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Mois : novembre 2017

Journal de séjour #143 – Tour d’ensemble à Mo’orea

Journal de séjour #143 – Tour d’ensemble à Mo’orea

Nous nous levons tôt, une grosse journée nous attend sur Mo’orea. Nous partons avec Aude et Sylvain, nos hôtes, pour leur “bureau ». Ils sont moniteurs de plongée et travaillent avec les différents hôtels de l’île. Nous les accompagnons car ils travaillent au même endroit aujourd’hui et ça n’est pas très chargé. Bref, la météo est aussi avec nous. Sylvain nous dit dès le départ : “ça sent la baleine ». Ils nous équipent de combinaisons, de palmes, masques et tubas. Nous sommes là en touristes, nous n’allons pas faire notre baptême aujourd’hui. C’est déjà énorme pour nous. Les deux clients arrivent, ils seront équipés de bouteilles. Nous chargeons le bateau et en route pour l’épopée navale.

Nous ne sommes pas sortis du lagon qu’une première surprise jaillit des flots. Des dauphins sortent respirer un peu. Peu joueurs aujourd’hui, ils ne font que quelques vrilles hors de l’eau avant de replonger plus loin. D’habitude, ils aiment bien jouer autour du bateau. Tant pis, c’est déjà une belle opportunité de les voir. Cette espèce, petite en taille, nage dans le lagon (donc assez proche du rivage je trouve) et chasse de nuit au large.

Nous repartons peu après et sortons du lagon. Nous avançons un peu et cherchons cette fois des baleines. Nous pouvons les apercevoir au loin. Des jets d’eau apparaissent près de la barrière de corail. Elles sont trois et en approchant nous pouvons voir leurs dos et des fois les queues avant qu’elles ne replongent. Elles ont la bougeotte aujourd’hui et ne se laissent pas trop approcher. Nous les laissons partir au large.

Nous continuons jusqu’au premier lieu de plongée. Nous voyons des petits poissons volants, des petites fées aquatiques à peine aperçues, déjà disparues. Aude nous donne quelques instructions, d’autant que nous ne sommes pas habitués aux palmes et tuba. Puis tout le monde part en exploration des fonds. Nous sommes dans un lieu assez profond donc nous enfilons des gilets de sauvetage et nous évitons de nous éloigner. L’eau est bonne mais nous sommes contents de la combi. De notre niveau nous pouvons voir quelques poissons et un peu de corail. Nous sommes assez admiratifs. Nous décidons de remonter sur le bateau pour attendre les autres. Malheureusement c’est à l’arrêt que nous ressentons le mal de mer. La houle se fait plus sentir. Nous passons notre temps à fixer un palmier sur Mo’orea pour que ça passe. Dans le genre “pas douée », alors que je nettoyais mon masque dans l’eau, je vois couler par le fonds mon tuba… Bah, les autres ont des bouteilles, ils le trouveront. Sylvain est le premier à remonter avec sa cliente. Je lui avoue ma bêtise et heureusement il avait vu couler mon tuba. Déjà récupéré donc, je ferai plus attention tout à l’heure. Nous retournons dans l’eau en attendant le retour d’Aude et de son client.

Nous partons à nouveau, en espérant retrouver les baleines. Ça ne loupe pas mais elles ont encore la bougeotte… au point qu’elles nous foncent dessus ! Nous avons tout juste le temps de les voir passer en-dessous de nous qu’elles repartent déjà. Pour des grandes dames, elles filent vite. C’est magique de les voir en tout cas. Elles sont magnifiques et il y avait même un baleineau dans ce groupe. Nous prenons le café et des bananes pour la petite pause. Nous repartons dans le lagon pour la deuxième plongée. Un autre coucou aux dauphins mais ils ne sont vraiment pas d’humeur ce matin. Cette fois nous devrions nous amuser un peu plus en snorkeling. Le fond est plus proche et les poissons plus nombreux. Nous attendons que les plongeurs commencent puis nous sautons à l’eau. Afin de prévenir les jet-ski qui peuvent venir proches, je garde le gilet de sauvetage orange-fluo. Will peut plonger un peu pour les photos. Ça n’a pas loupé. Il y a des poissons de toutes les couleurs, les coraux cachent quelques beaux bénitiers et Will s’est fait un copain. Un petit poisson-clown sort de son anémone dès que Will approche pour faire une photo. Les poissons et lui, c’est quelque chose.

Juste au centre de la photo 🙂

Nous tournons autour du récif et ne voyons pas le temps passer. Sylvain remonte déjà et commence à jouer avec un drôle d’instrument sous l’eau. Nous pensions qu’il s’agissait d’une machine de mesure quelconque mais non, c’est un distributeur de bouffe. Enfin des espèces d’algues en sortent et les poissons viennent par nuées pour becqueter.

Nous nous amusons bien mais il est temps de remonter sur le pont. D’autant que le froid commence à se faire sentir. Le soleil nous réchauffe et nous arrivons vite à la plage. Rien que cette matinée a été riche en émotions. Merci infiniment à Aude et Sylvain pour cette sortie en mer qui a été magique. Et la journée n’est même pas finie !

Une fois leurs obligations terminées, nous sommes libres d’aller manger. Un petit arrêt nous permet d’apprécier le joli panorama des huttes sur pilotis du Sofitel et de Tahiti en face. C’est ce qu’on dit depuis le début, la vue n’est pas dégueulasse.

Nous allons manger à un des rares snacks qui n’est pas fermé pour les vacances annuelles. Nous mangeons avec vue sur le bord de mer. Toujours très agréable.

Départ ensuite pour le belvédère. Mo’orea, comme Tahiti (et probablement la majeure partie de la Polynésie française), est formée par d’anciens volcans. Si son point culminant est moins haut que les sommets de Tahiti, il n’en reste pas moins impressionnant. Le belvédère est le point de commencement de la plupart des randonnées pédestres ou cyclistes. Nous passons par de nombreux champs d’ananas pour nous y rendre. C’est la spécialité locale semble-t-il. Enfin, après une longue route cahoteuse, nous arrivons au belvédère. Merci pour la randonnée mais nous ne venons que pour la vue cette fois. Et c’est déjà superbe. Dans notre dos le point culminant Tohive’a (perdu dans les nuages), devant nous les deux baies Opunohu et Cook et une autre montagne Rotui. Sublime ! Nous croisons un ami de nos hôtes, guide pour les virées sur terre. Nous saurons alors que nous sommes au niveau du cratère du volcan qui a formé l’île.

Nouveau départ, nous nous arrêtons à l’hôtel Intercontinental au nord-ouest de l’île. Deux choses sont à voir. Ils ont trois dauphins nés et élevés en captivité par l’armée que les clients peuvent voir et même approcher de très près (nager avec eux pour une modique somme). Nous ne sommes pas fan. Ce sont de grands dauphins, leur vie est normalement au large. Mais ayant toujours vécu en captivité, ça ne les aiderait pas du tout. Leur bassin ici est peu profond. L’un d’eux nageait en rond ce qui n’est jamais bon signe niveau santé mentale. Nous nous sommes vus faire une scène genre “Sauvez Willy » mais pas sûr que ça fonctionne. Après tout, ils sont nourris et n’ont jamais vu la grande bleue. C’est triste.

Heureusement l’hôtel propose une autre activité plus reluisante. Une clinique pour les tortues de mer y a été installée. Lorsqu’une tortue est trouvée mal en point, elle est soit amenée, soit notifiée pour que la clinique en prenne soin. Il se peut qu’elles soient récupérées dans le filet de pêcheurs, ou qu’un bateau leur passe dessus et bonjour les dégâts avec l’hélice. Tout ça quand ça n’est pas un pêcheur malhonnête qui essaie de la harponner, bien sûr. Bref, les tortues de mer ont la vie dure et il ne faut pas s’étonner de les voir disparaître (je ne parle ici que de l’impact humain, la nature n’est pas non plus tendre avec elles…) Dans les bassins nous pouvons voir celles qui sont en réhabilitation. Elles pourront repartir dans la nature dans quelques temps. Nous n’en savons pas plus mais à 14h en semaine il y a une petite visite guidée expliquant les différents stades de guérison, etc. Peut-être aurons-nous l’occasion d’y retourner.

Après cette balade, nous nous préparons à l’apéro. Nous allons acheter des bières et des sardines dans une supérette. À la caisse nous retrouvons une ladyboy. Apparemment ici aussi ça se fait. Enfin nous repartons vers la plage du Pinapo. Nous n’y allons pas pour le restaurant mais pour la plage qui s’étend à perte de vue. L’apéro en bord de mer, ça rend bien. A nous les bières ! Les sardines ? C’est pour les raies. Il est possible de nourrir ces charmantes dames, même sauvages elles sont plus ou moins habituées. Nous laissons la boîte un peu ouverte sous l’eau pour les attirer. Nous attendons longtemps mais les raies ne se montrent pas ce soir. Le soleil se couche, nous récupérons la boîte des sardines, qui se sont fondues dans l’océan au final. À peine sortis de l’eau nous voyons deux ombres filer à notre place sans revenir en arrière. Les deux raies ont attendu trop longtemps pour sortir. Nous n’avons plus rien à offrir. Nous prendrons le temps d’aller les voir demain.

Cette journée a été énorme en émotions et nous ne pouvons que remercier encore et encore Aude et Sylvain pour toutes ces belles découvertes. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises…

Journal de séjour #142 – De Tahiti à Mo’orea

Journal de séjour #142 – De Tahiti à Mo’orea

Il est temps de partir pour Mo’orea, la petite sœur de Tahiti. Nous ne prenons le ferry que dans l’après-midi. Nous allons essayer de régler deux-trois affaires dans la mâtinée. Nous prenons le risque de faire un premier aller-retour à Papeete. Nous nous arrêtons en ville, direction la banque. Il faut savoir que nous n’avons pas pu retirer, ou pas beaucoup, de toute la semaine ! Apparemment nous aurions atteint le plafond hebdomadaire la semaine dernière… Pour être certains que tout va bien, nous essayons donc un retrait. Nous sommes assez limités sur le montant à retirer mais nous y arrivons, c’est déjà ça. Il faudra retenter par la suite. En attendant, nous pouvons privilégier le paiement par carte en Polynésie française car les frais bancaires ne s’appliquent pas dans ce merveilleux pays (pour les Français en tout cas). D’autant qu’il y a une filiale de notre banque sur place, c’est l’idéal.
Rassurés, nous allons acheter nos billets de ferry. Il existe deux compagnies concurrentes. Nous ne nous souvenons plus de ce qu’on nous a dit à l’office du tourisme. Nous demandons à l’accueil la différence entre les deux. Aremitti est moins rapide mais avec deux bateaux l’amplitude horaire est plus grande et elle est plus chère mais elle assure la navette à Mo’orea vers les hôtels. Nous savons déjà quelle heure nous arrange et on vient nous chercher. Même le monsieur de l’accueil est d’accord pour dire que nous prendrons le moins cher et le plus rapide : Terevau. Le guichet d’achat est un peu caché. C’est au rez-de-chaussée du bâtiment, sur la droite quand on lui fait face, côté mer donc à l’arrière. Nous prenons nos tickets et repartons vers le marché.
Depuis le début de la semaine, nous demandons si de nouvelles perles sont arrivées à la boutique. Toujours aucun arrivage. Désespérés, nous faisons le tri dans ce qui reste. Et là, nous revient une question qui va nous être fatale. Comment ça se passe à la douane ? Réponse : ils en acceptent dix par personne. Nous allions en prendre une trentaine, plus 12 grâce à l’opération commerciale du mois (10 achetées, 4 offertes pour les perles à bas prix). Que se passe-t-il en cas de fraude ? Réponse : selon l’humeur, paiement d’une taxe ou confiscation. Mais il y a une solution ! Il faut les faire percer en Polynésie. Vous pouvez acheter toutes les perles de Tahiti du moment qu’elles sont montées en bijou. Perçage puis enfilage sur un fil de nylon ou élastique, ça passe. Malheureusement il faut quand même qu’on demande à notre future hôtesse ce qu’elle en pense, puisque c’est elle qui nous a passé commande. Donc nous promettons de revenir… pour la 3e fois !
Suite à ces pérégrinations, nous repartons à la maison. Nous prenons le temps de faire nos sacs, nous préparer, manger un bout. Vient le moment de partir. Nous reprenons la route en plein cagnard. Petit arrêt à Carrefour pour prendre une bouteille pour nos prochains hôtes et une boisson fraîche pour l’énergie.

 

Arrivés au ferry, nous avons un peu de temps pour nous poser. 40 minutes avant le départ, le passage ouvre (à l’étage pour l’embarquement).

Nous passons le tourniquet et attendons dans la zone d’attente que le bateau se mette à quai et que les passagers descendent. Puis c’est notre tour d’embarquer. Nous suivons la foule vers les sièges en intérieur quand des enfants partent vers l’avant, à l’extérieur du bateau. Puisque c’est autorisé, nous nous faisons une joie de les suivre. Il n’y a qu’une demie-heure de trajet. Peut-être verrons-nous les baleines. Nous patientons encore, enfin le départ est lancé. C’est très agréable, la mer est magnifique, le temps est au beau fixe. Il y a un vent à décorner les bœufs en revanche. Les mouettes ont du mal à nous suivre face à la houle. Mo’orea apparaît en face, recouverte des nuages qui s’accrochent aux hauteurs. Le voyage se fait bien, mais pas de baleine en vue. Nous espérons être plus chanceux la prochaine fois.

Nous débarquons et allons attendre nos hôtes à la station service en face du ferry. Alors que nous attendions, une dame s’arrête et nous demande où nous souhaitons aller. Quand on pense à la difficulté qu’on a eue à Papeete pour le stop… on sent que c’est une autre ambiance ici. Nous déclinons gentiment et effectivement Aude et Sylvain ne tardent pas à arriver. Ils nous montrent un peu l’île sur la route et le moins qu’on puisse dire c’est que c’est assez sauvage encore. Il y a une “ville », le reste est plutôt des lieux d’habitation. Nous en verrons plus par la suite. Nous arrivons au sud de l’île dans la baie d’Atiha dans une jolie petite maison. Nous profitons de l’apéro et, surprise de la chef, c’est cari au menu. Un régal !
La soirée est excellente et demain s’annonce être la journée idéale pour accompagner nos hôtes au travail : ils sont moniteurs de plongée !

Journaux de séjour #139-141 – Week-end à Papeete

Journaux de séjour #139-141 – Week-end à Papeete

Jour n°139 :

Évidemment, suite à la journée d’hier nous n’avions pas trop envie de bouger sur Papeete. Nos corps ont refusé d’avancer et ils nous l’ont bien fait comprendre. Cette journée a plutôt était dédiée au repos. Nous nous prenons des sandwichs et une salade de poisson cru au lait de coco. Nous sommes quand même passés à Carrefour pour faire quelques courses. Nous avions promis à Lucie de faire le dîner hier soir, nous devions rentrer tôt vous vous souvenez ? Bref nous nous sommes bougés un peu quand même. Will en a profité pour faire réparer ses lunettes qui se sont déformées hier suite à nos nombreuses chutes. Au menu ce soir, fajitas. On ne s’embête pas trop et ça fait une bonne soirée.

Jour n°140 :

Nous retournons en ville ce matin pour nous renseigner sur les arrivages des perles pour notre commande (rien de neuf) et surtout pour prendre un des rendez-vous les plus foufous de notre courte existence. Nous pensons nous faire tatouer. Premier tatouage en Polynésie française, ça nous semble classe. D’autant que nous avons à faire à des pros du genre : des Marquisiens qui forment le dessin en fonction de votre vécu. La vraie symbolique du tatouage donc.

Au salon, alors que nous feuilletons les catalogues (dont un sur la sémiologie du tatouage polynésien), nous discutons avec deux dames attendant de se faire tatouer. Fin de séjour pour elles et leurs époux (déjà sur la table) et en regroupant les avis qu’elles ont eu nous sommes rassurés d’être arrivés dans ce salon. Nous passons un bon moment à papoter et c’est très agréable. Nous avons pu voir le tatouage d’un des époux et le résultat est superbe ! Ça donne envie. Nous rentrons voir Lucie avec qui nous mangeons ce midi.

Sur le chemin il commence à pluvioter et ça n’a pas arrêté de la journée. Donc boulot à la maison. Le soir nous jouons au Uno avec les enfants et tentons des meringues au dessert. Une catastrophe culinaire mais ça n’est pas grave.

Jour n°141 :

Nous nous levons tôt pour aller au marché aujourd’hui. Lucie nous dépose en ville, elle a des courses à faire aussi avant de filer à l’anniversaire de sa mère.

Nous faisons un tour et goûtons une sorte de beignet au lait de coco.

C’était un peu sec, je pense retenter à la maison. Nous avions pris des bananes aussi, ça aide à faire passer. C’est dimanche donc tout est fermé et il n’y a pas de bus. Pour aller au musée de Tahiti et des îles ou à la plage (19 et 9 km de Papeete respectivement) nous ne pouvons que faire du stop. On nous a dit que c’était faisable ici mais nos têtes ne devaient pas leur revenir. Un seul s’est arrêté et il n’allait pas si loin. Donc on s’est fait déposer à la maison. On a un peu la flemme au final.

Il faut dire que Tahiti nous laisse une impression mitigée. D’un côté l’accueil est excellent et les gens sont adorables et de l’autre on nous dit de nous méfier et que le paradis est dans les autres îles…

Journal de séjour #138 – Escalade du mont Aora’i

Journal de séjour #138 – Escalade du mont Aora’i

Levés aux aurores pour une journée dans la montagne sur le mont Aora’i. Nous rejoignons notre guide à la boulangerie proche de notre logement. Haunui est un jeune autochtone qui en connaît un rayon sur son île. Son nom signifie “grande paix ». On ne va pas s’ennuyer avec lui. Nous patientons en centre-ville, un autre couple va nous rejoindre. Il nous explique comment les Européens ont voulu étouffer les traditions tahitiennes avant qu’une prise de conscience les fasse faire marche arrière (comme à chaque fois en fait). Aujourd’hui la langue tahitienne est enseignée à l’école mais à partir du collège les enfants peuvent choisir d’arrêter pour une autre langue. La culture se perd un peu. Les gens sont un peu plus méfiants. L’autre couple arrive, ils ont l’air bien équipés. Ils sont aussi de la Côte d’Azur, c’est assez sympa. Nous partons jusqu’au mont Aora’i, la 3e plus haute montagne de la Polynésie. Nous démarrerons la grimpette à 600m pour arriver au sommet… à 2066m ! 10km d’ascension. Ça promet !

Jusqu’au premier repaire, c’est assez simple. La randonnée est très agréable et assez facile malgré la montée. Sur la fin, ça grimpe un peu plus. On a déjà une superbe vue sur Papeete et Mo’orea.

Haunui nous parle un peu des plantes, nous fait goûter des framboises sauvages (super bonnes)…

Première pause bien méritée après 3h de randonnée. Nous avons croisé un couple qui avait bivouaqué au refuge la nuit dernière, ils ne sont pas allés plus loin à cause de la difficulté. C’est super rassurant.

Effectivement le chemin se change en une espèce de sentier entouré de part et d’autre de bruyères, de rochers ou de vide. À ce stade, nous avons vite été à la traîne. Des cordes nous aident à grimper des parois à la verticale. Il faut également faire attention à ne pas se faire happer dans un trou au bord du sentier.

Il nous faudra 3h de plus pour arriver au 2e refuge. La vue y est impayable.

Nous sommes à deux doigts d’abandonner en revanche. C’est beaucoup plus physique que ce qu’on nous avait annoncé au téléphone. Encouragés par les autres, nous décidons quand même d’avancer jusqu’au sommet. Nous continuons sur ce sentier plus que réduit avec la vue sur le vide et le plus haut sommet de la Polynésie d’un côté et les nuages de l’autre. Nous sommes au-dessus de tout et la vue est grandiose.

Enfin nous arrivons au sommet après 2h encore de marche. Nous sommes exténués mais heureux de l’avoir accompli. Haunui nous récompense par un chant au ukulélé et nos compatriotes ont eu la gentillesse de nous nourrir. Parce qu’à part deux bananes et des madeleines, on nous avait dit de ne rien prévoir, qu’on rentrerait à temps pour un repas au village. Et nos arrière-train sont des gallinacés ! Bref, nous profitons de notre petite pause pour laisser une trace de notre passage. Haunui a récupéré une tête d’ananas que nous allons planter ici, au sommet.

Petite trace de notre passage, un ananas en haut de la montagne !

Nous profitons encore un peu de la vue avant de descendre. Il faut faire vite car le soleil est couché à 18h. Il nous reste 4h pour revenir avant la tombée de la nuit. La descente est toujours plus rapide mais les genoux de Will recommencent à flancher. Nous nous dépêchons au maximum. Nous ne sommes pas certains d’avoir emprunté tout cet itinéraire par moments. Notre cerveau a occulté certains passages. Ça ne rend pas la descente plus aisée. Arrivés au premier refuge, il ne reste que notre guide. L’autre couple est parti en avant. Ils avaient autre chose de prévu et ne pouvaient nous attendre. Nous repartons à notre rythme mais forçons sur la fin alors que le soleil entame sa descente. Haunui nous raconte quelques légendes dont une racontant l’idylle entre une princesse et un jardinier. Pour épouser sa bien-aimée, il dut tuer secrètement un énorme lézard pour cacher la belle dans sa grotte. Pendant des semaines, tous cherchèrent la princesse sauf dans la grotte maudite, pensant le lézard toujours en vie. Le roi promis le mariage à quiconque retrouverait sa fille et le jardinier de se ramener (comme une fleur !) avec la princesse saine et sauve. Mariage, bébé, etc.

Nous redescendons toujours et la nuit tombe peu à peu. Nous sommes presque arrivés quand il fait nuit noire. Nous n’avons plus qu’à utiliser la torche du téléphone pour avancer. Heureusement il ne reste plus de descente difficile. Nous avançons à tâtons sur le sentier quand nous arrivons enfin à destination. Il nous aura fallu un peu plus de 4h pour redescendre. Haunui termine par nous montrer la constellation du scorpion, qui est en fait le hameçon, qui est en fait un cerf-volant pour les Tahitiens. À la pointe du hameçon, il y a deux étoiles plus brillantes. Ce sont deux enfants qui ont profité de l’absence de leurs parents pour voir le monde. Une étoile plus brillante est présente plus loin sur le hameçon. C’est une lampe envoyée par la mère des garçons quand elle comprit qu’ils étaient allés jusque-là.

Nous nous félicitons de cette randonnée plus folle que les autres et que nous avons pu achever d’un bout à l’autre. En rentrant nous pouvons sentir chacun de nos membres nous infliger le martyr. Nous mangeons avec Lucie et les enfants avant de prendre une douche bien méritée ainsi qu’un repos de souche.

Journaux de séjour #136-137 – Premiers jours à Papeete

Journaux de séjour #136-137 – Premiers jours à Papeete

Jour n°136 :

Cette journée sur Papeete pourrait s’appeler Journée n°135*, techniquement nous l’avons déjà vécue, sauf que c’était en Nouvelle-Zélande. Continuons malgré tout avec un décompte classique, ça évite les maux de tête. Nous nous réveillons tardivement. Nous accumulons trop de fatigue. Lucie et ses enfants sont déjà partis. Nous apprendrons que le rythme dans les îles va du lever du soleil avant 6h à 21h. À 10h la journée est donc déjà bien avancée. La maison se trouve à Faa’a, la commune voisine de Papeete. Nous pouvons nous rendre au centre-ville à pieds.

Sur le chemin nous découvrons des enseignes bien connues : Intermarché, Carrefour et Champion. La banque de Tahiti serait même rattachée à la Société Générale. Nous avons une pensée émue pour notre conseiller, peut-être voudra-t-il demander une mutation… Le centre-ville pour le reste nous fait penser à une ville de la Côte d’Azur type Fréjus ou Saint-Raphaël. Pas que nous soyons blasés mais nous connaissons déjà.

La beauté des lieux vient surtout de l’océan (d’un bleu incomparable) et les montagnes en arrière-plan.

Notre halte pour le repas va consister dans un premier temps en un panini. Je redécouvre émerveillée le fromage de chèvre.

Papeete est assez petite en soi. Nous prenons le temps de nous balader dans les petites rues. Nous passons devant la cathédrale et dans le marché.

Nous sympathisons avec une dame dans une boutique et apprécions la gentillesse et le bon accueil des Tahitiens. Elle nous dit quand même de nous méfier des vols à l’arraché… comme partout ailleurs. Enfin nous finissons à l’office du tourisme où une dame nous donne les bons plans, les horaires des ferries et aussi des magasins. Tout ferme à 17h sauf en week-end où il n’y a plus personne à partir de samedi midi. Nous rentrons après cette balade. Notre famille d’accueil est déjà rentrée. Nous sommes invités à partager le repas. Nous passons une soirée très agréable. Puis chacun va se coucher.

Jour n°137 :

Le réveil est encore difficile. Nous ne nous pressons pas pour autant. Pour aujourd’hui nous repartons en ville. Nous allons visiter le musée de la perle. Mais avant, petite pause repas.

Le musée de la perle est gratuit car assez petit et on y explique la perliculture. De la création de la perle à l’explication de sa qualité, c’est assez intéressant. Ça nous donne surtout des pistes de réflexion pour un futur achat. Nous avons une commande de perles et il est vrai que vu le nombre de bijoutiers ici mieux vaut s’y connaître un peu.

Suite au musée nous nous baladons le long de la jetée, à travers un grand parc. Nous retournons à l’office du tourisme et attendons Lucie qui doit nous rejoindre avec les enfants. Nous voyons un petit marché et y faisons un petit tour alors que le soleil se couche.

Nous revenons au point de rendez-vous et la famille arrive. Nous allons manger au niveau des roulottes, un incontournable de Tahiti. Nous en profitons pour tester la spécialité : poisson cru au citron. C’est un régal !

Grâce à Lucie, nous appelons un guide pour un trekking le lendemain. Apparemment, ça n’a pas l’air trop dur d’après le guide mais la moue dubitative de notre hôtesse nous laisse penser le contraire. Affaire à suivre !

Journal de séjour #135 – Envol vers Tahiti

Journal de séjour #135 – Envol vers Tahiti

Attention les yeux, nous partons pour Tahiti. Le matin nous rangeons un peu le salon puis nous partons vers les navettes. Il y a une petite marche jusqu’à Queen’s street mais nous arrivons suffisamment à temps pour acheter nos tickets avant l’arrivée du bus. D’ailleurs, la salle d’attente de l’agence est très bien faite, un écran affiche les différents vols et les phases entre l’enregistrement et l’embarquement. Notre enregistrement ne commence que dans 50 minutes, c’est parfait. La navette arrive et nous profitons du wifi gratuit pendant la route.

Une bonne demie-heure plus tard, nous arrivons au bureau d’enregistrement de notre vol. Nous attendons un peu dans la file d’attente puis nous sommes enregistrés facilement. Nous prenons le temps de manger à une espèce de Subway mais avec du pain pita. C’est très bon.

Nous avançons alors vers les contrôles de sécurité. Ça s’est très bien passé, rien à raconter. Nous avons fait un tour au dutyfree et patientons d’embarquer. Nos sièges sont appelés et nous pouvons déjà apprécier les services de AirTahitiNui. Une dame nous offre une fleur de tiaré et nous indique où aller pour nos sièges. Nous avons droit à un petit coussin, une couverture et un petit sachet. À l’intérieur nous trouvons un masque de nuit, des boules quies, des écouteurs pour les films et… une paire de chaussettes ! Nous n’avons pas pour habitude d’enlever nos chaussures en vol mais je vais garder les miennes.

On est mignon avec nos fleurs

Le vol se passe sans encombre. Le repas servi est super bon et il y a plusieurs films sympas à voir. Oui j’avoue, j’ai refait un coup de Moana. Et je continuerai jusqu’à la fin de la partie Pacifique ! Bref, nous atterrissons après 4h de vol et 22h de décalage horaire, nous arrivons à Papeete. Pour que vous compreniez ce décalage partez du principe que nous sommes repartis de l’autre côté de la Terre. Nous sommes même partis le lendemain de notre arrivée… Nous avons remonté le temps quoi !

À l’aéroport, nous attendons que les portes de l’avion s’ouvrent mais ça tarde. On nous dira plus tard qu’une “personnalité » était dans l’avion et qu’il fallait attendre que son comité d’accueil parte… Nous ne savons pas qui c’était. Une fois les portes ouvertes, nous descendons les marches et avançons vers le bâtiment. Une douce musique au ukulélé nous accueille. On sent qu’on est à Tahiti.

Nous arrivons au niveau de l’immigration. Avec nos passeports français tout se fait vite. Nous récupérons nos valises. Histoire de corser un peu les choses, Will va au niveau des biens à déclarer… C’est ce qui arrive quand on achète des graines en Nouvelle-Zélande et qu’on ne les a pas encore postées. Heureusement, pas de soucis. On met juste un petit scellé dessus et c’est bon ! Ça fait du bien de parler français.

Nous pouvons donc avancer sur Tahiti. Manque de chance, personne pour nous recevoir à la sortie de l’aéroport. En même temps nous sommes arrivés plus tôt que prévu. Nous attendons notre hôtesse. Le souci est que n’ayant pas de téléphone polynésien, nous avons besoin d’Internet. Or, passées les portes du terminal, aucune connexion gratuite ne se présente. Pendant que j’attends au niveau de la sortie, Will s’avance vers le bureau d’informations. Il en revient un bon moment après en me disant qu’il a pu joindre notre hôtesse mais que ça a coupé avant qu’il ait pu dire où nous étions. Apparemment on ne peut pas appeler à l’extérieur avec l’administration. Bref, nous attendons chacun de notre côté quand Lucie arrive. Notre couchsurfing peut commencer. Nous rentrons en voiture. Il est quand même plus de minuit, nous partons nous coucher.

La Nouvelle-Zélande en vrac et bilan pratique

La Nouvelle-Zélande en vrac et bilan pratique

Nous ne sommes restés qu’une semaine en Nouvelle-Zélande. Nous avons donc très peu de légitimité à en faire un bilan complet. Nous noterons donc ce qui a pu nous surprendre et enchaînerons sur les quelques points pratiques.

Villages maoris en attraction. Pour ceux qui voudraient rencontrer le peuple maori, attendez-vous à modérer votre curiosité. A Rotorua, de nombreux villages maoris sont présents. Dans l’ensemble, ils sont préservés de l’afflux de touristes et le peuple maori ne montre que ce qu’il souhaite montrer. D’un autre côté, à vous de choisir sur place la formule qui vous intéresse le plus. Dans le village de Te Puia, nous avons passé plusieurs heures avec notre guide qui adore raconter l’histoire de son peuple, ses légendes et ses us et coutumes. S’il y a des questions, elle y répond volontiers. De façon générale, lorsque vous êtes invités chez un Maori, vous êtes accueillis comme un membre de la famille.

Kiwis = peuple. Les Néo-Zélandais aiment s’appeler eux-mêmes les Kiwis. Ils ont pourtant peu de similitudes avec ce timide volatile. Dans l’ensemble, ils ont gardé l’accueil maori et sont très chaleureux. Le terme « Kiwi » est du coup utilisé à toutes les sauces. Le marketing adore montrer des produits spécifiquement pour les Kiwis. Il existe même la banque des Kiwis.

Weed en vente libre. Le chanvre est une plante aux propriétés controversées de par le monde. A Auckland, il n’est pas rare de voir des boutiques proposer du chanvre sous forme vestimentaire (jusque-là, ça va) mais aussi sous forme thérapeutique. Sans doute faut-il une ordonnance…

Gâteaux trop sucrés. Nous n’avons que peu goûté à la gastronomie néo-zélandaise au final. Ne serait-ce que par manque financier. Toutefois, nous retiendrons notamment que leurs biscuits vendus en commerce sont extrêmement sucrés. Autant croquer dans plusieurs morceaux de sucre.

Notoriété Seigneur des Anneaux. Cela va de simples allusions dans les commerces à l’utilisation des lieu de tournage comme attraction. Parmi les petites allusions gratuites, on retrouve quand même des statues de nains dans l’aéroport. Les noms des boutiques et des restaurants jouent aussi beaucoup là-dessus. Enfin Hobbiton est un tour que j’aimerais bien faire un jour. Le village Hobbit a été totalement gardé pour que les fans puissent apprécier l’ambiance des films.

Peu de buildings. Les Kiwis n’aiment pas trop ça et ça se voit. Sortis du centre-ville d’Auckland, nous restons à des bâtiments de taille modeste et l’on a toujours une vue sur le ciel ou sur un volcan.

Pays volcanique. La Nouvelle-Zélande est marquée par son activité volcanique. Elle a été formée par de nombreux mouvements tectoniques qui ont fait apparaître de nombreux volcans. Au point qu’elle doit sans doute recenser le plus grand nombre de volcans au mètre carré, comparée à d’autres îles comme à d’autres pays. Rien qu’à Auckland, on nous a dit qu’une trentaine de volcans forment le paysage. Ça en fait un pays unique dans sa formation géothermique. Normalement, une île ne serait formée que d’un volcan et un pays en recenserait quelques-uns. C’est le seul pays formé exclusivement par des explosions volcaniques.

Bilan pratique

Durée du séjour : 9 jours, 10 heures de vol depuis Kuala Lumpur, +11h de décalage horaire. Mois : septembre.

Météo : Humide et froid. C’était à peine les balbutiements du printemps. Nous pouvions nous trouver chanceux d’être autour de 15°C. D’un autre côté, l’humidité ambiante et le vent nous ont laissés supposer qu’il faisait plus froid. Donc niveau ciel, c’était généralement couvert avec des ondées par-ci, par-là et de temps en temps un rayon de soleil providentiel. Ça change toute la journée.

Localement : Pas grand chose à noter, le mode de vie est proche du nôtre. Seule la langue peut être compliquée, soit qu’ils parlent très vite, soient qu’ils aient un accent particulier. Ça reste de l’anglais.

Calcul du budget : Pour le minimum syndical, il fallait 608€ par personne pour cette courte période et un budget quotidien minimum de 104€ à nous deux. Nous nous en sommes sortis à 641,8€ à nous deux. Autant le dire, nous avons rogné sur tout (logement, nourriture, transport et visites). Pourtant, pour un court séjour en Nouvelle-Zélande, nous ne sommes pas déçus. Ça nous a quand même fait une belle économie de 575€.

Hébergement : Pour Auckland, il faut compter du 50€/nuit au minimum. Aussi nous avons opté pour la méthode gratuite Couchsurfing. Nous avons eu de la chance de tomber sur Anna, une femme formidable et drôle. Bon après le logement payait pas de mine mais qui sommes-nous pour juger. A Rotorua, une auberge de jeunesse a très bien fait l’affaire.

Repas : Vu notre budget, nous ne pouvions pas nous offrir de bons restaurants. Nous avons surtout eu affaire à des fastfoods ou à des chaînes de restauration. Nous ne nous sommes pas toujours régalés mais nous avons quelques bonnes adresses à notre actif quand même. Enfin, il y a eu la solution nouilles déshydratées ou plats préparés lorsqu’une bouilloire électrique ou un four micro-ondes étaient présents.
Notre recommandation : le hangi, un plat maori cuit à la vapeur d’un geyser. Oui, c’est plus cher qu’une simple visite mais ça vaut tellement le coût (blague littéraire).

Transports : ça peut vite grimper.
En ville : à part la navette de l’aéroport, nous n’avons pas testé les taxis qui doivent sans doute coûter très cher.
A travers le pays : nous n’avons fait qu’un seul chemin en bus. Disons que c’est plutôt abordable, ça a donnée du 20€ par personne pour 4h de trajet. Le bus est assez confortable d’ailleurs et tout est réglé comme du papier à musique. A noter aussi la présence de Wifi gratuit et fonctionnel dans les bus et navettes.

Visiter : la grande part de votre budget. Les tours sont peu souvent abordables, il faut donc bien choisir vos priorités lors de vos excursions. Le moyen le plus économique de visiter ce pays semble encore de louer un très bon van et de partir à la découverte des régions et de la nature par vos propres moyens. Sortez des sentiers touristiques !

Ce fut donc un séjour malheureusement très court et beaucoup nous dirons que nous n’avons rien vu du pays. D’un autre côté, ça n’aurait dû être qu’une escale de 48h au départ. Nous sommes satisfaits de cette première incursion dans ce pays. Nous avons quand même vu un grande part culturelle à Rotorua et connaissant suffisamment Auckland, nous n’y resterons pas aussi longtemps la prochaine fois. Et puis j’ai vu des kiwi alors… Que demander de plus !

Point culture – Maoris, kiwi et Kiwis

Point culture – Maoris, kiwi et Kiwis

La culture néo-zélandaise est avant tout la culture du peuple maori, lui-même venant de la Polynésie. Quand j’ai découvert les origines des Maoris, j’ai voulu courir partout comme Moana en criant “C’étaient des voyageurs ! ». Disney a bien bossé. Dans l’idée, des peuples indonésiens ont voyagé à travers le Pacifique pour s’installer sur de nouvelles terres. Les causes du départ pouvaient être les guerres inter-tribales ou la menace d’une surpopulation d’une île (donc épuisement des ressources et famine). Ainsi des colonies sont apparues dans tout le Pacifique et l’un des derniers voyages fut de la Polynésie jusqu’en Nouvelle-Zélande.


Ainsi beaucoup de croyances et de traits de culture se retrouvent dans tous ces peuples. Jusqu’à la langue qui si elle a évolué différemment selon les îles reste proche de la racine polynésienne. Certains mots sont identiques, voir à peine différents d’une île à l’autre.


Pour les Maoris, le monde a été créé par l’union du ciel, Ranginui, et de la terre mère, Papatuanuku. Les deux restèrent enlacés jusqu’à ce que leurs enfants en eurent assez d’étouffer entre eux, rampant sur le corps de leur mère et écrasés par le corps de leur père. Le dieu des forêts et des oiseaux, Tane Mahuta, décida de soulever Ranginui aussi haut que possible, le séparant ainsi de l’étreinte éternelle avec Mère Nature. Celle-ci, inconsolable, pleura sans discontinuer. Pour la soulager de voir son amant inaccessible, son fils a eu la bonne idée de la retourner, lui cachant la vue. Donc nous marchons sur le dos de Mère Nature. Quant aux larmes du père, ça a donné la pluie ! Autre hic, un enfant n’a pas eu le temps de naître avant le retournement de la Terre. Coincé dans le ventre de sa mère, c’est le dieu des volcans et des tremblements de terre, Ruwaimoko. Je vous laisse imaginer ce que ça donne quand il n’est pas content. Les versions peuvent changer selon les tribus mais c’est grosso modo ce que nous avons entendu.

(Source : http://hmongbuy.net/video/yHhMgrAMulA)

Pour l’origine des îles de la Nouvelle-Zélande, il y a un certain demi-dieu du nom de Maui qui s’est amusé à sculpter un hameçon géant à partir de la mâchoire de sa grand-mère. Alors qu’il lance sa ligne, un poisson gigantesque avale l’hameçon. S’ensuit un combat épique donnant Maui vainqueur. Le poisson gît hors de l’eau, son corps deviendra l’île du nord de la Nouvelle-Zélande. L’île du sud est en fait la barque de Maui.

(Source : http://atanderson.blogspot.com/2014/06/living-landscapes-legend-of-maui-and.html)

Pour le reste, la culture est présente par la sculpture sur bois, représentant essentiellement les ancêtres de la tribu, le tissage de certaines plantes dont les motifs représentent des éléments de croyance (lumière, masculin/féminin…) et les tatouages qui représentent le statut social et l’ascendance familiale. Outre les tatouages, des objets de la vie quotidienne peuvent reprendre cette généalogie. Notre guide, Carol, a une flûte en bois dont les côtés sont gravés des symboles des tribus de ses parents et au dos il y a autant de croix que d’enfants. Pour les petits-enfants, elle a laissé de la place dans le tatouage de son dos… mais il n’y en a pas encore. Il est dit de la flûte que le son produit ressemblerait aux cris de l’accouchement. J’espère que ça sera aussi mélodieux si mon tour vient.


Sans transition, quelle est la différence entre un kiwi et un Kiwi ? Des kiwi et des Kiwis ? Le premier est l’oiseau quand le second est le surnom d’un Néo-zélandais. Pas de s au pluriel du premier car il s’agit d’un mot maori. Ces petites bêtes sont assez grosses en fait, de la taille d’un ballon de rugby une fois adulte. Fut un temps, les kiwi savaient voler mais avec la disparition de sérieux prédateurs l’Évolution a décidé de les clouer au sol. Ils peuvent vivre jusqu’à 30 ans et pondent jusqu’à une centaine d’œufs dans leur vie, couvés par messieurs. Malheureusement dans la nature, les chances de survie des jeunes ne sont que de 5%. Le village maori de Te Puia recueille deux jeunes, un mâle et une femelle, pendant 3 ans avant de les relâcher. Ces spécimens sont géolocalisés par des puces pour que leurs œufs soient récupérés et mis en incubation dans un lieu sûr. Ça permet d’augmenter un peu la population de ces adorables oiseaux en voie de disparition. Une fois adultes, ils peuvent se défendre plus facilement. Leur long bec est assez pointu et surtout ils courent super vite. Nous en avons vue une à l’œuvre (la femelle est plus vive que le mâle). J’avoue, c’est marrant de les voir courir sur leurs deux pattes. Nous avons été chanceux de voir ces deux-là. L’enclos est dans la pénombre car ce sont des animaux nocturnes. Comme ceux-ci sont encore jeunes (7 mois), ils se cachent pour beaucoup dans leurs nichoirs. Des écrans à l’extérieur de l’enclos nous permettent de savoir s’ils se cachent ou s’ils sont présents “à l’extérieur ». Des règles strictes sont imposées pour ne pas les effrayer, notamment pas de photo. Nous avons juste un spécimen empaillé (mort naturelle – il s’appelle Kenny). Si les Maori les ont sans doute chassés à une époque, maintenant ils travaillent à leur réhabilitation. Lorsqu’ils peuvent récupérer les plumes, ils en font des vêtements. Quant aux os, étant fins, ils sont utilisés pour les outils nécessaires au tatouage.
Il faut remercier Carol pour toutes ces informations, elle a été une guide formidable et nous avons adoré la visite et ses explications.