Journal de séjour #48 – La clé des champs

Journal de séjour #48 – La clé des champs

Le réveil aurait pu être en douceur si le coq ne s’était mis à chanter (faussement en plus) à 5h du matin. D’autant que celui du voisin lui donne le change (beaucoup mieux d’ailleurs). Nous avons quand même le temps de nous rendormir un peu avant le petit-déjeuner. Pancakes, banane et sirop de canne, c’est parfait.


Notre guide nous retrouve sur place et nous annonce un trekking plus petit mais en montée et descente. Évidemment nous sommes rejoints par la cavalerie des dames du village voisin. Moins nombreuses cela dit, ce sont surtout des préados et deux-trois femmes âgées. Nous repartons dans la joie et la bonne humeur au milieu des rizières et surtout des nuages. Nous sommes à mille mètres d’altitude et si nous n’avons pas la pluie les nuages sont bien restés. Ça donne une allure un peu mystique au paysage, d’autant plus lorsque nous traversons des petites forêts de bambou.

Pour ceux qui se demandent, oui les enfants vont à l’école. C’est même très important dans leur culture. C’est juste que nous sommes en période de vacances. Par contre, les plus jeunes ont vraiment l’air affamés, ça n’est pas très rassurant. Aucun (ou très peu) ne part de son village et très vite les traditions l’emportent. Le mariage se fait très jeune. Notre guide (19 ans) a déjà deux enfants. Les hommes sont sûrement aux champs pendant que les femmes s’occupent du commerce et du tourisme. Toute la production sert aux villages, rien n’est exporté ou vendu même dans le reste du pays. Ce ne sont que quelques tonnes récoltées par an.


Pas d’incident notoire, si ce n’est qu’il y a eu quelques chutes dans notre groupe. Pour éviter cela, ma guide, une des anciennes, a créé un bâton de marche pour William avec un bambou. J’en ai récupéré un aussi, ce qui m’a permis de ne pas tomber lorsque ma botte s’est fait la malle. Syndrome de Cendrillon oblige, mon pied s’enfonce gentiment dans la boue et ma botte en reste prisonnière alors que je me défaisais du piège. C’est en équilibre sur un pied, le bâton planté, que j’ai attendu l’aide… de la gamine qui me suivait. C’était la guide de Will donc forcément il suivait plus loin. Pour nous réconforter de la traversée, ma guide nous ramène des espèces de baies qui rendent la langue bleue.


La balade se termine au village avec le shopping tant attendu. Will a réussi à payer sa jeune guide juste pour le service rendu. Elle n’a pas bien compris le principe (ça ne se fait pas par ici). Quant à la mienne, j’ai pu négocier un peu pour un bracelet, histoire d’être tranquille surtout. Un petit pont suspendu pour atteindre le restaurant et nous attendons que les autres aient fini. Au repas, une bonne soupe de nouilles pour nous réchauffer. Les nuages ne sont pas levés et dès que nous nous arrêtons de marcher on se refroidit vite.

Encore une petite marche, plus facile cette fois, se profile pour rejoindre la navette qui nous ramènera à Sa Pa. Nous croisons des buffles sur la route qui repartent vers les champs avec leur gardienne. Ils nous ont laissé un gros cadeau sur le chemin (en montée). Disons qu’on n’a pas pu faire autrement que de traverser ce chemin bou(s)eux pour avancer. Il y a eu suffisamment de flaques d’eau pour se nettoyer les pieds par la suite.


La navette arrive, nous aurons marché 10 km aujourd’hui. À l’hôtel, nous payons le deuxième jour de location des bottes et Will paye le service de nettoyage de ses chaussures (ça prend une heure). Nous pensions partir avec le bus de 16h mais par un quiproquo que je n’explique pas nous sommes prévus à 21h. Ça ne nous arrange pas, c’est 6h de route et nous voulons arriver le soir-même. Heureusement dans ce pays il n’y a pas de problème, que des solutions. Un petit coup de fil, on nous confirme qu’il reste de la place et hop nous voilà prévus pour 16h. Reste à récupérer les chaussures de Will mais petit coup de flip sur le timing. Nous demandons si ça sera bon et on nous confirme que nous les aurons 20 minutes avant le départ. Ce qui est effectivement le cas. Nous ne les reconnaissons pas d’ailleurs. Elles sont comme neuves, elles brillent presque.


Nous partons prendre le bus. Rebelotte pour les couchettes. Cette fois nous prenons celles du fond. Basses de plafond mais on a la place pour les pieds. Will arrive enfin à s’endormir. Arrivés à 22h, nous prenons juste le temps de manger un burger bien mérité. De retour à l’hôtel, il nous faut encore réserver le bus du lendemain et faire une petite lessive pour enlever la poussière et la boue. Le sommeil ne manquera pas ce soir.

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