Journal de séjour #194-195 : Le Machu Picchu, nouvelle merveille du monde

Journal de séjour #194-195 : Le Machu Picchu, nouvelle merveille du monde

Grande journée en perspective, nous allons visiter le Machu Picchu. Pour être tranquilles, nous avons choisi d’y aller pour l’après-midi. Bien nous en a pris ! Nous avons eu une pensée émue pour nos compatriotes qui se sont levés à 4h pour la grimpette sous la pluie et l’orage. Nous l’avons entendu depuis notre lit douillet. Nous nous préparons quand même, les nuages ne se sont pas levés entre-temps. Outre l’imperméable, il faut penser à appliquer une bonne dose d’anti-moustique. Ces petites bêtes sont virulentes dans la région et on a vu le résultat sur nombre de promeneurs… c’est pas joli à voir.
Nous retrouvons d’abord Marcio et Valentina, un couple rencontré la veille, qui feront la grimpette avec nous. Nous trouvons un joli petit restaurant pour le petit-déjeuner. Par chance ils font aussi les sandwichs pour ce midi. Nous récupérons aussi des capes de pluie en plastique bien moches mais qui recouvriront aussi les sacs. Nous sommes parés.

À 11h nous prenons le chemin vers la montée du Machu Picchu. Nous passons le point de contrôle avant un pont. Enfin le chemin inca se présente à nous. Il semblerait que les marches soient d’origine (XVe). Nous croisons très vite le reste de notre groupe, terminant la virée matinale. Il semble que ça ait été moins pis qu’imaginé. Les nuages se sont un peu levés dans la mâtinée leur laissant voir le site. À nous de grimper et de nous rendre compte.

La pluie s’arrête rapidement et finalement c’est la chaleur qui nous entoure. Nous montons tranquillement, nous avons le temps. Selon l’état physique et le papotage, il faut compter entre 40 minutes et 1h30. Nous avons été plus proches de ce dernier. En haut nous sommes récompensés par la vue sur le portail d’entrée, le restaurant et la file d’attente pour les bus. À 15$ l’aller, nous sommes contents de l’avoir snobbé. Nous sommes du genre à mieux apprécier un site en fonction de l’effort fourni. Nous mangeons nos sandwichs bien mérités. D’autant que nous ne sommes pas autorisés à manger dans le site même. Nous en profitons pour chercher un guide parlant français. En groupe, il est plus facile de répartir le prix. C’est quand même du 150 soles. Si vous êtes seuls et que vous souhaitez engager un guide, n’hésitez pas à former un plus grand groupe avec d’autres touristes pour réduire les frais. Bref, Alain sera notre guide pour cette excursion.

Pour passer l’entrée il faut présenter son ticket et son passeport. On ne plaisante pas avec ça, les entrées sont très réglementées. On nous demande même de laisser nos bâtons de marche à la consigne. Grâce à Alain nous les garderons dans le sac. Seules les personnes âgées ou à mobilité réduite peuvent s’en servir (encore heureux). De toute façon nous sommes sur un sommet, il n’y a pas beaucoup de grimpette supplémentaire. Passés les cerbères, nous pouvons enfin apprécier la vue sur le Machu Picchu. En fait nous devons passer un petit quartier de greniers avant de vraiment la voir. La ville s’étend sur tout le plateau. Son nom véritable a été oublié, alors elle porte le nom de la montagne sur laquelle elle a été construite : Machu Picchu.

De nombreuses explications ont été proposées pour donner la fonction du Machu Picchu. Celle retenue par notre guide est le lieu d’apprentissage. Afin d’unifier les différents peuples alentours, les Incas avaient pour habitude d’échanger les connaissances (plutôt que de conquérir). Les chefs de tribus étaient alors invités à Cusco pour en apprécier la qualité de vie. Or la jungle amazonienne s’étend de l’autre côté des Andes. Machu Picchu aurait été construite à l’attention des tribus amazoniennes. Ainsi elles n’avaient pas besoin d’aller jusqu’à Cusco. Cela explique que le palais n’ait pas été habité à plein temps ainsi que la présence de nombreux artisans. La fin de Machu Picchu n’est pas due à une invasion ou une attaque. Aucun signe de guerre n’a été trouvé. Il semble qu’elle se soit juste éteinte, probablement suite à une guerre civile qui a ébranlé le monde inca. Deux frères se sont affrontés pour la royauté et les jeunes sont partis prendre part aux combats. Ils n’en sont jamais revenus et la ville est tombée dans l’oubli, laissant les anciens s’éteindre peu à peu.
Nous pouvons aujourd’hui contempler les vestiges conservés par la végétation qui les a recouverts. Quelques habitations ne tiennent plus debout mais c’est le résultat de la première fouille effectuée sur les lieux en 1912. La technique étant impossible à reproduire, même aujourd’hui, les maisons ne peuvent être remises sur pied.

D’ailleurs on peut observer quelques constructions avec mortier. C’est une technique architecturale pré-inca. Les Incas l’utilisaient de temps en temps pour ne pas oublier les techniques anciennes. Normalement les pierres étaient taillées et empilées d’une façon qui reste un mystère.

Le palais n’est pas immense mais il contenait tout le confort possible et notamment des toilettes privées. L’Inca, le roi donc, étant le fils du dieu Soleil sur Terre, ne pouvait être vu comme un humain et donc faire ses besoins comme tout le monde. Les humains classiques allaient dans les champs en terrasse, ça fertilisait la terre au passage.

Pas simple pour y accéder.

Oui c’est ça les chiottes !

Les temples sont divers et souvent assez petits aussi. Le temple du soleil était pourvu de deux fenêtres, une pour chaque solstice. Le temple de la création était pourvu de trois fenêtres, une pour chaque monde de la mythologie. On a ainsi des trilogies qui se répètent : futur, présent, passé ; air, terre, souterrain ; condor, puma, serpent. Enfin on trouve une sorte de cadran solaire assez sophistiqué pour servir d’horloge et de calendrier.

Toutes les pierres utilisées sont des chutes venant de la montagne. Les Incas vénéraient celle-ci et ne taillaient pas de carrière. Les gros blocs tombés naturellement étaient disloqués par un système de chauffage de la pierre puis par des pressions grâce à des barres de fer dans les fentes créées naturellement. Il n’y avait plus qu’à descendre les pierres et les rempiler après une petite taille technique. Seule la partie visible était polie. Pour ne pas tailler le sommet de la montagne tout en créant des chemins utilisables, ils remplissaient de gravier et de terre les terrasses et ce jusqu’au sommet, recouvrant les pics.

Ce qu’on retiendra du Machu Picchu au final c’est la technique architecturale. Nous finissons la visite deux heures après. Comme il n’est pas permis de repartir en arrière (des agents y veillent sur tout le site), nous sortons de l’enceinte et en profitons pour tamponner nos passeports au sigle du Machu Picchu. Nos tickets nous autorisent à y rentrer à nouveau pour faire une partie plus excentrée. Il s’agit du chemin vers la puerta del sol ou vers un pont suspendu. Les deux prennent du temps pour y aller, aussi nous ne montons que jusqu’à la maison du gardien pour la photo emblématique de Machu Picchu avec le Hayna Picchu en toile de fond.

Il est temps de redescendre si l’on ne veut pas se faire surprendre par la nuit. Pour reposer nos gambettes, nous ne faisons que la première partie de la descente par les marches. Puis nous suivons la route des bus. C’est un peu plus long mais plus reposant. Nous arrivons fourbus et émerveillés à Aguas Calientes.
Nous prenons le temps d’une douche. Petit bémol, notre logeuse nous demande si nous accepterions de déprivatiser notre dortoir. Deux autres personnes sont arrivées et ça serait dommage qu’elle loupe l’occasion. Pour nous remercier, elle nous a concocté une omelette au chou-fleur. Super bon ! Bon au départ ça n’aurait dû être que pour Will car il lui a dit qu’elle était sa mama péruvienne. On ne pouvait lui faire plus beau compliment. Suite à ça nous retrouvons le reste du groupe pour diner. Ça a été une merveilleuse journée !

Jour n°195 :
De la marche encore pour aujourd’hui. Nous retournons à Cusco. Nous commençons comme hier par le petit-déjeuner et nous reformons le groupe pour partir à 10h30. Il faut être à 14h à Hydroelectrica, autant partir avec un peu d’avance.

On ne l’a pas acheté mais on a trouvé fun la traduction « littérale ». On fait pareil en France ?

La route se fait tranquillement jusqu’à ce que la météo s’en mêle. Nous sommes partis sous un magnifique soleil et à mi-parcours nous sentons les gouttes tomber. Nous avons tout juste le temps de nous abriter sous la tole d’un des rares “restaurants » au bord de la route avant qu’une saucée tropicale ne tombe. Nous entendons même l’orage gronder au loin. Heureusement, c’est bien une pluie tropicale, au bout de 40 minutes ça s’arrête. Nous repartons de plus belle.

Nous arrivons à temps à Hydroelectrica. Nous mangeons nos sandwichs en attendant d’entendre nos noms criés par un des nombreux chauffeurs présents. Nous voyageons avec le grupo Perú, nous devons nous tenir prêt. Nous entendons de tout et notre groupe français se disloque mais toujours rien pour nous. Arrive enfin le moment où j’entends “Grupo Perú ». Le chauffeur était planqué en retrait et en plus son bus n’annonçait pas le nom de l’agence (c’était le cas à l’aller). Il ose encore annoncer à tous qu’on s’est “perdus » alors qu’on poireaute depuis une heure… Évidemment pour rattraper le retard, il fonce sur le chemin en serpentin le long de la falaise. Bref nous arrivons quand même sains et saufs à Cusco à 21h30.
Nous passons par la place des armes pour retourner à l’hôtel. Une foule monstrueuse encadre un écran géant. Match de qualification pour la Coupe du Monde Pérou/Nouvelle-Zélande, coup d’envoi à 22h. Nous comprenons mieux pourquoi il était pressé le chauffeur. Nous passons tout ce beau monde et montons vers l’auberge. Le coup d’envoi doit approcher, nous profitons d’un petit feu d’artifices d’encouragement. Nous rentrons vite et posons nos affaires. Un petit appel à Maribel pour dire que nous sommes rentrés. Nous en profitons pour lui demander si elle a bien réservé pour la Montagne colorée demain mais ça n’est pas le cas. Tant pis ça sera le surlendemain. Pour l’instant nous avons rendez-vous avec les autres pour le repas. Nous repartons vers la place des armes et échouons à KFC. Nous espérions y trouver un plat de riz car nous ne nous sentons toujours pas très bien Will et moi et le voyage ne nous a pas aidés. Pas de chance ils n’en ont plus. On fera avec un wrap. Du coup on profite aussi de l’ambiance football. Les Péruviens sont très impliqués, surtout quand leurs joueurs s’approchent des buts. Malheureusement ça sera un match nul 0-0. Nous aurions bien voulu voir un cas de victoire. Nous rentrons simplement à nos pénates pour nous reposer de ce long périple.

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