Journal de séjour #162 – Village mapuche à Pucon
Nous devons nous lever tôt pour rejoindre Mirella en ville. Nous pensons prendre un bon chocolat chaud et faire un dernier achat avant le départ. Nous la retrouvons devant le Cafe de la P qui n’ouvre pas encore. Il fait plutôt frisquet dans cette région de montagnes. Nous décidons de tenter une autre adresse. Sur la route nous nous faisons escorter par deux chiens. C’est un classique dans ce pays. Nous arrivons à un second restaurant qui est bien ouvert. Nos deux goinfres prennent des formules énormes. Je me contente d’une petite… pour mieux piocher dans leurs assiettes. Nous passons un bon moment dans ce restaurant avant de retourner au Cafe de la P pour ses chocolats chauds.
L’heure avance, nous partons au centre artisanal faire notre shopping. Puis nous revenons à l’auberge pour retrouver Carolina, notre hôtesse. Elle nous a promis une excursion dans un vrai village mapuche. Nous l’attendons un moment puis nous partons enfin. C’est qu’il y a un peu plus de 8km de marche (juste l’aller). Le temps est au beau fixe et nous aurions presque chaud. Nous traversons un pont complètement délabré et profitons de la vue sur les montagnes.
Le village est en fait un ensemble de maisons très espacées les unes des autres. Les touristes sont rassemblés autour d’une maison particulière, gardant ainsi la tranquillité du village. Nous patientons donc que le groupe précédent ait terminé avant de commencer notre session. Nous sommes installés dans une maison typique, toit de chaume et terre battue. Des sièges recouverts de peaux entourent un feu. C’est très agréable.
Le mode de vie mapuche est assez rudimentaire. Ils vivent pour l’essentiel de ressources naturelles et surtout de la cueillette et de l’agriculture type potagère. Tout se fait à base des plantes, de la nourriture à la médecine. Ils ont une connaissance parfaite de la flore locale. Nous profitons de la discussion pour faire un peu de cuisine. Ces petites graines grillées serviront d’apéro.
On nous explique ensuite l’importance du drapeau. Les couleurs sont en lien avec le ciel, la terre et le sang versé. Les Mapuches ont tout de même repoussé les Espagnols pendant 300 ans. Au centre, la croix encerclée représente les 4 points cardinaux. Enfin, 4 éléments sont représentés : le soleil, la lune, le vent et l’étoile. Les premiers sont un lien direct avec le cycle des plantes, ce sont grâce à eux que les plantes poussent et fertilisent le sol. Le dernier est un hommage aux ancêtres qui se transforment en étoile à leur décès. Nous continuons avec un peu de musique traditionnelle.
Nous nous faisons habiller à la mode locale et allons à l’extérieur pour voir un lieu spirituel. Lors de certaines cérémonies, on danse autour de ces arbres, toujours par la droite. Un autre site spirituel plus important se trouve plus haut dans la montagne. Des sacrifices y sont faits à certaines dates importantes en l’honneur de la nature et pour la remercier de ses bienfaits.
Nous nous remettons en mode touriste pour jouer à un sport mapuche proche du hoquey. Deux piquets pour les buts, une balle et des crosses en bois. Le principe est simple, il faut envoyer la balle dans le but adverse. Victoire de la France, mais à 3 contre 2 il faut dire.
Pour finir nous passons à table où seuls des plats mapuches typiques sont présents. Il n’y a pas de viande, que des pains et des plats à base de pois, de légumes et de fruits. Le miel et la confiture sont faits maison. C’est délicieux et très savoureux. Les boissons sont aussi excellentes. Il faut juste penser avant de boire à verser un peu de son verre au sol pour trinquer avec la terre nourricière, Pachamama.
Cette visite chez les Mapuches a été enrichissante. Nous n’avons vu qu’une faible partie de leur culture, il faudrait y rester des mois/années pour en apprécier la pleine valeur. Ça n’en reste pas moins un merveilleux moment passé avec eux. Nous avons même pu demander comment se passait un mariage mapuche. Assez simplement, le couple est habillé en une des couleurs du drapeau et est installé au centre d’un cercle de fleurs blanches pendant que le sage officie.
Le retour se fait toujours à la marche. De retour à l’auberge, il est temps pour nous de faire nos sacs et de dire au revoir. Le bus nous attend pour Valparaíso. Nous partons à 19h50 pour arriver à 8h30 le lendemain. Le système est toujours le même mais avec la marche du jour mes genoux me font des misères toute la nuit.
Soit dit en passant, dans le bus une vidéo se lance sur des petits écrans placés en hauteur. Outre des clips musicaux et des films, une vidéo sur la sécurité dans le bus est lancée. C’est un peu l’idée des mesures de sécurité dans un avion reprise pour la sécurité routière. Outre le port de la ceinture obligatoire, l’interdiction de fumer et de boire de l’alcool, un message revient souvent pour rappeler que la vitesse maximale autorisée est de 100km/h. En cas d’excès, un signal sonore se fait entendre jusqu’à ce que le chauffeur abaisse la vitesse. De plus, il est vivement recommandé aux usagers de dénoncer le chauffeur auprès du site internet gouvernemental prévu à cet effet. C’est un peu extrême quand même…