Journal de séjour #10 – Balade à Seogwipo

Journal de séjour #10 – Balade à Seogwipo

Jeju-do est connue pour la beauté de ses paysages. N’ayant pas encore pu en profiter, nous nous préparons à une petite excursion pédestre. On se préserve quand même pour le volcan. La météo s’est nettement améliorée et malgré le vent nous aurons une belle journée. Plusieurs itinéraires possibles, nous décidons de partir vers l’est qui semble plus prometteur. À peine sortis de l’auberge, nous nous faisons kidnapper par un vieux bonhomme. On ne se comprend d’aucun côté mais il veut absolument nous amener quelque part. Nous nous laissons entraîner pour “l’aventure”. Ben en fait il a juste vu qu’on était des touristes et nous a montré l’arrêt de bus le plus proche. Déception… Je lui fais comprendre qu’on va marcher et il nous montre la direction générale. C’était gentil quand même.


Nous descendons vers le port et suivons les panneaux menant à une jolie cascade. Point touristique oblige, il faut payer l’admission pour une somme symbolique. Même “l’authentique” est une attraction dans ce pays. Le petit chemin vaut le détour et ce petit coin de nature juste sous la ville reste très agréable. La légende (il y en a toujours une) raconte qu’en cas de sécheresse les villageois venaient prier le dragon qui vivait sous la cascade. Leurs prières ont toujours été exaucées.


On a pu aussi voir un remake des daltons façon gardiens de l’île et William a voulu jouer à cache-cache. Ambiance bon enfant donc, d’autant que nous avons vu une drôle de façon de promener… les bambins. Imaginez que vous laissiez votre enfant à la crèche et que celle-ci organise une sortie. Les puéricultrices s’occupent de groupes de 5 à 6 enfants et les encouragent à se promener à coups de chips. Ils doivent bien se cramponner à un petit anneau relié à une laisse, sinon on n’avance plus. Oui autant appeler ça comme ça, même s’ils n’ont pas de collier. Les avis peuvent être partagés sur la méthode, je trouve ça pas trop mal pour leur apprendre à rester groupés (hormis le coup des chips).

La cascade apparaît bientôt. Il s’agit des chutes de Cheonjiyeon, hautes de 22 mètres. Le bassin ferait 20 mètres de profondeur. Le climat a permis à certaines espèces tropicales florales et animales de se développer, notamment une sorte d’anguille « géante »… Peut-être le dragon de la légende ?

Sur le chemin du retour, nous remarquons une petite sculpture de trois animaux où de nombreuses pièces ont été lancées pour exaucer les souhaits. Le canard mandarin (un peu noyé à droite de la tortue) apporte le bonheur conjugal, la tortue une longue vie et la carpe le succès dans la vie. La pièce de Will est tombée entre la tortue et le canard, sera-ce représentatif ?


Nous repartons et sortons peu à peu de la ville. Petit intermède sandwich en bord de mer quand soudain deux étrangers approchent. Je ne sais pas pourquoi mais j’allais parier pour des Français. Bingo ! Après discussion, nous nous retrouverons le lendemain pour la grimpette du mont Hallasan (le volcan). Nous continuons nos routes chacun de notre côté. Nous suivons le bord de mer et pouvons admirer la côte forgée dans la roche volcanique. Cette pierre noire se retrouve partout sur l’île, que ce soit pour les statues ou même le pavement des trottoirs.


Troisième arrêt, deuxième cascade : les chutes de Jeongbang. Celle-ci aurait pour particularité d’être la seule en Asie à se jeter directement dans la mer. Plutôt jolie (23 mètres de haut), c’est le cadre autour qui fait son charme. Facétieuse aussi, on peut vite être trempés si on y reste trop longtemps. Le vent ne nous a pas aidés. L’histoire raconte (oui je sais) que l’empereur Chinois Qin aurait demandé à son serviteur Seobul de rapporter un élixir d’immortalité. Celui-ci arriva jusqu’à cette cascade et ne trouvant rien décida de rentrer bredouille. Il y écrivit « Seobulgwacha » disant qu’il avait été jusqu’ici. Le nom de la ville, Seogwipo, serait un dérivé de la phrase “Seobul s’en retourne vers l’ouest”. L’histoire ne dit pas comment il a été accueilli à son retour en Chine…


Nous suivons encore le sentier qui nous amène jusqu’à une immense plage volcanique. On y observe quelques personnes ramassant des fruits de mer et même un chat faisant sa sieste à marée basse. Nous longeons la plage quand William me dit de continuer sur le chemin en face. Je ne voudrais pas remettre en question ce que dit son GPS mais le sentier ressemble plutôt à une invitation pour le terrier du Lapin Blanc. Pourtant les balises touristiques sont bien présentes, alors tentons ! Nous sommes conduits jusqu’à un joli belvédère surplombant la mer et offrant une belle vue sur une île proche. Par temps clair, la montagne en arrière-plan se reflète dans le bassin formé par la roche… Sans vent aussi, donc adieu l’effet de miroir pour aujourd’hui.


Après ces quelques kilomètres, il est temps de revenir sur nos pas et tenter de prendre un taxi pour une autre attraction. Petite route de campagne sympa et pas un véhicule en vue. Il va falloir marcher jusqu’à la ville. En quelques minutes nous arrivons à faire signe à un taxi qui passait par là. Mais nous avons beau lui montrer toute la doc possible à propos de notre destination (même la carte hein) rien n’y fait, il ne sait pas où nous emmener. On abandonne, on prendra le suivant… qui ne tarde pas et même nous klaxonne en nous faisant signe de monter.
Plus encourageant, on y va. Rebelotte nous montrons le prospectus. Il acquiesce, c’est plutôt bon signe. Il nous demande si on parle anglais (an’gulishi j’ai compris mais ça va aussi) et il sort son téléphone. Il me passe quelqu’un (normal) qui me demande notre destination. Ok, je repasse le combiné au chauffeur qui nous sort le nom coréen du parc. Donc les attractions (très nombreuses sur l’île) ont leur nom coréen et un nom affilié en anglais… Sûr qu’on allait pas s’entendre sur la destination. Moi qui pensais que le premier chauffeur ne devait même pas connaître son île.
Nous n’avons plus qu’à admirer le paysage qui défile : montagne, forêt, canassons… L’élevage des chevaux est une ressource de Jeju-do. Autant pour la monte que pour la cuisine semblerait-il. Je ne sais pas si nous testerons (ou si nous avons testé à notre insu ><). Nous remontons au nord de l’île pour Jeju Loveland ! On a hésité avec le musée du sexe au sud mais ça parlait surtout de l’industrie cinématographique… dans le genre pornographique bien sûr (a priori, Will en savait suffisamment sur le sujet…). L’idée ici est de présenter dans un grand parc des sculptures plus qu’explicites. Une belle sortie familiale garantie ! Si, si, il y a une salle de jeux (innocents) pour les enfants à l’entrée du parc. Histoire que les parents soient tranquilles.


Les positions s’enchaînent et ne se ressemblent pas. De l’état extatique féminin aux positions à travers le monde, les divers objets du plaisir (et son sexshop) et des phallus dans toute leur splendeur. Très ludique, les messieurs/dames peuvent s’amuser à la mise en scène avec la plupart des statues. Et spécial Madame, un vélo particulier est mis à disposition pour aiguiser vos sens. Un siège également “Ladies only” me fait réfléchir à la place de l’homosexualité en Corée du Sud. Pas de couple LGBT dans les rues et que des couples hétéros représentés… c’est peut-être encore tabou par ici.
Le parc se base sur un thème particulier mais les Coréens s’en amusent beaucoup. On a pu y voir des couples mais aussi des bus entiers de touristes, certaines d’un bon âge. C’est assez drôle de voir une dame enlacer une statue phallique en rigolant. D’un autre côté, si certaines statues peuvent avoir une dimension artistique, l’ensemble du parc ne casse pas trois pattes à un canard (un peu cher pour ce que c’est). À faire si vous avez l’occasion mais si vous n’avez pas beaucoup de temps sur Jeju-do, préférez les balades aux parcs à thème. Pour les photos nous ferons un dossier spécial. Voilà juste quelques exemples.

(Parcours fléché comme à Ikéa… enfin presque !)

Nous finissons la journée dans un petit resto tranquille. Bibimbap au menu. Nous avons préféré un plat végétarien (oui bon il y a un œuf) par égard pour la poule de compagnie de la patronne. Un petit Hei-Hei au féminin (voir Vaiana), c’était drôle. Nous avions en tête tous les restaurants présentant à l’entrée les bacs de poissons que vous pouvez manger. On ne voulait pas que la poule finisse au menu aussi.

2 réactions au sujet de « Journal de séjour #10 – Balade à Seogwipo »

  1. Original, le musée ! Pour la question LGBTQI, j’avoue que j’ai la curiosité de me renseigner, je vous tiendrai au jus 😉
    Mais fais gaffe, Delhpine, à force de raconter des légendes, tu vas te transformer en Mère Castor ! xp

    1. C’est ma marque de fabrique, j’adore les légendes et les histoires. Je suis libraire je te rappelle. J’adore raconter des salades :p Et c’est chouette les castors. Je reparlerai de la question LGBT (4 lettres ça suffit au bout d’un moment non ?) avec la Chine. J’ai eu un début de réponse qui peut se généraliser à l’Asie de l’est peut-être.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.