Journal de séjour #113 – Balade dans Cameron Highlands

Journal de séjour #113 – Balade dans Cameron Highlands

On se lève très tôt ce lundi, nous avons notre tour prévu à 8h30, donc on se dépêche de se préparer et d’aller prendre un bon petit-déjeuner. On commence par aller dans le restaurant de la veille au soir, il annonçait l’ouverture à 7h et c’est bien ça sauf qu’il n’est pas prêt. Il nous dit d’attendre 15 minutes. Bon nous ne voulons pas perdre de temps, on continue notre chemin et on trouve un autre petit resto plus disposé à nous recevoir. On se commande alors un dosai et un roti (comme à la maison) et on repart se préparer avant le départ.

Vers 8h on se tient prêt devant l’hôtel car on sait que le conducteur peut passer à cette heure-ci. On constate alors un véritable ballet de mini-vans passer devant nous avec plus ou moins de personnes embarquées mais aucun ne s’arrête pour nous. Puis au bout de 20 minutes, un homme vient vers nous. On le reconnaît c’est l’homme qui travaille à l’office de tourisme. Il vient pour le tour et nous signale qu’on ne sera que nous pour le tour. En gros on a le droit à un tour privé au prix d’un tour normal. On se sent extrêmement privilégiés et c’est pas plus mal, au moins le guide nous apprendra plus de choses et on ira à notre rythme.

Sur la route, Alan, notre guide, prend le temps de nous raconter l’histoire de la ville, l’évolution de l’agriculture locale, ainsi que le développement du tourisme et les impacts sur la ville. Bien sûr il est content que la ville profite de cet argent qui rentre mais les dégâts sur l’environnement et la pollution le minent énormément. Le plus inquiétant c’est que les touristes viennent prendre des photos sans connaître la nature. Rien de plus triste que d’admirer un lieu sans en connaître son histoire. Mais curieux comme nous sommes, on l’inonde de questions et nos échanges ne sont que plus agréables.

La montée vers la montagne est plus simple en jeep, mais les secousses ont de quoi surprendre ma rate. On admire le paysage au bord de la route et nous admirons avec émerveillement les champs de thé qui épousent les formes des montagnes.

Arrivés en haut de la montagne, environ à 2100 mètres d’altitude, on se sent chanceux car il n’y a pas beaucoup de touristes et nous nous apprêtons à rentrer dans la Mossy Forest. Drôle de nom n’est-ce-pas ? La forêt de mousse. Elle porte bien son nom car la mousse tapisse les arbres et c’est assez impressionnant l’épaisseur que ça peut prendre. Mais notre guide nous dit que c’est aussi un endroit parfait pour se reposer (Take a rest) et il enchaîne en nous disant que le nom de la forêt vient de “Mossy for rest”. Un beau petit jeu de mot. Pendant notre promenade, notre guide ne manquera pas de nous faire partager son savoir, entre l’explication des noms des plantes, la faune, etc.

Guidés par ses explications à travers la forêt, on prend le temps d’apprécier le calme, le chant des oiseaux et des cigales. La fraîcheur de l’altitude en cette mâtinée et l’absence de moustiques rendent la promenade agréable et surtout décontractante. Vient le moment où nous devons faire demi-tour et sur le chemin du retour nous voyons défiler un groupe de touristes, qui contrairement à nous n’a pas bénéficié de la sagesse et de l’enseignement de notre guide. Ils avancent, prennent des photos et nous avons l’impression qu’ils ne prennent pas le temps d’apprécier la beauté de la nature. Arrivés sur le parking nous voyons pleins de mini-vans et de jeeps garés devant l’entrée de la forêt. Il faut croire qu’on est arrivés à temps pour profiter égoïstement de la forêt. Puis le guide nous confesse qu’au début il enseignait aux gens les vertus médicinales des plantes. Mais comme les touristes revenaient plus tard pour cueillir les plantes, l’État a interdit aux guides de révéler leurs bienfaits.

 

Quelle tristesse de savoir qu’il y a des personnes qui ne peuvent pas se contenter d’un enseignement. Elles sont obligées de revenir en catimini pour se servir. Au final c’est nous qui sommes punis d’une valeur essentielle, d’une connaissance qui bien souvent se transmet et au final on perd ce lien pour ensuite devenir esclave d’Internet (c’était le coup de gueule de William, merci pour votre attention).

Sur ce, on continue notre visite à travers les champs de thé. Comme nous faisons la visite un lundi, nous ne pouvons malheureusement pas visiter le lieu où ils transforment les feuilles de thé en produit à infuser. (Conseil : si vous allez à Cameron Highlands, faites les visites du mardi au vendredi, le week-end il y a trop de monde !). Alan nous emmène donc à un endroit idéal pour les photos et nous explique qu’ici c’est essentiellement le thé noir qui est produit. Les cueillettes se font toutes les 3 semaines (c’est plutôt un bon rendement à ce niveau). On peut aussi voir une différence de couleur lorsqu’on regarde les champs. Le vert clair signifie que les feuilles de thé sont prêtes à être coupées tandis que la couleur vert foncé montre que les feuilles ont été cueillies. Pour finir la coupe ne se fait plus à la main mais avec une machine, deux personnes utilisent une machine qui va découper et collecter les feuilles. Après nous avoir dit ces quelques mots, il nous propose de descendre à travers les champs en prenant soin de ne pas abîmer les plantes et surtout d’emprunter le chemin adéquat et il nous récupérera un peu plus bas sur la route. Du coup on s’exécute, on descend à travers les champs de thé, on prend le chemin, on se fait une belle photo et on grimpe dans la voiture.

On continue notre visite vers un temple bouddhiste. Nous devions faire la visite d’une ferme aux papillons mais bon on préfère passer ça. (On peut faire ce qu’on veut avec un guide privé). Arrivés sur place, l’endroit n’est pas trop grand mais il impose un certain respect par son calme et le paysage qu’il offre. Alan nous accompagne et nous explique que parfois lorsque les gens pauvres n’ont pas de lieu où dormir, ils peuvent venir dans ce type de temple. Les moines les logent dans un petit studio pour eux. Les moines leur donnent le gîte et le couvert mais ils doivent aider à entretenir les lieux. À l’inverse du Cambodge où les pauvres peuvent devenir moines et avoir accès à l’instruction, ici ils ont juste un toit et ils doivent en échange donner de leur temps pour travailler. Ils partent quand ils le souhaitent. C’est un bon moyen d’aider les gens à se réinsérer dans la vie de tous les jours.

On continue notre tour, on arrive devant un Bouddha, on fait une petite prière pour nous souhaiter un bon voyage, santé à nos familles et proches. Puis on repart vers un autre autel. Ce dernier présente un dieu à plusieurs bras et il permet aux gens de connaître une réponse à leurs vœux. Comment ? Bon je vous explique. On prend avec nos deux mains un grand pot qui contient plein de bâtons. Chaque bâton a un numéro différent des autres. Le prieur se met à genoux et prie très fort sur un sujet qui lui tient à cœur (avoir un enfant, avoir un diplôme, guérir d’une maladie, etc.) et tout en priant il doit faire un mouvement de haut en bas avec le pot (c’est assez rythmé, environ toutes les deux secondes). Au bout d’un moment un bâton tombe du pot, il faut le ramasser et voir le chiffre indiqué puis se reporter à une petite étagère et prendre le papier associé au numéro. Dessus on peut voir ce que l’avenir vous réserve. Intense n’est-ce pas ? On n’a pas testé, car je pense que les personnes qui le font ont une volonté très forte et comme nous ne sommes pas de cette croyance nous avons plus peur d’offenser qu’autre chose. Puis on est du genre à se laisser surprendre concernant notre avenir.

On repart, notre guide nous dépose en ville, il a été formidable. Pour le reste de la journée on décide d’aller manger indien dans un petit resto et on passera l’après-midi à avancer notre travail. Le soir on se fera un autre petit resto indien (on est des chanceux je vous le dis). Puis on se repose, demain Malacca nous attend.

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