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Mois : novembre 2017

Journal de séjour #154 – Envol pour Santiago de Chile

Journal de séjour #154 – Envol pour Santiago de Chile

Le séjour sur l’Île de Pâques a été bref et nous sommes contents d’en avoir vu la majeure partie. N’eut été la fatigue de ce mois de septembre haut en décalage horaire, nous aurions sans doute tout vu. Nous traînons un peu au lit ce matin puis préparons nos affaires pour le vol cet après-midi. Nous partons voir Maca au restaurant pour lui dire au-revoir puis allons chez Lía. Elle nous a proposé la veille de laisser nos sacs chez elle le temps d’acheter quelques souvenirs. Après notre shopping, nous nous arrêtons à une sandwicherie pour prendre un repas à emporter. Quand nous commandons nous ne voyons aucun sandwich sur l’étal. La dame nous les prépare directement. Elle a l’air d’y mettre de l’amour car elle prend son temps. Nous hésitons à récupérer nos sacs et revenir la voir. Nous ne sommes pas loin de chez Lía. Will décide d’y aller pour ranger les souvenirs. À son départ un monsieur très étrange arrive avec sa guitare. Sans me demander il s’installe à ma table et commence à taper la discute. D’un coup je me suis décidée à ne plus comprendre l’espagnol, je joue très bien la touriste de base. Il faisait un peu clochard en plus. Ça a duré un moment. Dès que les sandwichs sont prêts je vais payer et j’explique, en français, au gentil monsieur que j’ai un avion. Je rejoins Will qui commençait à peine à revenir, nous récupérons nos sacs et allons au restaurant de Lía pour lui rendre la clé et lui dire au-revoir. Nos deux hôtesses ont vraiment été sympas et nous ont appris plein de trucs sur l’île.

À l’aéroport, nous profitons qu’il n’y a personne pour nous enregistrer et nous délester de nos gros sacs. Ça commence avec un scanner des sacs puis la routine habituelle jusqu’au comptoir. Puis nous mangeons nos sandwichs chauds et garnis. Elle y a vraiment mis du cœur. Il nous reste encore un peu de temps, nous flânons dans les boutiques et prenons deux boissons.
La foule commence à envahir le hall, nous croisons notre auto-stoppeuse de la veille. Nous avons bien fait de nous enregistrer avant de manger. Nous commençons donc les contrôles de sécurité et patientons dans le hall. Cet aéroport est le plus petit que nous ayons vu. En fait de hall, il y a une seule salle d’attente qui se prolonge en terrasse. Il fait beau, autant attendre en terrasse.

Nous embarquons et sommes installés dans l’allée centrale. C’est pas le top, on ne voit pas le hublot. Nous commençons à regarder la liste des films. 4h de vol et 2h de décalage horaire nous attendent. Le problème c’est qu’ils sont tous en anglais ou en espagnol non-soustitrés. Nos niveaux ne sont pas encore suffisants pour nous lancer dans cette aventure. Heureusement nous trouvons la solution : The artist. Quoi de mieux qu’un film muet sans sous-titres ! Le repas est servi et c’est super bon. On en profite même pour demander un petit verre de rouge. L’hôtesse est gentille en plus, on papote un peu l’air de rien.

Pour la fin du vol, je me lance sur un film déjà vu pour ne pas être perdue, pendant que Will teste les jeux à l’écran. Nous arrivons à Santiago de Chile. L’avantage de ce vol est qu’il s’agit d’un vol en interne, l’Île de Pâques appartenant au territoire chilien. Donc pas de contrôle d’identité ou de douane, la voie est libre jusqu’à la rampe de récupération des valises. C’est juste un peu difficile à ce niveau car tout le monde se masse devant la rampe et ne laisse aucune visibilité, quand ils ne se marchent pas dessus pour récupérer leurs effets. Nous y allons tranquillement et prenons nos sacs sans encombre. Au sortir de l’aéroport, nous trouvons la navette vers le centre-ville. Nous n’avons plus qu’à surveiller sur le GPS l’arrêt où nous voulons descendre. Un petit coup de sonnette et nous voilà sur le trottoir. Encore une petite marche pour arriver à l’auberge. L’ambiance est bonne mais nous n’avons que le repos en tête. Nous nous installons sur le lit superposé. C’est même assez grand pour qu’on y dorme à deux.

Culture et légendes de Rapa Nui

Culture et légendes de Rapa Nui

L’Île de Pâques fait rêver pour bien des raisons. Beaucoup de mystères entourent encore l’île et son histoire. Voici un petit condensé de ce que nous y avons découvert, notamment grâce au musée de l’île.

Pourquoi tant de mystères ? Tout d’abord il faut prendre en compte une rupture entre la tradition orale et la passation des connaissances. Ce qui a été perdu a donc été théorisé de façon plus ou moins scientifique. Les faits actuels proviennent d’évidences archéologiques, des histoires des voyageurs ayant redécouvert l’île depuis 1722 (le jour de Pâques d’où le nom), des savoirs encore présents parmi les natifs.

Rapa Nui, nom d’origine de l’Île de Pâques, a été formée par une forte activité volcanique : 3 principaux volcans et 70 cratères secondaires. Ça donne du 173 mètres carrés. Elle est plus qu’isolée, quasiment à mi-chemin entre Tahiti (4100 km) et la côte chilienne (3700 km). Il faudra donc attendre entre 800 et 1200 ans (après J.-C.) pour que les Polynésiens viennent s’y installer. Ça serait la dernière île découverte par le peuple polynésien. Tout ça juste en se guidant des étoiles, des courants marins et de la météo. Des grands bateaux de colonisation, les navigateurs européens n’en ont trouvé que des miniatures pour 5 personnes au XVIIIe siècle.

La légende veut que le premier chef Hotu Matu’a arriva avec deux bateaux. Sa sœur Avareipua conduisait le second. La seule trace de ces navires a été trouvée dans les pétroglyphes. Impossible de savoir si la colonisation s’est faite en une ou plusieurs fois ni à quelle date. 3 phases historiques sont posées. La phase de colonisation entre 800 et 1200, la population s’installe ainsi que la nouvelle culture. La phase Ahu Moai jusqu’au XVIIe siècle, la culture Rapa Nui atteint son apogée avec les sculptures des Moaïs. La phase Huri Moaï jusqu’à l’arrivée des missionnaires catholiques en 1864, des affrontement entre les différentes tribus éclatent et le rituel d’élection du roi est suspendu.

Hotu Matu’a fut donc le premier Ariki Mau, roi de l’île. Ses 6 fils formèrent chacun une Mata, tribu principale. À la fin, on reconnaîtra 10 Mata organisées en deux confédérations : Ko Tu’u Aro (l’aristocratie à l’ouest) et Hotu Iti (le simple peuple à l’est). La mata la plus importante aurait été fondée par Miru, fils ou neveu de Hotu Matu’a. Chaque Ariki Mau vient de cette Mata obligatoirement. Enfin chaque Mata est divisée en lignées Ure. Les chefs des Ure sont les plus anciens et doivent apporter le bien-être physique et spirituel de sa famille.

Grosso modo, on retrouve quelques fonctions de base. Ariki Mau est le roi et leader spirituel de toute l’île. Ariki Paka sont les aristocrates, surtout de la Mata Miru. Tangata Honui sont les anciens les plus importants qui conseillent le roi, souvent chef d’Ure. Ivi Atua sont les grands prêtres. Matato’a sont les guerriers et appartiennent avant tout à leur propre clan. Paoa sont les soldats de plus petites classes. Maori sont les artistes et experts en diverses disciplines. Kio sont le bas de l’échelle sociale, serviteurs ou esclaves.

La mythologie de Rapa Nui est proche de ses sœurs polynésiennes. D’un côté on a les dieux créateurs, de l’autre des petites déités et esprits. Le dieu créateur principal se nomme ici Make-Make. Deux principes surnaturels sont également présents dans cette culture. Le Mana, la force, anime chaque activité quotidienne. C’est un élément essentiel présent seulement chez les Ariki qui l’utilisent pour le bien de leur Mata. Le Tapu représente les frontières, l’interdit contenu grâce au Mana. Si quelqu’un l’enfreint, il sera la cible de lourdes peines, voir la mort. Par exemple, un lieu tapu sera les centres de cérémonies, Ariki Mau est tapu car il est un concentré pur de Mana, la nourriture dédiée au roi est tapu (les premières récoltes)…

Ahu est un centre cérémonial, essentiellement pour rendre hommage aux grands ancêtres des lignées. C’est une place rectangulaire avec une plateforme à une extrémité. La plateforme, plus que la place, est sacrée. Des dalles de pierre servaient de sièges aux chefs et prêtres et celles sur la plateforme aux ancêtres passés à qui on rend hommage. Il y a trois types de Ahu. Ahu Moai est le plus classique, composé d’une plateforme centrale où se tiennent les Moaïs coiffés de pukao (chapeau ou coiffure ?), d’allées pavées, d’une rampe d’accès, de la place où se tiennent les cérémonies, des crématoriums en arrière-plan, des stèles funéraires (époque tardive dans la culture), des petites huttes où les chefs et les prêtres pouvaient se reposer. Le Ahu semi-pyramidal est un tumulus funéraire collectif. Le Ahu Poe Poe ressemble à un bateau européen, également à des fins funéraires. Ces derniers sont construits après l’arrivée des Européens.

Vous l’attendiez, parlons des Moaïs. Ces géants de pierre représentent les ancêtres importants de chaque lignée. Ils étaient taillés dans les flans du volcan Rano Raraku. 887 Moaïs ont été recensés, 397 sont sur le site de la carrière, 288 sont sur des Ahu, 92 sont sur la route de Ahu. Les Moaïs étaient d’abord taillés à même la roche volcanique. Seule une partie fine restait accrochée à la montagne jusqu’à ce que la statue soit finie. Pour maintenir la statue, une corde est attachée au niveau du cou puis la fine attache de pierre est taillée. On relève la statue grâce à un petit fossé creusé au niveau des pieds et le dos pouvait être finalisé. En moyenne, un Moaï mesure 4,05m, pèse 12,5 tonnes et fait 5,96 m3.

Le plus dur reste de déplacer les statues jusqu’au Ahu. D’après les habitants, c’est grâce au Mana si ça a pu se faire. Diverses théories ont donc vu le jour. Une méthode consiste à tirer la statue sur le dos grâce à un traîneau de bois lubrifié à l’huile de patate douce. D’autres consistent à faire tituber la statue grâce à un système de cordes en V ou simplement de cordes autour de la tête et du bassin. À l’égyptienne, on place la statue sur un traîneau et des rondins de bois en-dessous… Rien n’est validé comme hypothèse principale.

Enfin, la grande cérémonie de la culture de Rapa Nui (en fin d’époque seulement) concerne le cycle de Tangata Manu, l’élection du nouveau roi. Une cérémonie avait lieu au niveau d’Orongo au sud de l’île. On y voit les îlots de Motu Kao Kao, Motu Iti et Motu Nui. Elle se passait tous les ans à partir du mois de juillet avec des préparations spécifiques. Les chefs des grandes lignées se rassemblaient avec leurs Hopu (représentants) qui feront la course à leur place. En août, les Hopu nageaient jusqu’à Motu Nui, défiant les courants et les requins, et attendaient le Manutara, l’oiseau migrateur qui venait nicher sur l’îlot. En septembre, les premiers œufs sont pondus et de là commence la course pour devenir le Tangata Manu, l’homme-oiseau. Il fallait ramener un œuf intact en haut de la falaise, au village d’Orongo.

Une fois le Tangata Manu « choisi », plusieurs rites et Tapu sont accomplis. Avant de repartir d’Orongo, on lui rasait la tête, les cils et les sourcils. Depuis le volcan Rano Kau, le Tangata Manu descend jusqu’à Mataveri (ville principale) en chantant et dansant pour montrer sa victoire. Il revoit sa famille et ses alliés une dernière fois avant de vivre reclus sur le volcan Rano Raraku ou vers Anakena jusqu’au cycle suivant. Sa seule compagnie sera un Ivi Atua, un grand prêtre. Les Tapu le concernant alors sont que personne ne pouvait l’approcher ou le voir, seul l’Ivi Atua pouvait le nourrir ou le laver, il ne pouvait se laver lui-même ou se couper les cheveux et les ongles. Certains chroniqueurs du XIXe siècle ayant observé la cérémonie ont pu observer des tensions suite à la désignation. Les autres lignées avaient du mal à se soumettre à un autre leader. Ceux qui ne contribuaient pas à nourrir le nouveau Tangata Manu étaient sévèrement punis.

Le culte du Tangata Manu a suivi la période de taille des Moaïs et a remplacé l’Ariki Mau à cause de conflits internes. Ainsi, toutes les Mata et pas seulement les Miru pouvaient accéder au pouvoir. Il se peut que cette cérémonie se faisait en parallèle et en petit comité du temps des Moaïs mais avec les changements sociaux du XVIIe siècle elle s’est imposée à tous comme nouveau système. Le côté divin du Tangata Manu vient d’une légende disant que le dieu Make-Make, dieu de la création et donc chef de tous, voyagerait depuis le Motu Motiro Hiva (l’îlot Sala et Gomez) sous forme d’oiseau migrateur pour pondre sur Motu Nui.

Toutes ces légendes ont pu être retranscrites grâce aux observateurs occidentaux qui sont venus sur l’île depuis sa « découverte » au XVIIIe siècle. Mais elles ont également été tracées à travers des pétroglyphes par les natifs de Rapa Nui. Malheureusement, à cause de conflits internes nombreux – et sans doute sanglants – beaucoup d’histoires et de savoirs-faire ont été perdus.

Cet article a pu être écrit grâce aux expositions des musées de l’Île de Pâques. Il s’agit d’une simple réécriture des explications données sur place. Ça nous permet d’introduire une partie de la culture de Rapa Nui à ceux qui ne la connaissaient pas. Beaucoup n’a pu être dit. Disons qu’il y a la base pour ceux qui voudront y aller et observer de leur propre regard.

Journal de séjour #153 – Visite de l’Île de Pâques

Journal de séjour #153 – Visite de l’Île de Pâques

C’est la journée de visite de l’Île de Pâques. Ça tombe bien, il doit faire beau aujourd’hui. Les autres jours ont été pluvieux dans l’ensemble. Nous nous levons bien avant l’aurore et partons en catimini. Nous démarrons la voiture et avançons dans l’allée. Nous nous arrêtons juste pour être sûrs que nous n’avons rien oublié. Nous ne voyons pas arriver un type bizarre encapuchonné. Le gars commence à baragouiner un truc à Will. Nous ne comprenons pas. Will fait mine de remonter dans la voiture en disant que nous devons y aller. Le gars se rapproche encore et tout ce que nous comprenons dans sa phrase c’est “cocaïna ». De suite, nous répondons “non, non » et le gars repart sans plus de questions. Nous filons vite fait. Heureusement, plus de peur que de mal. Au final, nous ne saurons jamais s’il en vendait ou s’il voulait acheter…

Nous partons donc dans la nuit vers la route de bord de mer. Bien sûr nous n’y voyons rien mais ça doit être joli. Peu à peu nous sommes rejoints par d’autres voitures, sur le même modèle que nous. Nous sommes sur la bonne route, ce sont tous les touristes qui ont eu le courage de se lever tôt. Nous suivons tous ensemble la longue route sinueuse en une joyeuse file. De la lumière commence à apparaître à l’horizon. Arrivés au parking, nous nous garons et nous nous avançons vers la ligne de moaïs. Heureusement que nous avons acheté nos tickets hier car des touristes se font refouler pour entrer “gratuitement » sur le site. Tous les autres forment une ligne face aux moaïs. Peu à peu le soleil apparait et nous laisse apprécier une vue sublime entre les moaïs et la mer en arrière-plan. Seul petit bémol, les nuages empêchent une visibilité bien nette. Mais c’est vraiment histoire de pinailler. C’est superbe !

Une fois le soleil levé, nous reprenons la voiture et allons au site juste derrière, dans la montagne. Il s’agit de la carrière où étaient sculptés les maoïs. La carrière n’ouvrant qu’à 9h30, nous avons une petite heure à tuer. Nous nous installons au café de la carrière pour le petit-déjeuner. Enfin le site ouvre et nous pouvons nous rendre sur les lieux, toujours en montrant le ticket. Celui-ci se fait tamponner et nous devons remplir tout un cahier pour dire qui nous sommes, où nous logeons, d’où on vient, etc. Après quelques recommandations d’usage (pour la sauvegarde des lieux), nous avançons vers la montagne. À gauche, nous pouvons aller jusqu’au cratère mais nous prenons à droite pour la carrière. Le sentier nous entraîne sur les flancs de la montagne et nous pouvons voir un très grand nombre de géants de pierre, dont certains couchés par le temps. L’un d’entre eux nous interpelle, il est sculpté en position agenouillée. Nous ne savons pas pourquoi. Les seules indications que l’on peut avoir serait par le biais d’un guide local. Il n’y a aucun panneau explicatif dans le site. Nous pouvons aussi voir des moaïs à moitié sculptés dans la paroi, à jamais inachevés.

Après une heure de déambulations, nous repartons vers un site à la pointe sud de l’île : Orongo. Au niveau du cratère d’un autre volcan, un ancien village est encore présent. Il s’agissait d’un lieu sacré, habité seulement à une certaine époque pour des rites précis et la compétition qui allait élire le roi de toute l’île. J’en reparlerai dans un autre article mais les peuples de l’Île de Pâques étaient unis par un seul homme, un roi qui changeait tous les ans à la suite d’une compétition type course d’obstacles. Ce village donne sur la falaise et de là il est possible de voir trois îlots importants pour la cérémonie dont le plus grand s’appelle Motu Nui. Juste une petite parenthèse pour dire que Motu Nui est le nom de l’île où vit Moana (alias Vaïana en France). Bref, rien à voir avec l’image donnée par Disney, c’est un roc aride où personne ne pouvait vivre. La visite est sympa mais on y vante un autre art que la sculpture de moaïs : les pétroglyphes. Des personnages de la mythologie locale ont été gravés sur des rochers alentours. Ils ont été tellement abîmés par le temps, la météo et les touristes qu’on ne peut presque plus les approcher et qu’on ne les voit que difficilement.

Voici Motu Nui l’île référence dans le dessin animé Moana (Vaiana pour les rebelles du slip)

Une pause déjeuner s’impose et nous repartons en ville. Au passage nous prenons une auto-stoppeuse qui s’avère être Française. Nous nous arrêtons en cours de route pour prendre une photo de la vue et en route pour la ville.

Nous déposons notre compatriote qui part en plongée et allons manger.

Nous commençons à fatiguer donc nous annulons la grimpette en haut du plus haut volcan de l’île. À la place nous allons voir une série de 7 moaïs placés différemment de tous les autres. Ils font face à la mer tandis que tous les autres sont tournés vers la terre. Ils rendent hommage aux premiers voyageurs, les Polynésiens, ayant acosté sur l’île. Tous les autres protègent les habitants à l’intérieur des terres.

Nous terminons avec la visite gratuite du musée où nous pouvons mieux retracer l’histoire et le quotidien de ce peuple.

Une fois tout cela fait, nous retournons en ville et rendons la voiture plus tôt. C’est presque l’heure où Lía termine sa première partie. Nous la rejoignons au restaurant et buvons un petit jus en attendant tout en profitant d’Internet, le seul point qui fonctionne sur l’Île de Pâques. Ayant tous terminés, nous partons vers le port pour une glace et une gaufre.

Il est de nouveau l’heure de travailler pour Lía, nous rentrons chez Maca. Nous lui racontons notre journée et nous reposons une petite heure avant de partir manger en ville avec elle. Les frites à partager sont un régal.

Quand nous avons fini, c’est au tour de Maca d’aller travailler. Nous l’accompagnons jusqu’au restaurant. Au passage nous entendons beaucoup de bruit en ville. En regardant de plus près, un bingo est organisé avec orchestre et barbecue. Puis nous rentrons à pieds, trop fatigués pour l’attendre. À la maison nous tombons sur Miguel et un de ses amis en petite fête improvisée. Nous goûtons une spécialité alcoolisée du Pérou, le pisco, et son petit goût de citron et de sucre nous convertit. Nous papotons un moment, au point que Maca rentre aussi. Nous nous coucherons à 1h du matin.

Journaux de séjour #151-152 – Organisation de la visite de Rapa Nui

Journaux de séjour #151-152 – Organisation de la visite de Rapa Nui

Jour n°151 :

Cette première nuit sur Rapa Nui ne s’est pas faite sans surprise. Au milieu de la nuit, Will me réveille en me disant qu’il a touché un insecte. La belle affaire, en bonne feignasse je lui réponds que j’ai aussi entendu ce moustique. Plus sérieux, il me dit que c’est plus gros et il sort de son sac de couchage. En allumant la lumière, non seulement nous voyons le cafard, mais en plus celui-ci rentre dans les sacs de couchage, me faisant fuir avec le plus profond dégoût. En essayant de ne réveiller personne, nous prenons les duvets du bout des doigts et allons les secouer dehors. Même si nous l’avons vu être éjecté, nous ouvrons les sacs en espérant ne pas en voir d’autres. Heureusement pour nous, il est venu seul. Nous retournons dans la chambre pour nous coucher. C’est pas faute d’en voir de ces bestioles mais nous ne nous y habituons pas. Surtout que c’est la première fois que l’une vient nous envahir d’aussi prêt.

Nous arrivons à nous rendormir, merci les décalages horaires, mais nous sommes tellement fatigués que nous nous réveillons vers midi, pas cool les décalages horaires. Lía est déjà au travail, nous décidons de faire la surprise à Maca, notre couchsurfeuse suivante, et d’aller la voir à son restaurant (elle travaille aussi en restauration). Une fois prêts, nous grimpons la montée vers l’église (très jolie d’ailleurs).

Au comptoir, nous demandons Maca mais elle n’est pas là aujourd’hui. Nous commençons alors notre entraînement en espagnol. Apparemment Maca s’est fait mal au pied et ne vient qu’à certaines heures. Nous expliquons que nous voulions lui faire une surprise en venant un jour plus tôt, ils sont à deux doigts de l’appeler pour qu’elle revienne. Déjà qu’elle ne doit pas bien marcher, nous voulons lui éviter ça. Nous en profitons quand même pour manger un morceau. Les empanadas sont excellentes.

Après manger, nous repartons vers le point wifi pour organiser un peu la suite. Malheureusement, la connexion ne fait que sauter et c’est difficile d’avancer. Au bout d’un moment nous abandonnons et partons rentrer nos affaires. Nous voudrions quand même voir un peu l’île. Nous essayons d’abord d’acheter nos tickets de visite des parcs naturels. Il s’agit d’une sorte de taxe d’entrée pour ceux qui veulent visiter les points importants. C’est un peu comme Angkor Wat. Sauf qu’ils ne sont pas nominatifs et sont valables 10 jours. Malheureusement le bureau ferme à 16h et il est déjà 16h30. Nous avançons alors vers le port et longeons la route de bord de mer. Nous arrivons au niveau de l’ancien cimetierre et de là, la ville s’arrête pour laisser place à l’île. Nous voyons nos premiers moaïs. Ils sont assez grands ! Alors que nous continuons nous arrivons sur le premier vrai site archéologique. Tournant le dos à la mer, cette série de moaïs est impressionnante. Plus loin, une statue seule nous fixe de ses yeux blancs encore présents. Nous nous laissons aller au charme du lieu.

Nous repartons vers la ville. Nous croiserons peut-être Lía avant son travail. En rentrant, nous la voyons très brièvement. Nous décidons de manger à une adresse qu’elle nous a conseillée. C’est aussi très bon, sans doute plus gras en revanche.

Oui on a goûté la bière de l’Île de Pâques

Nous terminerons à la maison et verrons Lía avant d’aller nous coucher. L’occasion de papoter un moment.

Jour n°151 :

Nous nous réveillons suffisamment tôt pour voir Lía avant son départ. Nous partons en même temps qu’elle pour le restaurant de Maca. Cette fois-ci elle est bien au rendez-vous et nous mangeons ensemble dès qu’elle finit son travail. La conversation se fait en espagnol et c’est un peu laborieux. Nous nous faisons comprendre (c’est déjà bien) mais de notre côté la compréhension reste hasardeuse. Elle nous explique que les Chiliens parlent vite et qu’en plus ils ont quelques mots bien à eux, sans parler de la prononciation. Bref, si nous arrivons à comprendre le chilien, nous comprendrons l’espagnol partout dans le monde.

Après manger, nous allons poser nos affaires chez elle. C’est un peu en-dehors de la ville mais ça n’est rien. Elle nous présente à son collocataire Miguel et nous discutons de tout et de rien. Suite à notre installation, nous les invitons à nous suivre en ville. Nous voulons acheter les tickets de visite et louer une voiture pour le lendemain. Nous avons aussi rendez-vous avec Lía, ça sera l’occasion pour eux de la rencontrer aussi. Nous emmenons tout ce beau monde et commençons avec le ticket avant qu’il ne soit trop tard. Aucun souci si ce n’est que ça nous bouffe toutes nos espèces. Will retourne faire un retrait. Ensuite, la voiture. Nous essayons l’agence qu’on nous a recommandée pour ses prix mais la dame, en espagnol, semble nous dire que c’est trop tard pour effectuer une réservation pour le lendemain. Maca nous aide sur ce coup mais ça n’a pas l’air simple. Nous nous renseignons auprès des autres mais les prix sont dissuasifs. Nous repartons vers la première agence pour voir ce qu’elle nous propose d’autre. Une de ses collègues arrive tout juste à son poste et parle anglais ! Aucun souci pour réserver la voiture… Autant dire qu’on ne s’est pas du tout compris avec l’autre. Le temps étant avancé, Will s’occupe de la voiture, je pars chercher Lía. Elle n’a pas tout à fait fini, on décide de se retrouver sur la route, de toute façon il n’y en a qu’une seule. Je retourne voir Will qui finalise la location. Nous avons une voiture dès ce soir pour 24h. Nous remontons la rue avec Maca et Miguel, nous récupérons Lía et nous nous arrêtons tous ensemble chez le glacier.

L’idée c’est que les Chiliens parlent entre eux en super débit. Nous savourons nos glaces et les laissons faire connaissance. Ça se termine chez Lía jusqu’à ce qu’elle reprenne le travail et que nous devions prendre la voiture. Il reste un peu de temps avant le coucher du soleil. Maca et Miguel nous font alors conduire jusqu’à la plus belle plage de l’île : Anakena. Cocotiers, plage de sable blanc et moaïs en fond, ça fait rêver.

Nous repartons ensuite vers la place vue la veille mais avec le coucher du soleil en prime. Ça a son petit effet.

Nous rentrons alors pour faire une espèce d’apéro dinatoire à base de pain, salami et jambon. En fait ç’aurait pu être un petit-déjeuner. En tout cas nous nous régalons. Nous papotons encore un peu avant d’aller nous coucher.

Journal de séjour #150 – En route pour l’Île de Pâques

Journal de séjour #150 – En route pour l’Île de Pâques

Après avoir rassemblé nos affaires, on profite du reste de notre temps à papoter avec Helen une autre couchsurfeuse de Lucie. Même si le plus souvent je passe plus de temps avec le fils de Lucie. Vient alors le moment où on doit se rendre à l’aéroport, notre avion est à 3h du matin, mais il faut qu’on soit présents 3h avant pour l’enregistrement, soit à minuit. Pour ne pas déranger Lucie plus longtemps on lui demande de nous déposer à 22h.

A l’heure fatidique, Lucie s’est endormie (raison de plus pour partir plus tôt). Son fils la réveille et on prend la route. On arrive assez vite à l’aéroport. Il n’y a pas beaucoup de monde mais nous pensons qu’à minuit le reste des passagers ne manquera pas de pointer son nez. Nous attendons alors 2h dans l’aéroport. Au départ nous ne faisons que nous promener mais bon on préfère rester assis et essayer de dormir. De plus Internet est payant dans l’aéroport donc pour passer le temps c’est pas la joie. Quand on pense à tous les aéroports en Asie où Internet est gratuit, ici on peut se brosser.

Bon vient le moment où on peut faire l’enregistrement, nous prenons nos billets et avant de passer le contrôle nous déclarons nos bijoux détaxés. Tout se passe bien à ce niveau et on passe la porte de sécurité. On arrive dans une grande salle où se trouvent les différents magasins en dutyfree, les restaurants. Les chaises pour patienter sont remplacées par des fauteuils extrêmement confortables à tel point qu’on s’est endormis dessus avant d’embarquer. On se réveille 10 min avant l’embarcation. On remarque qu’il y a plus de monde autour de nous, mais le réveil est très dur et l’envie de dormir devient forte. Au moment où on s’installe dans l’avion, on vous l’avoue, ça a été le trou noir. On s’est endormis comme des ours au début de l’hiver. Je me souviens juste qu’à un moment on nous a demandé si on voulait manger. On a rejeté l’offre et on s’est endormis l’un sur l’autre, de vrais marmottes.

Il y avait de quoi s’occuper pourtant…

Même une prise 🙁

Au réveil (si on peut appeler ça un réveil car on ne voulait absolument pas se réveiller) on arrive sur l’île de Pâques, il est 13h. L’île est belle vue de l’avion et lorsqu’on y arrive on remarque une statue d’un oiseau qui nous accueille. Moi qui pensais voir un Moaï. Bon il faut croire qu’on ne connaît pas assez cette culture.

On met un peu de temps avant de passer la frontière, il y a beaucoup de monde ce jour-là mais la file avance et on passe enfin toutes les portes sans souci, ça change de l’Asie ! Sortis de l’aéroport, l’environnement est vraiment différent. C’est plat autour de nous et il y a des petites maisons sans prétention. On doit rejoindre notre hôtesse Lía à son restaurant. On continue notre chemin et on arrive dans une grande rue qui ne fait que descendre. Tout au long de cette rue on trouve des restaurants, des boutiques de souvenirs ou encore des loueurs de véhicules.

On arrive enfin au restaurant de Lía, on s’y installe, on fait connaissance avec notre hôtesse et on profite des lieux pour manger un petit plat. Pendant le repas, on prend le temps de papoter avec Lía. Elle parle très bien anglais, du coup l’échange se fait très bien et on profite même pour mieux organiser notre visite de l’île.

Petit hic sur l’île, Internet est très cher. Pas beaucoup de personnes ont Internet chez elles. Du coup l’État a mis en place des bornes Wi-Fi un peu partout sur l’île, c’est le seul moyen d’avoir Internet. Du coup obligés d’aller dans un parc pour avoir du Wi-Fi. Après notre repas, Lía nous accompagne chez elle, on pose enfin nos valises. Pendant que Lía retourne au travail, nous on sort faire un tour à la banque et on constate qu’il y a de plus en plus de chiens sur cette île. Bon il n’y a pas l’air d’avoir de fourrière. On s’achète de quoi grignoter si besoin et on essaye Internet gratuit. Bon on arrive à peine à lire nos mails mais ça sera suffisant.

On rentre, on s’affale sur le canapé et on s’endort ! C’est que le voyage nous a fatigués depuis 3h du matin, on a vraiment besoin d’une sieste.

En fin d’après-midi, Lía rentre chez elle et nous apporte un four en nous expliquant qu’elle n’a plus de gaz et que le prochain bateau viendra ravitailler l’île dans 3 semaines (faut pas crever de faim…). On papote encore avec elle, on lui donne les perles qu’elle nous a demandées de Tahiti, et pour finir elle nous aide a préparer notre voyage sur l’île et le Chili.

Vient l’heure pour Lía de retourner bosser, nous on mange nos restes du midi (il y avait beaucoup trop). On fait la rencontre d’un chat qui demande des câlins (on ne savait pas qu’elle avait un chat). On tente une nouvelle session internet et on remarque que près du parc il y a une petite cabane avec possibilité de boire un verre dans un endroit couvert. On sort avec l’ordinateur, on se pose dans ce petit restaurant et on commande 2 jus de fruits et là, déçus, on est à 10 mètres du routeur wifi et on n’arrive pas à l’avoir (Internet sur l’Île de Pâques est en carton !) On décide alors de boire nos jus de fruit puis on s’assoit sur un banc en pleine nuit et dans le froid. On n’a pas tenu longtemps, on est vite rentrés puis on s’est couchés. la fatigue a eu le dessus, on a hâte de visiter l’île.

Tahiti en vrac et bilan pratique

Tahiti en vrac et bilan pratique

Nous ne pouvons pas généraliser toutes nos observations à la Polynésie française. Nous resterons donc sur les îles de Tahiti et Mo’orea. Il y a quelques perles de culture assez sympas à observer.

Fleur dans les cheveux. Les dames portent une fleur d’hibiscus ou de tiaré (le plus souvent) à l’oreille. A gauche, pour les dames casées, à droite pour les célibataires. Elles ne suivent pas toutes la consigne mais dans l’ensemble c’est mieux de jouer le jeu.

Perles et tatouages. Autres parures incontournables, les perles serties en médaillons, bracelets, bagues. Elles ne sont pas forcément parfaites, il y a différentes classifications. Mais les effets permettent justement une grande variété de bijoux. Quant aux tatouages, la norme est bien sûr au style polynésien. Mais on peut voir de tout et il est plutôt rare de trouver l’inverse : une peau vierge de tout tatou. C’est quasiment une religion.

Roulottes. Rien ne vaut les roulottes quand il s’agit de la gastronomie polynésienne. La seule, la vraie, l’unique se fait dans ces roulottes… avec quelques variantes occidentales il est vrai. On a pu aussi trouver des crêpes et des pizzas. Mais là n’est pas la question.

Pas ou peu de transport en commun. Par contre, on vous le répétera souvent : en métropole, vous avez la montre, en Polynésie, ils ont le temps. Ça se ressent notamment au niveau de l’organisation des transports en commun. Dans l’idée, il n’y a pas d’horaires des bus. Soit vous arrivez à en stopper un quand vous le voyez, soit vous patientez en mettant une branche au milieu de la route pour l’arrêter (à Mo’orea). Au final, la meilleure solution reste l’auto-stop ou la location !

Valorisation de la culture. Avec l’arrivée des Français dans les îles, la culture polynésienne en a pris un coup. Grosso modo, comme dans toute histoire de colonisation, la culture locale a été quasiment annihilée par la nouvelle venue. Ainsi, la langue polynésienne n’est apprise quasiment qu’à l’école et encore les jeunes peuvent choisir de l’arrêter dès le collège. Les légendes sont moins valorisées, peut-être au profit des contes européens… De plus en plus, une recherche de la culture perdue se met en place. Peut-être le film animé de Disney, Vaiana, a aidé à intéresser les plus jeunes à leur propre culture. De l’avis d’un Polynésien pure souche, c’est un bon film. Pour revaloriser la culture, ils ont pris l’initiative d’en créer une version en langue polynésienne pour les chansons (avec accord des studios Disney). Une autre initiative télévisée est de présenter une série animée autour des légendes polynésiennes. Pour ceux qui veulent, c’est cadeau : Dessine-moi une légende. Espérons que la prise de conscience ne soit pas trop tardive…

Lois allégeant le droit français. Ainsi, la Constitution appliquée en Polynésie française est elle-même française. Pourtant, ce pays a un statut bien différent. Il s’agit d’une collectivité d’outre-mer (COM) et donc possède une autonomie plus forte. Il existe des lois votées en Polynésie expressément pour alléger le droit français et ce dans tous les domaines.

Retrait/paiement sans frais. Gros avantage pour les touristes métropolitains que nous sommes, aucun frais bancaire ! Les voyageurs savent à quel point c’est agaçant de devoir retirer des grosses sommes à chaque fois pour payer le moins possible. D’autant qu’à l’étranger, ça compte double ! Frais de retrait de la part de la banque étrangère en plus des frais demandés par votre banque française. Ça peut vite grimper. Bon on ne se plaint pas trop. Grâce à la Société générale et notre conseiller, pas de frais du côté français quel que soit le pays visité (c’était une pause purement publicitaire, mais si ça peut aider…) Bref, en Polynésie française, les banques ne devraient pas trop vous embêter.

Papeete = métropole. La ville de Papeete a évolué en capitale et a donc perdu du charme insulaire auquel on peut rêver. D’un point de vue architectural, ça ressemble à nos villes de la Côte-d’Azur (Fréjus/Saint-Raphaël). Ainsi plusieurs points négatifs peuvent être observés.

Le paradis est dans les îles et les hôtels. Pour apprécier la culture polynésienne, il faut donc s’excentrer. Beaucoup (pour ne pas dire tout le monde) nous ont dit que le « Paradis » est dans les îles et non pas à Tahiti. N’ayant expérimenté que Papeete nous ne pouvons juger de la qualité ailleurs sur Tahiti. Mais il est vrai que pour les danses locales, il faut aller dans les hôtels de luxe qui proposent des prestations certains soirs en dîners-spectacles. Dans les îles, il est déjà plus simple d’apprécier la relaxation classique en hamac, hutte sur pilotis et/ou les pieds dans l’eau.

Beaucoup de mendiants. C’est malheureux mais nous avons observé énormément de mendicité à Papeete. C’est assez affligeant, on en trouve à tous les coins de rue. C’est peut-être lié mais beaucoup de personnes (hôtes, commerçants, ivrognes occasionnels) nous ont mis en garde, nous demandant de faire attention… Comme partout, la petite criminalité est présente (vol à l’arraché). On nous a particulièrement mis en garde pour l’horaire : ne sortez pas après 17h.

Les horaires. Le train de vie suit la course du soleil. Les journées commencent et finissent tôt. A 17h, tout ferme ! Commerces, institutions, même la restauration des fois… Les roulottes restent ouvertes heureusement. Le soleil se couche l’heure d’après, donc tout le monde rentre. Papeete devient une ville fantôme passé cet horaire.

Bilan pratique

Durée du séjour : 14 jours, 4h de vol depuis Auckland, -12h de décalage horaire. Mois : mi-septembre.

Météo : Beau et doux dans l’ensemble, quelques pluies à prévoir (sur quelques heures ou la journée). C’est une période très agréable, la chaleur n’est pas trop présente. Attention quand même aux coups de soleil qui peuvent s’avérer violents et durer un moment.

Localement : Pas de barrière de la langue. Les Polynésiens sont très chaleureux et c’est un bonheur de discuter avec eux. Par contre, il est bon de se lever de bonne heure. A 17h, à Papeete, tout est fermé. Idem les week-ends dans l’ensemble.

Calcul du budget : Si nous avions dû nous imposer un budget classique (hébergement, restauration, transport…) nous partions sur un budget de 1274€ par personne pour cette période, soit 140€ minimum par jour à nous deux (hors majoration 30% en cas de pépin). Comme pour la Nouvelle-Zélande, nous avons rogné sur tout. Nous nous en sortons donc à 782,67€ pour nous deux, soit une économie de 1765,33€ !!! Non, ça ne compte pas les souvenirs (dont les tatouages) mais quand même, c’est énorme !

Hébergement : Je n’ose imaginer les prix des hôtels. Loué soit Couchsurfing qui nous a fait faire nos plus belles économies. On peut rajouter l’aspect culturel en logeant chez l’habitant. Nous avons eu deux très belles expériences sur Tahiti et sur Mo’orea. Nous serons à jamais reconnaissants à nos hôtes pour toute leur aide et leur gentillesse.

Repas : Finalement, on a quand même pu se régaler à bon prix dans les roulottes et les restaurants. Ça ne nous a pas empêché d’opter pour la facilité des fois : sandwichs, petites courses en supermarché ou chez le traiteur du coin… Et bien évidemment, les repas partagés en famille nous ont aussi bien aidés.
Nos recommandations : tout plat à base de poisson. La salade de poisson cru/coco, les brochettes de poisson, etc.

Transports : Nous n’avons pas tout testé.
En ville : L’auto-stop est roi sur les îles mais il ne fonctionne pas toujours ou prend du temps. Si vous avez le budget, louez une voiture. Les bus sont sans horaire fixe…
Dans les îles : La jonction Tahiti/Mo’orea en ferry est abordable. Pour le reste, nous n’avons pas testé les vols en interne et donc ne pouvons juger des prix pratiqués.

Visiter : Chaque activité se fait au prix fort. Encore que, vous pouvez louer des kayaks pour pas trop cher. Ça peut même être gratuit quand on connaît la combine locale. Toujours se rapprocher des locaux, ce sont eux qui ont les bons plans. Bien évidemment, nous remercions infiniment Lucie, Aude et Sylvain, nos hôtes, qui nous ont fait découvrir les merveilles de leurs îles (on ne le répétera jamais assez).

Notre expérience polynésienne s’est cantonnée à l’île « capitale » et sa voisine. Pour autant ce fut de vraies vacances dans notre épopée et nous avons été chouchoutés plus que nous n’aurions pu l’imaginer. Nous reviendrons sans doute, ne serait-ce que pour revoir nos nouveaux amis et pour découvrir les autres îles !

Gastronomie polynésienne – Retour aux sources

Gastronomie polynésienne – Retour aux sources

La gastronomie polynésienne est formée des nombreux fruits terrestres et maritimes. Par notre promiscuité historique, nous retrouvons également beaucoup de produits de la métropole. Nous n’avons pas pu nous empêcher de retrouver quelques saveurs qui nous avaient manquées. Nous ne montrerons pas tous les plats dégustés, la plupart étant faite par nos familles d’accueil. Nous nous sommes régalés à chaque fois !

Les spécialités : Le poisson ! En brochette, à la plancha, cru… quelle que soit la forme, c’est délicieux. Ici, le fameux poisson cru/coco, servi en roulotte (et un peu de thon grillé). Régal garanti !

Le firi-firi est un beignet au lait de coco. Acheté sur le marché, il n’avait pas de goût et était sec. Mais je suis sure que ça doit pouvoir s’en trouver des bons. Normalement, c’est pour tremper dans le café, le thé ou autre…

Brochettes et sashimi de thon à la Poissonnerie sur Mo’orea. Avec ou sans sauce c’est juste génial !

Tartare de thon rouge…

… et un filet de mahi-mahi ! Trop bons.

Fondant au coco. Un très bon gâteau ! Rien à voir avec le fondant au chocolat cela dit.

L’ananas est le fruit emblématique de Mo’orea. Ils sont super sucrés et doux !

Saveurs retrouvées : Des pâtes avec pas un, pas deux mais… quatre fromages ! Ça faisait longtemps !

Des steaks/frites, petite sauce au poivre !

Petit hamburger autre que fastfood. C’est bien bon.

Pizza ! Mais une vraie, normale, classique, pas trop grasse ou pleine d’huile !

Un curry ! C’était quand même bon en Asie… Ici aussi !

Les sandwichs : Ils sont quand même locaux. Bon on a le classique au chèvre…

… poulet frit pour l’un et un étrange mélange pour l’autre (haricots, pâtes, poulet, salade…).

Le hachis. C’est l’américain polynésien. Le hachis est un steak haché en fait, donc avec frites et beaucoup de sauces.

Le fait-maison, excellent pour le portefeuille et l’estomac.

Les boissons : Jus de fruits ou granité ? Les deux sont bons.

Bon d’accord, sauf ceux-là. Attention, certaines enseignes coupent les jus à l’eau… A ce stade c’était plutôt l’inverse.

Celui-là est un savant mélange entre le jus et le granité.

La marque des jus de fruits en canette, originaire de Rotorua. C’est sympa !

Un peu d’alcool avec un vin local. Plutôt sucré, très appréciable.

L’équivalent de la Despérados : la Tabu ! Plusieurs saveurs possibles.

La bière tahitienne, Hinano.

Journal de séjour #149 – Tatouage marquisien à Papeete

Journal de séjour #149 – Tatouage marquisien à Papeete

Dernier jour à Papeete, nous devons en profiter pour faire tous nos derniers achats. Nous avons rendez-vous à 10h pour nos tatouages, autant tout boucler avant. Ça implique de commencer avec le petit-déjeuner, un panini Nutella ça m’avait manqué ! Petit crochet chez l’opticien pour une réparation de lunettes minute. Enfin, les vraies courses.

La Poste polynésienne c’est particulier. On a beau être là à l’ouverture ce lundi, nous ne sommes pas les seuls. Heureusement comme il s’agit d’un colis et pas d’un truc administratif, le vigile nous appelle rapidement quelqu’un. Là, nous pouvons constater du peu de moyens qu’ils ont. Peut-être est-ce parce qu’ils sont en travaux, en tout cas je leur souhaite que cette situation soit temporaire. Le plus gros carton peut à peine contenir tous nos souvenirs. Et encore devra-t-on trouver une autre solution pour deux reproductions de tableaux. Pas de scotch, ni de papier-bulle… C’est un comble pour un service d’envois postaux. Même en Chine ils étaient mieux équipés. Bref, nous y passons un bon moment avant de voir partir notre colis et de prier pour qu’il arrive. D’ailleurs pour ceux que ça intéresse, les colis chinois (Pékin et Hong-Kong) ont mis un mois pour arriver, de même d’ailleurs pour le colis thaï. Nous avons envoyé le colis malais il y a 3 semaines, ça ne devrait plus tarder.

Suite à la Poste, nous passons au marché pour les fameuses perles. Nous prenons quelques bijoux bon marché pour notre prochaine hôtesse et on nous fait cadeau d’un bracelet, c’est sympa. Puis nous allons acheter les perles nues. Nous demandons reconfirmation des règles douanières. Il s’agit bien de 10 perles par personne mais si c’est un peu plus ça passe. Dans l’idée, tant qu’il n’y en a pas 50 juste pour une personne c’est tout bon. De plus on nous fait une facture pour que tout soit en ordre.

Nous sortons de là avec notre butin et sommes un peu en avance chez Efraima, notre artiste tatoueur. Dans l’idée, il crée ses tatouages dans le style marquisien et demande ce qu’on veut. Nous sommes partis tous les deux sur la base d’un bracelet, épais pour Will, fin pour moi. Nous avions eu le temps de penser aux symboles que nous voulions représenter. Je passe en premier et explique mon idée. Avec des stylos Efraima commence à dessiner à même la peau pour avoir une idée de la place et du nombre de symboles à placer. Il s’avère qu’il y a encore un peu de place. Will a eu l’inspiration du moment et a demandé s’il pouvait rajouter une mouette rieuse… Une des blagues dont il a le secret donc. Efraima de lui répondre qu’ils n’ont pas de mouette dans les symboles, mais ils ont l’oiseau ! Pour l’espèce, choisira qui veut…

Une fois le dessin effectué, il est temps de passer aux choses sérieuses. Je m’allonge et laisse mon bras aux bons soins d’Efraima. Ce sont nos premiers tatouages, ni Will, ni moi ne savons à quoi nous attendre. Je suis agréablement surprise, la douleur est moins vive que dans mon imagination. Je me laisse un peu aller à la détente. Bon la douleur va en s’intensifiant un peu mais c’est gérable. Le plus embêtant reste à l’intérieur du bras et les microzones de remplissage. Je laisse mon esprit vagabonder et j’essaye d’apercevoir l’animation du marché en contrebas. 1h30 après c’est fini ! Je suis très contente du résultat. J’ai même eu droit à des symboles bonus. Efraima conclut avec un “bienvenue au club », des tatoués évidemment.

Pour les symboles, nous avons la raie pour la sagesse, sur son dos des portraits hyperréalistes de Will et moi, sur ses nageoires la fougère signe de protection (notamment chez les Maoris). À droite, nous trouvons les vagues du voyage et le tressage pour la famille. Mes parents ceignent le bracelet. En continuant à droite, l’amour est présent puis la mouette, symbole d’envol (ou de messager), la tortue dans le sens de la protection (selon le design, la tortue a beaucoup de sens différents). Des dents de requin, symbole de courage, décorent le long des signes. Nous terminons avec l’alliance, futures noces, et la main pour la transmission du savoir. Les bonus que je n’avais pas prévus sont en italique.

Au tour de Will maintenant. Il est plus indécis sur la forme finale et laisse Efraima exprimer les symboles qui lui importent. Will veut représenter au mieux son histoire familiale et le voyage, avec des symboles de protection et de courage également. C’est tout un brassard qui prend forme avec pour point central un tiki.

Le résultat va être superbe mais le temps lui va être long. Une fois le dessin fini, Efraima nous suggère d’aller manger. Nous allons vite chercher un sandwich au marché. Les “hachis » semblent être la base. Il s’agit en fait de sandwichs au steak hâché… comme un “américain » en France. Même système d’ailleurs, c’est avec des frites et beaucoup de sauce.

Suite à la pause déjeuner, nous retournons au salon. À Will de s’installer. Lui aussi est rassuré par le degré d’intensité de la douleur. Par contre il a plus de surface, il devra la supporter plus longtemps. Le temps avançant, je me dis que nos derniers achats ne pourront pas attendre la fin du tatouage. J’abandonne Will pour acheter la crème cicatrisante et le film de protection. Au retour, le tracé est presque fini. Will pense en avoir terminé. Je me dois de lui dire qu’il y aura sans doute du remplissage. Efraima sort une deuxième aiguille et un deuxième pot d’encre. Ça n’a pas loupé. Pour n’avoir eu que des petites zones de remplissage, je comprends que ça va être bien plus douloureux pour Will. Efraima lui propose même du Doliprane. Will accepte le médicament et se laisse gentiment torturer. Je le laisse encore pour aller acheter les cartes postales. À mon retour, le travail a bien avancé. La nuit s’installe tout doucement quand le tatouage est terminé. Il aura fallu 4h30 pour l’achever. Le résultat est magnifique aussi.

Au moment de régler, nous voulions utiliser notre carte bleue. Évidemment Efraima travaille sans terminal. Nous allons vite retirer à la machine en espérant que nos plafonds ne nous bloquent pas. À nous deux nous y arrivons et revenons payer notre dette. Puis nous filons à travers la ville, Lucie doit nous attendre. De retour à la maison, nous sommes fiers de montrer nos tatouages et nous discutons un bon moment. Nous croisons une nouvelle couchsurfeuse. La soirée est agréable mais nous devons faire nos sacs pour le départ.

Journaux de séjour #146-148 – Shopping à Mo’orea et retour à Papeete

Journaux de séjour #146-148 – Shopping à Mo’orea et retour à Papeete

La météo ne s’arrange pas ce week-end sur Mo’orea. Nous alternons entre éclaircies et petites averses. Nous allons donc ralentir les excursions.

Jour n°146 :

Nous avons dans l’idée de faire un peu de shopping. La “ville” étant de l’autre côté de Mo’orea, nous décidons d’y aller autour de midi pour y manger. Nous avons de la chance, une dame nous y amène du premier coup. D’ailleurs elle vend des perles. Sa boutique est à l’ouest de l’île mais nous pouvons éventuellement y faire un saut demain. Elle est spécialisée dans les perles aux teintes particulières. Ça change du noir profond recherché par tout un chacun. La perle polynésienne possède une pléiade de teintes et nuances pouvant presque aller au blanc. La base reste quand même le gris sombre qu’on lui connaît. Quelque part nous trouvons ça plus intéressant.

Arrivés en ville, Julie, notre chauffeuse, nous montre une autre boutique où elle a travaillé auparavant et proposant à peu près les mêmes services. Nous pouvons aussi y faire un tour. Nous nous disons au revoir ou à la prochaine, elle repasse par là dans l’après-midi et pourrait alors nous ramener. De notre côté, nous commençons par aller manger chez Didier, une brasserie qui était fermée à notre premier jour. On y mange effectivement très bien.

Nous allons vers les boutiques et Will remarque des reproductions de tableaux. L’artiste est local « Louzé », c’est un métropolitain venu vivre à Mo’orea, et la vendeuse le connaît bien. L’effet est assez saisissant, nous aimons beaucoup les tableaux.

Exemple de photo. Source : http://www.tahiti-infos.com/Portraits-lumineux-d-Olivier-Louze_a139064.html

Nous continuons et finissons au magasin de perles. La vendeuse nous accueille et nous explique encore quelques particularités sur les perles et leur qualité. Nous comprenons leur classification et j’ai enfin la réponse à une question existentielle. Les huîtres sont-elles réutilisées ? Si la première perle est de bonne qualité, une huître peut être réutilisée deux ou trois fois. Autrement c’est fini. Elles ne sont même pas mangées puisque c’est une espèce non-comestible. Ça fait un peu gâchis pour beaucoup je pense. Au final, je ressors, bien contente, avec ma perle au cou.

Nous décidons de rentrer. Un premier chauffeur nous ramène jusqu’à Champion. Nous en profitons pour faire trois courses. À la sortie, la pluie est de nouveau présente. Nous ne pensons pas revoir Julie, vu l’heure nous avons dû la manquer de peu. Heureusement une autre bonne âme nous ramène à bon port. Ce soir, c’est pizzeria !

Jour n°147 :

Nous pourrions écrire “rien ». Sincèrement, le temps n’est toujours pas au beau fixe et nos hôtes n’ont pas de créneau horaire où nous caser. Ça sera boulot à la maison. Nous avons la flemme de sortir. Nous mangeons le reste de nos pizzas.

Le soir, on fait un petit dîner avec nos hôtes qui nous ont permis de réaliser beaucoup d’activités qu’on ne pensait pas pouvoir faire un jour. On se retrouve alors au lézard jaune (au passage Mo’orea signifie lézard jaune). Puis on rentre le vendre repu ! Une semaine vraiment excellente !

 

Jour n°148 :

En ce dernier jour à Mo’orea pas grand chose à raconter, nous avons eu un peu de mal à trouver un véhicule pour rejoindre le port en auto-stop. Il faut croire que prendre un couple avec des bagages a de quoi minimiser les chances de trouver une âme charitable. Mais au final ça sera un monsieur qui nous prendra et les sacs cohabiteront avec une caisse de homards.

La veille nous avons eu Lucy notre hôtesse de Papeete qui nous a prévenus de sa présence à Mo’orea et la coïncidence fait qu’on rentre le même jour. Du coup on en profite pour se donner rendez-vous près du port afin de partir ensemble. Arrivés au port, on prend le temps de goûter le fameux ananas de Mo’orea et croyez-le ou non, c’est le seul qui m’a fait changer d’avis sur ce fruit. Le goût est excellent, doux et sucré, rien à voir avec les ananas qu’on consomme en métropole.

On patiente une petite heure près d’un café et Lucy et ses enfants nous rejoignent très rapidement. À l’heure du départ, on prend le bateau pour Papeete et on rentre tranquillement se reposer à la maison. Demain une grosse journée nous attend !

Journaux de séjour #144-145 – Plongée à Mo’orea

Journaux de séjour #144-145 – Plongée à Mo’orea

Ces deux journées sont placées sous le signe de la plongée. À Mo’orea de nombreuses possibilités permettent de côtoyer de nombreuses espèces sous-marines.

Jour n°144 :

Aude et Sylvain ont des journées bien remplies. Nous nous débrouillons seuls pour faire une des activités dont ils nous ont parlé hier : nager avec les raies. Nous passons une mâtinée tranquille et partons manger tôt au snack proche de chez eux. La Poissonnerie est idéale pour récupérer quelques morceaux de poissons en sashimi pour les raies.

 

Une fois repus, nous faisons du stop. Ici ça fonctionne mieux qu’à Tahiti. Une dame s’arrête, elle est professeur de français au collège et elle a été une ancienne libraire en métropole. Bref nous avons bien papoté. Elle ne va pas jusqu’aux Tipaniers, l’hôtel dont nos hôtes nous ont parlé, mais jusqu’à la plage de Pinapo où nous étions hier. Nous nous disons que nous pouvons retenter le coup ici mais notre chauffeuse nous le déconseille. Les raies sont bien plus sauvages ici et on ne leur retire pas le dard. Seuls les habitués y vont. Sans Aude et Sylvain, nous n’osons donc pas. En revanche il est possible d’utiliser les kayaks sortis du restaurant-même quand celui-ci est fermé. Le patron a l’air super-sympa.

Nous retentons le stop et partons jusqu’aux Tipaniers cette fois. C’est une mère en vacances avec ses deux filles qui nous récupère. Une fois à l’hôtel, nous demandons notre chemin. Nous devons remonter un petit sentier jusqu’à la plage et tourner à droite. Un cabanon propose la location des kayaks. 1000 francs de l’heure, ça nous semble correct. Nous nous préparons et écoutons les instructions du loueur pour manœuvrer et utiliser les bons courants. Il nous indique où sont les raies. Et rame, matelot !

Nous arrivons facilement au niveau des raies. Il y a déjà des bateaux et des canoës sur place. Nous faisons notre place vers une bouée mais peu habitués nous n’arrivons pas à nous arrimer correctement en attachant les pagaies. En bons galériens, nous essayons de nous arrimer à un bateau mais échouons lamentablement. Enfin, une âme charitable accepte de nous attacher à son bateau et récupère même nos rames. Pendant ce temps nous avons pu observer quelques raies et requins tournoyer autour des nageurs. Ça nous impressionne beaucoup ! Nous tentons une première mise à l’eau mais nous n’osons pas trop nous approcher avec le poisson. Au final nous devons remonter à bord car le bateau partait et devait nous détacher. Nous récupérons les rames et repartons vers la bouée.

Un autre bateau a remplacé l’autre entre-temps et ils nous proposent aussi de nous arrimer à eux. Comme ils viennent d’arriver nous devrions pouvoir rester longtemps cette fois. Deuxième mise à l’eau et cette fois nous approchons avec le poisson. Il faut savoir que nous avons à peu près pieds. Je suis sur la pointe pour ma part. Les raies doivent bien avoir la même envergure que moi, voir plus, et je ne m’approche pas trop des requins à pointe noire censés être inoffensifs. Ça reste des requins et le poisson peut les rendre un peu agressifs. Les raies nous ont sentis venir en tout cas et commencent à nous tourner autour. C’est juste flippant !

Au début nous tenons un petit bout de poisson dans la main. Will se fait assaillir par trois raies. Pour avoir la paix, nous jetons ces premiers morceaux au loin. Nous sommes repris par le Tahitien accompagnant les touristes du bateau qui nous explique qu’il faut leur donner les morceaux au plus proche de leur bouche (en-dessous). Autrement ça va faire du bisbille avec les requins. Nous reprenons confiance et tentons chacun de nourrir les raies, proprement cette fois. Attention à ne pas laisser la main proche trop longtemps, elles aspirent et ça peut faire mal. Ça fonctionne bien, ça reste impressionnant. En tout cas, elles sont toutes douces les belles. On peut leur caresser le dos quand elles passent près de nous, limite sur nous. Afin, d’équilibrer les choses nous donnons des bouts de poisson à qui veut, il y en a bien assez.

Petite vidéo qui résume bien l’expédition !

Heureux de cette expérience riche en émotions, nous reprenons notre kayak et repartons vers la plage. Nous réglons notre course et le loueur remarque la barquette vide. Il nous dit de faire attention car ce n’est pas autorisé. Étonnés, nous repartons tranquillement. Après tout, on ne nous a rien dit sur place. Nous retentons le stop et nous avons de la chance de tomber sur un local qui peut nous faire faire la route en une seule fois. Il doit juste faire le plein. Alors qu’il revient de la station-service, il nous donne une canette de Coca-Cola à chacun. Vraiment trop sympa ! Nous rentrons tranquillement. En parlant avec Sylvain et Aude, le soir, nous leur parlons de la réflexion du loueur de kayak. Eux-mêmes sont étonnés, apparemment ça a toujours été comme ça. Peu importe, nous nous sommes régalés.

Une bière et au boulot !

Jour n°145 :

Apparemment Sylvain a un peu de temps ce matin après la 1e plongée du jour. Nous le rejoignons alors vers 10h au Sofitel. Toujours en stop. Nous arrivons pile à l’heure, juste alors une averse tombe sur l’île. Rien de bien méchant mais ça gâche un peu le paysage disons. Nous discutons avec l’équipe, qu’on commence à connaître. Will se fait limite embaucher pour un site internet… Sylvain arrive sur ces entrefaites. Le temps qu’il finisse avec son groupe et il nous embarque sur le bateau avec deux de ses collègues. La pluie a cessé. Nous partons à la chasse à la baleine. En avançant dans le lagon, nous approchons d’une mère et de son petit. Les collègues tentent une mise à l’eau mais elles filent vers un autre point, nous laissant voir leurs dos à la surface. De retour sur le bateau, les plongeurs nous disent que la visibilité est nulle sous l’eau. Avec la pluie, des résidus rendent l’eau opaque dans le lagon. Nous essayons de retrouver nos baleines mais rien à l’horizon. Elles se sont volatilisées. Nous nous consolons avec quelques dauphins à la sortie du lagon.

Il est déjà temps de rentrer, le bateau est réservé pour l’après-midi. Sylvain nous prépare alors une petite surprise. Nous prenons des bouteilles et allons faire un petit baptême de plongée au bord de la plage. Rien qu’au niveau des cabanes sur pilotis il y a des petites zones de coraux qui cachent quelques surprises. Nous commençons avec les recommandations et la communication sous l’eau. Nous faisons un essai de respiration avec les tendeurs. Puis nous avançons en surface, la tête sous l’eau pour nous habituer. Jusque-là ça va, c’est quand même peu évident la première fois. J’ai un peu de mal à m’habituer au tendeur, d’autant que mon masque ne tient pas en place. Avis aux longues chevelures : queue basse, catogan ou rasage du crâne pour la plongée. N’ayant pas pensé à cette précaution, mon masque se remplissait d’eau et j’ai dû le maintenir d’une main pendant toute la plongée.

La deuxième étape consiste à se laisser couler et à se mettre à genoux sous l’eau. Il doit y avoir 2m de fond, c’est pas grand chose. Sylvain nous fait descendre peu à peu en enlevant l’air du gilet. Will en premier, ça se passe bien. Lui aussi a de l’eau dans le masque, à cause de la moustache. Mais il s’habitue bien à cette nouvelle dimension. Moins à l’aise, j’ai dû remonter deux-trois fois avant d’être rassurée. Oui, on peut respirer sous l’eau avec ce machin. Une fois à genoux et habitués à la respiration sous-marine, nous pouvons enfin nous amuser.

C’est une capture écran d’une des vidéos de plongée… Rien de plus. Le reste est dans nos souvenirs

Je vais vous demander un effort d’imagination car nous n’avons pas d’images… Désolés, nous avons vus trop tard qu’il n’y avait plus de place sur la GoPro. En tout cas, c’était superbe ! Nous avons vu pleins de petits poissons de toutes les couleurs et tout brillants. Des petits îlots de corail abritaient chacun son quartier. Des coquillages jonchaient le sable et pas des petits ! Nous nous sommes faits quelques amis, nous en avons fait beuguer un. Le poisson vaque à ses occupations et d’un coup il nous remarque (ça doit bien faire 2 minutes qu’on le regarde). Il a eu la peur de sa vie et est parti à vitesse grand V. L’un d’eux veut défendre son territoire. On le comprend, il s’est choisi une statue de tiki immergée comme maison. Déco humaine mais ça rend bien. Des poissons clowns peu farouches sortent de leurs anémones pour nous saluer. C’est magique. Pendant ce temps, nous regardons, limite en restant à genoux. Nous avançons lentement et ne remarquons presque pas que nous arrivons à la plage. Nous ne savons plus comment remercier Sylvain. C’est une opportunité unique qu’il nous a donnée. Nous espérons leur rendre la pareille à Aude et lui. La barre est haute.

Après restitution du matériel, nous allons manger un bout. Nous avançons en stop, Sylvain est en scooter. La roulotte où nous pensions manger est fermée, nous nous rabattons sur des sandwichs pris à Champion. Alors que nous mangeons en bord de mer, la pluie revient un peu. Puis nous repartons, retour à la maison où nous resterons pour l’après-midi. Le temps n’est pas au beau fixe pour cette fin de semaine. N’empêche la bonne humeur est toujours présente et nous finirons par un apéro dînatoire très appréciable. Thon, pâté et fromage ! Ça nous a tellement manqué…