Archives de
Catégorie : Amérique du Sud

Tous les articles concernant notre voyage en Amérique du Sud

Journal de séjour #160 – Sources et thermes à Pucon

Journal de séjour #160 – Sources et thermes à Pucon

Nous prenons notre temps ce matin. Malgré trois couettes, nous avons eu froid cette nuit. Après le petit-déjeuner, c’est en nous préparant à sortir que nous nous sommes rendus compte qu’une fenêtre était restée ouverte toute la nuit. Nous n’avions pas regardé derrière ce rideau. Nous nous sommes sentis un peu bêtes. Nous partons donc en ville pour deux-trois affaires.

Tout d’abord, nous devons louer les raquettes pour le trekking du lendemain. Notre hôtesse nous a indiqué la veille où aller. Arrivés à la boutique nous voyons de bons horaires et une pancarte avec une flèche. Nous pensons qu’il faut passer sur le côté mais rien n’indique une porte. En regardant par la fenêtre, on voit du monde. La porte s’ouvre sur une vendeuse qui nous explique un truc en espagnol. Nous ne comprenons pas. Elle marmonne un truc en français. Ô joie ! En fait, toute la boutique est française ou presque. Ça fait plaisir. C’est d’autant plus facile pour nous de comprendre les conditions de location. Nous essayons les raquettes et prenons des bâtons de marche, au cas où.

Notre matériel en main, nous partons vers la poste. Nous allons retenter l’envoi des peintures. Cette fois aucune demande particulière mais il n’y a aucun paquet qui convienne. Nous tentons plusieurs combinaisons, un grand carton pourrait convenir mais nous n’avons rien pour le remplir. Notre session shopping est prévue pour dimanche, impossible de poster ce jour-là. Mais nous voulons vraiment nous “débarrasser » des tableaux, ils vont s’abîmer à force de voyager. La solution sera d’emboîter deux enveloppes à bulles, une de chaque côté des images et il n’y a plus qu’à envoyer. Ne reste plus qu’à acheter les billets de bus pour dimanche soir. Nous allons à l’agence et prenons facilement nos tickets. C’est d’autant plus simple que j’avais fait un repérage la veille sur Internet. Nous rentrons et mangeons nos pâtes et saucisses maison. Simple mais efficace, ça nous a manqué même.

Sur le chemin du retour, on peut voir des belles idées pour recycler nos objets du quotidien.

Un repas étudiant, rien de tel pour bien manger.

À 14h30, un van arrive et nous emmène pour la visite de l’après-midi. Nous rencontrons une Française, Mirella, avec qui nous sympathisons. Notre guide, Carlos, nous parle en espagnol mais s’assure que nous comprenions, il connaît même un peu de français. Nous voyons une première cascade qui fait rêver William. En mars, des saumons de plus de 20 kilos (dixit Carlos) remontent le courant. William bave sur place et espère pouvoir y revenir en mars, jus de citron en main.

 

La seconde est plus petite mais c’est surtout la suivante qui est connue pour sa couleur bleue. Il est vrai que ça a un côté lagon mais en plein milieu de la forêt.

Petit arrêt au niveau d’un lac immense (je n’ai plus le nom).

Nous terminons la journée avec les thermes. Enfin nous profitons des joies géothermiques. Une eau bien chaude au naturel. C’est comme un grand bain qui ne se refroidit jamais. Le rêve ! C’est bien détendant.

Avant de rentrer, on passe dans une petite boutique. Une petite empanada, une tarte et la vue sur le volcan qui s’est enfin dégagée… que demander de plus.

De retour en ville, nous profitons du Cafe de la P pour un petit chocolat chaud. Mirella nous accompagne volontiers. Puis nous repartons chacun à nos quartiers pour une bonne nuit de sommeil.

Journaux de séjour #158-159 – De Santiago à Pucon

Journaux de séjour #158-159 – De Santiago à Pucon

Jour n°158 :

C’est notre dernier jour à Santiago avant de partir sur Pucon. Nous partons vite fait en centre-ville pour retirer des sous à une banque sans frais (Scotiabank pour les curieux). Puis nous allons à la poste car nous n’avons pas encore réussi à envoyer deux reproductions de tableaux tahitiens. Ils n’avaient pas de paquet assez grand à Tahiti. Nous prenons notre ticket et après une longue attente nous sommes appelés au comptoir. Nous avions repéré le carton que nous voulions. Nous leur demandons et nous avons le malheur de leur montrer les tableaux. On nous répond qu’il faut l’autorisation du musée des beaux-arts pour envoyer une quelconque œuvre. Même si c’est une reproduction, une lithographie, une photo etc. et même si l’œuvre n’est pas chilienne… la seule exception possible serait le dessin fait par un enfant ! Nous tombons des nues, on ne nous l’avait pas encore faite celle-là. Nous repartons bredouille. On ne peut pas se permettre d’aller jusqu’au musée des beaux-arts pour leur demander une autorisation. Tant pis on continue à voyager avec les lithographies et on essaiera d’une autre ville ou d’un autre pays.

Nous filons vite fait à l’auberge pour faire le check-out. Nous pouvons continuer à utiliser les parties communes jusqu’au départ. Nous allons manger un bout.

En rentrant, on constate que devant les écoles, des petits stands se placent juste devant la sortie des écoles afin de récolter l’argent de poche de nos chères petites têtes blondes. Le problème c’est qu’on tombe aussi dans ce piège, que voulez-vous nous aussi on aime les sucreries.

Nous sommes un peu démotivés dans l’après-midi, nous resterons à l’auberge. L’heure du départ sonne, nous prenons le métro jusqu’à la gare routière. Nous arrivons tôt. Nous en profitons pour manger un hot-dog. Puis nous patientons vers les quais. Enfin notre bus est annoncé. Nous remettons nos bagages en soute contre des tickets, comme une conciergerie. Nous nous installons à l’étage sur nos “semi-cama ». C’est l’équivalent de la seconde classe du bus couchette. On peut quand même bien s’allonger et un repose-pied pliant est disponible. Il est 20h30, c’est parti pour notre nuit jusqu’à Pucón.

Jour n°159 :

Il a plu toute la nuit, mais ça ne nous a pas empêchés de dormir. Nous arrivons à 7h ce matin. Le jour se lève à peine et tout semble fermé. La pluie continue et il fait très froid, on est proche des montagnes. Nous filons rapidement jusqu’à l’auberge mais tout est fermé. Nous revenons vers la rue principale et nous arrêtons devant le seul point de lumière, une sorte de pâtisserie-chocolaterie, Cafe de la P. On nous dit que ça n’ouvre pas avant une demie-heure. Nous patienterons devant la vitrine sous l’auvent. Après plusieurs dizaines de minutes, on nous fait signe d’entrer. Enfin au chaud, nous profitons de ce repos. Les formules petit-déjeuner sont alléchantes et nous nous laissons aller à la gourmandise.

En plus de la marmelade on peut avoir du guacamole, ben c’est super bon !

Nous attendrons tranquillement une meilleure heure pour partir. Il y a Internet et la serveuse parle français, ce qui est rare. Nous partons autour de 11h pour l’auberge. La pluie sera là pour la journée. C’est encore fermé mais le garage à côté est ouvert. Le garagiste part appeler la gérante et nous sommes bientôt installés. Nous papotons un moment quand la collègue arrive pour nous expliquer les activités du coin. Nous réservons ce qui nous tente. Nous partons ensuite acheter de quoi manger au supermarché. Nous avons une cuisine autant s’en servir par souci d’économies. La connexion est excellente et il pleut toujours. Nous passerons l’après-midi à travailler proche du poêle à bois.

Journal de séjour #157 – Vive les Terremoto !

Journal de séjour #157 – Vive les Terremoto !

Avant de profiter de la journée, nous allons devoir nous occuper de la suite. Après le petit-déjeuner nous allons à la gare routière pour acheter nos billets pour le lendemain. Il faut marcher un peu puis choisir la bonne gare. Il y en a deux, chacune proposant certaines compagnies. Ayant vu sur Internet celle qui serait la moins chère, nous demandons notre chemin à une dame à l’accueil. Évidemment c’était celle d’à-côté. Nous passons à travers de nombreuses petites boutiques et fastfoods avant d’arriver devant les différents guichets. Ça fait un petit rappel de la Malaisie. Sauf que nous savons où aller. Nous repérons le bureau Jet Sur, la compagnie la moins chère sur le trajet qui nous intéresse. Nous demandons deux tickets pour Pucón demain soir. C’est même un poil moins cher que sur Internet, tant mieux.

Fiers de notre achat nous repartons. Will en profite pour se prendre de nouvelles semelles. Nous rentrons à l’auberge pour récupérer des affaires et réserver le logement sur Pucón. Nous ressortons vers le centre-ville et remontons toutes les rues jusqu’au marché. Là nous retrouvons l’adresse d’un restaurant bien spécial, La Piojera (littéralement, l’infestée de puces). Son nom vient d’un maire qui s’est vu invité à y manger par un commissaire il y a longtemps. Ce dernier lui a promis de l’emmener manger là où se restaurent les vrais travailleurs de la ville. À la vue de l’établissement, le maire s’est écrié “qu’est-ce que cet endroit plein de puces ?” et c’est resté. En attendant on peut y déguster deux spécialités. Le terremoto (tremblement de terre) est une boisson alcoolisée très sucrée. On ne se rend donc pas compte de la quantité d’alcool avec un seul verre. Puis on se lève et la terre tremble, d’où le nom. Le lomo al pobre est un plat anti-gueule de bois en revanche. Un steak, des pommes de terre, des œufs et des oignons frits par-dessus. Les deux sont un régal à partager.

Nous descendons la rue et essayons une boisson très sucrée qui nous fait de l’œil depuis le début. De la pêche et du blé, appelée « Mote con huesillo » c’est un très bon mélange. Will en est devenu fan !

Nous nous arrêtons au musée d’histoire, un petit musée gratuit. Malheureusement toute la partie colonisation est en rénovation mais nous avons un bel aperçu de l’évolution économique et sociale du Chili.

Nous reprenons la route et décidons de rentrer. Nous pensions travailler un peu mais évidemment Internet ne fonctionne plus. Une sieste s’impose donc. En soirée nous ressortons pour manger. Nous trouvons un petit restaurant qui propose des spécialités vénézuéliennes. C’est super bon.

Au retour nous restons un moment avec les autres locataires de l’auberge, notamment deux Français présents dans notre dortoir. Après cette bonne soirée nous allons nous coucher.

Journal de séjour #156 – Visite guidée de Santiago de Chile

Journal de séjour #156 – Visite guidée de Santiago de Chile

Nous avons découvert hier un flyer avec pour contenu une visite gratuite de la ville (avec si possible petit pourboire à la fin, à votre bon cœur Messieurs-dames). Santiag’Otop propose une visite pédestre en français pendant trois heures avec points culturels et historiques. Il suffit de se rendre au point de rendez-vous à 15h sans réservation. Autant profiter de la mâtinée pour planifier notre voyage dans le reste du Chili. Nous ne sortons qu’à 13h pour chercher un endroit pour nous restaurer. Nous approchons de la bibliothèque nationale où débutera la visite. Sur une place, nous trouvons un petit bistrot proposant des menus sympas et pas chers. Entrée, plat, dessert, seul le plat est au choix et on se régale. C’est un bon plan pour éviter la malbouffe à tous les repas.

Nous nous rendons alors devant la bibliothèque, nous avons une demie-heure devant nous. Nous voyons notre guide, Jonathan, un Chilien-Suisse qui a monté sa boite de visites de la ville à Valparaíso et maintenant à Santiago. Nous sommes bientôt rejoints par Vincent qui voyage depuis des années et est descendu des États-Unis en auto. À nous quatre nous ferons une belle visite.

Nous commençons par la colline Santa-Lucia où un reste de fort espagnol datant de la colonisation est encore visible. Cette colline a toujours eu un rôle militaire jusqu’à son réaménagement en jardins pour fêter le premier centenaire de l’indépendance. Aujourd’hui il est encore très agréable de s’y promener et un marché d’artisanat mapuche s’y est installé.

Une longue route longe la place. Elle remplace une ancienne rivière qui était la limite sud de la ville pendant longtemps au début de son développement. Nous avançons ensuite vers une grande rue piétonne. Elle a été construite sur une ancienne route inca. Aujourd’hui on y trouve de nombreuses animations et stands de vente de rue. Ces derniers étant illégaux, les vendeurs remballent et décampent dès qu’un policier arrive. Alors que nous passons, la rue est plutôt calme à cause de la police montée stationnée non loin.

Nous continuons jusqu’à l’ancien quartier économique de la ville en passant par la rue Nueva-York. On y trouve l’ancienne bourse et le premier gratte-ciel de la ville, datant du début XXe.

Nous revenons sur la grande avenue et passons devant l’université de Santiago. C’est un lieu important car beaucoup de manifestations y prennent place. La plupart du temps cela touche le milieu estudiantin. Depuis la dictature de Pinochet, les institutions sont généralement privatisées. Bien que la dictature ait pris fin, la Constitution de l’époque est toujours d’actualité. L’éducation n’échappe pas à la règle et les universités sont parmi les plus chères de toute l’Amérique du Sud, surtout comparé au Smic local. Les étudiants s’insurgent régulièrement contre le coût de cette éducation. La place est donc connue pour ses manifestations. Dernièrement il y a eu des mouvements à cause de la décision de la présidente chilienne d’autoriser l’avortement en cas de viol ou de mise en danger de la mère ou de l’enfant.

Nous avançons vers le palais présidentiel, appelé La Moneda. Il s’agissait de l’ancienne fonderie où étaient coulées les pièces de monnaie. En-dessous il y a tout un centre culturel, une médiathèque et des salles d’exposition. Nous passons devant la porte où le président Allende est entré dans le palais pour la dernière fois vivant. Étant le premier président socialiste et élu par-dessus le marché, ça n’a pas plu à certaines personnes. Ça s’est fini avec un coup d’état et le président Allende a dû combattre l’armée avec seulement une vingtaine d’hommes. L’assaut du palais a duré 6 heures, avec bombardement et tout. Ça se finira avec la mort du président, officiellement un suicide… Pinochet est l’homme qui prit le pouvoir par la suite, sous l’influence des États-Unis. La dictature instaurée par la suite n’est pas toujours reconnue comme telle aujourd’hui. Notamment parce qu’aucun jugement n’a été apporté et que Pinochet n’a pas été inquiété après sa destitution. Il est mort très naturellement chez lui. Ce qui fait que la Constitution n’a jamais été changée non plus.

La porte par laquelle Allende est passé vivant pour la dernière fois.

Alors que nous remontons vers la place des armes par une autre avenue piétonne, nous passons devant un café particulier. Si vous demandez un cafe de las piernas, on vous emmènera dans un établissement particulier, aux vitres teintées et aux employées à demi-dénudées. Will a bien sûr voulu essayer mais je suis rabat-joie, je l’en ai empêché.

William : Pour ma défense, je voulais juste prendre un café.

La plaza de armas ou place des armes était le centre de toute colonie lors de l’arrivée des Espagnols. On y trouve la cathédrale, le musée d’histoire et la première poste. Surtout, deux sculptures y sont présentes. L’une rend hommage au peuple mapuche, très peu arrivent à y voir un hommage, l’autre au conquistador qui a voulu régner sur le Chili, Pedro de Valdivia. Il n’y est jamais parvenu car les indigènes, le peuple mapuche, l’ont farouchement repoussé. Pendant 300 ans, les Mapuches, rompus aux combats contre les Incas, ont repoussé les attaques espagnoles. Ce qui explique que Santiago se soit développée sur le tard. Notre conquistador semble imposant sur son cheval qui représente le Chili. En vérité, ce cheval est indompté. Il ne porte pas les rênes et regarde dans une direction opposée à son cavalier. Ayant la patte avant levée, il indique la mort au combat de Pedro de Valdivia.

En vérité, il a été assassiné du genre Jules César. Les Mapuches ne sont pas organisés comme les Incas : il n’y a pas un seul empereur à la tête de tout le peuple, mais des chefs de clan un peu partout. Coupez une tête et des dizaines d’autres pousseront derrière. Pedro de Valdivia a alors eu l’idée du siècle. Partout il enleva des enfants mapuches pour les changer en parfaits soldats espagnols. L’un d’eux, Lautaro, a tout appris puis s’est enfui et a retransmis tout ce qu’il savait à son peuple. C’est lui qui assassina le conquistador qui a pu penser “Tu quoque mi fili » (dernières paroles de Jules César : “toi aussi mon fils »).

Nous continuons la visite jusqu’au marché. Comme il ouvre tôt, il ferme aussi tôt (17h). Nous le traversons rapidement avant d’arriver au niveau du fleuve. C’était l’autre limite de la ville avant qu’elle ne se développe beaucoup plus.

Le jardin Parque de los Reyes s’est développé tout le long et nous trouvons aussi le musée des beaux-arts. Une sculpture de sable est en cours de construction. Nous y faisons notre photo de groupe.

Nous descendons une rue et pouvons admirer l’œuvre d’un artiste de rue reconnu, Inti. Il a représenté deux personnages d’abondance du monde moderne. Comme ce sont des œuvres commandées par l’État, certains puristes du milieu ne les acceptent pas, d’où certaines attaques à la peinture.

Nous continuons par un autre quartier, quartier bobo. On y trouve de jolis trompe-l’œil et l’architecture y est intéressante.

Nous finirons au centre culturel Gabriella Mistral. Cette ancienne poétesse, inscrite au panthéon des prix Nobel, a été oubliée pendant la dictature. Ce centre culturel lui rend hommage.

Nous remercions beaucoup Jonathan pour cette superbe visite. Nous comprenons mieux l’histoire du pays et apprécions d’autant plus sa capitale. Après lui avoir dit au revoir, nous restons avec Vincent pour manger une crêpe à une adresse donnée par notre guide un peu plus tôt. Un vrai régal.

C’est agréable de parler avec Vincent et nous faisons encore un bout de chemin ensemble avant de rejoindre nos pénates respectives. Nous prendrons des espèces de chaussons à la boulangerie avant de rentrer.

Journal de séjour #155 – Première journée à Santiago de Chile

Journal de séjour #155 – Première journée à Santiago de Chile

Nous accusons encore le coup des horaires et profitons de la couette chaude pendant un moment. C’est qu’il fait plus frais à Santiago ! Le petit-déjeuner est servi jusqu’à 11h les week-ends, nous ne sommes pas pressés. Après le repas, nous nous préparons à sortir. Il fait beau, nous allons donc déambuler à travers les différents quartiers. Nous prenons le métro jusqu’à la colline San Cristobal.

Le prix diffère en fonction des heures d’utilisation (en clair, évitez l’heure de pointe).

L’arrêt du métro n’est pas proche, nous prenons le temps de marcher dans le quartier Bellavista. Hélas pour nous, il est plus vivant en soirée. Nous arrivons quand même sur une place commerçante où les restaurants ont la côte. Nous en choisissons un, il est presque 14h. Va pour des quesadillas. Le plat est tellement énorme que nous prenons la deuxième à emporter.

Bien lestés, nous avançons vers la colline. À son pied, des stands de vente de jouets, de sucrerie et de vêtements donnent une allure de kermesse. Il y a même un monsieur présentant son lama pour faire des photos avec les passants.

Nous passons aussi devant la file d’attente pour le funiculaire. En ce dimanche après-midi, elle ne désemplit pas. Nous préférons une bonne marche (ça ne se voit pas bien sur les photos ci-dessous, mais il y a bien plus de 150 personnes qui attendent, si vous voulez prendre le funiculaire évitez le week-end).

Nous commençons par marcher tranquillement le long de la route, puis nous bifurquons sur le sentier des randonneurs et promeneurs. Ça grimpe déjà plus mais c’est très agréable avec la nature autour et la vue de la ville qui se dessine. Nous apercevons même la Vierge au sommet.

La grimpette continue et enfin nous arrivons au niveau de cafés et autres boutiques gourmandes. Avant de nous récompenser de l’effort, nous devons atteindre le sanctuaire de la Vierge qui représente le sommet. La statue est assez imposante et embrasse la ville en contrebas. Une petite chapelle se trouve à côté.

 

Après l’effort, le réconfort. Will se prend une glace et je me laisse tenter par un gros biscuit local.

Nous apprécions le panorama avant de redescendre tranquillement. Nous passons devant un téléphérique qui peut nous amener plus loin sur la colline mais nous préférons commencer à rentrer. À pieds, ça nous fait une trotte. Nous repartons à travers le quartier de Bellavista et ses peintures de rue. Puis nous traversons le fleuve et un parc.

Plusieurs quartiers n’ont pour l’instant aucune explication pour nous mais ça va changer au cours du séjour. Plaza de armas, la moneda, tous ces noms n’auront plus de secrets. Nous rentrons enfin après cette bonne marche. Le soir tombe et nous pouvons apprécier le reste de nos quesadillas à l’auberge avec vue sur la Cordillère enneigée !

Journal de séjour #154 – Envol pour Santiago de Chile

Journal de séjour #154 – Envol pour Santiago de Chile

Le séjour sur l’Île de Pâques a été bref et nous sommes contents d’en avoir vu la majeure partie. N’eut été la fatigue de ce mois de septembre haut en décalage horaire, nous aurions sans doute tout vu. Nous traînons un peu au lit ce matin puis préparons nos affaires pour le vol cet après-midi. Nous partons voir Maca au restaurant pour lui dire au-revoir puis allons chez Lía. Elle nous a proposé la veille de laisser nos sacs chez elle le temps d’acheter quelques souvenirs. Après notre shopping, nous nous arrêtons à une sandwicherie pour prendre un repas à emporter. Quand nous commandons nous ne voyons aucun sandwich sur l’étal. La dame nous les prépare directement. Elle a l’air d’y mettre de l’amour car elle prend son temps. Nous hésitons à récupérer nos sacs et revenir la voir. Nous ne sommes pas loin de chez Lía. Will décide d’y aller pour ranger les souvenirs. À son départ un monsieur très étrange arrive avec sa guitare. Sans me demander il s’installe à ma table et commence à taper la discute. D’un coup je me suis décidée à ne plus comprendre l’espagnol, je joue très bien la touriste de base. Il faisait un peu clochard en plus. Ça a duré un moment. Dès que les sandwichs sont prêts je vais payer et j’explique, en français, au gentil monsieur que j’ai un avion. Je rejoins Will qui commençait à peine à revenir, nous récupérons nos sacs et allons au restaurant de Lía pour lui rendre la clé et lui dire au-revoir. Nos deux hôtesses ont vraiment été sympas et nous ont appris plein de trucs sur l’île.

À l’aéroport, nous profitons qu’il n’y a personne pour nous enregistrer et nous délester de nos gros sacs. Ça commence avec un scanner des sacs puis la routine habituelle jusqu’au comptoir. Puis nous mangeons nos sandwichs chauds et garnis. Elle y a vraiment mis du cœur. Il nous reste encore un peu de temps, nous flânons dans les boutiques et prenons deux boissons.
La foule commence à envahir le hall, nous croisons notre auto-stoppeuse de la veille. Nous avons bien fait de nous enregistrer avant de manger. Nous commençons donc les contrôles de sécurité et patientons dans le hall. Cet aéroport est le plus petit que nous ayons vu. En fait de hall, il y a une seule salle d’attente qui se prolonge en terrasse. Il fait beau, autant attendre en terrasse.

Nous embarquons et sommes installés dans l’allée centrale. C’est pas le top, on ne voit pas le hublot. Nous commençons à regarder la liste des films. 4h de vol et 2h de décalage horaire nous attendent. Le problème c’est qu’ils sont tous en anglais ou en espagnol non-soustitrés. Nos niveaux ne sont pas encore suffisants pour nous lancer dans cette aventure. Heureusement nous trouvons la solution : The artist. Quoi de mieux qu’un film muet sans sous-titres ! Le repas est servi et c’est super bon. On en profite même pour demander un petit verre de rouge. L’hôtesse est gentille en plus, on papote un peu l’air de rien.

Pour la fin du vol, je me lance sur un film déjà vu pour ne pas être perdue, pendant que Will teste les jeux à l’écran. Nous arrivons à Santiago de Chile. L’avantage de ce vol est qu’il s’agit d’un vol en interne, l’Île de Pâques appartenant au territoire chilien. Donc pas de contrôle d’identité ou de douane, la voie est libre jusqu’à la rampe de récupération des valises. C’est juste un peu difficile à ce niveau car tout le monde se masse devant la rampe et ne laisse aucune visibilité, quand ils ne se marchent pas dessus pour récupérer leurs effets. Nous y allons tranquillement et prenons nos sacs sans encombre. Au sortir de l’aéroport, nous trouvons la navette vers le centre-ville. Nous n’avons plus qu’à surveiller sur le GPS l’arrêt où nous voulons descendre. Un petit coup de sonnette et nous voilà sur le trottoir. Encore une petite marche pour arriver à l’auberge. L’ambiance est bonne mais nous n’avons que le repos en tête. Nous nous installons sur le lit superposé. C’est même assez grand pour qu’on y dorme à deux.

Culture et légendes de Rapa Nui

Culture et légendes de Rapa Nui

L’Île de Pâques fait rêver pour bien des raisons. Beaucoup de mystères entourent encore l’île et son histoire. Voici un petit condensé de ce que nous y avons découvert, notamment grâce au musée de l’île.

Pourquoi tant de mystères ? Tout d’abord il faut prendre en compte une rupture entre la tradition orale et la passation des connaissances. Ce qui a été perdu a donc été théorisé de façon plus ou moins scientifique. Les faits actuels proviennent d’évidences archéologiques, des histoires des voyageurs ayant redécouvert l’île depuis 1722 (le jour de Pâques d’où le nom), des savoirs encore présents parmi les natifs.

Rapa Nui, nom d’origine de l’Île de Pâques, a été formée par une forte activité volcanique : 3 principaux volcans et 70 cratères secondaires. Ça donne du 173 mètres carrés. Elle est plus qu’isolée, quasiment à mi-chemin entre Tahiti (4100 km) et la côte chilienne (3700 km). Il faudra donc attendre entre 800 et 1200 ans (après J.-C.) pour que les Polynésiens viennent s’y installer. Ça serait la dernière île découverte par le peuple polynésien. Tout ça juste en se guidant des étoiles, des courants marins et de la météo. Des grands bateaux de colonisation, les navigateurs européens n’en ont trouvé que des miniatures pour 5 personnes au XVIIIe siècle.

La légende veut que le premier chef Hotu Matu’a arriva avec deux bateaux. Sa sœur Avareipua conduisait le second. La seule trace de ces navires a été trouvée dans les pétroglyphes. Impossible de savoir si la colonisation s’est faite en une ou plusieurs fois ni à quelle date. 3 phases historiques sont posées. La phase de colonisation entre 800 et 1200, la population s’installe ainsi que la nouvelle culture. La phase Ahu Moai jusqu’au XVIIe siècle, la culture Rapa Nui atteint son apogée avec les sculptures des Moaïs. La phase Huri Moaï jusqu’à l’arrivée des missionnaires catholiques en 1864, des affrontement entre les différentes tribus éclatent et le rituel d’élection du roi est suspendu.

Hotu Matu’a fut donc le premier Ariki Mau, roi de l’île. Ses 6 fils formèrent chacun une Mata, tribu principale. À la fin, on reconnaîtra 10 Mata organisées en deux confédérations : Ko Tu’u Aro (l’aristocratie à l’ouest) et Hotu Iti (le simple peuple à l’est). La mata la plus importante aurait été fondée par Miru, fils ou neveu de Hotu Matu’a. Chaque Ariki Mau vient de cette Mata obligatoirement. Enfin chaque Mata est divisée en lignées Ure. Les chefs des Ure sont les plus anciens et doivent apporter le bien-être physique et spirituel de sa famille.

Grosso modo, on retrouve quelques fonctions de base. Ariki Mau est le roi et leader spirituel de toute l’île. Ariki Paka sont les aristocrates, surtout de la Mata Miru. Tangata Honui sont les anciens les plus importants qui conseillent le roi, souvent chef d’Ure. Ivi Atua sont les grands prêtres. Matato’a sont les guerriers et appartiennent avant tout à leur propre clan. Paoa sont les soldats de plus petites classes. Maori sont les artistes et experts en diverses disciplines. Kio sont le bas de l’échelle sociale, serviteurs ou esclaves.

La mythologie de Rapa Nui est proche de ses sœurs polynésiennes. D’un côté on a les dieux créateurs, de l’autre des petites déités et esprits. Le dieu créateur principal se nomme ici Make-Make. Deux principes surnaturels sont également présents dans cette culture. Le Mana, la force, anime chaque activité quotidienne. C’est un élément essentiel présent seulement chez les Ariki qui l’utilisent pour le bien de leur Mata. Le Tapu représente les frontières, l’interdit contenu grâce au Mana. Si quelqu’un l’enfreint, il sera la cible de lourdes peines, voir la mort. Par exemple, un lieu tapu sera les centres de cérémonies, Ariki Mau est tapu car il est un concentré pur de Mana, la nourriture dédiée au roi est tapu (les premières récoltes)…

Ahu est un centre cérémonial, essentiellement pour rendre hommage aux grands ancêtres des lignées. C’est une place rectangulaire avec une plateforme à une extrémité. La plateforme, plus que la place, est sacrée. Des dalles de pierre servaient de sièges aux chefs et prêtres et celles sur la plateforme aux ancêtres passés à qui on rend hommage. Il y a trois types de Ahu. Ahu Moai est le plus classique, composé d’une plateforme centrale où se tiennent les Moaïs coiffés de pukao (chapeau ou coiffure ?), d’allées pavées, d’une rampe d’accès, de la place où se tiennent les cérémonies, des crématoriums en arrière-plan, des stèles funéraires (époque tardive dans la culture), des petites huttes où les chefs et les prêtres pouvaient se reposer. Le Ahu semi-pyramidal est un tumulus funéraire collectif. Le Ahu Poe Poe ressemble à un bateau européen, également à des fins funéraires. Ces derniers sont construits après l’arrivée des Européens.

Vous l’attendiez, parlons des Moaïs. Ces géants de pierre représentent les ancêtres importants de chaque lignée. Ils étaient taillés dans les flans du volcan Rano Raraku. 887 Moaïs ont été recensés, 397 sont sur le site de la carrière, 288 sont sur des Ahu, 92 sont sur la route de Ahu. Les Moaïs étaient d’abord taillés à même la roche volcanique. Seule une partie fine restait accrochée à la montagne jusqu’à ce que la statue soit finie. Pour maintenir la statue, une corde est attachée au niveau du cou puis la fine attache de pierre est taillée. On relève la statue grâce à un petit fossé creusé au niveau des pieds et le dos pouvait être finalisé. En moyenne, un Moaï mesure 4,05m, pèse 12,5 tonnes et fait 5,96 m3.

Le plus dur reste de déplacer les statues jusqu’au Ahu. D’après les habitants, c’est grâce au Mana si ça a pu se faire. Diverses théories ont donc vu le jour. Une méthode consiste à tirer la statue sur le dos grâce à un traîneau de bois lubrifié à l’huile de patate douce. D’autres consistent à faire tituber la statue grâce à un système de cordes en V ou simplement de cordes autour de la tête et du bassin. À l’égyptienne, on place la statue sur un traîneau et des rondins de bois en-dessous… Rien n’est validé comme hypothèse principale.

Enfin, la grande cérémonie de la culture de Rapa Nui (en fin d’époque seulement) concerne le cycle de Tangata Manu, l’élection du nouveau roi. Une cérémonie avait lieu au niveau d’Orongo au sud de l’île. On y voit les îlots de Motu Kao Kao, Motu Iti et Motu Nui. Elle se passait tous les ans à partir du mois de juillet avec des préparations spécifiques. Les chefs des grandes lignées se rassemblaient avec leurs Hopu (représentants) qui feront la course à leur place. En août, les Hopu nageaient jusqu’à Motu Nui, défiant les courants et les requins, et attendaient le Manutara, l’oiseau migrateur qui venait nicher sur l’îlot. En septembre, les premiers œufs sont pondus et de là commence la course pour devenir le Tangata Manu, l’homme-oiseau. Il fallait ramener un œuf intact en haut de la falaise, au village d’Orongo.

Une fois le Tangata Manu « choisi », plusieurs rites et Tapu sont accomplis. Avant de repartir d’Orongo, on lui rasait la tête, les cils et les sourcils. Depuis le volcan Rano Kau, le Tangata Manu descend jusqu’à Mataveri (ville principale) en chantant et dansant pour montrer sa victoire. Il revoit sa famille et ses alliés une dernière fois avant de vivre reclus sur le volcan Rano Raraku ou vers Anakena jusqu’au cycle suivant. Sa seule compagnie sera un Ivi Atua, un grand prêtre. Les Tapu le concernant alors sont que personne ne pouvait l’approcher ou le voir, seul l’Ivi Atua pouvait le nourrir ou le laver, il ne pouvait se laver lui-même ou se couper les cheveux et les ongles. Certains chroniqueurs du XIXe siècle ayant observé la cérémonie ont pu observer des tensions suite à la désignation. Les autres lignées avaient du mal à se soumettre à un autre leader. Ceux qui ne contribuaient pas à nourrir le nouveau Tangata Manu étaient sévèrement punis.

Le culte du Tangata Manu a suivi la période de taille des Moaïs et a remplacé l’Ariki Mau à cause de conflits internes. Ainsi, toutes les Mata et pas seulement les Miru pouvaient accéder au pouvoir. Il se peut que cette cérémonie se faisait en parallèle et en petit comité du temps des Moaïs mais avec les changements sociaux du XVIIe siècle elle s’est imposée à tous comme nouveau système. Le côté divin du Tangata Manu vient d’une légende disant que le dieu Make-Make, dieu de la création et donc chef de tous, voyagerait depuis le Motu Motiro Hiva (l’îlot Sala et Gomez) sous forme d’oiseau migrateur pour pondre sur Motu Nui.

Toutes ces légendes ont pu être retranscrites grâce aux observateurs occidentaux qui sont venus sur l’île depuis sa « découverte » au XVIIIe siècle. Mais elles ont également été tracées à travers des pétroglyphes par les natifs de Rapa Nui. Malheureusement, à cause de conflits internes nombreux – et sans doute sanglants – beaucoup d’histoires et de savoirs-faire ont été perdus.

Cet article a pu être écrit grâce aux expositions des musées de l’Île de Pâques. Il s’agit d’une simple réécriture des explications données sur place. Ça nous permet d’introduire une partie de la culture de Rapa Nui à ceux qui ne la connaissaient pas. Beaucoup n’a pu être dit. Disons qu’il y a la base pour ceux qui voudront y aller et observer de leur propre regard.

Journal de séjour #153 – Visite de l’Île de Pâques

Journal de séjour #153 – Visite de l’Île de Pâques

C’est la journée de visite de l’Île de Pâques. Ça tombe bien, il doit faire beau aujourd’hui. Les autres jours ont été pluvieux dans l’ensemble. Nous nous levons bien avant l’aurore et partons en catimini. Nous démarrons la voiture et avançons dans l’allée. Nous nous arrêtons juste pour être sûrs que nous n’avons rien oublié. Nous ne voyons pas arriver un type bizarre encapuchonné. Le gars commence à baragouiner un truc à Will. Nous ne comprenons pas. Will fait mine de remonter dans la voiture en disant que nous devons y aller. Le gars se rapproche encore et tout ce que nous comprenons dans sa phrase c’est “cocaïna ». De suite, nous répondons “non, non » et le gars repart sans plus de questions. Nous filons vite fait. Heureusement, plus de peur que de mal. Au final, nous ne saurons jamais s’il en vendait ou s’il voulait acheter…

Nous partons donc dans la nuit vers la route de bord de mer. Bien sûr nous n’y voyons rien mais ça doit être joli. Peu à peu nous sommes rejoints par d’autres voitures, sur le même modèle que nous. Nous sommes sur la bonne route, ce sont tous les touristes qui ont eu le courage de se lever tôt. Nous suivons tous ensemble la longue route sinueuse en une joyeuse file. De la lumière commence à apparaître à l’horizon. Arrivés au parking, nous nous garons et nous nous avançons vers la ligne de moaïs. Heureusement que nous avons acheté nos tickets hier car des touristes se font refouler pour entrer “gratuitement » sur le site. Tous les autres forment une ligne face aux moaïs. Peu à peu le soleil apparait et nous laisse apprécier une vue sublime entre les moaïs et la mer en arrière-plan. Seul petit bémol, les nuages empêchent une visibilité bien nette. Mais c’est vraiment histoire de pinailler. C’est superbe !

Une fois le soleil levé, nous reprenons la voiture et allons au site juste derrière, dans la montagne. Il s’agit de la carrière où étaient sculptés les maoïs. La carrière n’ouvrant qu’à 9h30, nous avons une petite heure à tuer. Nous nous installons au café de la carrière pour le petit-déjeuner. Enfin le site ouvre et nous pouvons nous rendre sur les lieux, toujours en montrant le ticket. Celui-ci se fait tamponner et nous devons remplir tout un cahier pour dire qui nous sommes, où nous logeons, d’où on vient, etc. Après quelques recommandations d’usage (pour la sauvegarde des lieux), nous avançons vers la montagne. À gauche, nous pouvons aller jusqu’au cratère mais nous prenons à droite pour la carrière. Le sentier nous entraîne sur les flancs de la montagne et nous pouvons voir un très grand nombre de géants de pierre, dont certains couchés par le temps. L’un d’entre eux nous interpelle, il est sculpté en position agenouillée. Nous ne savons pas pourquoi. Les seules indications que l’on peut avoir serait par le biais d’un guide local. Il n’y a aucun panneau explicatif dans le site. Nous pouvons aussi voir des moaïs à moitié sculptés dans la paroi, à jamais inachevés.

Après une heure de déambulations, nous repartons vers un site à la pointe sud de l’île : Orongo. Au niveau du cratère d’un autre volcan, un ancien village est encore présent. Il s’agissait d’un lieu sacré, habité seulement à une certaine époque pour des rites précis et la compétition qui allait élire le roi de toute l’île. J’en reparlerai dans un autre article mais les peuples de l’Île de Pâques étaient unis par un seul homme, un roi qui changeait tous les ans à la suite d’une compétition type course d’obstacles. Ce village donne sur la falaise et de là il est possible de voir trois îlots importants pour la cérémonie dont le plus grand s’appelle Motu Nui. Juste une petite parenthèse pour dire que Motu Nui est le nom de l’île où vit Moana (alias Vaïana en France). Bref, rien à voir avec l’image donnée par Disney, c’est un roc aride où personne ne pouvait vivre. La visite est sympa mais on y vante un autre art que la sculpture de moaïs : les pétroglyphes. Des personnages de la mythologie locale ont été gravés sur des rochers alentours. Ils ont été tellement abîmés par le temps, la météo et les touristes qu’on ne peut presque plus les approcher et qu’on ne les voit que difficilement.

Voici Motu Nui l’île référence dans le dessin animé Moana (Vaiana pour les rebelles du slip)

Une pause déjeuner s’impose et nous repartons en ville. Au passage nous prenons une auto-stoppeuse qui s’avère être Française. Nous nous arrêtons en cours de route pour prendre une photo de la vue et en route pour la ville.

Nous déposons notre compatriote qui part en plongée et allons manger.

Nous commençons à fatiguer donc nous annulons la grimpette en haut du plus haut volcan de l’île. À la place nous allons voir une série de 7 moaïs placés différemment de tous les autres. Ils font face à la mer tandis que tous les autres sont tournés vers la terre. Ils rendent hommage aux premiers voyageurs, les Polynésiens, ayant acosté sur l’île. Tous les autres protègent les habitants à l’intérieur des terres.

Nous terminons avec la visite gratuite du musée où nous pouvons mieux retracer l’histoire et le quotidien de ce peuple.

Une fois tout cela fait, nous retournons en ville et rendons la voiture plus tôt. C’est presque l’heure où Lía termine sa première partie. Nous la rejoignons au restaurant et buvons un petit jus en attendant tout en profitant d’Internet, le seul point qui fonctionne sur l’Île de Pâques. Ayant tous terminés, nous partons vers le port pour une glace et une gaufre.

Il est de nouveau l’heure de travailler pour Lía, nous rentrons chez Maca. Nous lui racontons notre journée et nous reposons une petite heure avant de partir manger en ville avec elle. Les frites à partager sont un régal.

Quand nous avons fini, c’est au tour de Maca d’aller travailler. Nous l’accompagnons jusqu’au restaurant. Au passage nous entendons beaucoup de bruit en ville. En regardant de plus près, un bingo est organisé avec orchestre et barbecue. Puis nous rentrons à pieds, trop fatigués pour l’attendre. À la maison nous tombons sur Miguel et un de ses amis en petite fête improvisée. Nous goûtons une spécialité alcoolisée du Pérou, le pisco, et son petit goût de citron et de sucre nous convertit. Nous papotons un moment, au point que Maca rentre aussi. Nous nous coucherons à 1h du matin.

Journaux de séjour #151-152 – Organisation de la visite de Rapa Nui

Journaux de séjour #151-152 – Organisation de la visite de Rapa Nui

Jour n°151 :

Cette première nuit sur Rapa Nui ne s’est pas faite sans surprise. Au milieu de la nuit, Will me réveille en me disant qu’il a touché un insecte. La belle affaire, en bonne feignasse je lui réponds que j’ai aussi entendu ce moustique. Plus sérieux, il me dit que c’est plus gros et il sort de son sac de couchage. En allumant la lumière, non seulement nous voyons le cafard, mais en plus celui-ci rentre dans les sacs de couchage, me faisant fuir avec le plus profond dégoût. En essayant de ne réveiller personne, nous prenons les duvets du bout des doigts et allons les secouer dehors. Même si nous l’avons vu être éjecté, nous ouvrons les sacs en espérant ne pas en voir d’autres. Heureusement pour nous, il est venu seul. Nous retournons dans la chambre pour nous coucher. C’est pas faute d’en voir de ces bestioles mais nous ne nous y habituons pas. Surtout que c’est la première fois que l’une vient nous envahir d’aussi prêt.

Nous arrivons à nous rendormir, merci les décalages horaires, mais nous sommes tellement fatigués que nous nous réveillons vers midi, pas cool les décalages horaires. Lía est déjà au travail, nous décidons de faire la surprise à Maca, notre couchsurfeuse suivante, et d’aller la voir à son restaurant (elle travaille aussi en restauration). Une fois prêts, nous grimpons la montée vers l’église (très jolie d’ailleurs).

Au comptoir, nous demandons Maca mais elle n’est pas là aujourd’hui. Nous commençons alors notre entraînement en espagnol. Apparemment Maca s’est fait mal au pied et ne vient qu’à certaines heures. Nous expliquons que nous voulions lui faire une surprise en venant un jour plus tôt, ils sont à deux doigts de l’appeler pour qu’elle revienne. Déjà qu’elle ne doit pas bien marcher, nous voulons lui éviter ça. Nous en profitons quand même pour manger un morceau. Les empanadas sont excellentes.

Après manger, nous repartons vers le point wifi pour organiser un peu la suite. Malheureusement, la connexion ne fait que sauter et c’est difficile d’avancer. Au bout d’un moment nous abandonnons et partons rentrer nos affaires. Nous voudrions quand même voir un peu l’île. Nous essayons d’abord d’acheter nos tickets de visite des parcs naturels. Il s’agit d’une sorte de taxe d’entrée pour ceux qui veulent visiter les points importants. C’est un peu comme Angkor Wat. Sauf qu’ils ne sont pas nominatifs et sont valables 10 jours. Malheureusement le bureau ferme à 16h et il est déjà 16h30. Nous avançons alors vers le port et longeons la route de bord de mer. Nous arrivons au niveau de l’ancien cimetierre et de là, la ville s’arrête pour laisser place à l’île. Nous voyons nos premiers moaïs. Ils sont assez grands ! Alors que nous continuons nous arrivons sur le premier vrai site archéologique. Tournant le dos à la mer, cette série de moaïs est impressionnante. Plus loin, une statue seule nous fixe de ses yeux blancs encore présents. Nous nous laissons aller au charme du lieu.

Nous repartons vers la ville. Nous croiserons peut-être Lía avant son travail. En rentrant, nous la voyons très brièvement. Nous décidons de manger à une adresse qu’elle nous a conseillée. C’est aussi très bon, sans doute plus gras en revanche.

Oui on a goûté la bière de l’Île de Pâques

Nous terminerons à la maison et verrons Lía avant d’aller nous coucher. L’occasion de papoter un moment.

Jour n°151 :

Nous nous réveillons suffisamment tôt pour voir Lía avant son départ. Nous partons en même temps qu’elle pour le restaurant de Maca. Cette fois-ci elle est bien au rendez-vous et nous mangeons ensemble dès qu’elle finit son travail. La conversation se fait en espagnol et c’est un peu laborieux. Nous nous faisons comprendre (c’est déjà bien) mais de notre côté la compréhension reste hasardeuse. Elle nous explique que les Chiliens parlent vite et qu’en plus ils ont quelques mots bien à eux, sans parler de la prononciation. Bref, si nous arrivons à comprendre le chilien, nous comprendrons l’espagnol partout dans le monde.

Après manger, nous allons poser nos affaires chez elle. C’est un peu en-dehors de la ville mais ça n’est rien. Elle nous présente à son collocataire Miguel et nous discutons de tout et de rien. Suite à notre installation, nous les invitons à nous suivre en ville. Nous voulons acheter les tickets de visite et louer une voiture pour le lendemain. Nous avons aussi rendez-vous avec Lía, ça sera l’occasion pour eux de la rencontrer aussi. Nous emmenons tout ce beau monde et commençons avec le ticket avant qu’il ne soit trop tard. Aucun souci si ce n’est que ça nous bouffe toutes nos espèces. Will retourne faire un retrait. Ensuite, la voiture. Nous essayons l’agence qu’on nous a recommandée pour ses prix mais la dame, en espagnol, semble nous dire que c’est trop tard pour effectuer une réservation pour le lendemain. Maca nous aide sur ce coup mais ça n’a pas l’air simple. Nous nous renseignons auprès des autres mais les prix sont dissuasifs. Nous repartons vers la première agence pour voir ce qu’elle nous propose d’autre. Une de ses collègues arrive tout juste à son poste et parle anglais ! Aucun souci pour réserver la voiture… Autant dire qu’on ne s’est pas du tout compris avec l’autre. Le temps étant avancé, Will s’occupe de la voiture, je pars chercher Lía. Elle n’a pas tout à fait fini, on décide de se retrouver sur la route, de toute façon il n’y en a qu’une seule. Je retourne voir Will qui finalise la location. Nous avons une voiture dès ce soir pour 24h. Nous remontons la rue avec Maca et Miguel, nous récupérons Lía et nous nous arrêtons tous ensemble chez le glacier.

L’idée c’est que les Chiliens parlent entre eux en super débit. Nous savourons nos glaces et les laissons faire connaissance. Ça se termine chez Lía jusqu’à ce qu’elle reprenne le travail et que nous devions prendre la voiture. Il reste un peu de temps avant le coucher du soleil. Maca et Miguel nous font alors conduire jusqu’à la plus belle plage de l’île : Anakena. Cocotiers, plage de sable blanc et moaïs en fond, ça fait rêver.

Nous repartons ensuite vers la place vue la veille mais avec le coucher du soleil en prime. Ça a son petit effet.

Nous rentrons alors pour faire une espèce d’apéro dinatoire à base de pain, salami et jambon. En fait ç’aurait pu être un petit-déjeuner. En tout cas nous nous régalons. Nous papotons encore un peu avant d’aller nous coucher.

Journal de séjour #150 – En route pour l’Île de Pâques

Journal de séjour #150 – En route pour l’Île de Pâques

Après avoir rassemblé nos affaires, on profite du reste de notre temps à papoter avec Helen une autre couchsurfeuse de Lucie. Même si le plus souvent je passe plus de temps avec le fils de Lucie. Vient alors le moment où on doit se rendre à l’aéroport, notre avion est à 3h du matin, mais il faut qu’on soit présents 3h avant pour l’enregistrement, soit à minuit. Pour ne pas déranger Lucie plus longtemps on lui demande de nous déposer à 22h.

A l’heure fatidique, Lucie s’est endormie (raison de plus pour partir plus tôt). Son fils la réveille et on prend la route. On arrive assez vite à l’aéroport. Il n’y a pas beaucoup de monde mais nous pensons qu’à minuit le reste des passagers ne manquera pas de pointer son nez. Nous attendons alors 2h dans l’aéroport. Au départ nous ne faisons que nous promener mais bon on préfère rester assis et essayer de dormir. De plus Internet est payant dans l’aéroport donc pour passer le temps c’est pas la joie. Quand on pense à tous les aéroports en Asie où Internet est gratuit, ici on peut se brosser.

Bon vient le moment où on peut faire l’enregistrement, nous prenons nos billets et avant de passer le contrôle nous déclarons nos bijoux détaxés. Tout se passe bien à ce niveau et on passe la porte de sécurité. On arrive dans une grande salle où se trouvent les différents magasins en dutyfree, les restaurants. Les chaises pour patienter sont remplacées par des fauteuils extrêmement confortables à tel point qu’on s’est endormis dessus avant d’embarquer. On se réveille 10 min avant l’embarcation. On remarque qu’il y a plus de monde autour de nous, mais le réveil est très dur et l’envie de dormir devient forte. Au moment où on s’installe dans l’avion, on vous l’avoue, ça a été le trou noir. On s’est endormis comme des ours au début de l’hiver. Je me souviens juste qu’à un moment on nous a demandé si on voulait manger. On a rejeté l’offre et on s’est endormis l’un sur l’autre, de vrais marmottes.

Il y avait de quoi s’occuper pourtant…

Même une prise 🙁

Au réveil (si on peut appeler ça un réveil car on ne voulait absolument pas se réveiller) on arrive sur l’île de Pâques, il est 13h. L’île est belle vue de l’avion et lorsqu’on y arrive on remarque une statue d’un oiseau qui nous accueille. Moi qui pensais voir un Moaï. Bon il faut croire qu’on ne connaît pas assez cette culture.

On met un peu de temps avant de passer la frontière, il y a beaucoup de monde ce jour-là mais la file avance et on passe enfin toutes les portes sans souci, ça change de l’Asie ! Sortis de l’aéroport, l’environnement est vraiment différent. C’est plat autour de nous et il y a des petites maisons sans prétention. On doit rejoindre notre hôtesse Lía à son restaurant. On continue notre chemin et on arrive dans une grande rue qui ne fait que descendre. Tout au long de cette rue on trouve des restaurants, des boutiques de souvenirs ou encore des loueurs de véhicules.

On arrive enfin au restaurant de Lía, on s’y installe, on fait connaissance avec notre hôtesse et on profite des lieux pour manger un petit plat. Pendant le repas, on prend le temps de papoter avec Lía. Elle parle très bien anglais, du coup l’échange se fait très bien et on profite même pour mieux organiser notre visite de l’île.

Petit hic sur l’île, Internet est très cher. Pas beaucoup de personnes ont Internet chez elles. Du coup l’État a mis en place des bornes Wi-Fi un peu partout sur l’île, c’est le seul moyen d’avoir Internet. Du coup obligés d’aller dans un parc pour avoir du Wi-Fi. Après notre repas, Lía nous accompagne chez elle, on pose enfin nos valises. Pendant que Lía retourne au travail, nous on sort faire un tour à la banque et on constate qu’il y a de plus en plus de chiens sur cette île. Bon il n’y a pas l’air d’avoir de fourrière. On s’achète de quoi grignoter si besoin et on essaye Internet gratuit. Bon on arrive à peine à lire nos mails mais ça sera suffisant.

On rentre, on s’affale sur le canapé et on s’endort ! C’est que le voyage nous a fatigués depuis 3h du matin, on a vraiment besoin d’une sieste.

En fin d’après-midi, Lía rentre chez elle et nous apporte un four en nous expliquant qu’elle n’a plus de gaz et que le prochain bateau viendra ravitailler l’île dans 3 semaines (faut pas crever de faim…). On papote encore avec elle, on lui donne les perles qu’elle nous a demandées de Tahiti, et pour finir elle nous aide a préparer notre voyage sur l’île et le Chili.

Vient l’heure pour Lía de retourner bosser, nous on mange nos restes du midi (il y avait beaucoup trop). On fait la rencontre d’un chat qui demande des câlins (on ne savait pas qu’elle avait un chat). On tente une nouvelle session internet et on remarque que près du parc il y a une petite cabane avec possibilité de boire un verre dans un endroit couvert. On sort avec l’ordinateur, on se pose dans ce petit restaurant et on commande 2 jus de fruits et là, déçus, on est à 10 mètres du routeur wifi et on n’arrive pas à l’avoir (Internet sur l’Île de Pâques est en carton !) On décide alors de boire nos jus de fruit puis on s’assoit sur un banc en pleine nuit et dans le froid. On n’a pas tenu longtemps, on est vite rentrés puis on s’est couchés. la fatigue a eu le dessus, on a hâte de visiter l’île.