Journal de séjour #53 – Dis, comment on fait de la soie ?

Journal de séjour #53 – Dis, comment on fait de la soie ?

Vive les grasses mâtinées ! Bon il est 8h mais pour nous c’est beaucoup ! On se prépare vite car on veut pouvoir faire la ferme de vers à soie avant de rendre les clefs de la chambre. On sort, on se prend un bon petit-déjeuner.

Puis on part vers la ferme. Bon petite difficulté pour y accéder mais on s’y fait. Sur le plan, c’est dans la même rue que notre auberge. Sauf que c’est une sortie, il faut faire le tour du pâté de maisons pour y rentrer. On rentre dans ce lieu super beau, le sol est couvert de pavés, il y un coin bar ombragé et un grand coin pour les réceptions de mariage. Bon c’est quand même bien beau tout ça. On se fait accueillir par une jeune femme qui nous prend en charge. Elle nous installe au coin-bar et nous offre un rafraîchissement : un jus de mûres. Connais pas mais c’est super bon. Elle nous explique le déroulement de la visite et on part faire notre tour.

On voit alors plusieurs machines, elles sont le patrimoine de l’entreprise et les souvenirs d’une activité vieille de 400 ans. Elles sont l’héritage de la culture chame puis vietnamienne. On nous montre ensuite les différentes étapes de conception et d’utilisation du fil de soie. Pour vous amis lecteurs, vous qui avez envie de savoir comment sont faites vos chemises en soie, voici le procédé !

On commence par le commencement : les vers à soie sont d’abord nourris à coup de feuilles de mûriers. En fonction de leur âge soit ils passent leur temps à manger, soit à manger et dormir (pourquoi on ne vit pas comme ça ?)

Sous 2-3 semaines, les vers passent par une phase où ils tissent leurs cocons et s’y enferment. Comme pour l’étape de la chrysalide avec les chenilles. Les cocons sont naturellement blancs mais entreposés trop longtemps à l’extérieur ils deviennent jaunes. Pour une belle soie, tout doit se faire dans une place ombragée. Les mites retirées de cocons jaunes servent à la reproduction.

(Ils sont en plein tissage.)

Lorsque le cocon est bien formé, les éleveurs les récupèrent et les font bouillir dans l’eau, sur un four adapté. L’eau permet de mieux tirer les différents filins qui vont former un seul et unique fil de soie. Il en faut une bonne quinzaine pour arriver à concevoir un fil résistant. Pendant que le fil est extrait, il s’enroule autour d’une plaque afin d’être structuré. Évidemment les vers sont morts ébouillantés dans leurs cocons.

Ensuite ils sont séchés, plongés dans la couleur souhaitée et mis en bobine. Puis les bobines sont utilisées pour faire les tissus. Pour cela ils utilisent une machine en bois et grâce aux mouvements du pied la personne actionne un mécanisme qui permet à la bobine d’effectuer un va-et-vient (gauche-droite) afin de créer le tissu. Les images parlent mieux que des mots XD

Les étapes sont extrêmement bien séquencées, on arrive à comprendre de façon simple et rapide la conception des différents tissus en soie. Elle nous montre même la conception d’une ceinture en motif avec une autre machine. Là c’est carrément un autre niveau ! La dame arrive à savoir quelle pierre lever ou baisser pour faire les différents motifs et rien n’est inscrit dessus. Ensuite elle fait passer les fils et les compacte avec un objet qui ressemble à un gros couteau. On apprendra par la suite que la dame a un savoir-faire qui vient de sa région au sud du pays, une technique typique de son village, et du coup ils ont fait appel à ses compétences.

À savoir : la visite qu’on a effectuée c’est juste une visite de plusieurs stands pour faire comprendre aux visiteurs le procédé étape par étape. La production en masse se fait autre part, ils ont même des implantations un peu partout dans le pays et le procédé est semi-automatique (moitié machine pour les tâches répétitives comme le travail du fil et moitié humain concernant le travail avec les bestioles). Après avoir vu tout cela, on passe à la boutique, mais la femme ne nous force pas du tout la vente. Au contraire elle nous invite à nous asseoir autour d’une table dans cette très belle boutique et nous offre une bouteille d’eau. Ensuite elle nous explique comment reconnaître un vêtement 100% soie !

Elle utilise alors un briquet et enflamme un bout de tissu. On constate alors que la flamme brûle mais stoppe net très vite et lorsqu’elle enlève la partie brûlée, les cendres partent facilement sous ses doigts. Ça c’est un signe qui prouve que le tissu est 100% en soie. Si le tissu brûle à moitié et s’éteint moyennement, c’est un mélange soie/coton. Si le tissu brûle et lorsqu’on l’éteint on remarque qu’il a fondu, c’est un mélange polystyrène. Donc retenez surtout que sur la soie le feu ne prend pas comme un combustible contrairement au coton ou autre. Je peux vous dire que pendant le test on était content de ne pas avoir d’alarme incendie ! Après ce petit cours on décide de faire un tour dans la boutique, je m’offre alors une cravate et on prend du plaisir à échanger avec la vendeuse qui parle français !

On sort de la boutique il est 11h, on se dépêche d’aller à l’hôtel, j’ai besoin d’une bonne douche et de ranger nos affaires. On sort un peu avant 12h, on fait le check-out et on laisse nos affaires à l’hôtel. On part s’installer dans un bar, le temps pour nous poser. La serveuse est sympa elle nous offre un petit jus de maïs, on en devient presque accro à ça.

On rentre à l’hôtel et on passe l’après-midi là-bas à bosser. On sort juste vers 13h30 pour manger, on trouve un boui-boui mais lorsqu’on voit la viande on se dit qu’on va prendre du tofu qui n’était pas mauvais du tout.

Puis on rentre à l’auberge, on se prend un jus de canne à sucre et on bosse dans le hall tranquillement jusqu’à 17h, heure où on doit prendre le bus pour Da Lat. On rassemble nos affaires, le bus doit arriver entre 17h et 17h30, on attend patiemment sous le ventilateur. 17h30 toujours rien… ça commence à devenir long. Notre hôtesse nous rassure « il devrait arriver et il y a beaucoup de monde qui devrait partir ». Bon on lui fait confiance. 18h, toujours rien… Ce moment qui t’enseigne la patience quand même mais on positive.

18h10 – la navette arrive enfin ! C’est pas trop tôt, on embarque, elle nous emmène en centre-ville et nous dépose, puis on nous dit d’attendre, le bus couchette va arriver. On attend 30 secondes, le bus arrive et nous prend ! Cette fois-ci la place est parfaite, même si mes pieds sont dans une cellule, ils ont de la place. Seul inconvénient on est en haut donc obligés de garder nos sacs sur nous. Mais on arrive à trouver une solution et on part. Le bus fait plein d’arrêts pendant la nuit même pour aller manger. On est tellement HS qu’on se réveille à peine et on s’endort très vite. C’est un bon point, ça aide à passer le temps plus vite. On a hâte d’arriver.

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