait un geste bizarre (si vous avez l’imagination aussi débordante que Will). Des petites vieilles nous empêchent de prendre des photos.

Petit point d’histoire ! Le temple se situe sur le mont Songshan, sacré depuis la nuit des temps. C’est le cœur du kung-fu Shaolin et du bouddhisme zen. Le temple Shaolin n’est qu’un point de visite dans tout le complexe. L’ensemble de temples a une histoire vieille de plus de deux millénaires. La scène fait partie du Wushu Training Center qui est très récent (1988) et sert à l’entraînement plus moderne des jeunes moines. Le vrai temple date de 495 après J.-C. et il a été reconnu comme un haut-lieu zen en 525 quand un grand moine indien, Bodhidharma, vint méditer 9 ans devant un mur du temple, enseignant le zen.

On ressort de l’endroit, on continue à monter et nous dépassons un jardin de petites pagodes, tombes des précédents hauts-moines. Vient le moment où on peut prendre le téléphérique, le prix nous en a dissuadés. Il faut savoir que le haut-lieu spirituel ici est un pont suspendu en haut des montagnes. C’est ce que nous pouvons aller voir avec ces téléphériques. On décide de revenir sur nos pas et de faire l’ascension d’une autre petite montagne pour voir la “Dharma Cave”. Donc sur le moment on s’est dit, c’est pas loin on a le temps on y va. On fait une petite ascension et on arrive à un temple. On s’est dit “ben c’était pas compliqué », on voyait même des enfants monter les marches. Donc on arrive au temple, tout modeste faut l’avouer, et un grand arbre en béquille pour la décoration !

Puis on constate un autre panneau qui indique la direction de la Dharma Cave, l’endroit de méditation du moine indien. Bon on fait le tour du temple et là on est restés sur le cul. On avait une vue sur des montagnes tout autour de nous, une verdure dense et variée et un silence qui nous a laissés sans voix. Puis au loin on voit en haut de la montagne une grande statue de Bodhidharma et un chemin qui y mène (Amélie, on repense à ce que tu nous à dis). On voit un groupe de Chinois qui a l’air de pas mal hésiter sur l’ascension, du coup on rigole avec eux sur la hauteur à faire xD

Bon on a fait le mont Hallasan on peut faire ce petit truc. Ben je peux vous dire que cette ascension m’a fait oublier le côté touristique qu’on a vu un peu avant. On commence à grimper, il ne fait pas tant chaud que ça, mais les marches ne sont pas du tout régulières. Imaginez, vous montez des marches on va dire classiques, puis d’un coup un grand escalier s’ouvre à vous en ligne droite et les marches sont hautes et l’épaisseur plus petite. Heureusement qu’il y a une rambarde pour nous y tenir.

On arrive enfin à la Dharma Cave, on se retourne et on a une vue magnifique sur la vallée. Les montagnes en fond et en contre-bas on peut voir la forêt. Mais pas le temps de rêvasser, nous n’avons pas atteint le sommet. On regarde l’heure il nous reste 15 minutes avant le point de non-retour. Pourquoi ? À 18h il n’y a plus de bus ou de taxi, donc juste impossible de revenir en ville, donc on prend une bonne respiration et on fonce ! D’autres escaliers nous tiennent tête mais on veut aller jusqu’au bout, on arrive enfin au sommet (en moins de 15 minutes). On y trouve un petit pavillon, on fait une photo à la Rocky Balboa (oui le premier les copains, quand il monte les marches), après on a boxé la carcasse d’un bœuf et crié Adrienne ! Non je déconne ^^

On trouve la statue de Bodhidharma, on se rend devant et on fait un selfie. Une petite famille de Chinois nous propose de faire la photo, on se dit « super on pourra avoir une belle photo de nous avec la statue ». Et là la femme se met à côté de Delphine et le fils devant nous et le papa nous prend en photo. À ok il voulait une photo de nous. J’ai l’impression d’être une star avec toutes les photos qu’on prend avec nous. On revient au niveau du pavillon, on achète un petit ruban rouge, on écrit notre vœu dessus et on l’attache sur un arbre. J’espère pouvoir y revenir avec nos enfants et les laisser là-haut…

On redescend, on encourage les montants, on croise un groupe de jeunes moines apprentis qui sont au bout de leur vie (peut-être qu’ils n’ont pas le droit à des pauses pendant l’ascension). On croise un Anglais, on l’encourage, le pauvre demande s’il a bientôt fini, on lui dit qu’il a encore pas mal faire. Arrivés presque à la fin on retrouve le groupe chinois qui hésitait à monter et qui commence à peine son ascension (on pensait qu’ils nous avaient suivis). On arrive enfin en bas, c’était une sacrée balade et j’ai hâte de la refaire !

On part en direction de la sortie, on se prend un soda à la pomme et on sort du temple. On arrive à attraper un bus à la volée et rentre fatigués. Arrivés à Luoyang, on mange à KFC, on avait une de ces faims. On rentre à l’appartement, notre hôte nous demande si on veut sortir. On ne dit pas non malgré la fatigue, mais nous avions déjà mangé… Du coup on finit notre soirée à boire une petite bière non loin du logement, on papote une bonne heure et on en apprend encore beaucoup sur la Chine. On explique la vie en France (on lui a fait peur je pense). Puis on est rentrés tranquillement nous reposer. Demain est une longue journée, 15 heures de train nous attendent.

Journal de séjour #29 – Rencontres à Luoyang

Journal de séjour #29 – Rencontres à Luoyang

Et c’est reparti ! Réveil aux aurores pour prendre le train : 5h de trajet jusqu’à Luoyang. Nous connaissons bien la route et arrivons à la gare sans encombre. Passage obligatoire par le poste de contrôle et pour une raison que j’ignore c’est ma tête qui ne leur revient pas cette fois. Pour l’histoire, une fois que les sacs passent les rayons X, il y a une petite fouille au corps, genre aéroport mais encore plus light (je crois qu’il n’y a d’ailleurs que des agents féminins pour le faire). Donc au moment de la fouille, l’agent me fait signe de ne pas passer… Euh ok, si vous voulez. Elle demande un truc à sa collègue des rayons X et à sa réponse elle me fait signe de passer. Bon ben d’accord, petite perte de temps mais rien de grave. Nous avons un peu plus de mal à repérer le numéro de la salle d’attente cette fois. Nous demandons à un autre agent, qui se trompe un peu dans son anglais. Parce que six et trois, c’est pas exactement pareil. Et ça la fait rire en plus. Bon c’est vrai, c’est cocasse. Encore un peu d’attente et le défilé commence pour s’installer dans le train. Pas de couchette pour cette fois, ce sera les sièges comme on les connaît.


Nous sommes un peu déçus, nos sièges sont bien côte à côte mais il y a le couloir qui nous sépare. Une heure après, à l’escale suivante, beaucoup descendent et nous pouvons profiter d’un carré à nous seul. Rien de notoire pendant ces cinq heures. Les contrôleurs sont super sympas, il y en a un qui a essayé de communiquer plusieurs fois avec nous, avec plus ou moins de succès. William a sympathisé avec un vendeur à la sauvette. Il était déjà passé deux fois et nous avait fait goûter des bonbons qu’il vend. À la troisième il y est allé au forcing et Will n’a pas su dire non (ça va qu’il les aime bien, les bonbons). Petite cerise sur le gâteau, le vendeur nous refile le gros paquet au prix du petit.


Arrivés à Luoyang, nous devons enlever les sweats manche longue (trop de clim dans le train) pour faire face à la canicule qui dure depuis notre arrivée en Chine. Notre hôte nous a indiqué le bus 77. Mais il y a deux pôles d’attente pour les bus. Nous demandons à une femme qui porte des épaulettes (signe à mon sens de personne d’autorité). Ça a l’air d’être plutôt sur la gauche de la gare. Elle en profite pour nous embarquer en nous parlant du temple que nous voulons voir demain “je suis guide etc.” 400¥ affichés. Merci, au revoir. C’est galère mais il faut toujours dire non à tout ! À gauche de la gare donc, pas de bus 77. Nous demandons à un chauffeur qui nous montre l’autre côté. Vas-y qu’on te remonte la place en sens inverse pour aller à droite de la gare. Et pas petite la place, nous sommes en Chine je vous le rappelle. Avec des barrières partout, tu ne sais pas pourquoi. Au moins il n’y a pas de contrôle comme à Tien An Men. Toujours pas de bus 77. Nous demandons cette fois à un jeune couple. Très gentils, ils proposent de nous montrer. Il fallait prendre la rue principale en face de la gare et avancer un petit peu pour tomber sur les bus. D’ailleurs le nôtre est garé, le temps de dire merci et au revoir (en le pensant chaleureusement cette fois) et de partir. C’était sans compter sur un jeune Chinois trop enthousiaste qui vient taper la discute en anglais… et nous fait louper le bus.
On ne sait pas d’où ils sortent mais quand un Chinois parle un peu anglais, il va adorer parler avec un étranger, quel que soit son activité à ce moment-là. C’est super sympa et tout mais là sur le moment, ça m’a un peu gonflée (chaleur plus gros sac oblige). Nous attendons le suivant, toujours en discutant (le couple est retourné à ses occupations), il nous présente sa copine (qui a dû s’ennuyer ferme, ne parlant pas anglais). Il rate lui-même son bus (vraiment trop enthousiaste). Nous prenons finalement chacun le nôtre.


Notre auberge est quasiment à l’autre bout de la ligne. L’adresse donnée semble se trouver dans une résidence bien gardée. Nous nous avançons vers le portail et demandons au vigile qui n’en a pas entendu parler. Nous commençons à faire le tour mais c’est pas encore ça. Nous remarquons une autre auberge, nous redemandons. Ils voient ce que c’est et appellent pour nous notre hôte. Cette auberge-là avait l’air super sympa, nous espérions quelque chose dans ce standing. Notre hôte arrive et nous repartons avec lui… jusqu’au portail de la résidence. Le vigile nous reconnaît et lui demande (sans doute) ce que nous faisons là. La sécurité qui n’est pas au courant de la présence d’une auberge de jeunesse dans sa résidence, nous trouvons ça un peu moyen mais passons. D’un autre côté, la résidence consiste quand même en plusieurs immeubles de je ne sais combien d’étages autour d’une jolie cour avec fontaine, salle de gym et piscine (payantes) et même un jeu d’échecs géant. Le gardien a l’air de demander à notre hôte de lui signaler ce genre de choses et nous laisse entrer. Dix étages plus hauts, nous arrivons dans un appartement sympa avec un grand salon et trois dortoirs. Moins professionnel que l’autre auberge mais c’est sympa quand même (juste les toilettes qui sont assez crades mais passons).


Quand nous avons réservé, nous cherchions un couchsurfing. Il s’est avéré que la personne qui nous a répondu avait ouvert sa propre auberge de jeunesse et il nous a fait un prix pour qu’on vienne là (60 yuan). Il nous propose d’aller à la vieille ville dès lors que la dernière arrivée du jour se fasse. Nous sommes d’accord, ça nous permet de nous poser un peu. Une Française, arrivée la veille, rentre de sa journée de visite et nous sautons sur l’occasion pour discuter. Ça a été une super rencontre. Nous papotons une bonne heure avant de partir en centre-ville ensemble. La dernière personne n’étant pas encore arrivée, nous abandonnons notre hôte.
Amélie, notre jeune Française, apprend le chinois depuis 9 ans et fait ses études en Chine. Autant dire que nous avions une interprète et un guide culturel et elle a été fantastique. Nous prenons un taxi (très facile avec elle du coup). La vieille ville est toujours un quartier vivant avec des boutiques plus ou moins d’artisanat. Nous trouvons une spécialité du coin, des petits gâteaux faits de fils de miel fin (pas d’autre description possible) fourrés aux cacahuètes. Assez surprenants mais délicieux.


Pour le restaurant nous avons deux possibilités. Pour l’un d’eux le plat principal ressemble à une fleur faite d’omelettes. Très joli mais ça reste des œufs cassés et les prix sont trop élevés. Ce sera fondue chinoise. Super bon et plus convivial, c’était l’idéal pour mon repas d’anniversaire (vieille non, sage encore moins).


Nous y avons beaucoup appris au sujet de la Chine et de son histoire toujours grâce à Amélie. Nous avons eu des démentis aussi. Par exemple, on ne trouve ni chien ni chat aux menus des restaurants ou dans n’importe quelle cuisine. En revanche, il y a eu effectivement une “fête” en juin où les chiens étaient maltraités et mangés. Sous la pression internationale, elle est bannie des coutumes chinoises et le gouvernement y fait très attention. Dans le genre plus sympathique, nous sommes en ce moment dans une zone de vacances (3 jours) pour la fête des bateaux dragons. Dans l’idée c’est l’histoire d’un chef régional très aimé qui a dû s’exiler à cause d’une invasion. Il revient 30 ans plus tard mais découvre que sa région n’existe plus, elle a été annexée à une autre. De désespoir il se jette dans la rivière. Les habitants, ne voulant pas voir mourir leur ancien chef, ont sorti tous leurs bateaux (à tête de dragon) et ont lancé des petits gâteaux de riz gluant dans la rivière pour que les poissons ne le dévorent pas avant qu’ils l’aient retrouvé. Malheureusement ils n’ont jamais retrouvé le corps mais en hommage il y a des courses de bateaux dragon dans la province où se sont déroulés les faits. Dans le reste de la Chine c’est vacances et on mange la même recette de gâteaux de riz qui ont été balancés dans le fleuve. Ça explique notamment le petit gâteau que nous n’avions pas commandé au restaurant de Mr. Lee et que notre hôte nous a offert à notre arrivée d’ailleurs. Seul petit regret, nous n’étions pas dans la bonne province pour voir les bateaux.
La soirée a été excellente et nous avons beaucoup appris. Merci encore Amélie pour cette excellente soirée ! Nous espérons te revoir en France, en Chine ou ailleurs. Nous sommes rentrés à minuit mais nous ne nous sommes pas couchés avant 3h à papoter comme des collégiennes. On va douiller le lendemain.

Journal de séjour #28 – Farniente et promenade à Xi’an

Journal de séjour #28 – Farniente et promenade à Xi’an

La journée commence bien, on prend le temps de se reposer et ça fait beaucoup de bien. On se prépare et on part direction la gare ferroviaire. On prévoit de partir demain matin pour Luoyang (à l’est de Xi’an). Delphine a pris soin de noter sur un calepin toutes les informations nécessaires pour le train, à savoir : ville de destination, numéro du train, heure de départ et arrivée ainsi que le prix (pour donner une indication sur le type de siège), grâce à un site internet : www.chinatrainguide.com/ . Pour finir elle a même pris soin de noter le nom de la ville en chinois. (On teste, on verra bien.) On prend le métro, on commence à vraiment prendre l’habitude de passer les portiques de sécurité. Franchement c’est une bonne idée ces portiques. Au moins tu es sûr de savoir qui rentre dans le métro et tu voyages en sécurité !

On arrive à destination, mais il faut encore marcher une quinzaine de minute. On arrive à la gare, on trouve l’entrée principale mais il y a un portique de sécurité plus fouille. On ne trouve pas la caisse pour acheter nos billets. On voit une petite infrastructure avec marqué « Tourist Information ». On rentre, la fille regarde un feuilleton sur son smartphone, elle lève à peine les yeux pour nous voir. On lui demande avec un grand sourire qu’elle n’a pas pu apprécier où se trouve la caisse pour acheter nos billets ? Elle nous répond que c’est sur la gauche et qu’il faut passer la sécurité. Tout en regardant sa série. Bon tu nous le dis si on t’embête ? On est repartis en la remerciant, pas sûr qu’elle ait entendu. On parle des fonctionnaires en France, mais là les gars, on a trouvé les meilleurs en Chine.

Bon on sait où aller, on se dirige vers les portiques, on voit qu’il y a une petite file d’attente, bon on attend. D’un coup une fille habillée avec une belle petite robe rouge s’approche et passe devant moi nonchalamment. Euh je sens bien que t’es pressée de prendre le train mais il y a un minimum syndical ici ou pas ? Genre “pardon” ou “merci”, je suis pas chiant mais le pire c’est qu’elle sent bien que je le prends mal, en se retournant à me regarder. Vas-y, passe, m’en fous, t’es pas la première ni la dernière. En Chine on a constaté que la conscience de l’autre n’a pas lieu d’être. C’est pas un mal, tout le monde se comprend mais quand vous n’avez pas l’habitude ça peu surprendre.

Enfin bon, nous passons les portiques et la palpation. Puis on passe en caisse, l’heure fatidique : est-ce qu’on va se faire comprendre ? Quand on pense qu’une fois une caissière en Corée du Sud ne voulait plus nous servir et nous a envoyés balader (par manque de compréhension). Et concernant notre billet de train pour Xi’an c’était notre hôtesse d’accueil à Pékin qui nous l’avait écrit. Là c’est Delphine qui l’a noté en chinois. On croise les doigts. Imaginez la scène, elle lit le carnet, un trait mal tracé et c’est une insulte ^^ Donc on montre le carnet, la fille regarde l’écriture, elle fait sa saisie puis montre son écran d’ordinateur. Oui toutes les informations notées sont là !!! Youhou, Delphine peut faire un excellent moine copiste !!! (Nota de Delphine : la confiance règne, c’est pas comme si j’avais fait de la calligraphie chinoise auparavant… d’accord c’était au lycée et en autodidacte mais quand même !) On repart avec nos billets en main et pour fêter ça (faux prétexte pour manger) on retourne au fast-food Mr.Lee ! Bon cette fois-ci, il y a moins de choix mais on trouve notre bonheur. Pour une raison qu’on ignore, on se fait offrir des gâteaux de riz gluant par les serveurs. C’est la cas de tout le monde d’ailleurs. Ça doit être un jour spécial.

Après manger on se dirige vers un Macdo pour deux raisons : vérifier si on arrive à avoir Internet afin de s’y installer et bosser tranquillou et pour tester le dessert au taro. De plus le Macdo n’est pas loin de l’hôtel, autant en profiter. Avant petit arrêt à notre boutique de jus de fruit préférée. La fille est contente de nous revoir (on lui avait dit qu’on passerait le lendemain). Je me prends un gros smoothie pamplemousse (miam) puis on se dirige vers le Macdo. On prend la Taro Pie et on s’installe (très bon). On teste le wifi, alors déjà le nom c’est une série de chiffres (c’est même pas un nom propre comme “Macdo Wifi”) et le mot de passe était en caractères chinois. Autant Delphine sait les dessiner mais sur nos claviers ça passe pas…

On repart vers l’hôtel, on va essayer de bosser dans ce hammam car oui avec cette chaleur c’est pas supportable. Le pire c’est qu’on a un climatiseur mais on ne sait pas pourquoi il est débranché (peut-être en panne ?) On arrive à l’hôtel et on demande quand même si on peut brancher la clim’. On nous invite à aller dans notre chambre, une personne va venir régler le problème. Le temps qu’on prenne l’ascenseur et qu’on arrive à notre étage, le technicien arrive (trop forts les Chinois !) Il règle le souci et enfin on a la clim’ ! On passe l’après-midi dans la chambre, à bosser comme on peut. Internet est très capricieux, on prend du retard pour la publication sur le blog, les articles pour la Chine seront publiés tardivement… (trop drôle de relire ça quasiment un mois après).

Vers 17h on commence à partir, on retourne au marché musulman et on va en profiter pour faire la tour des tambours (trop de monde à celle des cloches en fait). Arrivés à l’endroit, la place est toujours aussi belle et il y a beaucoup de monde (sans doute le fait qu’on soit dimanche). On se dirige vers la tour pour y faire un tour. Construite en 1380, les tambours servaient à donner l’heure. Pour les mesures : 1840 m², 34 mètres de haut. Le tambour devait tonner trois fois dans la nuit : une fois pour donner la première heure de la nuit (on y fermait les portes de la ville), une seconde autour de minuit pour que les citoyens repartent chez eux en sécurité, une dernière pour la dernière heure de la nuit (et donc l’ouverture des portes). La tour des cloches en face servait aux heures du jour.

Petite balade dans le quartier musulman. Les images parleront plus que mes blabla. Juste une chose afin de vous donner une idée de l’atmosphère. Il fait un peu chaud, il y a du monde donc on ne fait que piétiner. Autour de nous il y a beaucoup de bruits entre les commerçants qui vantent chacun la qualité de leurs produits, les motos et autres véhicules qui klaxonnent pour essayer de se frayer un chemin. Et en parallèle de ça, certains commerçants utilisent des éléments sonores afin d’attirer notre attention. On peut voir alors des jeunes hommes taper avec de grandes massues sur un plan de travail (pas réussi à voir s’ils travaillaient un aliment, plus l’impression qu’ils faisaient du bruit), les cages avec des criquets (en France on a des boites qui font leurs bruit, eux ils ont les criquets dans des cages), ou encore utiliser les objets qu’ils vendent comme un ocarina ou une statuette de grenouille qui imite le croassement. Avec ça, rajouter les bruits (comme le dit si bien Numérobis) et les odeurs de la friture, de la viande grillée et parfois des carcasses si vous êtes proches de ces dernières.

Je ne vous le cache pas, c’est une bonne ambiance. En tout cas nous avons adoré. Les gens sont super gentils. Même s’il y a du monde, c’est le jeu. Un conseil si vous venez à Xi’an, gardez une soirée dans ce beau marché et ne mangez pas avant afin de pouvoir goûter à tout. Et surtout prévoyez des mouchoirs, beaucoup de stands proposent des produits avec beaucoup de sauce (une de mes chemises a dû en payer les frais).

Après cette petite promenade on rentre, on prend le métro. En sortant, on décide de faire un dernier tour à notre stand de jus de fruit. La demoiselle que l’on voit souvent ne travaillait pas, par contre on reconnaît la fille qui était présente la veille. Elle nous reconnaît, on papote un peu puis on lui demande de passer le coucou à sa pote et on lui signale qu’on part demain. En sachant ça elle est un peu émue et déçue de ne pas savoir parler anglais (mais je pense qu’elle va le travailler). On se fait une photo puis elle décide d’appeler sa collègue. Finalement ça sera un appel vidéo. La fille est très timide et contente de nous voir et on se fait une photo avec elle du coup ^^.

Il se fait tard on rentre ranger nos affaires, on sent que la fille est triste mais contente de nous avoir rencontrés. Elle qui nous a avoué n’avoir jamais quitté Xi’an, j’espère que notre rencontre lui a permis de s’évader. En tout cas elle nous suit sur Instagram à défaut de Facebook et nous espérons les revoir. C’est dans ces moments qu’on se sent chanceux d’être en voyage, de rencontrer de belles personnes, de prendre le temps d’échanger avec eux. On n’est qu’au début de ce voyage mais je n’ai pas envie qu’il se termine.