Journaux de séjour #170-171 : Le geyser del Tatio

Journaux de séjour #170-171 : Le geyser del Tatio

Jour n°170 :

Réveil à 4h du matin. Nous avons rendez-vous à 5h pour aller voir le geyser del Tatio. Il s’agit du troisième plus grand geyser du monde, le plus grand d’Amérique du Sud et probablement l’un des plus hauts. Nous nous habillons chaudement car tant que le soleil n’est pas levé, les températures sont glaciales. D’autant que nous allons monter à plus de 4400m d’altitude. À ce stade, le sommet du Mont-Blanc n’est plus très loin. Nous patientons dehors devant l’auberge. Nous regardons les étoiles, bien plus brillantes et nombreuses que chez nous. D’autres personnes de l’auberge nous rejoignent. Ils y vont aussi. Un van s’arrête mais nous sommes les seuls appelés. Nous ne serons donc pas dans le même groupe. Notre bus sera rempli au maximum. Ça fait un groupe de 17 personnes. Heureusement pour nous 3 d’entre elles auront besoin de la version anglaise de la visite.
Nous arrivons à 7h aux geysers. Nous avons tenté de rattraper le sommeil perdu pendant la route. Le soleil pointe timidement ses rayons. Il fait -3°C… Pourtant de l’eau bouillonne autour de 80°C et de la vapeur s’échappe sur tout le terrain. Plusieurs geysers se sont formés sur toute cette partie. Nous apprendrons pendant la visite comment se forment les geysers et ce qui crée le timing d’éruption. Grosso modo, les plaques tectoniques qui forment la croûte terrestre ont tendance à se chamailler dans la région. D’où la formation de volcans, montagnes et apparition de tremblements de terre. La vie souterraine est donc mouvementée. L’eau froide des nappes phréatiques bouge aussi et rencontre la lave. Cette rencontre de mauvais augure dégage des gaz qui vont vouloir remonter à la surface. La croûte est constellée de tuyaux naturels par où le gaz et l’eau devenue bouillante vont s’échapper et jaillir avec toute la force dont la pression les aura dotés. Ces tuyaux sont plus ou moins gros et sont plus ou moins bouchés par des minéraux. Soit il n’y a aucun obstacle et le geyser sera continu. Soit il faudra attendre que le tuyau se remplisse jusqu’à ras-bord avant que le trop-plein ne déborde.

Il y existe deux types de geysers. L’un formera autour de lui une sorte de cône par agglomération de minéraux, l’autre sera directement la sortie du tuyau et formera comme une micro-piscine autour de lui. Comme tout le terrain est constellé de ces tuyaux naturels, il faut bien marcher sur le terrain balisé. De belles couleurs apparaissent au pied des geysers. La roche a vu sa couleur modifiée par l’existence de bactéries survivant dans ces eaux. Alors qu’avant les années 1970 les chercheurs pensaient qu’aucune vie n’était possible à cette température. Ils ont dû changer leur théorie et utilisent maintenant ces bactéries dans la recherche pharmaceutique et autres…

Au loin, on peut également observer une machine. À une époque, d’autres chercheurs ont voulu quantifier la production d’énergie par les geysers. Malheureusement, en plantant de plus en plus de ces machines, des geysers artificiels sont apparus. Ce faisant le milieu naturel a été modifié. La rivière qui descend jusqu’à San Pedro de Atacama s’est réchauffée et la faune locale en a été affectée. Bien sûr ce n’est que lorsqu’il a été démontré que le danger pouvait affecter les habitants que le projet a été abandonné. Le geyser du Tatio n’est pas classé comme une réserve naturelle. Seul l’intérêt touristique le préserve.

Suite à ces explications, le petit-déjeuner nous attend. Une table a été sortie et des petits pains, jambon, fromage et confiture nous attendent. Will se prend d’affection pour les mouettes et les nourrit. Malheureusement il ne faut pas en abuser pour ne pas les habituer.
Nous repartons alors vers un autre site. Nous voyons ce qui a dû être un ancien complexe thermal. Mais l’eau est beaucoup trop chaude ici pour que ça ait marché.

Nous repartons à nouveau. Nous descendons plus en aval pour arriver devant la rivière. Là, nous apprécions le paysage et notre guide nous explique la vie des quelques oiseaux alentours.

À nouveau, nous repartons pour le petit village de Machuca. Il a failli péricliter car les habitants partaient en ville trouver du travail. Pourtant l’intérêt patrimonial a repris le dessus et il s’agit maintenant d’un arrêt pour les touristes afin de voir la vie locale. Autrement ils vivent de l’élevage des lamas dont ils utilisent la laine et… la viande. Il y avait du monde pour goûter les brochettes. Nous attendrons la Bolivie pour goûter.
Nous avons préféré monter la colline jusqu’à l’église. Elle a été reconstruite suite à des tremblements de terre mais elle doit faire partie des premières églises construites sur le territoire… il y a quelques 300 ans environ. La culture locale a conservé un peu de croyances anciennes conjuguées au christianisme. Ainsi pour conjurer le mauvais œil apporté par les vapeurs de soufre, la croix chrétienne est entourée de laine de lama colorée.

Nous sommes encore en altitude, on sent notre souffle plus court que d’ordinaire. Mais la balade vaut la peine. Nous repartons à nouveau et nous arrêtons pour prendre quelques flamants roses en photo. Ce sont des oiseaux emblématiques de la région. On les trouve plus facilement au niveau des lagunes. En passant nous voyons également des vigognes. Ces cousins du lama vivent en liberté.

Nous redescendons alors jusqu’à San Pedro de Atacama. Il est midi quand nous y arrivons. Nous nous posons un peu avant de partir manger en centre-ville. Nous trouvons une bonne adresse au menu très correct. Nous passerons le reste de l’après-midi à travailler.
Jour n°171 :
La mâtinée se fait tranquillement. Nous commençons par aller à La Poste avant de prendre un bon petit-déjeuner.
Ensuite c’est lessive et boulot. Puis nous ressortons manger et nous prenons assez d’eau pour 3 jours de désert (vivement demain !). Rebelote pour le boulot jusqu’en soirée. Ça sera nouilles instantanées pour le repas. La connexion Internet est excellente autant en profiter et laisser nos membres se reposer. Demain nous partons pour la Bolivie !

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