Archives de
Auteur : Delphine Cambra

Journal de séjour #14 – Shopping à Gwangju

Journal de séjour #14 – Shopping à Gwangju

Nous nous réveillons tranquillement dans notre chambre rose de Gwangju. Niveau visite, on ne sait pas trop ce qui nous attend mais on a éliminé d’office la randonnée dans les collines alentour… Rendez-vous citadin donc.


La gare routière n’étant pas loin on en profite pour récupérer les billets de bus vers notre prochaine destination et nous laissons porter par les indications de l’office du tourisme. Nous essayons d’atteindre un quartier à connotation historique pour la ville.
Nous descendons un peu tôt du bus, l’occasion de nous perdre dans les petites rues commerçantes. Ah je vois bien ce que vous avez en tête lorsque j’écris ça. Des petites boutiques aux toits de tuiles incurvés, des gris-gris et autres souvenirs bouddhiques… Sauf que Gwangju est une autre de ces grandes villes coréennes et on ne peut pas couper aux grattes-ciel, enseignes lumineuses et mode à tous les coins. Nous flânons tranquillement en faisant du lèche-vitrine (qui a inventé cette expression, sérieux ?).

Nous avons bien failli craquer pour des chaussettes. Je vous assure qu’elles sont trop mimis. Mais c’étaient des soquettes alors avec les chaussures de sécu, ç’aurait pas été possible.


Nous arrivons en vue du fameux quartier. Alors quand on parle d’Histoire, il s’agit ici d’histoire moderne. Au début du XXe siècle, la ville aurait connu quelques événements notoires par la présence de l’armée américaine. Nous n’en savons pas plus, si ce n’est que la plupart des sites conservés dans ce quartier ont été construits par des missionnaires américains. Nous retrouvons des églises (protestantes ?) et des maisonnettes de style américain. N’ayant pas de guide pour nous donner d’explications, nous sommes un peu passés à côté de l’intérêt de ce quartier. La balade est charmante et tranquille cela dit, mais ça ne nous a pas emballés. Sauf le panorama depuis la tour d’observation, c’est toujours beau.


Sortis de là nous en avons profité pour manger un bout. Nous sommes donc revenus dans le quartier commerçant qui était nettement plus animé que ce matin. Le dimanche n’est pas le jour de congés hebdomadaire (y en a-t-il un d’ailleurs ?) Les villes ne dorment que le matin.

Petit resto et petite glace, il faut bien ça pour avancer à travers la foule.


Pour notre shopping, nous boudons complètement les boutiques de mode, coréennes comme occidentales (marre de Zara, Lacoste, Le coq sportif). Nous préférons nous arrêter devant les produits dont nous n’avons clairement pas l’habitude. Du genre des sortes de pin’s pour décorer les Crocs. Mais si, ces chaussures pas très jolies mais hyper confortables en plastique. Ici, vous pouvez les habiller de façon hyper tendance avec des pin’s à l’effigie de personnages mignons ou connus de dessins animés. Ç’aurait été le seul moyen pour me les faire porter ces chaussures.


Arrêt obligatoire dans une salle d’arcade (oui nous sommes un couple geek et fiers de l’être).

Will s’essaye à un jeu de rythme genre tambours coréens. Il prend la main au fur et à mesure.

Il a voulu tester un jeu où les manettes sont les pieds mais avec son genou (toujours pas complètement remis de la sortie au Hallasan) je le sentais pas. Attendez, j’ai vu un gamin jouer et ses doigts se déformaient sous la rapidité de ses mouvements. À croire qu’il jouait sa vie.

Un petit MarioKart à deux, ça c’est mieux ! On peut même jouer en coop. Forcément on a gagné !

Bref, nous repartons à la pêche aux bizarreries locales. Vous connaissez les jeux de grappin dans les fêtes foraines (genre extraterrestre dans Toy Story). Il y en a toute une boutique, que dis-je, une pléiade de boutiques. On retrouve énormément de peluches Pokémon. Cette licence fonctionne vraiment bien en Corée. Vive PokémonGo aussi !


Vous souvenez-vous de ces machines remplies de balles de couleur ? Pour une pièce, vous tournez la molette et un jouet ou un chewing-gum aléatoire en sortait. C’est toujours en vogue ici. Là encore des boutiques entières en font leur commerce. Chaque machine porte sur un univers et le but est de collectionner toutes les figurines d’un même univers (un peu comme les Kinder surprises). Ça fait un peu rétro en y repensant mais les autres boutiques ne nous changent pas réellement.

Il est temps de rentrer nous poser un peu avant de ressortir ce soir… Finalement, la motivation nous a manqué ><

Journal de séjour #12 – Café et prière bouddhiste

Journal de séjour #12 – Café et prière bouddhiste

Repos. Oui il nous faut bien une journée de congés de temps en temps, surtout après les émotions de la veille. D’autant qu’il fait un sale temps. Enfin, nous devons nous occuper de quitter l’île le lendemain, où aller, se loger (ça devient une habitude)… et avancer aussi sur notre travail multimédia. Rien de tel qu’un Starbucks pour travailler tranquillement. À ce stade nous n’avons aucun remord d’utiliser cette marque américaine. D’autant que les boissons restent différentes. Will trouve une boisson caramélisée au pop-corn et moi un café à la noix et au miel spécial Jeju. Nous restons une bonne partie de la journée dans le Starbucks. Nous mangeons sur place des sandwichs et reprenons deux autres boissons, un thé noir au pamplemousse et miel et un mocha caramel.


Nous patientons tranquillement avant d’entamer notre séjour dans un temple (templestay pour les intimes). Nous sommes conviés pour 18h au temple Yakchunsa, pas très loin de Seogwipo où nous avions logé jusqu’ici. Au programme pour ce soir : repas avec les moines, une prière bouddhiste et une cérémonie du thé. Arrivés au temple, nous admirons l’édifice, une vraie splendeur. Le bâtiment principal semble immense.

En revanche aucune indication sur le bureau où nous devons nous inscrire. En demandant notre chemin on nous indique un endroit où patienter. La personne passe un petit coup de fil. On attend. Enfin quelqu’un vient nous accueillir… pour nous dire qu’il n’y a aucun templestay aujourd’hui. Euh sauf qu’on a réservé sur Internet et qu’on ne nous a pas avertis d’une annulation. Bien embêtés, tous autant que nous sommes, on nous invite quand même à poser nos affaires dans une chambre.

Notre guide nous prête un costume d’initié à chacun (trop classe) et nous explique les horaires pour ce soir, avant de nous laisser nous changer et de disparaître (sérieusement je ne l’ai plus revu après). Petite sensation d’abandon mais on s’en tient à l’horaire.

Nous arrivons donc à point pour le repas. Un moine nous montre gentiment où aller. Nous prenons une assiette et nous servons d’un peu de tout : riz, champignons, tofu, noix… Repas light et végétarien mais très agréable et pas dénué de saveurs. Alors l’idée c’est de faire le moins de bruit possible, de façon générale mais aussi à table. Pas compliqué il n’y a que 6 moines à tout casser et 2 personnes de l’entretien. Et pas de conversation… du tout. Toute façon aucun ne parle anglais ici. Le repas tranquillement avalé, nous faisons notre petite vaisselle avant de nous rendre au hall principal pour la prière.
Il y a un petit temps de latence qui nous permet d’apprécier la magnificence du lieu. Le plafond haut est savamment sculpté. Des phénix et des dragons sont visibles à tous les coins. Un Bouddha magnifique trône au centre d’une fresque incroyable. Le calme règne ici, on n’entend que les oiseaux et la pluie. C’est apaisant. Par temps clair on peut y voir la mer juste en face depuis les portes du hall.


Petite interruption, une jeune femme entre et nous dit avoir perdu son sac. On l’aide à chercher mais rien en vue. Les moines commencent à arriver pour la prière, elle leur demande mais décidément ils ne parlent pas anglais. Le gong sonne dehors pour l’appel à la prière (ça sonnait tellement clair qu’on le croyait derrière nous). Finalement elle est forcée invitée à rester pour la prière et se trouve aussi perdue que nous. Chacun son coussin, on va suivre le mouvement des moines juste en face de nous. Ils nous tournent le dos afin d’être face à Bouddha, nous n’avons qu’à copier. Assis sur les genoux d’abord, petites inclinaisons de temps en temps. Puis on se lève pour entamer plusieurs prosternations (avec la grimpette du Hallasan la veille, je vous raconte pas les grincements niveau genoux), enfin on reste debout les mains jointes. Pendant ce temps, le moine en chef chante ses sutras (mantras ? personne nous a rien expliqué à nous), repris par les autres en fond et le tout ponctué un léger battement de bois pour le rythme (des prosternations notamment). C’est extrêmement reposant et cela permet un recueillement. Chacun prie pour ce en quoi il croit ou pour tout sujet qui lui tient à cœur. Perso, j’en ai profité pour penser et prier pour ceux qui nous ont quittés (petites références personnelles à ma famille et à mes amis). Will était en délire méditatif, son imagination part trop loin pour que je vous raconte ça.

La fin de la prière nous laisse en paix, un peu perplexes aussi car nous ne savons pas où aller. Nous sommes censés participer à une cérémonie du thé (d’après le site) mais notre guide ne nous en a pas parlé au départ et maintenant qu’il a disparu, on ne sait pas à qui demander. On retourne au réfectoire, personne. Nous revenons au hall principal et croisons un moine qui nous fait comprendre qu’on doit aller au dodo. PS : la fille avait l’air de repartir avec son sac, qui devait être dans la loge à côté de la salle de prière. Nous nous installons dans notre dortoir. Nous ne sommes que deux, un futon suffira. Sur ce, bonne nuit ! Réveil à 3h demain.

Journal de séjour #11 – Une escapade au sommet

Journal de séjour #11 – Une escapade au sommet

Pour les envies de grand air, le mont Hallasan est tout indiqué. Après avoir retrouvé nos compatriotes de la veille, nous cherchons sur leur guide le chemin le plus facile à parcourir jusqu’au sommet. Il existe plusieurs sentiers mais 2 seulement pour atteindre le cratère. Nous prenons le premier taxi venu et 20 minutes plus tard nous sommes à l’est de la montagne, face au chemin forestier.


Ça va être long. Pourtant il faut nous hâter car à partir de 13h le cratère n’est plus accessible depuis le dernier check-point. Il est aussi demandé de dégager les lieux à partir de 14h30. D’ailleurs après 17h il n’y a plus ni taxi ni bus. Ça semble tôt mais dites-vous que les amplitudes horaires du soleil ne sont pas les mêmes ici. On ne se dit pas “il va faire jour de plus en plus tard” mais “il va faire jour de plus en plus tôt”. Actuellement à 19h le soleil se couche. Par contre à 5h (du matin) c’est presque plein jour.
Nous commençons l’ascension tout guillerets. Une bonne partie est classée comme facile, puis nous entamerons la partie moyenne et seulement sur la fin la partie difficile. La seule recommandation, à part les horaires, est de faire attention aux sangliers. Mais que peut-il arriver sur un sentier hautement fréquenté ?
La partie facile porte bien son nom. Nous alternons entre des portions en pierre naturelle genre gravillons et des portions de plancher. Ça grimpe mais pas trop non plus. Malgré le soleil, l’air est agréable, nous sommes entourés de verdure. Un peu sèche d’ailleurs, le ruisseau aussi. On profite quand même de la quiétude des sous-bois, des oiseaux qui chantent et des corbeaux qui croassent. C’est beau mais on se dépêche un peu à cause du timing.


Nous atteignons le premier check-point, puis le second… ça grimpe un peu plus déjà. La pierre se fait plus grossière et le sentier devient presque un escalier naturel. Ce qu’il va devenir d’ailleurs dès le second check-point. Ça commence à se sentir dans les pieds et les pauses se font plus fréquentes. Nos collègues, plus agiles, nous dépassent. Nous les reverrons peut-être au sommet. En plus du côté ascensionnel de notre situation, il faut composer avec ceux qui descendent. Vu l’heure, ils devaient y être depuis 7h ce matin pour redescendre maintenant. D’un autre côté, on se fait dépasser par des randonneurs ultra-équipés, surtout de bâtons de marche, et de sexagénaires qui encouragent Will qui peine un peu. Ceux qui descendent ont la délicatesse de nous souhaiter “good luck” (bonne chance).


L’heure avance et nous voyons la végétation se clairsemer. On commence même à apercevoir des buissons floraux très mignons. Et enfin le dernier check-point. Pause repas rapide pour continuer l’ascension. Toujours montre en main, on n’est malheureusement pas en avance. Nous aurions dû partir à 8h… Surtout que c’est la partie difficile qui s’annonce. On avait déjà bien sué pour la moyenne. Et elle porte bien son nom la grimpette. La pierre forme un escalier inégal et vertical et nous aurons de la chance de ne pas y laisser une cheville. On sent qu’on s’approche du sommet. La végétation est plus aérée et nous pouvons même apercevoir un joli panorama de l’île quand on se retourne. Alors qu’on peine toujours à grimper, un genre de garde forestier nous dit de nous dépêcher, il reste une heure avant l’horaire de la descente et nous sommes encore loin.

Des escaliers, de bois cette fois, apparaissent enfin. On pense pouvoir souffler et on le voit. Le sommet du volcan apparaît et nous pouvons suivre des yeux les quelques 800 mètres qui nous en séparent encore. Malheureusement, nous n’étions pas préparés à une telle ascension et à ce rythme surtout. Le genou de Will montre un signe de faiblesse et nous préférons ne pas tenter le diable, d’autant que la descente (et 8,5 mois de voyage) nous attend encore. Nous pourrions être déçus d’abandonner si près du but mais nous sommes déjà fiers d’avoir atteint ce point. D’autant que la vue était belle aussi.


La descente s’avère longue et compliquée. Nous nous soutenons l’un l’autre mais les pierres ne nous facilitent pas la tâche. Tant pis pour le temps cette fois, nous y allons à notre rythme. Après le premier check-point, il nous reste encore 4km à parcourir. Ce qui nous avait paru facile au départ se change en éternité. Entre la chaleur, la fatigue et les pieds qui ne veulent plus marcher (dans tous les sens du terme), on ne doit pas être beaux à voir. Petit réconfort, nous sommes rejoints par nos deux acolytes. Petite récompense, nous avons l’occasion d’observer une biche (qui a très vite fui) et d’approcher un cerf (dans le genre “je crains pas les touristes”) en train de brouter. Nous avons quand même décroché nos certificats d’ascension. En même temps on ne nous demandait aucune preuve.


Une petite glace pour la route et nous tombons sur le dernier taxi du parking. Celui-ci n’utilisant pas le compteur kilométrique, il a voulu nous arnaquer. On a dû un peu batailler mais il nous l’a fait un peu plus cher qu’à l’aller (certes moins que ce qu’il aurait voulu). Il s’est bien vengé en roulant à plus de 100km/h (route limitée à 60) sur l’air de Gangnam style (ça, c’était marrant cela dit). En rentrant à la chambre, une bonne douche et… au lit !

Journal de séjour #10 – Balade à Seogwipo

Journal de séjour #10 – Balade à Seogwipo

Jeju-do est connue pour la beauté de ses paysages. N’ayant pas encore pu en profiter, nous nous préparons à une petite excursion pédestre. On se préserve quand même pour le volcan. La météo s’est nettement améliorée et malgré le vent nous aurons une belle journée. Plusieurs itinéraires possibles, nous décidons de partir vers l’est qui semble plus prometteur. À peine sortis de l’auberge, nous nous faisons kidnapper par un vieux bonhomme. On ne se comprend d’aucun côté mais il veut absolument nous amener quelque part. Nous nous laissons entraîner pour “l’aventure”. Ben en fait il a juste vu qu’on était des touristes et nous a montré l’arrêt de bus le plus proche. Déception… Je lui fais comprendre qu’on va marcher et il nous montre la direction générale. C’était gentil quand même.


Nous descendons vers le port et suivons les panneaux menant à une jolie cascade. Point touristique oblige, il faut payer l’admission pour une somme symbolique. Même “l’authentique” est une attraction dans ce pays. Le petit chemin vaut le détour et ce petit coin de nature juste sous la ville reste très agréable. La légende (il y en a toujours une) raconte qu’en cas de sécheresse les villageois venaient prier le dragon qui vivait sous la cascade. Leurs prières ont toujours été exaucées.


On a pu aussi voir un remake des daltons façon gardiens de l’île et William a voulu jouer à cache-cache. Ambiance bon enfant donc, d’autant que nous avons vu une drôle de façon de promener… les bambins. Imaginez que vous laissiez votre enfant à la crèche et que celle-ci organise une sortie. Les puéricultrices s’occupent de groupes de 5 à 6 enfants et les encouragent à se promener à coups de chips. Ils doivent bien se cramponner à un petit anneau relié à une laisse, sinon on n’avance plus. Oui autant appeler ça comme ça, même s’ils n’ont pas de collier. Les avis peuvent être partagés sur la méthode, je trouve ça pas trop mal pour leur apprendre à rester groupés (hormis le coup des chips).

La cascade apparaît bientôt. Il s’agit des chutes de Cheonjiyeon, hautes de 22 mètres. Le bassin ferait 20 mètres de profondeur. Le climat a permis à certaines espèces tropicales florales et animales de se développer, notamment une sorte d’anguille « géante »… Peut-être le dragon de la légende ?

Sur le chemin du retour, nous remarquons une petite sculpture de trois animaux où de nombreuses pièces ont été lancées pour exaucer les souhaits. Le canard mandarin (un peu noyé à droite de la tortue) apporte le bonheur conjugal, la tortue une longue vie et la carpe le succès dans la vie. La pièce de Will est tombée entre la tortue et le canard, sera-ce représentatif ?


Nous repartons et sortons peu à peu de la ville. Petit intermède sandwich en bord de mer quand soudain deux étrangers approchent. Je ne sais pas pourquoi mais j’allais parier pour des Français. Bingo ! Après discussion, nous nous retrouverons le lendemain pour la grimpette du mont Hallasan (le volcan). Nous continuons nos routes chacun de notre côté. Nous suivons le bord de mer et pouvons admirer la côte forgée dans la roche volcanique. Cette pierre noire se retrouve partout sur l’île, que ce soit pour les statues ou même le pavement des trottoirs.


Troisième arrêt, deuxième cascade : les chutes de Jeongbang. Celle-ci aurait pour particularité d’être la seule en Asie à se jeter directement dans la mer. Plutôt jolie (23 mètres de haut), c’est le cadre autour qui fait son charme. Facétieuse aussi, on peut vite être trempés si on y reste trop longtemps. Le vent ne nous a pas aidés. L’histoire raconte (oui je sais) que l’empereur Chinois Qin aurait demandé à son serviteur Seobul de rapporter un élixir d’immortalité. Celui-ci arriva jusqu’à cette cascade et ne trouvant rien décida de rentrer bredouille. Il y écrivit « Seobulgwacha » disant qu’il avait été jusqu’ici. Le nom de la ville, Seogwipo, serait un dérivé de la phrase “Seobul s’en retourne vers l’ouest”. L’histoire ne dit pas comment il a été accueilli à son retour en Chine…


Nous suivons encore le sentier qui nous amène jusqu’à une immense plage volcanique. On y observe quelques personnes ramassant des fruits de mer et même un chat faisant sa sieste à marée basse. Nous longeons la plage quand William me dit de continuer sur le chemin en face. Je ne voudrais pas remettre en question ce que dit son GPS mais le sentier ressemble plutôt à une invitation pour le terrier du Lapin Blanc. Pourtant les balises touristiques sont bien présentes, alors tentons ! Nous sommes conduits jusqu’à un joli belvédère surplombant la mer et offrant une belle vue sur une île proche. Par temps clair, la montagne en arrière-plan se reflète dans le bassin formé par la roche… Sans vent aussi, donc adieu l’effet de miroir pour aujourd’hui.


Après ces quelques kilomètres, il est temps de revenir sur nos pas et tenter de prendre un taxi pour une autre attraction. Petite route de campagne sympa et pas un véhicule en vue. Il va falloir marcher jusqu’à la ville. En quelques minutes nous arrivons à faire signe à un taxi qui passait par là. Mais nous avons beau lui montrer toute la doc possible à propos de notre destination (même la carte hein) rien n’y fait, il ne sait pas où nous emmener. On abandonne, on prendra le suivant… qui ne tarde pas et même nous klaxonne en nous faisant signe de monter.
Plus encourageant, on y va. Rebelotte nous montrons le prospectus. Il acquiesce, c’est plutôt bon signe. Il nous demande si on parle anglais (an’gulishi j’ai compris mais ça va aussi) et il sort son téléphone. Il me passe quelqu’un (normal) qui me demande notre destination. Ok, je repasse le combiné au chauffeur qui nous sort le nom coréen du parc. Donc les attractions (très nombreuses sur l’île) ont leur nom coréen et un nom affilié en anglais… Sûr qu’on allait pas s’entendre sur la destination. Moi qui pensais que le premier chauffeur ne devait même pas connaître son île.
Nous n’avons plus qu’à admirer le paysage qui défile : montagne, forêt, canassons… L’élevage des chevaux est une ressource de Jeju-do. Autant pour la monte que pour la cuisine semblerait-il. Je ne sais pas si nous testerons (ou si nous avons testé à notre insu ><). Nous remontons au nord de l’île pour Jeju Loveland ! On a hésité avec le musée du sexe au sud mais ça parlait surtout de l’industrie cinématographique… dans le genre pornographique bien sûr (a priori, Will en savait suffisamment sur le sujet…). L’idée ici est de présenter dans un grand parc des sculptures plus qu’explicites. Une belle sortie familiale garantie ! Si, si, il y a une salle de jeux (innocents) pour les enfants à l’entrée du parc. Histoire que les parents soient tranquilles.


Les positions s’enchaînent et ne se ressemblent pas. De l’état extatique féminin aux positions à travers le monde, les divers objets du plaisir (et son sexshop) et des phallus dans toute leur splendeur. Très ludique, les messieurs/dames peuvent s’amuser à la mise en scène avec la plupart des statues. Et spécial Madame, un vélo particulier est mis à disposition pour aiguiser vos sens. Un siège également “Ladies only” me fait réfléchir à la place de l’homosexualité en Corée du Sud. Pas de couple LGBT dans les rues et que des couples hétéros représentés… c’est peut-être encore tabou par ici.
Le parc se base sur un thème particulier mais les Coréens s’en amusent beaucoup. On a pu y voir des couples mais aussi des bus entiers de touristes, certaines d’un bon âge. C’est assez drôle de voir une dame enlacer une statue phallique en rigolant. D’un autre côté, si certaines statues peuvent avoir une dimension artistique, l’ensemble du parc ne casse pas trois pattes à un canard (un peu cher pour ce que c’est). À faire si vous avez l’occasion mais si vous n’avez pas beaucoup de temps sur Jeju-do, préférez les balades aux parcs à thème. Pour les photos nous ferons un dossier spécial. Voilà juste quelques exemples.

(Parcours fléché comme à Ikéa… enfin presque !)

Nous finissons la journée dans un petit resto tranquille. Bibimbap au menu. Nous avons préféré un plat végétarien (oui bon il y a un œuf) par égard pour la poule de compagnie de la patronne. Un petit Hei-Hei au féminin (voir Vaiana), c’était drôle. Nous avions en tête tous les restaurants présentant à l’entrée les bacs de poissons que vous pouvez manger. On ne voulait pas que la poule finisse au menu aussi.

Le musée d’histoire de Jeju-do

Le musée d’histoire de Jeju-do

Notre première « attraction » à Jeju-do est le musée d’histoire. C’est l’occasion d’en découvrir plus sur la culture du pays et surtout de l’île qui semble être unique.

(Ceci est la coupole au plafond du hall central)

Le passé de Jeju-do remonte à la Préhistoire. À l’époque du Paléolithique, il s’agissait encore d’un bout de terre volcanique rattaché à la Corée du Sud. Les premiers migrants s’y installent et vivent de la chasse, de la cueillette et de la pêche, en attestent les vestiges les plus anciens. Les silex retrouvés montrent une certaine dextérité à manier la pierre et à la former. Très vite, les premiers habitants ont su développer leur civilisation.
Il y a 10000 ans, finissait la période glaciaire et le Néolithique commençait. La géographie se modifie et Jeju-do devient une île. Le climat se réchauffe, il devient plus facile de se nourrir. Parmi les vestiges de l’époque, ont été retrouvés des pointes de flèche, des restes de poterie, des paniers de récolte tressés… Des similitudes ayant été retrouvées dans les vestiges de la péninsule, on peut penser qu’il y avait des échanges entre l’île et le continent. Les habitants créaient des habitations dans des cavités naturelles proches du volcan ou sur la côte.


Toujours grâce aux liens avec le continent, l’âge de bronze se développe sur l’île. Des villages prennent forme sur les collines et en bord de mer. La poterie prend de nouvelles formes. Des accessoires en coquillages sont retrouvés et même des ornements en bronze pour les personnalités. Un style de poterie semble être propre à l’île, ce qui a permis de développer le commerce. Ainsi, on a pu retrouver des ornements de jade qui ne s’y trouve pas au naturel. Autre vestige, des tombes ont montré des cercueils faits de deux grandes jarres emboîtées. Les habitants ont commencé à développer leur propre culture et leurs propres croyances. L’île devient de plus en plus importante car elle est le carrefour des échanges entre la Chine, la Corée et le Japon tous proches.


Au premier siècle de notre ère, cette nation prend le nom de Tamna, littéralement le “pays de l’île”. Les échanges se font de plus en plus nombreux avec les autres nations. Tamna est mentionnée dans des archives du Ve siècle en Corée. D’autres vestiges prouvent qu’une forte hiérarchie était déjà en place depuis quelques temps et cela se renforce.
C’est en 1105 que Tamna est annexée par la dynastie coréenne Goryeo. Elle devient une province coréenne mais continue d’être le centre du commerce avec le Japon et la Chine. Le bouddhisme se développe fortement à cette période et les temples prennent un certain essor. Les Mongols envahissent la Corée en 1231 et les Goryeo doivent battre en retraite jusqu’à Tamna où ils résisteront jusqu’en 1295. Son nom change alors pour Jeju “le village en bord de mer” après que la dynastie de Goryeo disparaisse au profit de la dynastie Yuan.


En 1392 commence la dynastie Joseon qui durera jusqu’en 1910. À ce stade, Jeju-do est une province vue comme éloignée du pays. On y exile les dissidents, tout en gardant le contrôle par un gouverneur. La vie est devenue rude pour les habitants. Des taxes sont imposées par le roi et des pirates japonais attaquent régulièrement l’île.
La défense s’organise pour éviter de nouveaux dommages. Le magistrat obtient de plus grands pouvoirs afin d’administrer Jeju-do au mieux. L’éducation se développe aussi grâce aux écoles confucéennes et aux dissidents politiques exilés (princes, nobles, philosophes…). Ces personnes deviendront d’éminents professeurs.


Le commerce ne se développe pas plus loin que la Chine et le Japon. Les courants envoient systématiquement vers un naufrage tout navire sortant des routes classiques. Il faudra attendre 1653 qu’un capitaine allemand y fasse naufrage (et en revienne) pour que des archives européennes mentionnent l’existence de l’île. Elle prend par erreur le nom de Quelpart, nom du navire allemand. Inversement, des pêcheurs s’étant trop éloignés ont pu partager leurs récits venant d’autres pays une fois de retour à Jeju-do.


À travers le commerce, les habitants obtiennent les denrées nécessaires au quotidien mais les taxes toujours plus élevées les privent des richesses naturelles de l’île, notamment les oranges et les chevaux (réputés pour leur dressage… et leur viande aussi). De plus, les nombreux typhons, le sol volcanique peu fertile et la famine rendent la vie plus que difficile. Ceux qui reçoivent une éducation quittent l’île pour partir sur le continent. En 1629 et pendant 200 ans, une loi interdira quiconque de quitter ce territoire afin de le repeupler. Depuis, les habitants de Jeju-do ont développé un attachement particulier à leur propre culture et à leur appartenance à l’île.

Cela se traduit par des activités, des arts et des croyances propres. Les pêcheurs et les pêcheuses ont un statut particulier. Appelés respectivement « pojak » et « jamnyeo », ils avaient tout le savoir-faire pour ramener les produits issus de la mer et surtout les haliotis (ou ormeaux de mer) dont la nacre était suffisamment réputée pour servir d’impôts au gouvernement central. Les hommes partant à la guerre, ce travail est devenu exclusivement féminin, jusqu’à disparaître avec la modernité. La poterie et la musique sont également particulières.

Au niveau des croyances, nous avions remarqué des statues qui revenaient sans cesse dans tous les coins de l’île. Nous avons dû demander à une employée du musée ce qu’elles signifiaient. Il existe deux types de statues : des petites funéraires et des grandes qui vont par paires. Les statues funéraires sont basiquement identiques mais un détail change à chaque fois. Les personnages tiennent des objets différents entre les mains. Ils résument ce qui a défini le mort de son vivant : aristocrate, paysan, etc. Si j’ai bien compris (toujours le mélange anglais/coréen qui laisse beaucoup de suppositions sur la compréhension), celles qui tiennent une bouteille désignent des personnes très portées sur la boisson… Enfin, les grandes statues qui vont par paires sont des anciens, des papys au sens affectueux du terme, qui protègent les lieux, les personnes. D’où le fait qu’on les place aux entrées de bâtiments, comme des portails contre le mauvais œil.

La visite se termine. Nous avons pu apprécier une belle mise en scène de leur collection. Pas d’audioguide, ni même de guide, tout est expliqué sur des panneaux (en anglais) dont je vous ai reconstitué le contenu le plus fidèlement possible. Comme vous n’allez rien retenir de tout ça, nous vous encourageons à aller visiter le musée et redécouvrir cette histoire par vous-même ! Ça vaut vraiment le détour.

Journal de séjour #8 – Jeju-do nous tend les bras

Journal de séjour #8 – Jeju-do nous tend les bras

Une semaine jour pour jour après notre départ, nous décidons naturellement de reprendre l’avion pour notre prochaine destination. Techniquement à ce stade de l’aventure, trois chemins s’offraient à nous. Ulsan plus à l’est, Busan au sud-est et Jeju-do, une île au sud. Nous avions déjà décidé d’aller à Jeju-do à un moment ou un autre. Nous restait-il du temps pour le sud-ouest de la Corée ? Oui mais pour faire du rapide, trois photos, dodo, on repart… et le banquier aurait grincé des dents aussi. Toutes ces raisons nous ont poussé à un vol direct pour Jeju-do, moins d’une heure de vol, malgré nos recherches poussées pour notre itinéraire vers Busan. Pas d’horaires imprimés pour les bus à la gare de Daegu, l’hôtesse nous a écrit le nom coréen sur un papier et nous devions retrouver la bonne colonne pour les départs…


Nous atterrissons sous les nuages, le temps sera moins au beau fixe cette semaine paraît-il. Moi qui avais à peine commencé mon bronzage… (comment ça, ça ne se voit pas ?) Nous avons réservé une petite attraction pour la fin de la semaine. Aussi nous nous sommes déjà approchés pour notre logement. Seogwipo est la plus grande ville au sud de l’île. Séparée de la ville de Jeju par un volcan (ni plus ni moins), il faut faire le tour de l’île en bus. D’ailleurs, Jeju-do c’est l’île, mais il existe aussi la ville de Jeju. On retrouve d’ailleurs un fou du volant pour un peu plus d’une heure et demie de trajet. Bon j’ai fait une sieste donc c’est William qui m’a rapporté ça.

(Nos valises passaient par là à l’aéroport)

En faisant des recherches sur Jeju, je m’étais fait l’image d’une île sauvage et nature où le trekking et la randonnée sont idéales (genre la Corse coréenne). Nous n’avons traversé que des zones hôtelières depuis notre arrivée. Espérons que les paysages redonneront l’envie de la découverte. On a l’impression d’un parc touristique géant où les musées les plus excentriques ont poussé (genre le musée de l’ours en peluche…). Il faudra sans doute nous approcher du volcan pour comprendre la réelle beauté du lieu.
L’auberge redonne un peu d’espoir. Niveau traditionnel on est encore loin du hanok (auberge à l’ancienne) mais on dort quand même sur des futons et à un prix raisonnable. Oui dormir quasi par terre a un prix, somme toute élevé d’ailleurs.

Nous en profitons pour le gros kiff du moment. Il nous donnait envie et c’est la spécialité du coin : le barbecue coréen ! Des tables percées pour mettre les charbons, des hottes aspirantes rétractables et je ne sais combien de coupelles d’accompagnement en plus de la viande. On ne sait pas si c’est à volonté mais si vous finissez une coupelle, elle se remplit à nouveau comme par magie. Laissez toujours un petit quelque chose dedans et allez-y tranquille. Je croyais avoir bien avancé quand on nous a ramené le riz et un bol de kimchi en plus… On ressort gros comme des barriques d’accord (sans alcool) mais ça reste moins gras qu’en France. Que des légumes en accompagnement, peu de sauce ou pimentée, seule la viande présente un apport gras. Un vrai festin et un régal !

Cuisine sur le pouce à Daegu

Cuisine sur le pouce à Daegu

Comme nous avons pas mal bougé (et pour préserver un peu notre budget), nous avons un peu plus privilégié la cuisine sur stand ou cuisine à emporter. Il y a eu des redits aussi, nous ne nous pencherons pas trop dessus.

Gimbab : On risque de m’en vouloir de dire ça mais ce sont les sushis coréens. Sauf qu’un rouleau correspond presque à un repas complet. Prenez un maki (riz enroulé dans une feuille d’algue nori et garniture légère) et ajoutez en son centre ce que vous voulez. Carottes, omelette, porc frit, concombre, surimi… tout ça dans un seul rouleau coupé en tranches fines.


Nouilles sautées au porc : Le principe est dans le titre même si William n’a pas senti le porc. Le côté ultra épicé en revanche, il l’a bien senti. Le tout était servi avec une petite soupe. Le goût m’a fait penser à la soupe à l’œuf (suisse). Excellent en tout cas.


Faux cidre : C’est le Sprite coréen. Pourquoi faux cidre ? Will a pris la canette grâce à l’appellation « cider » inscrite dessus. C’est en goûtant qu’on a remarqué la supercherie.


Mochi à la fraise : Dérivé du mochi japonais… en fait on n’a aucune idée du nom coréen (ils vont vraiment m’en vouloir à force). C’est un petit gâteau gluant à la farine de riz, fourré à la pâte de haricots rouges et ici d’une fraise entière. Extase des papilles garantie !


Gâteaux secs : Achetés sur un étal de marché, ces biscuits aux tailles et goûts variés accompagneront bien votre thé. Encore qu’attention aux surprises. Il y en avait notamment un au goût d’algue nori. Dans l’ensemble ça reste des biscuits légèrement sucrés.


Peanut pancake : Autant lui donner un nom anglais. Autre stand de marché et autre gourmandise sucrée, c’est donc une crêpe épaisse fourrée à la cacahuète et à la cannelle. Test réussi, il faut trop que j’en refasse.

Crackers à la cacahuète : Deux petits biscuits avec une pâte à la cacahuète au milieu genre cookie Oreo. Ça passe très bien 🙂

Mascotte Kakao : Comme son nom ne l’indique pas c’est fourré au miel. Ça se trouve du côté petit déjeuner des supérettes. Alors pourquoi un tel nom ? Pour la mascotte, je me suis servi du nom du beignet fourré de la Brioche dorée et ça va bien avec ce qui suit. Les Kakao sont des petits personnages dessinés très populaires en Corée. Notre biscuit est à l’effigie de l’un d’eux (Ryan). CQFD


Hot-dog : Saucisse panée (viande toujours d’origine inconnue) qu’on peut recouvrir de ketchup et… de sucre. Tout à fait normal.

Bière à la mangue : On refait le coup du cidre/Sprite mais en sens inverse. Will recherche un jus de fruits pour se désaltérer et tombe sur une bière. On vous assure qu’il n’avait pas remarqué le degré d’alcool avant de l’acheter.

Pour le dernier soir, nous avons pris à emporter quelques plats déjà connus ou presque : des raviolis et des nouilles. Celles-ci étaient accompagnées d’un gros beignet de légumes.

Journal de séjour #7 – Temple de Donghwasa

Journal de séjour #7 – Temple de Donghwasa

Après une petite grasse matinée bien méritée, nous nous dirigeons en-dehors de la ville. Première destination au nord-est vers le temple de Donghwasa, un haut lieu du bouddhisme de la ville datant du Ve siècle, réaménagé au fil du temps. Ça reste quand même à 40 minutes de bus de la gare et ça grimpe. Le temple est perché sur les hauteurs, à l’écart de la civilisation et de la foule qui grouille. L’idée est de trouver une certaine paix intérieure et une harmonie avec le monde qui vous entoure.


Le bus nous arrête devant une dernière montée. Le portail apparaît enfin, encadré par 4 divinités aux yeux écarquillées. Pas d’explication en anglais malheureusement. On suit le chemin jusqu’au temple, un complexe de petits bâtiments. Premier arrêt à une fontaine à l’entrée où tout le monde vient boire quelques gorgées. Nous sommes encouragés de faire de même par une dame. J’ai juste en tête les recommandations de base quand on part en voyage : pas de légumes crus, pas de glace ou de glaçon, pas d’eau sauf en bouteille plastique et bouchée. On en n’était pas à notre première infraction à ce code alors… À Rome, fais comme chez les Romains ! Eau de source pure malt, rafraîchissante et offerte par cette bonne vieille Dame Nature.


Nous continuons la visite vers les différentes cours, ombragées de centaines de lanternes en papier aux couleurs vives. Le temps d’écrire et d’accrocher un vœu et on continue.


L’ensemble de bâtiments date de périodes différentes. Le hall principal daterait du XVIIIe. Chaque bâtiment est dédié à la prière, nous n’osons pas rentrer pour ne pas brusquer les croyants. Musclée la prière d’ailleurs. C’est tout un rituel d’accroupissements et de prosternations devant l’objet sacré, une statue, une lanterne, une image… Du coup, pas de photo non plus, toujours rapport au respect des lieux, des autres etc. Ça n’est pas explicitement dit mais on a pensé que c’était tacite. Dommage d’ailleurs parce que les détails sont sur chaque parcelle décorable. La statue de Bouddha à la feuille d’or voit sa tête entourée d’oiseaux et dragons peints suspendus au plafond et ayant l’air en plein vol. Les murs sont peints avec détails de bleu, rouge et vert. Vraiment superbe ! Les autres salles, plus modestes, abritent soit les portraits des précédents Grands Moines, soit des offrandes. Chacune est peinte dans le même esprit mais elles ne sont pas toutes au même niveau de restauration.

(Attention, je rappelle que c’est bien un signe de paix bouddhiste. Le symbole nazi est inversé !)

(Empiler des pierres porterait bonheur)

L’extérieur de la salle principale est intéressant pour ses fresques. Plusieurs panneaux semblent raconter une histoire. Nous apprendrons que ce sont les paliers vers l’illumination, cœur du bouddhisme. C’est un voyage intérieur assez emblématique. On observe un jeune homme cherchant un taureau, celui-ci représente le vrai-moi qu’il faut découvrir. On suit ses traces, ce qui fait qu’on va le reconnaître. Une fois trouvé, il faut l’apprivoiser et le nettoyer de Trois Poisons : la Colère, l’Envie et la Bêtise. Ces étapes accomplies il faut revenir à une certaine réalité, prendre du recul avec ce qui a été accompli (on a eu plus de mal avec la suite, alors j’espère bien retranscrire la chose). Il faut alors atteindre un état particulier où objectivité et subjectivité ne sont plus. Il faut être en harmonie avec la nature et accepter l’existence de chaque chose (techniquement c’est là qu’on atteint l’illumination il me semble). Pour finir, il faut voyager pour faire le bien partout où l’on passe. Très poétique, peut-être en saurons-nous plus durant notre propre voyage, avec d’autres temples.

(Finalement nous n’avons qu’une partie de l’histoire en photo – la fin, à lire de droite à gauche)

Nous n’avions pas l’autorisation de visiter tous les bâtiments. Ce doivent être les communs où vivent et méditent les moines. Mais le temple nous réserve une autre surprise. Une sculpture géante de Bouddha s’élève à quelques mètres de là (récente, achevée en 1992). Faite de plusieurs blocs, elle s’élève à 33 mètres du sol. L’espace est grandiose et offre une belle scène à la méditation. Un musée en sous-sol propose de découvrir comment les moines ont édité une collection d’écrits sur le bouddhisme en 6000 rouleaux, quelle position prendre pour méditer, comment mettre en place la cérémonie du thé et l’histoire du jeune moine et du bœuf.

Le temps de saluer des moines tibétains en pèlerinage et nous repartons en ville pour la deuxième étape. Direction le sud pour le parc Apsan où l’on rejoint un téléphérique. La marche est dure en fin de journée et le vent n’aide pas. La grimpette nous récompense avec un superbe panorama de la ville. Réellement le centre-ville que nous avons vu la veille semble minuscule. Que dire par rapport au monde…

Journal de séjour #6 – Daegu et le festival de la médecine

Journal de séjour #6 – Daegu et le festival de la médecine

Nous partons ce matin depuis la gare de Andong pour Daegu, une grande cité au sud-ouest de la Corée. Le trajet durera 2 heures, toujours à travers la campagne et les montagnes vertes.
Daegu est au niveau supérieur par rapport à Andong : facile à deviner il y a trois lignes de métro dont un monorail. On est habitués maintenant à se repérer donc on achète nos tickets et nous préparons à aller à l’hôtel. Petites particularités, les tickets ressemblent à des jetons de casino et les mascottes du métro sont deux petits écureuils trop choupinous !


L’hôtel est dans un quartier d’affaires. Nous sommes encerclés de grattes-ciel mais sans étouffement. Il y a toujours cette sensation d’espace caractéristique aux villes coréennes et de la verdure dès qu’ils peuvent en mettre. C’en est presque artistique. C’est probablement l’influence du pungsu (feng-shui coréen) qui détermine la place de chaque chose en ville. Vive l’harmonie !
Nous arrivons à l’hôtel sans souci mais un peu anxieux. Quand nous avons réservé, il était spécifié dans un commentaire qu’il s’agissait d’un love hôtel. Phénomène connu au Japon, on peut se demander jusqu’où l’Asie a-t-elle été colonisée… Ces hôtels ont donc la particularité de louer leurs chambres à l’heure, rarement à la nuit, pour des couples… et plus si affinités ? Pratique pour rencontrer son amant ou sa maîtresse, pour un câlin au milieu de la journée, etc.


Notre ressenti ? Je dirai que l’hôtel était… normal. Rien de particulier, stimulant ou titillant. Bel espace de chambre, plutôt confort. Nous aurions dû avoir une baignoire, ça n’a pas été le cas, tant pis (bon ok sur certaines photos du site il y en avait en forme de cœur). Les seuls détails, disons, excentriques ont été une loupiotte qui change de couleur (ambiance), un préservatif mis à disposition pour les clients et une espèce de télécommande sortant du matelas (celui-ci était assez dense d’ailleurs, pas moelleux du tout). On n’a pas compris les effets du matelas télécommandé, pas de changement de forme, ni de vibrations… on n’a peut-être pas su le faire fonctionner en fait. Une insonorisation parfaite aussi. Je ne sais pas si nous avons eu des voisins de chambrée mais nous n’avons rien entendu. Pour finir, une petite tache douteuse sur les draps nous a quand même encouragés à utiliser nos sacs à viande, sorte de sacs de couchage aussi fins qu’un drap… oui, une sorte de capote contre les inconvénients possibles d’un lit inconnu, du genre bactéries et bestioles.
Il nous reste encore une bonne partie de l’après-midi pour découvrir la ville. Glanage d’informations à l’office du tourisme et nous voilà partis pour le centre-ville. Nous traversons un petit parc où nous trouvons des vestiges du passé. Il semble qu’il y ait eu un fort centre administratif à une époque.

Nous arrivons en vue d’une rue piétonne aux allures de festival, jonchée de stands. Nous y avons à peine posé le pied que William s’est fait alpaguer par une dame. Elle nous propose une boisson. C’est l’affiche du stand qui nous fait comprendre qu’il s’agissait d’une sorte de médicament. Un petit goût de réglisse, je la laisse bien volontiers à William. Alors qu’on essaye de savoir quelles plantes sont utilisées, un couple coréen nous aborde… et nous parle français ! Jackpot ! On n’y croyait pas. Ils ont vécu à Paris pendant un temps et Monsieur est peintre. Ils ont pu nous dire que pas moins de 13 plantes médicinales avaient servi pour la boisson. Ils ont dû nous laisser, ils partaient à la messe. Il doit y avoir une certaine communauté catholique dans cette ville car nous y retrouvons bon nombre d’églises.


Nous continuons notre route et observons les différents stands. Savons, vêtements, jeux traditionnels mais surtout des graines, des racines et comment empaqueter son médicament naturel. Il y avait donc ce jour-là une espèce de convention autour de la médecine traditionnelle, plutôt par les plantes et les décoctions.

Allez vous coucher avec votre pêche aux canards. C’est plus fun avec de vrais poissons ! 🙂 (Will)


Nous avions entendu parler d’un marché typique quelques rues plus loin. Il s’agit d’un marché couvert, peut-être même sur plusieurs étages (c’était assez sombre, nous ne sommes pas sûrs). Pour le coup très peu de touristes. Des allées étroites, de petites boutiques peu éclairées où s’entassent les articles… ce sont surtout les habitants du quartier et de la ville qui y font leurs emplettes. Chaque allée a sa spécialité que ce soit le textile, l’alimentation, la restauration. Étals à brochettes et à fritures nous tendent les bras. Beaucoup sont déjà attablés et avalent leurs nouilles. Nous avons fait le plein de petits biscuits genre biscuits secs pour le thé et je me suis laissée tentée par une crêpe fourrée. Ça ressemblait plus à un pancake cela dit, mais la garniture cannelle/cacahuète est un régal. Nous repartons tranquillement vers l’hôtel alors que le soleil se couche.

Cuisine variée à Andong – De l’occidental à l’orientale

Cuisine variée à Andong – De l’occidental à l’orientale

Andong a été l’occasion de tester quelques classiques occidentaux à la sauce coréenne. Le rendu est excellent et on pourra piocher quelques idées en France.
Beignets frits : Les marchés sont vraiment une mine d’or pour grignoter des mets typiques. Outre les brochettes, on trouve beaucoup de beignets aux garnitures différentes. Pour le test, on ne s’est pas trop mouillés avec un beignet à la saucisse (de quoi ? on n’en sait rien) et un beignet à la patate douce (on l’a su qu’après avoir goûté). Il faut s’amuser avec les saveurs surprises. Jusque-là nous n’avons jamais été déçus.


Dips poulet : Parmi les grandes enseignes américaines présentes en Corée, nous avons voulu tester les beignets de poulet de Burger King. Rien de bien neuf en fait. Autant aller à KFC ou les faire maison (encore mieux). Mais le packaging est mignon !


Glaces : Le principe est bien connu, c’est la boule de glace dans son cornet, rien de très innovant. Les parfums en revanche… Nous ne verrons pas trop de sorbets, plutôt des goûts amusants comme barbe à papa, cheesecake, macarons. Une mise en abîme des desserts donc. William a testé barbe à papa (proche du bubblegum pour le visuel, mais plus sucré en goût) et thé matcha (pas très aromatisé). J’ai pris la cerise (sans être du sorbet, c’est très bon).


Café glacé au miel : Plein de saveurs possibles, assez difficile de choisir. Nous ne sommes pas déçus de celui-ci.


Gâteaux fourrés : En supérette dans la section petit-déjeuner, on recherche des petites brioches ou autre viennoiserie. D’un autre côté, on décide de snobber les madeleines St-Michel et les McVitties’, trop européens à notre goût. Nous prendrons une sorte de brioche fourrée à la fraise, sucrée juste ce qu’il faut. J’ai l’impression qu’ils aiment bien allier les saveurs façon fourrage.
Sandwich : Toujours en supérette, on trouve facilement des clubs sandwich, assez classiques. À la buvette de Hahoe, on s’attend à trouver la même chose. Quand vous demandez un sandwich jambon/fromage, on vous sert un club toasté et garni du jambon/fromage, œuf, salade, cornichons, sauce, ananas, mozzarella… quand même pas jusque-là mais le principe est le même. En Corée, vous commandez un truc, il y a au moins cinq autres ingrédients qui vont avec.


Jus de citrouille : Particulier, pour le coup Will a aimé, moi moins. Ça se boit, c’est rafraîchissant mais le goût peut ne pas plaire. Et on n’a toujours pas élucidé l’énigme de ce qui “nage” au fond du verre. On veut parier pour une espèce de riz soufflé et ramolli par le jus ou pour la composante des graines de citrouille.
Les raviolis ou dumpling : Proche des gyoza japonaises, il s’agit de bouchées vapeur avec tout type de fourrage. Ici nous avons kimchi (assurément pimenté) et viande (je ne sais toujours pas laquelle).


Churros : On est restés bêtes quand on a vu ça. À la rigueur je me serai attendue à en voir en Amérique latine. D’un autre côté, vu le goût qu’ils ont pour la friture, c’est moins surprenant d’un coup. Pour notre part, nous avons testé à la cannelle. Pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt ? Peut-être cela se trouve-t-il déjà chez nous, mais c’est la première fois que nous essayions. Ils font aussi un modèle encore plus fin pour tremper dans une glace à la vanille. Pas pu essayer, ils n’en avaient plu.


Cafés glacés en supérette : Nous aurions pu choisir une nouvelle saveur dans les rayons. Mais la vendeuse était tellement contente de parler à des étrangers qu’elle nous a montré un autre système. On achète le sachet de café et le verre plein de glaçons, il n’y a plus qu’à verser. Plus économique. Une petite saucisse pour accompagner et v’là le petit déjeuner du randonneur.