Journaux de séjour #168-169 – La Vallée de la Lune à San Pedro de Atacama

Journaux de séjour #168-169 – La Vallée de la Lune à San Pedro de Atacama

Jour n°168 :

C’est notre dernière journée à La Serena. Nous n’avons qu’à patienter jusqu’à notre départ à 17h45. Le matin servira essentiellement à préparer nos affaires et remettre la chambre en ordre pour le check-out. On en profite pour prendre une douche tant qu’on le peut. Nous disons également au revoir à tous les Français que nous avons rencontrés. Nous sortons enfin pour retirer quelques sous et se trouver une adresse pour manger. Ça sera un énième menu avec des spécialités locales.

Nous revenons à l’auberge pour passer le temps dans l’après-midi. Nous prenons nos sacs et partons suffisamment tôt pour la gare routière. Ainsi, nous achetons des sandwichs pour le soir. Nous patientons et comme souvent nous n’avons aucune idée de la voie où le bus s’arrêtera. Je vais demander à tout hasard au guichet. Le type aurait pu me répondre en russe que ç’aurait été pareil. Il me semble que quand on lit l’incompréhension sur le visage de son interlocuteur, on fait un effort. Pas les Chiliens ! Ou peu, disons… Bref, retour devant les voies et attendons de voir quand le bus se pointera. Il est vrai qu’au final c’est suffisamment bien indiqué entre la compagnie, la destination et l’horaire. Impossible de se tromper.

Nous laissons nos sacs contre tickets et montons à l’étage. Pour une fois qu’on nous met tout devant avec la vitre panoramique, il faut que celle-ci soit dégueulasse. Beaucoup d’insectes meurent à chaque trajet. Et vu les traces, ce doit être de sacrés bestiaux. En revanche l’intérieur est plus confortable que les autres compagnies. Ça n’est pourtant pas la plus chère. En plus, pendant le trajet, le contrôleur nous ramène un plateau repas et par la suite une couverture. Nous n’avions pas eu ça avec les autres. Le seul hic a été le lecteur DVD qui reprenait du début chaque film… alors que nous n’en n’avons jamais vu la fin. C’est dommage on commençait à se passionner pour le remake d’Alerte à Malibu. Tant pis, nous allons dormir tout du long de toute façon.

Jour n°169 :

Arrivée à Calama à 8h. Nous récupérons nos sacs sous les divers cris “taxis ? » qui nous entourent. Ça faisait longtemps, c’est plutôt en Asie qu’on a eu ça. Nous déclinons et partons vers les agences pour demander le prochain bus vers San Pedro de Atacama. En fait, c’est comme pour la Vallée d’Elqui. Il faut se mettre sur le bas-côté et héler le premier bus qui passe. Nous nous mettons en position. Les chauffeurs des taxis, comprenant la manœuvre, nous indiquent le meilleur spot, là où le bus s’arrêtera pour sûr. Au final, il y en a un qui revient vers nous en disant qu’un bus va partir depuis le parking du terminal. Nous demandons au chauffeur qui confirme la destination et nous fait embarquer avec deux-trois autres personnes. Sympa ce système.

 

La route est belle, désertique, jusqu’à San Pedro de Atacama. Nous y arriverons deux heures après. Nous avons juste à remonter la rue depuis le terminus pour arriver à l’auberge. Nous avons du mal à trouver, aucune enseigne n’est présente. Nous allions passer la rue quand on se fait héler par Felipe, le propriétaire. Oui, c’était le bon endroit ! Bon il a ouvert il y a deux semaines, c’est tout frais. La chambre est simple, la cuisine est grande et il y a deux salles de bain. C’est très bien. Il nous parle aussi des tours. Apparemment, comme il est aussi chauffeur, les tours qu’il propose sont moins chers. Du genre prix d’une personne pour deux. Nous lui faisons confiance pour deux tours mais on nous a parlé d’un bon plan pour le tour final. Le résultat est que nous commençons cet après-midi par la Vallée de la Lune.

Ça ne commence qu’à 16h, nous avons le temps de faire un tour en ville. C’est assez facile d’ailleurs parce que San Pedro de Atacama est un village. L’architecture y est pittoresque, on n’y voit que des agences, des restaurants et des boutiques souvenirs. Vu la population majoritairement touristique, il y a un petit côté Côte-d’Azur en plein été. Sauf que c’est en plein désert…

Nous faisons le tour des agences afin de repérer le moins cher pour passer en Bolivie. Il existe des tours de 3 jours permettant de passer la frontière et d’y rester. À La Serena, une des Françaises nous a donné le meilleur prix. Nous nous basons là-dessus pour choisir. Comme nous parlons de faire des comparatifs, chacun propose sa petite ristourne. Au final nous nous en sortons pour 85000 pesos par personne. Pour trois jours, c’est correct. D’un autre côté, ç’aurait sans doute été moins cher en Bolivie mais passons…

Nos emplettes terminées, nous nous autorisons à déjeuner sur la place de la ville.

Le nouveau copain de Delphine

Nous repartons vers l’auberge et attendons notre chauffeur pour le tour vers la Vallée de la Lune. À l’heure dite, un guide vient toquer à la fenêtre. Nous partons en van en ville pour récupérer les autres. L’espace est optimisé à fond, nous serons 8 personnes. Tout le monde parle espagnol, le tour se fera en espagnol. Nous pouvons demander la version anglaise à tout moment si nécessaire.

Il s’agit d’un désert de sel où des carrières ont été installées à une époque. Depuis les années 1970, il est devenu plus rentable d’acheter du sel ailleurs que d’en extraire. Aujourd’hui il est possible de visiter les lieux qui ont gardé un paysage magnifique.

Plus nous nous avançons et plus le blanc prend de l’ampleur. Les minéraux de sel se forment par évaporation du peu d’eau qui s’infiltre lorsqu’il pleut. Il s’agit de la région la plus sèche du monde. Même le Sahara reçoit un volume d’eau annuel 10 fois supérieur à ce désert.

Une formation rocheuse particulière est appelée “les 3 Maries ». C’est l’érosion par le vent qui leur a donné cette formation en prière. Aujourd’hui, deux sont bien visibles. La troisième qui était la plus grande s’est renversée suite à un touriste qui a voulu prendre une photo de trop prêt il y a trois ans.

Suite aux changements climatiques, il n’y a pas nécessairement plus de pluie dans le désert. Mais il y a plus d’orages et plus violents qui plus est. Notre guide a dû écourter une visite il y a quelques temps car le temps tournait dangereusement à l’orage. Au point que les cheveux de tous les touristes se dressaient sur leurs têtes. Un de ses collègues a vu un touriste se faire gentiment électrocuter alors qu’un éclair avait frôlé sa perche à selfies.

En attendant, tous les minéraux présents dans le sol du désert forment des cristaux de sel à évaporation de l’eau de pluie. Sur certains murs, ces cristaux prennent une autre forme par l’écoulement des eaux. Quand l’eau s’évapore, un petit claquement caractéristique accompagne la formation des cristaux. On a l’impression que le désert pétille.

Le plus grand mur de roche que l’on peut observer est appelé l’amphithéâtre. Il est vrai qu’il a une forme particulière.

Nous en avons profité aussi pour grimper une dune. Ça nous a donné un bon point de vue sur la Vallée de la Lune.

Nous finissons la visite par la traversée d’une grotte. Rien de trop compliqué, encore qu’il faille parfois avancer accroupis et toujours faire attention à sa tête. Il est possible d’observer une nouvelle formation de sel par condensation cette fois.

La visite de la Vallée de la Lune s’achève mais il reste encore deux choses à voir. Nous faisons un petit détour à travers déserts pour observer de haut la Vallée de la Mort. Au temps pour son histoire, nous n’en savons pas plus. Nous nous dépêchons d’atteindre la Porte du Coyote pour le coucher de soleil. Depuis cette falaise, il est vrai que c’est superbe à voir. On apprend également une histoire locale sur les indigènes. Un des volcans en fond est nommé d’après un grand roi de l’époque. Celui-ci avait un frère, son bras droit, donc le volcan voisin fut nommé d’après celui-ci. Enfin, à l’autre bout de la vallée, un dernier volcan a été nommé d’après la femme du souverain. Pourquoi est-elle si loin ? demande-t-on. Alors qu’il revient de plusieurs mois (voir années) de campagnes guerrières, le roi se rend compte d’une idylle entre sa femme et son frère. Quelles répercussions ? Il bannit sa femme (d’où l’éloignement) et il décapite son frère. Il est vrai qu’il manque la tête à ce volcan… Je suis assez surprise, d’habitude c’est plutôt l’inverse il me semble.

Nous apprécions les couleurs alors que le soir tombe, ainsi que les températures. Nous rentrons à San Pedro de Atacama où nous prendrons juste le temps de commander une pizza pour ce soir. Nous nous couchons tôt, le réveil va être dur demain.

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