Nous sommes partis la veille à 23h55. Comme nous arrivons à Gold Coast en Australie à 9h heure locale, l’idée c’est de dormir dans l’avion. Ainsi nous évitons le drame du décalage horaire. Quelque part, je me dis que ça ne va pas être compliqué. Nous avons enchaîné les nuits de quelques heures ce week-end. Nous sommes dans un avion low-cost donc le confort est basique. Heureusement il n’y a personne derrière nous. Notre voisin (il y a trois sièges par rangée) se décale derrière nous, nous laissant un peu d’espace. Au début je pensais incliner mon siège mais pendant longtemps le voyant de la ceinture de sécurité est resté allumé. Dans les faits cela signifie qu’il était déconseillé de desserrer la ceinture et d’incliner nos sièges. Le temps n’est pas au beau fixe et des perturbations peuvent arriver. Nous attendons donc longtemps avant que ce signal s’éteigne.
Entre temps, les stewards et hôtesses se ramènent avec les repas. Apparemment nous avions payé pour le repas à bord. En fait, on n’en sait rien, on a laissé travailler notre agence TravelNation. C’était noté sur notre feuille de route mais nous n’y avons pas prêté attention. Nous avons embarqué avec un KFC dans le ventre, nous reportons le repas au matin. Nous nous sommes endormis de fatigue, toujours bien attachés sur nos sièges. Je me suis réveillée par une annonce quelconque du pilote. Juste à temps pour admirer le lever du soleil à travers le hublot. En plein ciel, ça en jette quand même.
Le sommeil ne nous a pas quittés jusqu’à ce que nous atterrissions à Gold Coast. Nous avons une heure en transit mais nous repartons avec le même avion. Facile, me direz-vous ! Même coup que pour le vol Hong-Kong/Séoul. Nous devons ressortir avec nos sacs à dos, passer les contrôles et revenir à nos places. D’autant que nous sommes en Australie donc ils ne rigolent pas trop avec ce qui rentre dans le pays. En même temps, ils ont frôlé l’extinction pure et dure à cause de ça par le passé, on ne peut pas leur en vouloir.
Nous sortons mal réveillés, en pull à cause de la climatisation de l’avion, nous faisons un peu peur à voir… c’est tombé sur moi ce coup-ci. Avec ma tête de délinquante, ils m’ont repérée dans la file d’attente des scanners de sacs. L’agente me fait signe d’approcher et avant que je ne dise quoi que ce soit j’ai droit à un passage vip avec scanner privé. L’idée est que vous avez deux files d’attente pour les sacs et entre elles une très grosse machine. Donc pendant que mon sac part en scan en coupe-file avec le contenu de mes poches et ma pochette ventrale, je passe dans la grande machine les mains en l’air. Pendant ce temps, Will a cru qu’une autre file d’attente s’ouvrait. On lui a fait comprendre qu’il devait rester où il était et de me regarder passer toute seule. Il s’est retenu de rire…
Une fois le scanner intégral passé, j’ai encore droit à une fouille rapide. Le collègue de ma tortionnaire, compatissant, me dit que tout est bon et que je peux récupérer mon sac. J’ai failli leur demander d’envoyer les résultats de l’IRM à la maison. Mais je me suis abstenue de toute blague. En attendant, je suis passée devant tout le monde et Will se tape la file d’attente. Qui ricane maintenant ?
Nous passons par un petit dutyfree et trouvons de suite la porte d’embarquement. Nous reprenons un couloir qui nous ramène sur la piste et vers l’avion. Nous réembarquons et patientons pour nous envoler. Nous arriverons à Auckland en Nouvelle-Zélande à 16h heure locale. Le vol est tranquille. Le repas est vite servi. D’ailleurs nous l’avions encore décliné ce matin avant l’atterrissage. Comme une nouvelle équipe est à bord et que techniquement c’est un vol différent, nous ne sommes plus sur la liste de ceux qui ont droit à un repas. Bref, nous nous payons des plats à la carte, sans doute meilleurs que ce que nous aurions dû avoir.
Pour le reste nous avons dormi au final. Petite particularité quand même. Comme nous atterrissons sur le sol néo-zélandais, le pilote nous fait gentiment savoir qu’un insecticide va être appliqué dans l’avion et que toute personne ayant une maladie respiratoire doit se manifester auprès des équipes. Peu de temps après nous voyons effectivement les hôtesses remonter les allées, sprays en main, aspergeant les conduits d’aération. L’odeur n’était pas trop forte mais par acquis de conscience nous nous sommes quand même bouchés le nez.
Enfin, le grand final de cette journée : la douane néo-zélandaise ! C’est long. Nous sortons de l’avion et partons vers l’immigration. Nous devons remplir d’abord la feuille d’entrée du territoire avec notamment la liste de ce qu’on a amené dans le pays et qui ne plaît pas trop. Il faut juste cocher oui ou non mais on ne parle pas simplement des questions classiques du style “avez-vous des armes ?”. Malheureusement pour nous, nous sommes assez concernés. Des aliments, des équipements pour l’extérieur et la randonnée, le fait d’avoir côtoyé la nature et les animaux (sauvages) d’autres pays… on se voit déjà se faire confisquer les chaussures de marche. Bon soyons honnêtes et nous verrons. Tout ça pour ne pas faire la même bêtise que l’Australie.
Nous attendons dans la file d’attente et passons ensemble le bureau d’immigration. L’agent nous fait un petit interrogatoire pour recouper nos versions et nous laisse passer en nous souhaitant un bon séjour. Nous pouvons récupérer nos bagages. Le moment idéal pour passer la douane ! Bien obligés de passer par les biens à déclarer et c’est la majorité des voyageurs qui est concernée. Première file d’attente, la dame regarde la liste remplie précédemment. En fonction elle nous renvoie vers le bon comptoir. Nouvelle file d’attente et enfin le comptoir des fouilles. Sachez qu’en Nouvelle-Zélande les petits couteaux ça passe, mais les bâtons de réglisse non ! Heureusement pas d’autres pertes. Les chaussures de randonnée ? Une fois les biens déclarés, l’agent nous demande de le suivre. Inquiets, nous le suivons dans une salle à l’arrière. Il a juste fallu tremper les semelles dans un désinfectant puissant. Puis nous étions libres. 2h quand même dans l’aéroport. Au total 10h de vol, 3h de contrôle et 4h de décalage horaire.
Nous n’avons plus qu’à prendre la navette vers le centre-ville et marcher jusque chez Anna notre hôtesse couchsurfing. Elle est hyper-sympa et on parle bien. Le confort sera sommaire en revanche. Nous devons éparpiller de gros coussins au sol pour créer un matelas de fortune. Mais c’est assez drôle au final. Seul bémol, elle nous parle d’un plat qu’elle a fait ce soir et nous pensions être invités. En fait il y avait juste assez pour ses colocataires. Nous sommes allés chercher un McDonald’s, restaurant le plus proche. À part ça, c’est nickel. Nous allons bien dormir.