Journal de séjour #50 – La Cité pourpre de Hué

Journal de séjour #50 – La Cité pourpre de Hué

Arrivée à 7h à Hué. Nous avons plutôt bien dormi, le bus était un peu plus spacieux. Ça n’empêche pas les réveils intermittents mais nous ne sommes pas fatigués en arrivant. Nous avons maintenant l’habitude de dire non à toute personne nous sautant dessus à la descente. Toujours poliment et avec le sourire mais ferme. Nous refusons des taxis, des motos, des tuck-tuck… nous ne sommes pas si loin de l’hôtel, ça serait dommage de ne pas profiter d’une marche vivifiante.
Nous longeons le fleuve et pouvons repérer un quai pour une navette vers différents points touristiques. Nous verrons si nous avons le temps dans la journée. Nous partons déjà demain. À l’hôtel nous sommes accueillis comme des princes. Les portiers nous délestent de nos sacs avant qu’on ait fait un pas. La réceptionniste nous offre de nous installer et le temps de faire l’administratif on nous présente une assiette de fruits et des jus. Quand on sait que c’est du 14€ pour 2 la nuit avec petit-déjeuner… c’est ridicule. On avait entendu parler du sens de l’accueil vietnamien, ben nous ne sommes pas déçus.


Nous arrivons tôt donc nous savions que la chambre ne serait pas prête avant cet après-midi. On nous détrompe rapidement, ce sera prêt dans une heure… Le temps pour leur interprète de nous expliquer en français ce qu’il y a à visiter. Nous ne sommes pas loin de la Cité interdite – aussi connue sous le nom de Cité pourpre. Une traversée sur le fleuve nous emmène à une pagode et trois tombes royales. Techniquement il est possible de tout faire dans la journée. Mais comme nous souhaitons nous reposer un peu, nous jetons notre dévolu sur le palais, ce pourquoi nous voulions venir au départ.
Nous prenons notre temps, un bon petit-déjeuner (tant qu’à faire), notre chambre (nickel) et même une douche. Will commence et remarque que l’eau ne s’écoule pas dans la baignoire. Rien de bien grave, le bouchon a réussi à se coincer dans le tuyau d’évacuation. Will bataille un peu mais réussit à l’enlever. Oui c’est un petit détail mais gardez-le en tête pour demain. Bref, nous partons donc à l’aventure.


Première étape : le coiffeur. Will a très vite chaud quand ses cheveux sont trop longs. Nous nous sommes fait indiquer l’adresse d’un coiffeur. D’autant que grâce à Anh nous savons quel prix demander. Parce qu’évidemment le coiffeur a voulu nous faire casquer un peu plus. Bon d’accord ce n’est pas le coiffeur de rue (littéralement, un miroir contre un arbre, une chaise sur le trottoir et en avant la musique) mais ce n’est pas non plus un beau salon. La pièce doit faire 5m² au mieux, une couchette pour le bac (le shampoing se fait allongé avec un petit massage) et un siège pour la coupe. Donc à l’annonce du prix nous faisons demi-tour. Ok, ok, moitié prix. Will n’a plus qu’à montrer une photo avant départ et il passe de suite à la coupe. Le coiffeur se la joue Edward aux mains d’argent. Un peigne et une tondeuse (sans sabot) et il commence à enlever la masse capillaire. Ça nous a fait un peu flipper mais il est très pro et égalise très facilement les côtés et l’arrière. Il finit le haut aux ciseaux et termine à la tondeuse avec la barbe. Le résultat est très bien, nous en sommes presque étonnés. Will lui laisse un pourboire du coup.


Petit crochet par l’hôtel car nous avons oublié de réserver le bus pour le lendemain. Et ça repart ! Nous traversons le pont pour arriver dans le centre-ville. C’est agréable de longer le fleuve. Nous passons par un jardin.

Nous espérons trouver un restaurant une fois les fortifications passées. Mais nous nous retrouvons directement devant l’entrée du palais, aussi décidons-nous d’aviser après. Quelques règles de conduite sont à prévoir. Outre les plus évidentes, il faut surtout éviter les tenues trop courtes et on ne peut pas prendre de photo des intérieurs. On aime quand même assez le passage sur la pêche et la chasse interdite. Ensuite il ne faut pas se tromper, il y a une entrée pour les Vietnamiens et une entrée pour les étrangers (je ne sais pas pourquoi).


Ces consignes en tête, nous avançons dans le palais. Nous commençons par la salle du trône (un classique) où nous pouvons apprécier un décor de colonnes laquées rouges et d’un trône entouré de décorations en or. Ça en jette mais ça n’a pas l’air confortable (remarque, dans les autres pays non plus). Comme je prends une photo de toutes les explications je suis bien embêtée. Je tente quand même et m’approche timidement du gardien. Dès que je commence à lui parler, je comprends que l’anglais et lui ça fait deux. Par mot-clé et geste je lui indique le panneau d’explication (éloigné du trône heureusement) et il m’accorde une seule photo. Qui ne tente rien n’a rien ! Surtout que de suite après je l’entends gronder des touristes (Chinois) qui ont tenté de prendre une photo du trône avec leurs smartphones. Ce n’est pas comme le musée de Shanghai, quand on dit “pas de photo” c’est pas la peine d’essayer. Il y a un gardien dans chaque salle.

Prêts pour la partie historique ? La Cité impériale est assez récente, elle a été bâtie de 1804 à 1833. Détruite par les guerres en 1947 et 1968, elle est en cours de restauration. 147 bâtiments la composaient sur 36,3 hectares. C’était le centre politique et les habitations des empereurs de la dynastie Nguyen (1802-1845), de leur famille et de leur cour. Les fonctions des bâtiments sont réparties selon comme suit : au sud l’administration et les cérémonies royales, aux coins sud-est et sud-ouest les temples dédiés à des rituels, le centre (appelé Cité pourpre) pour l’empereur que ce soit pour le travail quotidien ou pour ses appartements, à l’ouest les résidences des Impératrices mères, à l’est les ateliers des artisans et artistes royaux, au nord les jardins et autres amusements de la famille impériale.
Commençons au sud-ouest avec les ensembles de temples. Ces photos vous donneront un aperçu de l’architecture des lieux. Les temples étaient dédiés à des cérémonies religieuses. Selon le temple, les femmes y étaient autorisées ou non, même l’Impératrice. Chaque temple a été érigé à la mémoire d’un ou plusieurs empereurs.

Nous continuons dans la partie ouest, soit les résidences des Impératrices mères (la grand-mère de l’empereur et la deuxième femme de son père…). Les deux palais sont séparés par des murs. Actuellement le second est en rénovation. Le bâtiment moderne (ci-après) a été construit en 1927 pour remplacer une bâtisse de bois. On trouvait dans ce palais jusqu’à un opéra pour le divertissement de la Grande Impératrice mère. Il ne reste aujourd’hui qu’un petit pavillon pour ses réceptions.

Nous passons dans la partie centrale et au nord vers les jardins.

En redescendant au sud-est, nous passons devant un théâtre, toujours pour les plaisirs impériaux. Il a été modifié en collège de musique au XXe siècle et de 1962 à 1990 en collège des arts. Nous sommes ressortis du palais par la porte est. Le quartier des artisans a « gardé » sa fonction et n’est pas sans rappeler des boutiques de souvenirs maintenant.


Le principe de cette Cité interdite est le même que pour chaque palais asiatique. Ce sont des salles séparées par des jardins et des murs, la fonction de chacune étant aussi segmentée. La particularité de celui-ci est la présence de petits temples en l’honneur des précédents souverains, en plus des bâtiments de fonction et des pièces à vivre. C’est super sympa à visiter et beaucoup plus agréable qu’en Chine, ne serait-ce que parce qu’il y a moins de monde. Seul bémol, la restauration n’est pas finie et beaucoup de pièces n’étaient pas accessibles. Mais nous avons vu l’essentiel. Pour la petite histoire, on a pu manger dans le palais. Il y a une sorte de cafétéria, qui est une chaîne nationale je pense. Ça n’est pas merveilleux mais c’est suffisamment copieux. Avec un petit jus de canne pour faire passer le tout et nous étions au point pour la visite. Ça nous a quand même pris deux petites heures.


Nous aurions pu continuer à nous promener dans la ville mais avec la chaleur et la fatigue nous sommes rentrés travailler un peu. La soirée s’est terminée à l’hôtel où nous avons aussi dîné avec des spécialités de Hué : une soupe de bœuf épicée et des gâteaux de riz aux crevettes. Ça a nettement rattrapé le repas de ce midi ! Nous n’avions plus qu’à nous allonger sur notre matelas de mousse pour sombrer au pays des rêves.

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