Journal de séjour #241 : Les ruines d’Iximche

Journal de séjour #241 : Les ruines d’Iximche

Nous nous réveillons tôt. À 8h doit passer la navette pour visiter les ruines d’Iximche. Ces ruines mayas se trouvent sur la route de Panajachel et peuvent se visiter très rapidement. Notre navette va effectivement nous laisser sur le bas-côté de la route avant de repartir pour Panajachel ou autre. Nous sommes aux environs de Tecpan. Nous traversons la route via un pont et arrivons à attraper le premier tuck-tuck. Nous le partageons un petit moment avant d’aller aux ruines d’Iximche.

Le site est plutôt joli. Il ne reste que la base des bâtiments. Sans guide il y a peu d’indices pour comprendre l’utilisation des lieux. La balade est simplement agréable. Encore que des tableaux explicatifs nous en disent plus sur l’histoire et le quotidien. On ne saura simplement pas quel bâtiment a servi à quoi.

Parmi les quelques explications que nous avons pu glâner, voici un résumé. Les Mayas ont vécu sur un large territoire depuis le sud du Mexique au nord du Costa Rica. Le territoire est tellement grand que le développement des Mayas s’est fait de façon inégale. 3 grandes périodes ressortent : la période préclassique (-2000 à 250), la période classique (250 à 1000), la période postclassique (jusqu’au XVIe siècle avec l’arrivée des Espagnols). Les grands sites mayas retrouvés ont connu leur apogée à des périodes différentes. Pendant la période postclassique, de nombreuses guerres avaient lieu entre les différentes tribus mayas. Iximche a été fondée à ce moment-là en 1475.

Deux peuples mayas se battaient pour contrôler la région : les K’iché et les Kaqchikel. Les premiers étaient les plus conquérants, les seconds les dissidents. Les Kaqchikel ont fondé Iximche et les K’iché ont tenté plusieurs fois de la conquérir en vain. La cité a été détruite et reconstruite plusieurs fois. Puis en 1524 le conquistador Pedro de Alvarado arrive à Iximche.

Les Kaqchikel avaient été avertis par des envoyés Aztèques de l’arrivée des Espagnols 14 ans avant. Quand Pedro de Alvarado se présenta à Iximche, les seigneurs de la ville concluèrent des accords pacifiques. Le conquistador partit en conquête d’autres territoires au Salvador et à son retour il proclame Iximche cité espagnole en monde maya. Ça plait moyen aux Kaqchikel qui doivent faire face à de fortes demandes de construction, d’extraction d’or et à la cruauté hispanique en général. En septembre 1524 ils évacuent la ville en secret et se cachent dans les montagnes pour organiser la résistance. La ville sera incendiée en 1526 par les Kaqchikel et finalement la capitale espagnole sera bougée ailleurs. Les Espagnols restent plus forts. En 1528 un impôt est prévelevé chez les Mayas et en 1540 Pedro de Alvarado fait exécuter un des leaders d’Iximche pour l’exemple. La ville finit alors de péricliter, plus personne ne vivant entre ses murs.

Au fond du site, nous arrivons sur un lieu de rites mayas et des shamans sont présents pour une démonstration… du moment que vous êtes accompagné d’un guide. Nous trouvons en revanche des explications sur le quotidien.

Les cérémonies s’ordonnent de façon différente : des offrandes d’encens, d’aliments ou d’objets, le sacrifice d’animaux et d’humains, l’autosacrifice de prêtres ou de nobles. L’encens vient de la période postclassique, on le brûlait dans les temples ou pendant des processions. Des objets antérieurs à la création d’Iximche ont été retrouvés, il y avait sans doute un culte de reliques. La musique accompagnant les rites venait de flûtes et ocarinas. Les sacrifices animaliers devaient nourrir les dieux mais aucune preuve qu’il y en ait eu à Iximche… si ce n’est la présence de récipients connus pour récolter le sang des sacrifices chez les Aztèques (ils ont beaucoup influencé la période postclassique). L’autosacrifice consistait à se faire saigner les oreilles ou la langue à l’aide d’un couteau d’obsidienne. Le sacrifice humain se faisait à certaines occasions comme le jeu de la pelote (les perdants) ou après une prise de guerre. On arrachait le coeur avant de décapiter l’offrande.

La société était organisée en trois groupes : la noblesse, le peuple et les esclaves. En haut de la société, les rois (ils viennent par deux) avaient en charge la politique et l’armée, aux prêtres la religion, les nobles récoltaient l’impôt et se chargeaient des échanges avec l’extérieur. La noblesse vivait au centre d’Iximche. Les pyramides s’élevaient en l’honneur des morts importants car ils étaient considérés comme divins. Dans les premiers temps les Mayas adoraient les forces naturelles puis pendant la période postclassique le panthéon maya se mit en place et le culte du guerrier se développa.

Le peuple était composé de marchands, d’artisans, ouvriers, guerriers, etc. Ils étaient soumis à l’impôt et donnaient aux nobles tout ce dont ils avaient besoin (nourriture, vêtements, etc.) Une partie était formée par des membres de peuples conquis et amenés à Iximche. Ils avaient un peu moins de droits et plus de devoirs mais ils n’étaient pas esclaves. Eux étaient les prisonniers de guerre. Ils vivaient dans la servitude dans l’attente d’être sacrifiés. Sur la fin d’Iximche il semble qu’une espèce de bourgeoisie commença à se former, destabilisant le pouvoir en place.

Après une bonne heure et demie de balade, nous repartons vers la ville. Seul petit souci, il n’y a aucun tuck-tuck à l’horizon. Nous commençons le retour à pieds. Nous nous arrêtons à un restaurant au bord de la route et goûterons une estofada, spécialité locale.

Nous repartons et espérons être à temps au rendez-vous pour la navette retour. En marchant nous faisons quand même du stop mais rien ne fonctionne. Enfin, un bus local faisant la liaison Tecpan et Iximche passe. Il s’arrête pour nous et nous arrivons en ville assez tôt. Nous nous faisons déposer à l’entrée du village, histoire de visiter. Rien de bien neuf, nous prendrons quand même une glace au passage.

Nous arrivons en avance au rendez-vous et attendons au bord de la route. Enfin la navette s’arrête et retour à Antigua. Nous préparons notre excursion du lendemain et travaillons dans l’après-midi.

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