Journal de séjour #27 – Xi’an via une pagode et le quartier musulman
Nous consacrons cette journée à la visite de la ville de Xi’an. Nous avons quelques pistes et décidons de prendre notre temps. Nous sommes là encore une journée. Nous commençons donc par une grasse mâtinée. Nous prenons le temps pour un bon petit-déjeuner, pain frit, gruau de maïs et beignet de rillettes.
Première étape, la grande pagode de l’oie sauvage. Nous n’avons aucune idée de l’origine de ce nom. Tout ce que nous savons, c’est qu’il existe aussi la petite pagode de l’oie sauvage et c’est ce qui nous a valu de nous tromper pour l’hôtel le premier jour. Il est à côté de la petite, pas de la grande. Dans l’idée que je m’en suis faite via la carte de la ville et des commentaires vus sur Internet, j’imaginais une belle pagode au centre d’un jardin et nous pouvions y monter. Dans les faits, ça commençait comme un beau jardin, nous voyons apparaître le sommet de la pagode, puis nous nous sommes retrouvés face à un mur. Nous le longeons et ne trouvons aucune porte. Il y a pleins de petits stands tout autour et notamment un stand d’informations pour les touristes. Après demande, nous nous dirigeons au sud du mur où se trouvent l’entrée et les guichets. Il est d’ailleurs spécifié que la montée de la pagode est soumise à un ticket supplémentaire à l’intérieur. À se demander ce que nous allons trouver derrière ces murs.
En lieu et place du jardin imaginé, nous nous retrouvons devant un complexe de bâtiments créant un haut-lieu du bouddhisme. Chaque salle est dédiée à une divinité. Malheureusement, nous ne pouvions pas faire de photos par respect pour les croyants. Seuls les extérieurs seront présents. Selon le dieu représenté, la sculpture sera à la feuille d’or ou en jade. Tout est sculpté avec force détails et d’une finesse impressionnante.
Devant le hall de Bouddha, une grande vasque contient des bâtons d’encens. C’est l’occasion de faire une petite prière ou du moins d’avoir une pensée personnelle (de temps en temps, ça fait pas de mal). On achète l’encens d’un côté, on l’allume de l’autre, puis petites courbettes encens en main devant Bouddha et même vers les autres points cardinaux, enfin on plante le bâton dans la cendre.
Tout se passe à l’ombre de la grande pagode. Le vent joue avec les carillons au bout des toitures. C’est un bel endroit. Nous en faisons le tour, un autre bâtiment se dresse. Des immenses panneaux de bois sculptés racontent l’histoire de Maître Xuanzang (VIIe siècle), un moine chinois qui serait allé en Inde pour parfaire sa connaissance du bouddhisme au point de devenir un sage incontesté.
Nous descendons vers un sous-sol qui est en fait une sorte de boutique un peu spéciale. On nous explique qu’en Chine, on allie les croyances bouddhistes à l’horoscope animalier. Il y aurait donc une divinité associée à un animal du zodiaque. La boutique vend des amulettes à l’effigie des dieux protecteurs. Elles améliorent la chance de leur porteur. Forcément, nous nous prêtons au jeu. La dame nous demande l’année et le mois de naissance. Will commence : dragon de 1988 en décembre. Une bonne année semble-t-il. De toute façon les dragons sont généralement chanceux. Pour la couleur, il lui faudrait une amulette noire pour plus d’efficacité mais d’elle-même elle nous dit que c’est très cher (taillée dans une pierre précieuse noire) et lui sort le modèle en dessous en jade vert. À mon tour : cheval de 1990 en mai. Encore une bonne année (je me demande si elle peut vraiment tomber sur une mauvaise…). Apparemment j’ai un estomac en béton et j’apporte la chance à mes proches. Pour la couleur, le blanc me va mieux et ça tombe bien, c’est le standard en jade blanc. Ben voilà, nous avons nos souvenirs chinois ! Nous n’allions pas dire non à un boost de chance. A 100€ les deux amulettes, ça a intérêt à fonctionner. On se doute bien que c’est un attrape-touriste mais celle-ci valait le coup.
Sortant de là, il est temps d’aller manger. Nous y sommes quand même restés deux heures autour de cette pagode. Nous avions repéré un restaurant qui nous semblait pas mal. Nous pensions à de la fondue chinoise (il y avait des genres de marmites sur chaque table) et nous nous retrouvons à manger un barbecue coréen. Ça nous allait aussi même si c’était moins local. Nous avons quand même eu peur que ce fusse fermé. Tous les employés faisaient la sieste sur les bancs. Ben ça ne les a pas dérangés et on a bien mangé. Ce barbecue est une des raisons qui ne feront pas de moi une végétarienne.
Nous repartons nous reposer un peu à l’hôtel en attendant que la soirée avance. Nous en profitons pour prendre deux smoothies chez la glacière de la veille. Elle semble nous reconnaître et nous décidons d’y prendre tous nos futurs desserts. Après notre repos, nous nous avançons vers le quartier musulman de Xi’an qui est décrit comme immanquable et plus vivant donc en soirée.
Ça commence avec la tour de la cloche puis la tour du tambour. Les deux se visitent mais nous nous concentrons sur le quartier et ça vaut effectivement le détour. Ce sont des rues plus étroites où s’amassent la foule. On y trouve pleins de stands où se régaler : brochettes de poulpe ou d’agneau, kebab, bananes panées… Pour ce soir nous avons opté pour une brochette de poulpe épicée, une sorte de galette sèche aux graines de tournesol, une espèce de gâteau de semoule mais au riz et du fruit de jacquier. Parmi les attractions nous avons vu des fleurs en barbapapa, des glaces fumantes (plongées dans de l’azote liquide plutôt) et du yaourt étalé sur une plaque gelée (à la découpe, ça fait des rouleaux de glace en fait). Il y a aussi pleins de petites boutiques souvenirs sympa, des aquariums où on y plonge ses pieds (les poissons vous font un petit nettoyage), tout ça dans une bonne ambiance, emportés par la foule, etc. Ne vous formalisez pas du bruit, de la fumée (de cuisson) et des rares carcasses (bien découpées) ayant servies aux brochettes. C’est vraiment un quartier sympa et hypervivant.
Nous y repasserons sans doute demain, là on n’a plus de petite monnaie. Le temps de repartir, de reprendre un dessert glacé… Cette fois elle doit vraiment se demander si elle va bientôt se débarrasser de nous. Réellement ça la fait rire de nous revoir. Elle nous conseille même un smoothie mangue (super bon). Nous papotons comme on peut, entre bribes d’anglais et traducteurs. On en profite pour demander ce qu’est le parfum taro qu’on voit de temps en temps et qui nous retourne le cerveau (c’est violet le truc). Il s’agit d’un mélange sucré de pâte de riz et patate douce. Trop gentille, on lui promet de revenir demain. Un bon gros dodo nous attend.