Journal de séjour #92 – Dans la jungle, terrible jungle

Journal de séjour #92 – Dans la jungle, terrible jungle

Le réveil se fait tranquillement. Nous avons merveilleusement dormi bien que ce soit au sol. Nous en avions besoin en tout cas. Petit-déjeuner classique : œufs, toasts, ananas et thé.

Nous patientons avant le départ. Nous sommes les seuls à avoir réservé pour trois jours. Concrètement nous aurions su que deux jours seulement étaient possibles, nous l’aurions fait. Pas grave, nous avons une belle journée en pleine jungle. Tout le monde part et nous patientons encore. Nous repartons avec le même gars que la veille. Pas très loquace mais on avancera bien. Alors que nous allions partir, il s’est souvenu qu’il faudra nous nourrir à midi. Il repart vite fait en scooter chercher des pâtes instantanées. Il revient enfin et nous partons pour de bon.

Tu sais que tu vas souffrir quand ton guide te donne un bâton de bambou pour la marche, alors que tu n’as rien demandé. Nous traversons des rizières puis la forêt. En haut, en bas, c’est intense. C’est beaucoup de grimpette. Le paysage reste incroyable et la vue sur la vallée depuis le point culminant est superbe. Notre guide nous parle un peu des lieux et des plantes. Il nous montre un trou de tarentule… je l’ai supplié de la laisser tranquille, je ne voulais pas la voir en sortir. Il nous donne des petits fruits ressemblant à des poires niveau goût. On passe un bon moment.

Arrivés au point de midi nous sommes en nage. Nous pouvons voir la sueur goutter par tous les pores de notre peau. Will met sa chemise à sécher au soleil et nous reprenons notre souffle. Après un long moment, notre hôte revient de la cuisine avec une marmite de soupe de nouilles agrémentée de légumes du jardin. Pour le reste, nous ne partons pas de suite alors nous pouvons faire une petite sieste. L’endroit étant une maison à la mode locale, nous trouvons une natte suspendue où s’allonger. Nous sommes surpris par une petite pluie, Will a dû récupérer sa chemise, et par le spectacle de poules essayant de voler. Elles se jettent toutes d’un rebord pour atterrir en contrebas, le tout en battant des ailes comme des forcenées… Quelle autre conclusion voulez-vous que nous ayons ? Elles tentent de voler, c’est certain.

Après la sieste nous repartons, toujours en montée. Un des toutous de la résidence nous suit. Nous voyons des plants de café, de thé, d’avocats… ils ont vraiment tout le nécessaire sur place. Pour le reste, c’est toujours de la jungle et des rizières.

Nous arrivons heureux d’en finir à notre refuge de la nuit. On pense avoir marché pas mal de kilomètres mais sur le GPS nous remarquons avoir tourné à peu près aux mêmes endroits. En fait, c’est vraiment histoire de nous balader qu’ils proposent 3 jours. Nous sommes rejoints par un autre groupe avec qui nous discutons bien. Leur guide a l’air cinglé et après l’avoir côtoyé quelques minutes nous ressortons avec des expressions toutes faites : “Oh my Buddha !” “Never try, never know”… c’est sympa.


Il nous raconte à peu près les mêmes histoires que notre guide la veille. On apprend en plus que les filles célibataires s’habillent en blanc et qu’à partir du mariage elles portent pleins de couleurs, que les anciens des tribus ne parlent pas thaï mais leur langage, que les familles ne sont plus aussi nombreuses qu’avant parce qu’avec l’école un enfant coûte cher…
Il a aussi beaucoup de préjugés en fonction de la nationalité des touristes. Ainsi, les Belges, les Allemands et les Hollandais seraient plus friands des ladyboys que les autres habitants de l’Europe. D’ailleurs, il a un truc avec les ladyboys. Il en existerait trois types : les musclés, des sortes de bodybuildeurs efféminés avec une grosse voix, les normaux, des messieurs aux longs cheveux et voix haut-perchée, les réels dont la banane est coupée… Apparemment c’est dû à son histoire personnelle cette fixette sur les ladyboys. Nous apprendrons plus tard que quand il a eu une petite amie (qui allait donc être sa femme), il a eu aussi une amourette avec un ladyboy. Sa petite amie lui a laissé le choix entre elle et lui. Le seul désavantage du ladyboy a été qu’il ne pourrait pas porter d’enfant évidemment. Notre guide s’est donc marié, a deux enfants et a réitéré l’aventure avec un ladyboy un soir qu’il était bourré… ça a l’air douloureux vu sa tête.
Le repas se fait dans une bonne ambiance, les plats diffèrent d’hier heureusement (on aime la variété). Nous finissons avec un whisky fait maison. Pas mal, peu de goût mais il fait son petit effet. Nous partons ensuite nous coucher. C’est un bungalow familial, chaque petit groupe a sa moustiquaire.

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