Journal de séjour #76 – Angkor Vat et ses merveilles

Journal de séjour #76 – Angkor Vat et ses merveilles

Le réveil nous cueille frais et dispos. Le petit-déjeuner se passe bien, les vitamines font enfin effet. Le transport arrive plus tôt qu’hier. Ils ont même dépêché une voiture spécialement pour nous. On nous ramène à l’agence d’où partira la navette. Nous y croisons le guide de la veille qui nous reconnaît et nous demande si ça va mieux. Super gentil ! Mais ce ne sera pas notre guide aujourd’hui.

La seule billetterie où acheter le pass pour accéder aux temples d’Angkor.

Premier arrêt donc, le guichet d’achat du pass. Ce sont soit les tickets pour une journée soit pour plusieurs jours. Vu le prix nous ne prenons qu’une journée (37$ par personne – quasiment le double pour 3 jours). Pour rappel nous payons en plus le moyen de transport et le guide. Heureusement nous avons trouvé la solution économique avec le tour tout inclus (13$ par personne). Autrement il faut compter 15$ la journée de tuck-tuck et le guide en français à 55$ (service de l’hôtel). Bref, petite photo obligatoire pour le pass (non-cessible du coup), on nous met en garde contre la perte du ticket (soumise à une amende de 100$ et plus en fonction du nombre de journées…) Ils ne veulent vraiment pas perdre un seul jour de vente.


Enfin nous partons vers le site. Nous sommes un petit groupe de 7, ça va être sympa. Notre guide se présente et il en a déjà fait des choses : militaire, moine et maintenant guide. Notre première visite est directement dédiée à Angkor Vat, le temple emblématique qui se trouve sur le drapeau du pays. D’ailleurs on nous racontera que les couleurs sont liées pour le bleu à la royauté, le rouge au peuple et le blanc au bouddhisme. 95% de la population est bouddhiste. Le reste se partage en hindouistes, chrétiens et musulmans.
Le temple d’Angkor donc est le premier présent sur le site. Il a été construit de 1113 à 1150 par le roi Suryavarman II. Ne pas confondre avec l’ensemble du site d’Angkor qui a été choisi par Jayavarman I comme capitale (les premiers temples de la régions datent des années 800). Aujourd’hui c’est une belle route goudronnée qui y mène jonchée de petits étals sur les côtés… Heureusement, passées les douves via un pont flottant, le temple présente toute sa splendeur. Le mur d’enceinte présente plusieurs entrées. La principale au milieu est réservée au roi et à la reine. Directement sur les côtés ce sera pour les ministres et les prêtres. Les plus reculées sont réservées au bas peuple.


Nous dépassons les singes (attention à vos affaires) et nous avons déjà perdu quelqu’un. Il faut dire qu’avec la foule il faut rester concentré sur notre guide qui file à toute vitesse… Nous arrivons à retrouver notre électron libre peu après. Notre guide nous trouve les bons coins pour les photos malgré la foule et nous en apprenons un peu plus sur l’histoire des lieux.
La période angkorienne s’étale du IXe au milieu du XIVe siècle. Venues d’Inde, avec qui les échanges étaient nombreux, deux religions cohabitaient : l’hindouisme et le bouddhisme. La première a été promue en tant que religion d’État par le roi. Les temples construits à cette époque sont dédiés aux divinités hindoues principales : Vishnou, Shiva, Brama. Le temple d’Angkor est dédié à Vishnou. Il a été bâti pour être orienté vers l’ouest. Ainsi, on venait y prier pour les solstices et aux pleines lunes. Pour le construire, on acheminait les pierres par voie navale ou grâce aux éléphants.


La seconde enceinte, assez éloignée des douves, est décorée de fresques monumentales racontant diverses histoires.

L’une d’elle est une histoire de bataille entre deux familles pour accéder au pouvoir. Une autre est la représentation du paradis et de l’enfer hindous. Pour accéder au paradis, ce n’est pas nécessaire de croire, du moment que les préceptes de bonne conduite ont été suivis dans la vie sur Terre (ne pas tuer, ne pas mentir, ne pas voler…) Les supplices de l’enfer sont imaginés en fonction de ce dont le défunt s’est rendu coupable. On y arrache la langue des menteurs, on passe sous un rouleau le ventre des femmes ayant avorté, les meurtriers sont poignardés un peu partout…


La dernière fresque que nous verrons est une légende hindoue appelée le barattage du lait. Les dieux et les démons enviaient l’immortalité de Vishnou. Ils lui demandèrent de devenir comme lui. Il fallait pour cela créer un élixir, l’eau sainte, à partir de la mer de lait (sans doute une mer cosmique). L’idée de Vishnou a été de placer une montagne au milieu de la mer. Il demanda au serpent géant Naga de se nouer en son milieu à la montagne, la tête allant dans un camp, la queue dans l’autre. Les démons d’un côté, les divinités de l’autre, chaque camp tire sur son bout de serpent à tour de rôle pour battre le lait avec la montagne. Le processus ne se fit pas sans sacrifice… Les poissons et les crocodiles vivant sous le lait ont tous été broyés. Sous la pression, Naga cracha son venin menaçant d’empoisonner tout le monde. Vishnou dut avaler le poison et devint bleu. Enfin, la montagne faillit se renverser plusieurs fois, ce qui aurait détruit le monde. Vishnou, en grand arbitre de tout ça, se transforma en tortue et se plaça sous la montagne pour qu’elle restât stable. Cela prit 1000 ans et finalement l’eau sainte fut créée. Alors qu’elle devait servir les deux camps, les démons tentèrent de s’en emparer. Mais Vishnou appela des danseuses célestes (très aguicheuses) qui firent diversion. Les démons admirèrent le spectacle, oubliant de boire, ce qui permit aux divinités de se délecter de l’eau sainte (cul sec).

 

Voici quelques images de reprise de la fresque (sans doute plus claires pour mieux comprendre nos propos) :

(Source http://www.allgodscollections.com)

(Source : http://www.wikiwand.com)

Les fresques et le temple étaient sans doute peints à l’époque. On retrouve encore de rares traces de rouge sur les fresques. Il semble que le roi représenté était en or. Du blanc devait recouvrir le reste des murs.
Pour prier, les fidèles arrivaient donc par l’ouest. Ils repartaient à l’opposé toujours par le système de porte rappelant la place de chacun. Sauf que pour le roi et la reine, pas d’escaliers pour redescendre. La voie s’arrête net, pile poil la hauteur pour grimper sur un éléphant et repartir royalement.


Enfin au centre se trouve le temple à proprement parler. 37 hautes marches amènent au sommet, représentant les strates du paradis. Un autel devait y être érigé pour Vishnou mais tout a été remplacé par une statue de Bouddha par la suite. Malheureusement avec le monde, nous n’avons pas eu le temps d’y monter.


Nous repartons donc, avec une pause coco et toilettes cachées un peu plus loin dans le jardin. Une fois tout le monde frais, nous avançons vers la première enceinte et retraversons le pont flottant. Nous retrouvons au bus une des femmes du groupe qui s’était détachée plus tôt par inadvertance et que nous n’avions pu retrouver avant. Le guide avance vraiment rapidement.
Le deuxième temple que nous visitons est le temple Bayon. Il se trouve dans l’enceinte de l’ancienne cité royale de Ta Phrom dont il ne reste aujourd’hui que quelques pierres et les ponts au-dessus d’autres douves, remplies autrefois de crocodiles.

Le temple de Bayon fait partie des plus jeunes (période 1181-1218). C’est un temple bouddhiste car le roi Jayavarman VII changea la religion d’État. Tout en gardant un certain respect de l’hindouisme, les deux continuèrent de cohabiter. En revanche, plus le bouddhisme s’étendit et plus les temples changèrent. L’architecture est gardée mais les statues à l’intérieur sont remplacées par des Bouddha. Bayon a dès le départ une architecture pensée par le bouddhisme. Chaque tour est surmontée de quatre visages de Bouddha souriant et pointant vers les points cardinaux. Ce sont surtout les 4 grandes valeurs du bouddhisme qui sont mises en avant : la bonté, la miséricorde… On y retrouve des fresques de la vie de tous les jours ou de batailles contre les musulmans. Le plus curieux c’est qu’on y trouve aussi des représentations de linga, hommage hindou à la fertilité.

Il est temps pour nous d’aller manger. On nous trouve un petit restaurant khmer à côté d’un lac. Très sympa, on finit dans des hamacs à l’ombre d’une paillote.

Nous repartons vers le dernier temple de la journée. Celui-ci fut érigé pour la mère du roi Jayavarman VII mais il fallut fuir les lieux à cause d’une invasion. Le temple ne fut jamais réellement fini et, laissé à l’abandon, les arbres en devinrent les maîtres. De gros travaux de restauration ont été entrepris pour redonner une forme au temple mais les arbres sont restés les gardiens.

Notre dernière étape est de grimper une colline sacrée d’où le coucher de soleil est splendide à voir. Il faut faire assez vite car le sommet n’est réservé qu’à 300 personnes à la fois. Plus de 2000 auront été sur le site d’Angkor aujourd’hui. La grimpette se fait très facilement. Nous attendons un peu car le sommet est déjà plein. Mais certains repartent, le coucher du soleil est dans une bonne heure et demie. Enfin, on nous remet des badges nous autorisant à monter au sommet. Un petit autel y a été érigé. Beaucoup ont déjà pris place pour voir le coucher. Tout autour, la jungle cache les temples dont on aperçoit à peine une tour de temps à autre.

Notre petit groupe s’installe mais à la réflexion il y a bien trop de nuages. Pas de coucher du soleil pour nous. Nous prenons l’initiative de redescendre où notre guide attend afin de rentrer plus tôt. Ç’aurait pu marcher si l’un de nos camarades ne s’était distrait en cours de route. Alors qu’il dit nous rejoindre dans une minute, nous atteignons le bas de la colline sans plus de nouvelles. Il nous rejoindra au bout de 20 bonnes minutes… Enfin nous repartons en ville.
Notre guide nous dépose les uns après les autres mais notre hôtel étant caché dans une ruelle, peu facile à atteindre, on nous propose de nous laisser au coin de la rue. Une fois descendus, nous faisons un tour à la supérette et nous regardons nos GPS. Nous ne sommes pas du tout au coin de la rue. Nous marchons donc un bon moment alors que la nuit tombe avant d’arriver à l’hôtel. Nous mangeons un morceau avant d’aller nous coucher.

Ce fut une très belle journée. Pourtant nous regrettons un peu de ne pas avoir pris un guide privatif avec l’hôtel. Nous espérons revenir un jour avec les finances suffisantes. Ce qui nous a bloqués avec le tour, c’est que nous sommes soumis à la dynamique du groupe. Je suis sure que nous pouvions suivre la cadence du guide mais les autres ont imposé des temps d’attente que nous aurions pu utiliser à d’autres choses. Autrement, Angkor reste un endroit enchanteur et mystérieux et nous avons pris beaucoup de plaisir à visiter tous ces temples.

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