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Catégorie : Cambodge

Article du voyage en Cambodge

Journaux de séjour #74-75 – Musée national d’Angkor !

Journaux de séjour #74-75 – Musée national d’Angkor !

Dormir dans un petit hôtel de luxe ça fait du bien. On ne se réveille pas trop tard et on se dirige vers le restaurant pour prendre le petit-déjeuner.

Avant de partir en ville, on demande à l’hôtel de nous emmener en centre-ville en tuck-tuck (le trajet aller est gratuit, autant en profiter). L’hôtel nous passe alors un téléphone (un petit Nokia pour les plus curieux), il y a le numéro de l’hôtel préenregistré et on peut les appeler à n’importe quel moment pour leur demander de venir nous chercher. Quelle que soit notre position en centre-ville la course coûte 2$. Pratique, au moins on sait que le prix ne sera pas plus élevé. On prend le téléphone et on prend le tuck-tuck direction le centre-ville.

On arrive près du vieux marché, le quartier est très vivant. Il y a pleins de restaurants, de bars, d’instituts de massage. Enfin bref pleins de petits commerces où dépenser son argent. On décide de rejoindre le musée national, on mettra environ 15 à 20 minutes en remontant une route.

On arrive devant le musée, c’est grand c’est beau. On doit laisser notre sac à l’entrée et arrivés vers la caisse on voit que l’entrée est payante. Delphine pensait que c’était gratuit, on sort notre flyer (carte de la ville avec de la pub autour) et elle lui montre que c’est marqué “free”. La dame nous explique que c’est le flyer qui est gratuit, pas l’entrée. Bon on aura essayé, mais on n’a jamais vu quelqu’un payer pour un flyer… On paye l’entrée et on prend l’audioguide.

Bon on ne va pas vous faire un détail du musée surtout qu’on n’a pas le droit de prendre de photos. Mais en gros, le musée se décline en plusieurs salles, pour plusieurs thématiques. Le bâtiment n’est pas très grand mais c’est assez pour comprendre l’essentiel de chaque partie. On retrouve alors :

Une galerie au 1000 statues de Bouddha : un lieu impressionnant par la diversité et la taille des différents Bouddha présents dans la salle. Le petit plus reste une pancarte qui explique toutes les différentes positions du Bouddha et leur signification. Le saviez-vous que le Bouddha couché signifie l’accomplissement dans la quête du Nirvana ? Enfin bref une salle où on aime prendre le temps d’observer ces statues.

Une galerie sur la civilisation khmère : donc pour rappel un Khmer c’est le terme employé pour désigner un Cambodgien, c’est aussi le terme pour désigner la langue du pays. Dans cette salle on y retrouve les fondements de la civilisation khmère. On retrouve beaucoup de statues pré-angkoriennes, angkoriennes et post-angkoriennes. De quoi comprendre les bases de cette civilisation.

Une galerie sur la religion et les croyances khmères. Là aussi c’est un fondement pour comprendre la présence des différents types de statues dans les monuments et temples du pays. On comprend mieux la présence de deux religions : l’hindouisme et le bouddhisme.

Une galerie sur les grands rois khmers. Typique dans l’histoire d’un pays, je ne vais pas vous faire toute une chronologie, par contre retenez au moins ce nom : Suryavarman II. C’est ce roi qui a ordonné la construction d’Angkor Vat mais ce dernier n’était plus en vie lors de son achèvement.

Puis au premier étage on retrouve des galeries consacrées à Angkor Vat, Angkor Thom, l’histoire des pierres (tablettes où les récits en khmer étaient inscrits) et les anciens costumes.

En conclusion, ce musée vaut vraiment le détour. Je vous conseille fortement de le faire avant de visiter les différents sites d’Angkor et d’apprécier au mieux votre découverte de ces monuments. De plus, je vous encourage à prendre l’audioguide pour vous imprégner au mieux de la culture khmère. On n’avait qu’une envie, c’était de rester dans le musée tellement l’enseignement était fascinant.

On sort du musée. On profite qu’il n’y ait pas trop de pluie pour retourner au point de largage du tuck-tuck. Sur le passage un petit tour à la poste s’impose, puis arrivés à l’endroit on se pose dans un petit resto mexicain (et pourquoi pas ?) on mange comme des bienheureux !

Après avoir fait le plein on se dirige vers une agence de tourisme pour avoir des informations sur le Pass pour Angkor. Il doit être acheté avant d’aller sur les lieux. On arrive dans l’agence, une dame garde deux petits bambins derrière son bureau. On lui demande quelques renseignements puis rapidement on se décide pour prendre un tour avec l’agence. C’est vraiment moins cher comparé à l’hôtel. Pour 13$ on fait le tour et on a un guide, à l’hôtel c’est 15$ le tour plus 40$ le guide anglais (comptez 10$ en plus pour qu’il parle français). Bon on prend le moins cher, on réserve donc pour le lendemain.

Avant de rentrer on fait un tour au vieux marché. Delphine est un requin quand il s’agit de marchander. Au final on arrive à économiser et on sympathise même avec la vendeuse. On arrive même à trouver des objets qu’on n’oserait pas acheter…

On rentre se reposer et en fin de journée on décide de piquer une tête dans la piscine d’eau douce, oui je précise d’eau douce car l’hôtel dispose aussi d’une piscine d’eau salée (Halala la vie dans un hôtel de luxe !). Un beau moment pour croiser un beau petit lapin tout blanc et tester la Go Pro sous l’eau !

Delphine commence à avoir un peu mal à la tête. Au dîner, elle se sent un peu mal et nous décidons d’aller voir un médecin. Le personnel de l’hôtel nous procure un tuck-tuck qui nous attendra pendant la consultation. Il s’avère que c’est un bon coup de fatigue : entre la chaleur et les déplacements, ça aide pas. Quelques vitamines pour aider et une prescription pour du repos ! Espérons que ça ira pour Angkor Vat demain…

Journée 75 :

Suite à l’incident d’hier soir, la nuit n’a pas été de tout repos. Malheureusement nous avions réservé pour Angkor et nous ne voulons pas rater ça. La navette a mis énormément de temps pour arriver (nous pensions qu’ils s’étaient perdus en route). Delphine a tenu jusqu’au guichet pour acheter le pass d’une journée. Avant de payer nous sommes revenus vers le guide pour demander de repousser la sortie au lendemain pour nous. Très compréhensif, il a appelé le tuck-tuck de l’hôtel en expliquant la situation. Bref, retour à l’hôtel et elle a passé une journée entière à se reposer (dormir). La santé s’améliorant à la fin de la journée, nous voyons le jour suivant sous de meilleurs auspices.

Journal de séjour #73 – Direction Siem Reap !

Journal de séjour #73 – Direction Siem Reap !

La journée commence par un bon petit-déjeuner, avant de prendre notre bus pour Siem Reap.

Vers 8h un petit bus vient nous chercher devant l’hôtel et commence sa ronde autour de la ville pour prendre d’autres personnes. Le bus se remplit vite (il n’y a qu’une vingtaine de places) mais le plus drôle c’est qu’on a l’impression que le bus fait aussi office de taxi improvisé (il s’arrête quand quelqu’un lui fait signe, il l’embarque et l’arrête dans la ville d’à-côté). De plus il fait aussi office de postier car il prend des gros colis ou encore une télévision pour ensuite le donner à d’autres dans une autre ville. Tant que c’est sur le trajet et que le minibus a de la place, autant en profiter.

Sur le trajet le bus se dirige vers le Mékong, puis grimpe sur un bac (un bateau qui sert juste à transporter des véhicules et marchandises à travers un fleuve). Franchement on pensait prendre un pont plus loin mais au final la traversée se passe bien. On trouve quelques petits vendeurs, un WC et c’est plutôt agréable de faire ce petit tour en bateau.

Le trajet continue, on fait un arrêt pour manger un bout (à 10h) trop tôt pour nous, mais on se prend une glace.

On reprend le long chemin pour Siem Reap. Vers 13h30/14h on arrive enfin à destination. Le bus nous laisse en centre-ville mais par rapport à l’hôtel on est un peu loin. Du coup on prend un tuck-tuck. Ce dernier est très gentil, mais il souhaite devenir notre chauffeur pendant le séjour, dur de gérer cette situation. On ne sait pas ce qu’on va faire pendant notre séjour et surtout on ne sait pas quand. Bien sûr nous allons visiter Angkor mais on ne sait pas si on y va dès le lendemain. Arrivés à destination, on explique clairement au chauffeur qu’on ne peut pas se permettre de le laisser croire qu’on pourra l’appeler, sachant qu’on ne sait pas nous-mêmes ce qu’on va faire. Je lui paye sa course et lui donne un petit pourboire. C’est triste, on sent que c’est la basse saison pour eux, mais on n’y peut rien à ce niveau.

On rentre dans une belle cour, on est accueillis comme des rois, on nous demande de nous asseoir, de prendre un verre de jus de fruit et on nous donne une serviette bien fraîche. Ouah quel accueil. On nous demande nos passeports et de patienter tranquillement. Puis une dame s’approche de moi, fléchit les genoux et se met à ma hauteur pour me parler. Je l’invite à s’asseoir mais elle préfère rester telle quelle. (Sans doute la procédure qui l’oblige la pauvre.) Puis elle nous explique comment se passera notre séjour ici. Vient le moment où on monte à notre chambre, 2 employés portent nos gros sacs et la dame prend le sac à dos de Delphine. On rentre, un seul mot “Ouah” ! La chambre est grande, ca sent bon, et quelle surprise mon nom est écrit sur le lit !

Bon ils ont souhaité la bienvenue à la personne qui a réservé la chambre donc normal que l’on ne voit pas Delphine. Ça en jette, un employé me dit “it’s you William ?” “yes it’s me ! “ Tout content il me tend la main, ravi de me rencontrer. Ben dis donc, on fait le tour de la chambre, la baignoire est juste immense. On rentre largement Delphine et moi (je veux la même chez moi). La dame sourie en nous voyant contents et nous demande même notre ressenti. Ben ouais c’est pas normal, pour nous en France cette chambre est au moins à 150€ la nuit. Ici on l’a pour 17$, c’est juste une bonne opportunité. La femme nous fait faire un tour de la chambre puis nous laisse nous reposer.

On descend manger un bout au restaurant, on mange extrêmement bien. Puis on se repose de la journée. On finira par manger un truc le soir dans le resto puis se coucher. On va se plaire dans cet hôtel.

Journal de séjour #72 – Les dauphins de Kratié

Journal de séjour #72 – Les dauphins de Kratié

Le seul intérêt touristique de Kratié est l’observation des dauphins du Mékong, une espèce malheureusement en voie de disparition. Bien sûr, l’envie de voir des dauphins sauvages est forte. Mais j’aimerais surtout me rendre compte des conditions dans lesquelles le tourisme se fait. Même en période basse, nous avons eu du mal à trouver une chambre libre. Nous avons dû augmenter le budget pour ne pas tomber n’importe où. Il y aura donc probablement du monde. C’est avec ces réflexions en tête que nous attaquons le petit-déjeuner.


Nous partons en tuck-tuck pendant un long moment. Le point d’observation est très éloigné de la ville. On nous dépose sur une petite place marchande où se trouve le guichet. Le prix est assez excessif (9$ par personne) mais espérons que cela contribue à la survie de l’espèce. Réellement il n’y a aucune infrastructure à entretenir et très peu de personnel… Les tickets en poche nous avançons vers le quai. C’est plutôt un escalier qui descend de la rive vers le Mékong. Quelques bateaux attendent les touristes, rien d’excessif non plus.


La mauvaise surprise vient que nous sommes 4 à avoir nos tickets, 2 autres personnes seules sont arrivées en même temps que nous. Nous pensions partager la même barque, ce qui n’aurait dérangé personne. D’autant que niveau place, c’est large. Malheureusement, chaque “groupe” a droit à sa barque. 3 bateaux partent du quai. Je peux comprendre qu’il faut justifier les salaires de ceux qui restent à quai mais ça ne me semble pas écolo. Ce sont des bateaux à moteur et ils font un sacré boucan. Ça commence mal.

Nous approchons de la zone d’observation et peu à peu les moteurs s’éteignent. Nous continuons alors à la rame. Un bon point. Nous rejoignons un groupe de touristes en kayak. L’hôtel ne nous a pas proposé cette option, c’est dommage. Bref, nous nous arrêtons près de plantes qui dépassent de l’eau afin de laisser le bassin tranquille.
Le but du jeu c’est d’attendre que les dauphins viennent respirer à la surface et pour ça il faut… tendre l’oreille. On les entend avant de les voir. Ils ne font pas de grands soufflets comme leurs cousins marins. Ils remontent aussi plus régulièrement. Nous pouvons voir la bosse de leurs têtes sombres, puis l’aileron avant qu’ils ne plongent. Difficile de dire combien ils sont. Je dirai une quinzaine. Nous restons tous silencieux à les observer. Ils n’approchent pas les bateaux et nous ne bougeons pas. Il me semble avoir aperçu plusieurs fois une nageoire plus petite suivre un des spécimens, une mère et son petit peut-être.


Les kayakistes repartent. Nous nous laissons un peu porter par le courant pour changer de point de vue. Ça a duré 20 minutes. Puis nous entendons un autre bateau arriver. Notre rameur nous propose de rentrer pour laisser la place. S’il y a un relais entre les barques, ça peut être un moyen de réguler le nombre de personnes sur l’eau. Nous repartons contents d’avoir pu observer ces dauphins fluviaux. J’aurais encore un bémol pourtant, j’aurais préféré qu’on s’éloignât plus du bassin avant de remettre le moteur.
Nous accostons et partons retrouver notre chauffeur qui nous amène cette fois à une montagne où est construite une pagode.

Après certaines grimpettes à notre actif, c’est plus une colline qu’une montagne mais passons. Il y a effectivement quelques marches mais rien d’insurmontable. Il y a un petit complexe monastériel découpé en trois niveaux. Après la première volée de marche nous arrivons au niveau des salles de vie des moines, les communs, et une petite bibliothèque. Une deuxième volée de marches et nous arrivons dans un lieu de méditation à ce qu’il semble. Les derrières marches nous amènent au sanctuaire de Bouddha. C’est modeste mais on a une vue sur toute la campagne à travers les arbres. Le plus intéressant reste un ensemble de statues, Bouddha au centre d’une assemblée, qui semble plutôt tourné vers la vallée que vers le temple. Bouddha nous tourne le dos et ça nous donne l’impression qu’ainsi il veille sur la campagne environnante.

Nous redescendons tranquillement avant de repartir vers l’hôtel. Beaucoup de maisons sont construites le long de la route en terre ou pseudo-goudronnée. Nous les voyons défiler jusqu’à arriver en ville. Elles ont parfois l’air fragile mais le plus impressionnant sont les escaliers menant à l’étage. A croire que tout le budget de la construction part là-dedans.


Nous prenons le repas à l’hôtel. Le reste de l’après-midi est dédié au blog. Il n’y a pas grand-chose d’autre à voir en ville d’une part et d’autre part le temps est plutôt couvert.

Après l’orage d’hier, nous n’osons pas sortir. Nous profiterons plus de Siem Reap les prochains jours. Arrivent le dîner et le temps de nous coucher.

Journal de séjour #71 – Départ pour Kratié

Journal de séjour #71 – Départ pour Kratié

Réveil forcé vers 7h, notre bus est à 10h mais il faut qu’on prenne le temps de nous préparer, manger, payer et aller jusqu’à la station de bus direction Kratié. On se prépare rapidement, on part prendre notre petit-déjeuner, on prend alors le temps de discuter avec Thomas mais surtout avec les deux autres Français qui souhaitent s’installer dans la ville et ouvrir une pizzeria. Vers 9h30, on se prépare à y aller, on papote une dernière fois avec la famille française, on grimpe dans le tuck-tuck et on dit au revoir à la famille de Thomas. J’espère qu’on aura l’occasion de revenir au Cambodge pour les revoir. C’est vraiment une famille attachante et un vrai plaisir d’échanger avec eux et j’espère pouvoir revenir manger une bonne pizza avec tout ce beau monde 😉

Enfin bref, à 10h on est à la station du bus, on patiente un petit moment avant que le bus ne décide de montrer le bout de son nez. Dans le bus on s’occupe comme on peut mais ça sera surtout du boulot pour avancer le blog. On arrive vers 13h à Kratié, un petit village connu pour ses dauphins du Mékong et c’est la raison principale de notre venue. À peine descendus, Delphine file trouver les sanitaires, moi je descends les sacs et je me fais harponner par un chauffeur qui veut nous emmener. Commence alors la discussion, il me demande 3$ pour aller à l’hôtel. Je lui dis que c’est un peu cher et que j’ai payé moins cher pour une distance plus longue que ça. Bon le chauffeur ne veut rien comprendre, je me dis tant pis je trouverai bien quelqu’un pour moins de 2$.

Une jeune fille discute avec ce même chauffeur, Delphine revient à ce moment-là, je lui explique la situation. Puis le chauffeur revient vers moi et me dit : « la fille 1$ et Delphine et moi 2$ ». Comme c’est sur le chemin pour la fille il arrange le prix de cette façon. Ok ça a l’air correct, on grimpe et on s’en va. Juste le temps d’échanger quelques mots avec la fille, on sait qu’elle est Hollandaise, on arrive à son hôtel. Elle descend et commence à aller dans son hôtel. Je dis à Delphine “Mais elle a payé son trajet ?” Delphine réagit très vite et demande à la fille si elle a payé. Et très vite cette dernière revient sur ses pas en s’excusant et va pour payer. (Ouf sinon c’est nous qui aurions dû payer.)

On arrive à l’hôtel, le personnel se charge rapidement de nos affaires. On prend les clés de notre chambre et on part se poser.

On descend pour aller manger, la carte propose des burgers, allez ça fait longtemps on se laisse tenter. Ben c’était dégueulasse… j’espère que tous les repas ne sont pas comme ça.

On monte dans notre chambre un orage s’approche, du coup on va rester là et se poser. Le soir on se prendra un repas khmer nettement plus délicieux !

Ouais aujourd’hui il n’y a pas grand chose à raconter :/ Mais que voulez-vous 🙂

Journal de séjour #70 – Quand on part sur une île… à bicyclette

Journal de séjour #70 – Quand on part sur une île… à bicyclette

Nous nous levons tranquillement, nous avons convenu avec Meg et Jo que si nous nous croisions nous partirions ensemble. Heureusement nous les retrouvons au petit-déjeuner. C’est toujours un moment privilégié, Thomas passe du temps avec nous et c’est très agréable, surtout avec Aline et Tchin-Tchin, les enfants de Thomas, qui font tout pour nous faire rire. De plus, on remarque aussi des moines qui donnent leurs bénédictions aux commerçants moyennant une compensation bien souvent financière.  Le temps d’enfourcher les vélos et nous partons sur la route, direction une île de Kampong Cham proche où les agriculteurs ont établi leurs champs.


Sur la route, nous rejoignons la riviera vue hier soir. En journée c’est nettement plus calme et même vide. Pas de stands ou de grande circulation. Ça reste très beau à voir, sous le soleil et en bord de fleuve. Nous profitons de la balade pour nous arrêter là où se tient le pont de bambou à la saison sèche. Évidemment, il a été démonté il y a peu avec la montée des eaux du Mékong. C’est une des attractions de la ville semble-t-il. Malheureusement, avec la construction du pont en béton un peu plus loin dont la traversée sera gratuite, nous pouvons imaginer que le pont de bambou ne sera pas reconstruit les années suivantes. Peut-être le tourisme continuera à le faire vivre.


Sur la route, nous avons la possibilité de traverser un petit marché couvert. Fruits, poissons, viandes… on trouve toutes les denrées de base pour de bons petits plats. Par contre c’est ambiance locale, les étals sont parfois une tôle au sol où sèchent les poissons par exemple. Les allées sont étroites, nous faisons un peu tâche avec nos vélos. Encore que, nous avons croisé plusieurs scooters en sens inverse. Et ils n’ont pas mis le pied à terre eux !
Nous continuons encore et dépassons une mosquée qui semble toute neuve. Enfin, le pont est en approche. Bien qu’il soit praticable, on sent que la construction n’est pas encore terminée. Des câbles dépassent de la structure, il n’y a aucune barrière et sur une portion il faut faire attention à ce que nos roues de vélos ne s’enfoncent pas dans quelque trou. À part ça la vue sur le fleuve est superbe.


L’île étant principalement agricole, ce sont des routes de terre que nous traversons. Tout autour, nous voyons des champs et des forêts de bananiers. Nous faisons coucou à des enfants, aux quelques motards qui nous dépassent et aux vaches. Nous nous arrêtons aux abords d’un temple. Là encore une structure ancienne côtoie des bâtiments plus récents. Les fresques-mêmes de ceux-ci sont plus ou moins bien entretenues en fonction du bâtiment.


La mâtinée est bien avancée, nous décidons de repartir en ville. Nous nous arrêtons à une pizzeria (ce n’est pas si commun) juste pour boire un jus de fruit. Nous terminons la visite à notre maison d’hôtes. Nous nous séparons des Néo-zélandais pour l’après-midi.


En allant manger, Thomas nous présente à une famille française qui vient d’arriver. Nous déjeunons ensemble. Ils étaient déjà venus au Cambodge et peuvent nous donner des pistes pour les visites d’Angkor. Nous papotons bien et l’heure de la sieste s’annonce. Nous prenons congés pour travailler le restant de l’après-midi. Thomas a prévu un nouveau repas ce soir, à l’auberge. Nous espérions être appelés pour aider à la cuisine mais à 18h toujours aucune nouvelle. Alors que nous sortons de la chambre, la fille de Thomas nous appelle à table. C’est une grande et joyeuse tablée qui se forme autour d’un plat de poissons et de champignons qui s’avérera un délice. Nous nous régalons aussi du dessert : bananes caramélisées.

 


Le clou de la soirée reste le durian. Déjà au Vietnam on nous avait vanté la puanteur de ce fruit qui ressemble à un fruit de jacquier en plus épineux. Paraît-il que le goût n’a rien à voir avec l’odeur heureusement. Comme c’est un très gros fruit, nous ne pouvions pas l’acheter sans savoir s’il allait nous plaire. En arrivant à Kampong Cham, Thomas et sa famille n’ont eu de cesse de nous faire goûter tous les fruits possibles. Nous leur avons demandé s’ils pouvaient nous procurer un durian. En faisant notre enquête, beaucoup des autres convives n’ont jamais goûté ce fruit. C’était l’occasion rêvée.


L’odeur est effectivement assez forte. Il ne vaut mieux pas le laisser traîner. D’un autre côté, je n’ai pas été indisposée pour autant (je n’ai pas beaucoup d’odorat en même temps). Will non plus d’ailleurs, même s’il a froncé le nez au départ. La texture du fruit est assez molle. On dirait du camembert qui commence à fondre sur les doigts. Un genre pâteux et fondant, c’est assez curieux. Quant au goût, c’est plutôt sucré en fait. C’est meilleur que ce qu’on imagine. Nous avons beaucoup aimé mais on n’en mangerait pas tout un fruit. Juste une portion nous a suffit. Les avis ont été quand même partagés autour de la table.
Après ces expériences culinaires riches en sensations, chacun est reparti peu à peu en fonction de la fatigue. Nous sommes encore restés pour voir les vidéos de pendaison de crémaillère de Thomas. C’est réellement un gros événement, presque un mariage en fait. Entre la famille, les amis et les voisins, ce sont bien 300 personnes présentes à chaque fois. Imaginez inviter tout votre immeuble ou votre quartier en plus du reste. Heureusement qu’ils ont des organisateurs pour ces fêtes aussi. La nôtre se termine, demain nous partons vers d’autres horizons.

Journal de séjour #69 – 40 km à vélo, ça use aussi

Journal de séjour #69 – 40 km à vélo, ça use aussi

Nous nous réveillons un peu plus tôt, c’est l’idéal pour une nouvelle longue balade à vélo. Le temple Wat Hanchey que nous voulons voir aujourd’hui est à 20km de la maison d’hôtes. Nous prenons le petit-déjeuner avec Thomas et deux Français arrivés la veille. Eux aussi vont au temple mais en scooter… petits joueurs. Plus sérieusement, nous ne savons juste pas en faire.
En avant toute, le soleil veille sur nous, la route est droite, les conditions sont idéales. Nous passons devant pleins de maisons sur pilotis et des petits temples. C’est très agréable, il y a un peu de vent. Dès que nous croisons des familles ou des enfants, nous sommes accueillis par des “hello” que nous retournons à la cantonade. Nous arrivons quand même avec plaisir au temple. Plus qu’une grimpette et nous y sommes.

À peine le temps de se garer qu’un policier arrive pour nous demander un droit d’entrée. Olivier nous a dit la veille que normalement ils n’ont pas le droit de nous faire payer. Notre première réaction est de dire que nous n’avons pas à payer, dixit notre guide. Gentiment, le policier fait celui qui n’a pas compris et nous explique que le tarif est applicable sur plusieurs temples. Pour la peine, Will lui sort la facture de la veille, restée dans sa poche de pantalon (elle a pris cher avec la transpiration). Le policier reconnaît le papier et acquiesce en disant que tout est en règle (et mon c.l c’est du poulet si je puis me permettre). Du coup, il nous fait un speech historique sur cet ensemble de temples. Le plus ancien, dont il ne reste pas grand chose, date du VIIe siècle, bien avant Angkor. Les autres se sont rajoutés au fil du temps, mais la plupart semblent quand même très modernes. L’intérêt principal de l’endroit est qu’un roi y amena de la nourriture sacrée pour demander la victoire pendant la guerre. Ce qui arriva bel et bien. Du coup, on retrouve des sculptures géantes de fruits, sans doute en mémoire de ce geste. Nous y avons vu aussi beaucoup de moines. Il semble que c’est le festival de l’orange aujourd’hui. Le fruit ou la couleur (des toges notamment), là est la question… Les temples sont donc de formes et de tailles variées et il y a une vue imprenable sur le Mékong.


Nous profitons de l’ombre des arbres avant de repartir sur nos vélos. Le retour s’annonce long. La chaleur s’est nettement intensifiée. Nous peinons à pédaler sur la fin. Enfin nous arrivons, nous comptabilisons 3 heures de vélo (soit 40km) et une de visite. Comme hier, une douche et un repas, ça va nettement mieux. Nous patientons jusqu’à 18h, Thomas a promis de nous emmener quelque part ce soir.


À l’heure dite, il nous présente à un couple néo-zélandais, Meg et Jo, qui vient d’arriver. Le reste de la tablée sera française, nous prenons l’initiative de faire la traduction. Nous sommes quatre dans le tuck-tuck qui nous amène dans un premier temps sur la riviera du centre-ville. Ça a des airs de Promenade des Anglais, c’est agréable. Puis nous allons jusqu’à un marché où un étal est équipé de tables et de chaises tout autour. Voilà notre cantine pour ce soir. Au menu soupe de nouilles avec sa viande et ses petits légumes. C’est très bon mais la viande grasse reste immangeable. Nous goûtons en revanche la papaye verte, que nous avons pris pour du navet au départ. Plus doux, c’est délicieux. Le temps de rentrer en tuck-tuck et nous décidons de partir en balade avec Meg et Jo le lendemain. Nous continuons la soirée à papoter jusqu’à ce que la fatigue se fasse sentir. Nous avons encore passé une excellente soirée.

Bonus : Les photos complètement folles de Will.

Journal de séjour #68 – Kampong Cham par monts et par vaux

Journal de séjour #68 – Kampong Cham par monts et par vaux

La nuit a été longue. Le médicament préventif contre le palud, que nous nous sommes finalement décidés à prendre hier soir, nous a mis KO. J’ai eu des sueurs froides. Will a dormi par intermittences. Dire qu’on doit remettre ça dans une semaine.
Finalement nous nous réveillons assez tard à 9h. Oui, c’est tard ici ! Le soleil se lève à 5h donc tout le monde est sur le pont à 6h. Nous allons prendre le petit-déjeuner et Thomas nous rejoint. Il en profite pour régler quelques problèmes de wifi avec Will. Vient le moment de partir. Plusieurs temples à voir aujourd’hui.


Nous prenons la route pour une bonne demie-heure. D’ailleurs nous nous trompons sur une direction, mais rien de grave. Nous retrouvons vite la route et nous nous avançons jusqu’au temple Wat Nokor. C’est un petit édifice entouré de stupas.

Nous passons un premier portail ancien en pierre. Un policier/garde du site se reposait dans son hamac derrière. Il nous demande notre nationalité et un droit de visite de 2$ par personne. Il nous tend une feuille, apparemment nous n’aurons pas besoin de payer si on visite un autre temple mais je n’ai pas saisi lequel.
Le temple en soi est très petit. Ce sont des vestiges hindous proches de la période Angkor (je pense) dans lesquels un temple bouddhiste a été intégré. Les fresques sont souvent rénovées semble-t-il. D’un autre côté nous ne savons pas de quand elles datent. Pas de photo à l’intérieur. Les vieilles dévotes à l’intérieur ont déjà voulu nous faire payer pour un bracelet porte-bonheur (une cordelette rouge), nous avons eu peur qu’elles nous demandent des sous pour les photos aussi (si, si, elles en sont capables). Bref, nous nous faufilons à travers les enceintes pour voir l’ensemble du bâtiment. Nous pouvons admirer les vestiges anciens côte à côte avec les nouveaux bâtiments.


En revenant à l’entrée, le policier avait gentiment ramené nos vélos dans l’enceinte du temple. Nous les avions laissés à l’extérieur pour ne pas les ennuyer. Du coup, ils étaient sous bonne garde ce qui n’est pas plus mal. Bien qu’on nous ait assuré qu’ils ne seraient pas volés, nous n’avons pas d’antivol quand même. Nous les récupérons donc et repartons pour de nouvelles aventures. Notre prochaine destination n’est pas très loin mais notre application GPS nous déconseille de passer par la grande route. Elle nous indique une petite route de campagne. Ça nous convient aussi, nous verrons plus de paysages.


C’est là que nous nous sommes réellement perdus. Croyant suivre les directives du GPS nous avons sans doute pris un chemin de traverse qui n’était pas répertorié et nous avons eu du mal à nous repérer. Après quelques détours à travers les chemins de campagne, nous repartons sur la bonne route. Ça fait déjà 3 heures que nous sommes partis de l’auberge. Admettons nous avons pris une heure pour le premier temple, ça vous laisse imaginer le temps qu’on a mis à battre la campagne.


Nous arrivons finalement à l’ensemble de temples qui nous intéresse : sur les collines Phnom Pros et Phnom Srei, littéralement colline homme et colline femme. Après la recherche et la longue montée vers le premier temple, une pause est la bienvenue.

Nous avançons vers une dame qui vend des boissons et des bananes… pour nourrir les singes alentour. Il y a pleins de macaques autour de nous, paressant à l’ombre des arbres. L’un d’eux essaye de chiper une banane à la dame qui le refoule aussi sec. Bien évidemment, Will se prend une boisson au lychee et des bananes. On nous met en garde pour nos affaires personnelles. Que le festin commence ! Will se trouve presque assailli de toute part par des singes affamés, ou juste gourmands. Il essaye d’en donner une à chacun mais certains arrivent à en piquer une seconde. Tout le monde se calme quand il n’y en a plus.


Un policier vient nous voir pour les billets d’entrée. Il nous montre sur une carte l’ensemble de temples ainsi que celui que nous avions quitté plus tôt. On ressort le papier donné par le collègue et du coup pas besoin de payer une seconde fois. Il s’agissait bien de ça donc. Nous pouvons profiter des lieux. Plus récent ou mieux rénové, ce temple est superbe. L’extérieur est toujours dans le style hindou quand l’intérieur est dédié à Bouddha.


Nous en faisons le tour avant de nous diriger vers un lieu dédié à Bouddha. C’est-à-dire que plusieurs statues sont présentes, assis, debout ou couché. Un petit temple est érigé au centre.


Enfin, nous atteignons le dernier lieu de la visite. Cette colline est le pendant féminin de la précédente. Un petit temple y est construit mais ça se mérite. Un escalier de 200 marches nous attend. On ne baisse pas les bras et nous entreprenons l’ascension. Il est vrai que c’est un tout petit temple mais nous sommes contents d’y être parvenus.


L’heure du retour a sonné. Afin de ne pas nous perdre à nouveau dans les petits chemins, nous décidons de longer la route principale qui descend jusqu’en ville et de reprendre notre itinéraire de départ en sens inverse. Plus agréable que les cailloux et la boue, nous filons jusqu’à la maison d’hôtes. La première chose que nous faisons est de prendre une bonne douche avant d’aller manger. Nous aurons pédalé 5 heures durant. Bon d’accord, il y a sans doute une heure de visite là-dedans mais quand même !


Thomas nous invite à aller à la crémaillère d’un ami. Apparemment c’est tout un événement ici puisqu’une centaine de personnes au minimum est attendue. Danse et musique à fond, même avec un buffet à volonté je ne me le sentais pas trop. Surtout après cette dure journée. Nous sommes donc restés. Nous nous sommes posés au niveau du stand de fruits en face de la maison. Nous y avons retrouvé Olivier, un ami francophone de Thomas, avec qui nous discutons un peu. Il nous emmène faire le tour du marché juste à côté en nous présentant des poissons séchés, des graines, des fleurs de banane ou encore des œufs spéciaux (le fœtus est encore à l’intérieur). Nous restons sur les fruits dont nous faisons une bonne provision avant de nous rentrer. Pas d’incident ce soir, nous pouvons dormir tranquilles.

Journal de séjour #67 – Arrivée à Kampong Cham

Journal de séjour #67 – Arrivée à Kampong Cham

Levés tôt pour un départ à Kampong Cham. Le bus est à 8h30, la navette nous conduit jusqu’à la gare routière. En matière de confort, c’est un bus classique qui nous attend avec une climatisation capricieuse selon les places. Nous changeons donc de places en cours de trajet. De toute façon le bus est presque vide. Ce sont 3 heures de route qui nous attendent, direction plein nord.


Nous avons trouvé une maison d’hôtes tenue par un franco-khmer. Mais elle est loin du centre-ville. Pour une fois, nous demandons les services d’un tuck-tuck.

Même pas d’arnaque cette fois. Nous arrivons et rencontrons Thomas qui a vécu en France une grande partie de sa vie avant de revenir au Cambodge. Première étape, déjeuner ! Du riz, du poulet, un plat simple mais délicieux. Il nous montre les endroits à visiter dans la région et nous permet de louer des vélos. Ce que nous nous empressons de faire. La pluie ne va pas encore tomber, on va en profiter.

Nous nous installons rapidement. La chambre est superbe, rien à redire. La chasse d’eau est simpliste en revanche : on puise l’eau dans un seau et on la verse dans la cuvette…


Les vélos sont prêts, nous n’avons plus qu’à longer le Mékong. La balade est agréable. Nous pouvons observer pleins de maisons sur pilotis, jusqu’au bord du fleuve. Nous avons en tête de traverser un grand pont pour aller jusqu’au phare français. C’est un vestige de la colonisation française. Il n’en reste aujourd’hui que la bâtisse et une échelle-escalier pour y grimper. Comme nous sommes des trouillards (particulièrement moi) nous ne sommes montés qu’au premier palier. Malheureusement avec les arbres autour, la vue sur le Mékong n’était pas top. Mais ça nous a quand même fait une bonne balade et nous avons pu apprécier l’ambiance détendue de cette ville.

Nous rentrons juste à temps, la pluie commence à tomber. Nous nous reposons un peu jusqu’au dîner. Nous nous installons devant un plat de nouilles.

Thomas nous rejoint et nous en apprend un peu plus sur le pays et son histoire. Lui-même est venu en France en 1975, ça suffit à nous faire comprendre qu’il a dû fuir les Khmers Rouges. Nous apprenons aussi ce qu’il est advenu de la famille royale pendant ces années-là. Par peur de retombées, Pol Pot a préféré l’exiler en Chine plutôt que l’assassiner. Aujourd’hui, la royauté est plus un symbole, comme en Angleterre. C’est le Premier Ministre qui gère les affaires de l’État.

Nous discutons de choses et d’autres pendant une bonne partie de la soirée, puis allons nous coucher. Sauf qu’un nouvel indésirable s’est glissé dans notre chambre. Ça n’était pas arrivé depuis Hoï An. Sauf que celui-ci vole en plus. Va déloger un cafard au plafond. L’anti-moustique a l’air de ne lui faire aucun effet. Notre plan de bataille a consisté à diriger le ventilateur vers la porte au cas où il déciderait de s’envoler. Et surtout de le pourchasser à coups de serviette… ça a marché jusqu’à ce que le cafard disparaisse derrière le rideau. Littéralement ! On ne le voyait plus nulle part. En sortant, nous observons la fenêtre. Un micro espace s’était formé entre le battant de la vitre et celui de la moustiquaire. Nous nous sommes assurés que la bête était bien sortie avant de lui couper toute retraite vers l’intérieur. C’est fou ce qu’on s’amuse juste à cause d’une bébête…

Journal de séjour #66 – Le palais royal de Phnom-Penh

Journal de séjour #66 – Le palais royal de Phnom-Penh

Une belle mâtinée nous attend. Nous commençons par retrouver Mohammed dans un petit restaurant proche. Nous y prenons le petit-déjeuner avant de partir vers le palais royal.

Nous évitons tous les tuck-tuck en mal de clients ainsi qu’un homme qui veut absolument nous faire faire le tour du palais, de la ville, de n’importe quoi… Nous entrons dans le palais pour tomber sur les instructions d’usage : garder une attitude respectueuse, pas de chapeau, ni lunettes, interdiction de montrer les épaules ou les genoux, se déchausser dans les temples et pas de photo à l’intérieur. Nous allons jusqu’à la billetterie en refoulant gentiment le guide qui se présente à nous. Il faut dire qu’ils sont une nuée à patienter devant la billetterie. Bref, nous sommes pauvres, nous passons outre. D’autant que l’entrée coûte 10$ par personne.


À l’intérieur, nous nous séparons de Mohammed, chacun à son rythme de visite. Nous pouvons distinguer deux grandes cours. La première semble renfermer les bâtiments officiels, la seconde est plutôt dédiée aux mémoriaux et aux temples. Nous avançons donc à travers le jardin vers la salle du trône. C’est ce qu’on en déduit car aucun panneau d’explication n’est présent et le plan est principalement en khmer. Je pense qu’ils ont voulu conserver la fonction officielle à défaut de la fonction touristique. Aussi pour des explications sur l’utilisation de chaque salle, n’hésitez pas à vous faire accompagner d’un guide au final. D’autant qu’on en a entendu une parler français.


Bref, la visite reste quand même splendide. Les bâtiments sont superbes et nous pouvons apprécier notre cours d’architecture de la veille. Des Garudas (grands oiseaux) et des Nagas (longs serpents) sont présents sur l’ensemble du bâtiment. Ces deux ennemis d’origine hindoue sont un symbole de paix quand ils sont rassemblés. Ce qui est d’ailleurs drôle à voir car les temples et les autels sont plutôt bouddhistes. La salle du trône est particulièrement impressionnante. Toute en longueur, un ensemble de colonnes s’aligne jusqu’au trône. L’or est omniprésent, du moins la couleur jaune. Les fresques au plafond sont agencées en style européen, mais les personnages et les histoires représentés sont bien khmers. Un petit bâtiment à côté nous laisse visiter le rez-de-chaussée, transformé en salle d’exposition d’objets et costumes royaux. Tout est ciselé avec finesse et détails, c’est superbe.

Ici on nous présente les vêtements portés au quotidien. Petite information, chaque vêtement représente un jour de la semaine. Ici ça commence par le dimanche et ainsi de suite.


Nous passons ensuite dans la deuxième cours. Sa particularité réside dans les fresques peintes sur le mur d’enceinte. C’est un déroulé complet du Ramayana khmer. Là encore les détails sont impressionnants. Nous pouvons observer quatre grandes stupas en pierre érigées en l’honneur et à la mémoire de précédents souverains. Trois temples s’élèvent entre elles, chacun avec sa spécificité. Le premier est assez humble en taille et présente un simple autel à l’intérieur. Le second, le plus grand, est le temple du Bouddha de jade. Effectivement une statue en jade contemple les fidèles depuis son trône d’or. Des centaines de petits Bouddhas et objets de culte précieux sont exposés également. La plupart sont en argent. Nous avons eu une pensée pour le préposé à l’argenterie, à nettoyer ça ne doit pas être de tout repos. Heureusement qu’il fait assez sombre là-dedans pour éviter l’oxydation.

Enfin, le dernier temple et le plus petit est également en l’honneur de Bouddha mais il est cloisonné du reste de la cour par un mur végétal qui donne une toute autre atmosphère à l’ensemble. Moins fastueux, on profite du calme et du recueillement que peut procurer cet endroit. Une petite fontaine d’eau pure est présente sur le côté. On y a vu beaucoup de monde s’en asperger, voir y boire. Nous nous sommes cantonnés à nous rafraîchir les bras.


La visite se termine par l’exposition de palanquins et selles d’éléphant royales. Nous retrouvons notre acolyte qui a dû presser sa visite. Le palais ferme entre 11h et 14h, personne ne reste à l’intérieur de l’enceinte. Nous repartons assez émerveillés de ce que nous avons vu et avec l’envie d’en savoir plus sur bien des aspects de l’histoire et de la culture cambodgiennes.


Nous nous séparons à nouveau pour l’après-midi, chacun à ses préparatifs de départ. Nous mangeons dans un petit restaurant tenu par un américain. L’assiette et l’ambiance sont bonnes. Nous nous régalons des petits plats khmers préparés par Madame, tandis que nous discutons avec notre hôte.


Après la réservation de bus pour le lendemain, l’après-midi ne nous laisse guère de surprise par rapport aux autres. Boulot en attendant que la pluie vienne et reparte. Nous voyons et discutons une dernière fois avec Mohammed qui repart aussi demain mais pour le sud du pays. Encore une rencontre formidable et stimulante, nous espérons nous revoir en France. (Merci pour tout Mohammed, les conversations, les infos et le fromage !)

Journal de séjour #65 – La période la plus sombre du Cambodge

Journal de séjour #65 – La période la plus sombre du Cambodge

La journée commence par un bon gros petit déjeuner. Notre chauffeur est paré, on peut enfin commencer cette journée riche en informations !

 

On traverse la ville, pleins de choses nous interpellent. On prend des photos partout en faisant attention de ne pas avoir un vol à l’arraché. On traverse même un petit village, les enfants nous crient “Hello”, on ne peut pas s’empêcher de leur faire coucou 🙂 On arrive enfin devant le Killing fields. Bon avant de commencer, on va parler d’une page de l’histoire triste du pays, je dirais même la partie sombre du Cambodge. Je vous raconte en deux trois phrases leur histoire pour bien comprendre ce qu’on a vu sur le champ.

Le 17 avril 1975, une troupe de mercenaires arrive à Phnom-Penh et le peuple les accueille comme des héros. En effet le peuple pense que les mercenaires ont réussi à repousser les attaques des Américains (je rappelle que c’est aussi la période qui marque la fin de la guerre du Vietnam). Ces mercenaires appelés Khmers Rouges (c’est le même nom en anglais) sont dirigés par un homme appelé Pol Pot. Pour la petite info, khmer est le nom donné pour qualifier un citoyen cambodgien et rouge la couleur du communisme. Donc les Khmers Rouges annoncent à la population qu’elle doit quitter la ville, abandonner leur maison dans l’heure car l’ennemi arrive dans la capitale. La population les écoute aveuglément et commence alors son exode vers la campagne. Les Khmers abandonnent leurs biens et partent avec le strict nécessaire, qu’ils soient jeunes, âgées, enceintes, malades, tous sans exception doivent quitter la ville. Durant cette marche beaucoup succomberont à cause de la fatigue ou de faim. Mais le plus grave reste qu’en vérité l’ennemi n’allait pas attaquer la capitale, les Khmers Rouges ont menti au peuple afin de prendre le pouvoir du pays.

Le peuple n’aurait jamais pensé qu’à ce moment-là il ne reviendrait plus chez lui. Pendant cette période, on demandait aux gens de la ville de travailler dans les rizières et de produire une quantité de riz impossible à livrer. Les paysans et les plus jeunes étaient pour la plupart enrôlés dans l’armée, tellement plus simple d’avoir une armée illettrée et facile à manipuler. Beaucoup de personnes, dites traîtres à la patrie, ont été envoyées en prison (je reviendrai plus tard sur ce sujet) et d’autres sont alors tuées sur un champ dédié comme le Killing Fields.

En sachant cela, je vais vous expliquer notre visite au Killing Fields ou champ de mort. Tous d’abord, on arrive dans un lieu où on peut voir au loin un monument qui est au centre de la place. À la billetterie, la place comprend un audioguide en français ! Du coup la visite est beaucoup plus compréhensible. On suit l’audioguide et à chaque étape on comprend ce qu’il s’est passé à chaque point du lieu. Le guide contient aussi des témoignages de survivants ou d’anciens Khmers Rouges. Des informations à écouter car leurs témoignages sont très souvent poignants et illustrent la cruauté et les horreurs durant cette période.

Les prisonniers étaient amenés par camion, ligotés, bâillonnés et aveuglés d’un bandeau. On leur disait qu’ils étaient transférés vers une autre prison ou d’autres champs pour éviter un mouvement de panique.

Les Khmers étaient emmenés sur le champ, on les tuait de plusieurs façons mais jamais à l’arme à feu car trop chère et trop bruyante. Il ne faut pas oublier qu’il y a des champs autour et il faut éviter d’éveiller les soupçons des paysans autour. Pour camoufler les cris, une musique était passée en fond sonore et les paysans pensaient qu’il s’agissait simplement d’un rassemblement de l’armée. Les armes étaient donc très diverses, ça pouvait aller du bâton avec des piques, d’un couteau pour trancher la gorge ou des outils utilisés normalement dans les exploitations agricoles. Pour finir, ils jetaient les corps tels quels dans des fosses communes.

(Délimitation d’une des fosses communes)

Les femmes et les enfants n’étaient pas épargnés et leurs sorts étaient pires. Les femmes étaient bien souvent violées puis tuées et jetées dans une fosse commune pour les femmes. Concernent les enfants, c’est sans doute une des parties les plus horribles à écrire donc si vous êtes un peu sensible sur ce sujet, passez au paragraphe suivant. Ces pauvres enfants étaient tenus par les pieds et frappés à la tête violemment contre un arbre. En un coup, les bébés mourraient la tête explosée contre l’arbre ensanglantée. Ils rejoignaient ensuite leurs mères dans la fosse commune. L’arbre porte même un nom : le Killing Tree. Sur la photo on peut voir des bracelets attachés sur l’arbre en hommage aux innocents.

Sur notre chemin on trouve une boite avec des vêtements et une autre avec des différents ossements (dents, os, etc.). On explique alors que tous les mois ces éléments remontent à la surface à cause de la pluie et du glissement de terrain. Si on en voit pendant la visite sur le terrain, il est demandé de ne pas y toucher. Ils seront récupérés plus tard.

Pour finir on arrive devant le monument où sont entreposés des ossements sur 17 étages (pour la date du 17 avril). Ce lieu est maintenant un symbole à la mémoires des victimes.

Avant de partir on fait un tour au musée, on peut y voir les armes, les tenues officielles des Khmers Rouges et beaucoup de photos d’archives.

On repart vers notre chauffeur qui nous ramène en centre-ville et s’arrête à la prison S21. A ce moment-là il nous demande s’il nous attend ou s’il peut partir. On le laisse partir, on ne sait pas combien de temps va prendre la visite et on n’est pas si loin de l’auberge. On le paye puis on se rend à la prison. Ici la prison S21 ou Tuol Sleng est connue tout comme le Killing Fields. C’est un lieu marquant de l’histoire du Cambodge. Je vais essayer de pas trop en dire sur la prison car l’expérience est unique, à faire absolument, et on comprend mieux les conditions de détention et de torture. À savoir il est vraiment nécessaire de prendre l’audioguide (il existe en français) car les témoignages sont poignants et les explications sont bien travaillées.

S21 était autrefois un lieu où les enfants venaient s’instruire et s’amuser avec leurs camarades d’école. Et oui S21 était un lycée avant de devenir un lieu de torture. Le nom du lycée était même Tuol Svay Prey qui signifie “colline aux manguiers sauvages” et pendant l’occupation des Khmers Rouges ils l’ont renommé Tuol Sleng qui signifie « Colline empoisonnée ». On prend alors le temps de voir la cour intérieure de l’établissement, on remarque alors un panneau avec le règlement intérieur instauré par les Khmers Rouges.(voir photo ci-dessous).

Lorsque les Khmers Rouges ont pris le contrôle du pays, ils ont réquisitionné les établissements scolaires pour en faire des camps de détention. Ici à S21 on compte 4 bâtiments, chacun avec trois étages. Dans chaque bâtiment on trouve des cellules, des lieux de torture ou encore des salles où les détenus étaient enchaînés au sol, obligés de rester allongés. Certains bâtiments ont même des fils barbelés ou des grillages pour éviter que les prisonniers ne se suicident. Y était enfermé tout suspect de trahison au régime et cela représentait toutes les têtes pensantes : lettrés, médecins, professeurs, personnes à lunettes (symbole du savoir)…

Dans la prison, les victimes étaient torturées pour leur demander des aveux, mais rien n’était sensé. En effet, la grande majorité n’avait jamais rien fait et afin d’abréger leurs souffrances plusieurs prisonniers firent des aveux complètement fictifs qui devaient être retranscris sur papier. Les aveux souhaités étaient souvent des balivernes, mais tout ce que voulaient les Khmers Rouges était une preuve de culpabilité. Ils forçaient même les étrangers à avouer qu’ils travaillaient pour la CIA alors que c’étaient de simples touristes. Pol Pot était complètement paranoïaque, il voyait des traîtres et des ennemis partout. C’est cette obsession complètement incompréhensible qui a engendré autant de victimes. Une des ces victimes, Vann  Nath, a réussi à survivre à ce cauchemar et a décidé d’illustrer ces horreurs en peinture. Voici quelques exemples.

(source :arthistoryarchive.com)

(Source : Britannica.com)

Pour finir quelques photos des lieux, à certains endroits on peut voir des tâches sombres au sol…

Je ne vous en dis pas plus, car il faut vraiment le visiter, ne serait-ce qu’écouter les témoignages (peut-être sur un site). Pour finir on trouve un monument à la mémoire de ces morts, certains pays ont aidé à financer la construction de la stèle.

Après ce gros moment émotions, on décide d’aller visiter le Palais Royal. Étant pas loin de l’hôtel, on aimerait profiter du temps qu’on a pour visiter le lieu. On passe à travers pleins de petites rues, on cherche un endroit où manger en même temps mais on ne trouve que des établissements un peu chers. On remarque un institut français qui fait aussi resto, on s’y arrête. L’endroit est vraiment calme et on dirait un repère pour les Français. On se prend un bon sandwich et deux jus de fruits et on repart.

On arrive devant le palais mais un orage approche, on reporte la visite au lendemain. Ça sera boulot à l’hôtel, on se prend quelques nécessités à une boutique, je trouve une canette saveur gingembre (trop bon). Le soir on se prend un plat simple : burger au poulet et frites. Nous faisons la rencontre d’un Français, Mohammed. Étant professeur d’histoire, il est très agréable de papoter avec lui, particulièrement après une telle visite. Nous décidons de nous retrouver demain pour la visite du palais. Ce fut une sacrée journée, les visites nous ont permis de bien comprendre une partie importante du pays. Ils vont sans aucun doute, nous permettre de mieux comprendre son évolution.