Tahiti en vrac et bilan pratique
Nous ne pouvons pas généraliser toutes nos observations à la Polynésie française. Nous resterons donc sur les îles de Tahiti et Mo’orea. Il y a quelques perles de culture assez sympas à observer.
Fleur dans les cheveux. Les dames portent une fleur d’hibiscus ou de tiaré (le plus souvent) à l’oreille. A gauche, pour les dames casées, à droite pour les célibataires. Elles ne suivent pas toutes la consigne mais dans l’ensemble c’est mieux de jouer le jeu.
Perles et tatouages. Autres parures incontournables, les perles serties en médaillons, bracelets, bagues. Elles ne sont pas forcément parfaites, il y a différentes classifications. Mais les effets permettent justement une grande variété de bijoux. Quant aux tatouages, la norme est bien sûr au style polynésien. Mais on peut voir de tout et il est plutôt rare de trouver l’inverse : une peau vierge de tout tatou. C’est quasiment une religion.
Roulottes. Rien ne vaut les roulottes quand il s’agit de la gastronomie polynésienne. La seule, la vraie, l’unique se fait dans ces roulottes… avec quelques variantes occidentales il est vrai. On a pu aussi trouver des crêpes et des pizzas. Mais là n’est pas la question.
Pas ou peu de transport en commun. Par contre, on vous le répétera souvent : en métropole, vous avez la montre, en Polynésie, ils ont le temps. Ça se ressent notamment au niveau de l’organisation des transports en commun. Dans l’idée, il n’y a pas d’horaires des bus. Soit vous arrivez à en stopper un quand vous le voyez, soit vous patientez en mettant une branche au milieu de la route pour l’arrêter (à Mo’orea). Au final, la meilleure solution reste l’auto-stop ou la location !
Valorisation de la culture. Avec l’arrivée des Français dans les îles, la culture polynésienne en a pris un coup. Grosso modo, comme dans toute histoire de colonisation, la culture locale a été quasiment annihilée par la nouvelle venue. Ainsi, la langue polynésienne n’est apprise quasiment qu’à l’école et encore les jeunes peuvent choisir de l’arrêter dès le collège. Les légendes sont moins valorisées, peut-être au profit des contes européens… De plus en plus, une recherche de la culture perdue se met en place. Peut-être le film animé de Disney, Vaiana, a aidé à intéresser les plus jeunes à leur propre culture. De l’avis d’un Polynésien pure souche, c’est un bon film. Pour revaloriser la culture, ils ont pris l’initiative d’en créer une version en langue polynésienne pour les chansons (avec accord des studios Disney). Une autre initiative télévisée est de présenter une série animée autour des légendes polynésiennes. Pour ceux qui veulent, c’est cadeau : Dessine-moi une légende. Espérons que la prise de conscience ne soit pas trop tardive…
Lois allégeant le droit français. Ainsi, la Constitution appliquée en Polynésie française est elle-même française. Pourtant, ce pays a un statut bien différent. Il s’agit d’une collectivité d’outre-mer (COM) et donc possède une autonomie plus forte. Il existe des lois votées en Polynésie expressément pour alléger le droit français et ce dans tous les domaines.
Retrait/paiement sans frais. Gros avantage pour les touristes métropolitains que nous sommes, aucun frais bancaire ! Les voyageurs savent à quel point c’est agaçant de devoir retirer des grosses sommes à chaque fois pour payer le moins possible. D’autant qu’à l’étranger, ça compte double ! Frais de retrait de la part de la banque étrangère en plus des frais demandés par votre banque française. Ça peut vite grimper. Bon on ne se plaint pas trop. Grâce à la Société générale et notre conseiller, pas de frais du côté français quel que soit le pays visité (c’était une pause purement publicitaire, mais si ça peut aider…) Bref, en Polynésie française, les banques ne devraient pas trop vous embêter.
Papeete = métropole. La ville de Papeete a évolué en capitale et a donc perdu du charme insulaire auquel on peut rêver. D’un point de vue architectural, ça ressemble à nos villes de la Côte-d’Azur (Fréjus/Saint-Raphaël). Ainsi plusieurs points négatifs peuvent être observés.
Le paradis est dans les îles et les hôtels. Pour apprécier la culture polynésienne, il faut donc s’excentrer. Beaucoup (pour ne pas dire tout le monde) nous ont dit que le « Paradis » est dans les îles et non pas à Tahiti. N’ayant expérimenté que Papeete nous ne pouvons juger de la qualité ailleurs sur Tahiti. Mais il est vrai que pour les danses locales, il faut aller dans les hôtels de luxe qui proposent des prestations certains soirs en dîners-spectacles. Dans les îles, il est déjà plus simple d’apprécier la relaxation classique en hamac, hutte sur pilotis et/ou les pieds dans l’eau.
Beaucoup de mendiants. C’est malheureux mais nous avons observé énormément de mendicité à Papeete. C’est assez affligeant, on en trouve à tous les coins de rue. C’est peut-être lié mais beaucoup de personnes (hôtes, commerçants, ivrognes occasionnels) nous ont mis en garde, nous demandant de faire attention… Comme partout, la petite criminalité est présente (vol à l’arraché). On nous a particulièrement mis en garde pour l’horaire : ne sortez pas après 17h.
Les horaires. Le train de vie suit la course du soleil. Les journées commencent et finissent tôt. A 17h, tout ferme ! Commerces, institutions, même la restauration des fois… Les roulottes restent ouvertes heureusement. Le soleil se couche l’heure d’après, donc tout le monde rentre. Papeete devient une ville fantôme passé cet horaire.
Bilan pratique
Durée du séjour : 14 jours, 4h de vol depuis Auckland, -12h de décalage horaire. Mois : mi-septembre.
Météo : Beau et doux dans l’ensemble, quelques pluies à prévoir (sur quelques heures ou la journée). C’est une période très agréable, la chaleur n’est pas trop présente. Attention quand même aux coups de soleil qui peuvent s’avérer violents et durer un moment.
Localement : Pas de barrière de la langue. Les Polynésiens sont très chaleureux et c’est un bonheur de discuter avec eux. Par contre, il est bon de se lever de bonne heure. A 17h, à Papeete, tout est fermé. Idem les week-ends dans l’ensemble.
Calcul du budget : Si nous avions dû nous imposer un budget classique (hébergement, restauration, transport…) nous partions sur un budget de 1274€ par personne pour cette période, soit 140€ minimum par jour à nous deux (hors majoration 30% en cas de pépin). Comme pour la Nouvelle-Zélande, nous avons rogné sur tout. Nous nous en sortons donc à 782,67€ pour nous deux, soit une économie de 1765,33€ !!! Non, ça ne compte pas les souvenirs (dont les tatouages) mais quand même, c’est énorme !
Hébergement : Je n’ose imaginer les prix des hôtels. Loué soit Couchsurfing qui nous a fait faire nos plus belles économies. On peut rajouter l’aspect culturel en logeant chez l’habitant. Nous avons eu deux très belles expériences sur Tahiti et sur Mo’orea. Nous serons à jamais reconnaissants à nos hôtes pour toute leur aide et leur gentillesse.
Repas : Finalement, on a quand même pu se régaler à bon prix dans les roulottes et les restaurants. Ça ne nous a pas empêché d’opter pour la facilité des fois : sandwichs, petites courses en supermarché ou chez le traiteur du coin… Et bien évidemment, les repas partagés en famille nous ont aussi bien aidés.
Nos recommandations : tout plat à base de poisson. La salade de poisson cru/coco, les brochettes de poisson, etc.
Transports : Nous n’avons pas tout testé.
En ville : L’auto-stop est roi sur les îles mais il ne fonctionne pas toujours ou prend du temps. Si vous avez le budget, louez une voiture. Les bus sont sans horaire fixe…
Dans les îles : La jonction Tahiti/Mo’orea en ferry est abordable. Pour le reste, nous n’avons pas testé les vols en interne et donc ne pouvons juger des prix pratiqués.
Visiter : Chaque activité se fait au prix fort. Encore que, vous pouvez louer des kayaks pour pas trop cher. Ça peut même être gratuit quand on connaît la combine locale. Toujours se rapprocher des locaux, ce sont eux qui ont les bons plans. Bien évidemment, nous remercions infiniment Lucie, Aude et Sylvain, nos hôtes, qui nous ont fait découvrir les merveilles de leurs îles (on ne le répétera jamais assez).
Notre expérience polynésienne s’est cantonnée à l’île « capitale » et sa voisine. Pour autant ce fut de vraies vacances dans notre épopée et nous avons été chouchoutés plus que nous n’aurions pu l’imaginer. Nous reviendrons sans doute, ne serait-ce que pour revoir nos nouveaux amis et pour découvrir les autres îles !