La Chine en vrac et en curiosités

La Chine en vrac et en curiosités

La Chine est un pays déroutant. Nous y retrouvons une certaine modernité sur bien des points mais pour d’autres les traditions ou les habitudes perdurent. Ce méli-mélo donne un peu le vertige mais il faut s’y habituer pour apprécier le pays. Voici donc un listing de ce qui nous a surpris ou marqués pendant ce voyage. Les idées reçues risquent d’en prendre un coup.

Les fesses à l’air. Histoire de commencer par quelque chose de cocasse, les Chinois sont adeptes de la culotte fendue pour les bambins. Plutôt sans couche qu’avec. Il est courant de voir des petits se promener cul nul un peu partout. Nous avons pensé que c’était dû à un problème d’hygiène (avec la chaleur et la sueur) ou au prix des couches culottes. Mais c’est simplement une habitude traditionnelle nous a-t-on dit.

L’enfant-roi. La famille est construite sur un système pyramidal. On compte 4 grands-parents pour 2 parents et un seul enfant. Il est donc la prunelle des yeux de la famille qui est assez permissive. La politique de l’enfant unique n’existe plus en Chine depuis 2016. Pourtant elle reste bien ancrée dans les esprits et il est encore rare de trouver des frères et sœurs. Les gamins sont donc assez libres, ils courent partout, crient, font des caprices…

Les aînés d’abord. Malgré la pyramide précédemment décrite, les aînés ne sont pas le socle familial, sauf peut-être au sens traditionnel du terme. C’est-à-dire qu’ils prennent soin des enfants mais ils sont à la charge des parents. Ce sont ces derniers qui travaillent pour nourrir tout le monde. Concernant les aînés, ils ont une mentalité bien à eux. À croire qu’après avoir trimé des années pour en arriver là, ils profitent d’une forme de liberté et se sentent un peu tout permis.

Premier arrivé, premier servi. Nous retrouvons donc le système coréen où si quelqu’un veut te passer devant, il va le faire. Quitte à se bousculer ou à se faufiler. Les personnes âgées restent les championnes à ce jeu. Et va essayer de protester, on va te rire au nez. Que ce soit dans une file d’attente ou pour prendre une photo, il y a peu de respect à l’espace privatif de chacun.

(Ça ne se voit peut-être pas mais on se marche littéralement dessus pour une photo.)

Culture du patrimoine inexistante. Là encore c’est une particularité des anciens. Il n’y a aucun respect du patrimoine ou des monuments. Des interdictions sont visibles de partout : ne pas toucher, ne pas prendre de photos, ne pas jeter sur la voie publique… ça ne va absolument pas les arrêter pour le faire. Il semblerait que ce soit dû à la Révolution culturelle de Mao dans les années 1960. Il fallait alors faire table rase du passé (très sommairement). Espérons que les nouvelles générations feront évoluer ces pratiques.

Un tourisme ciblé pour les Chinois. A contrario, un très grand effort est fait maintenant pour que les sites historiques soient restaurés et visitables. Le tarif est préférentiel pour les Chinois par rapport aux étrangers. Les panneaux d’explications sont principalement en chinois, éventuellement en anglais. Il y a les fameux panneaux d’interdictions. Les sites patrimoniaux ressemblent de plus en plus à des attractions.

Communiste ou capitaliste ? Disons que le commerce ne leur est pas inconnu. Des échoppes peuvent être trouvées partout. Au beau milieu des palais ou des temples, il est très facile de se trouver quelque chose à boire ou à grignoter. Cela va du petit étal au beau milieu d’une visite à tout un quartier commerçant qui a poussé en face du site. Enfin, ils sont adeptes du supplément pendant la visite. On peut payer le parc, mais si l’on veut visiter la pagode à l’intérieur c’est plus cher…

(On sort à peine du site de l’armée en terre cuite à plusieurs kilomètres de la ville)

Parler anglais c’est bien, parler chinois c’est mieux. Disons qu’on peut être contents quand on tombe sur des Chinois parlant anglais. La jeune génération s’y met volontiers un peu plus. Autrement il faut se débrouiller avec un traducteur. C’est bluffant de voir des homologues français(es en l’occurrence) passer à la langue chinoise, ça en jette. Par contre, il faut penser que les noms de lieux sont aussi à traduire. Quand on prend un taxi, c’est l’adresse chinoise qu’il faut avoir. Quand on réserve un train, il faut écrire en chinois la ville où l’on veut se rendre. Évidemment notre prononciation n’étant pas si compréhensible pour eux, avoir ces informations à l’écrit est un plus.

L’étranger est une curiosité. C’est marrant au début, ça peut lasser sur la fin. Il ne faut pas être surpris si un Chinois vous demande une photo ou un selfie. Bien sûr, l’étranger est encore plus remarquable selon la couleur. La peau, les cheveux, les yeux… une couleur bien distincte du paysage commun et c’est la « célébrité » assurée. C’est dire si Will a eu du succès. Pourtant on nous a dit qu’une forme de racisme pouvait exister. Notamment lorsque l’on veut marchander, il serait plus facile d’obtenir des rabais pour les peaux pâles. De notre expérience, j’étais surtout plus radine et moins gentille que Will.

Le marchandage. Point très important dans le rapport commercial avec les Chinois, il faut marchander. C’est culturel, c’est comme ça, ils auront moins d’intérêt pour vous si vous êtes des pigeons acceptant le premier prix venu. Disons qu’ils vous traiteront comme tels et n’hésiteront pas à vous arnaquer. Quelque part, c’est mérité. Ça passe du simple au double. Selon les endroits, ce ne sera pas possible pour autant. Souvent, c’est clairement indiqué qu’un prix affiché ne peut être mis au rabais. Il faut tenter le coup, si ce n’est pas possible on vous le dira de suite.

Commerciaux. Attirer le chaland ressemble à un sport sous des airs de fête nationale. L’idée c’est de faire le plus de bruits et de mouvements possibles. Micro en main, présentation d’articles, agitation de panneaux fléchés… Le mieux reste l’espèce de comédie musicale qu’on a pu voir à Pékin. Les gars chantaient au rythme d’une chorégraphie, rien ne les arrête. Dans un magasin, le vendeur peut devenir ton ombre. C’est presque effrayant.

Nature. J’entends par là qu’ils sont assez détendus sur certains aspects. Il n’est pas rare de voir ces messieurs se balader le bidon à l’air, surtout par forte chaleur. Ils crachent. C’est un fait, on peut les entendre se racler le fin fond de la trachée à des kilomètres à la ronde. Ils ne se cachent pas pour le faire.

Passer son temps au travail. Dans les boutiques, il n’est pas rare de voir les employés en caisse patienter comme ils peuvent. Ça va du grignotage à la petite télévision pour regarder une série. En revanche, si cette dernière l’intéresse plus que toi, il ne faut pas s’en offusquer. c’est comme ça et c’est normal.

La vitesse de construction. A l’inverse, ils ne doivent pas s’ennuyer en chantier. Les constructions se font à une rapidité sans nom. C’est bien simple, le métro n’est pas encore construit qu’on en trouve déjà le plan à jour sur Internet ! (Ça nous a valu quelques soucis de repérages d’ailleurs.) Les normes ne sont pas toujours au top, mais on nous a dit que ça n’était pas important. Ça ne les dérange pas de défaire pour refaire derrière.

La sécurité. Autre point où ils ne rigolent pas, c’est sur la sécurité. Le nombre de contrôles et de fouilles est impressionnant. Dès qu’il y a une porte ou un passage d’affluence, on retrouve des portiques et des scanners pour les sacs. Les liquides sont soigneusement analysés (si la boisson a déjà été ouverte, on va te demander de boire à la bouteille). Donc en métro, à l’entrée des sites touristiques ou des gares, ce sont des passages obligés, faits avec plus ou moins de sérieux. Nous avons même vu une fois à l’entrée du métro un contrôle d’identité.

Pas de dégradation. A l’inverse de la culture, les infrastructures de façon générale ne sont pas dégradées (autrement que par le temps). On ne voit pas de graffiti et les rues sont (étonnamment ?) propres. Le recyclage est également bien présent avec des poubelles bien spécifiques : ça se recycle ou non.

Pauvreté. Nous avons souvent eu l’occasion de croiser des personnes, âgées pour la plupart, ramassant les bouteilles en plastique dans les poubelles. C’est une forme de recyclage officieux qui permet d’avoir un salaire. Quand on les voit, autant leur donner nos bouteilles vides directement.

Panneaux solaires. On en retrouve sur les toits des grandes villes et en très grand nombre. Il est probable que les habitants aient eu une aide de l’État. Il semble que la pollution au quotidien ne soit pas si énorme que ça. Ce sont les industries qui polluent l’atmosphère chinoise.

(Ce ne sont pas des transats géants sur les toits.)

Véhicules électriques. C’en est impressionnant de constater le nombre de voitures et surtout de motos électriques dans ce pays. De façon générale, les motos sont bien moins chères qu’en France, tandis que la voiture reste un luxe presque plus cher que chez nous. Quand on pense au temps que ça met pour se développer chez nous, ça nous fait pâlir.

Pas de code de la route. Il faut bien un bémol, outre qu’on ne les entend pas arriver, il faut s’attendre à ce qu’ils surgissent de partout. Traverser une route revient à voir sa vie défiler devant soi. Les conducteurs n’ont aucun sens de la priorité (d’où qu’elle soit d’ailleurs). Les piétons sont au bas de la chaîne véhiculaire. Heureusement, qu’ils klaxonnent en permanence.

Fumeurs. C’est un détail qui revient comme ça. Les espaces non-fumeurs n’ont pas l’air d’exister. Fumer en restaurant est toujours possible, à notre grand regret.

Les étages. Là-dessus ils sont logiques. Le premier étage correspond au rez-de-chaussée. Donc quand on vous dit 3e étage sans ascenseur c’est déjà moins terrible qu’en France.

Eau bouillante en libre service. Dans les trains ou dans les supérettes, même dans les salles d’attente de gare, on retrouve des bornes d’eau chaude. Envie de nouilles déshydratées ?

Ils mangent du chien. Dans l’ensemble c’est faux. De nos jours, on ne trouve plus de viande de chien dans les restaurants… Sauf quelques cas en campagne où ça se fait encore mais c’est clairement indiqué. Théoriquement donc, nous n’en avons jamais mangé pendant notre séjour.

Le salaire moyen. Il dépend de la ville ou de la province. Ce n’est jamais le même, le niveau de vie étant très fluctuant à travers tout le pays.

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