Journal de séjour #7 – Temple de Donghwasa

Journal de séjour #7 – Temple de Donghwasa

Après une petite grasse matinée bien méritée, nous nous dirigeons en-dehors de la ville. Première destination au nord-est vers le temple de Donghwasa, un haut lieu du bouddhisme de la ville datant du Ve siècle, réaménagé au fil du temps. Ça reste quand même à 40 minutes de bus de la gare et ça grimpe. Le temple est perché sur les hauteurs, à l’écart de la civilisation et de la foule qui grouille. L’idée est de trouver une certaine paix intérieure et une harmonie avec le monde qui vous entoure.


Le bus nous arrête devant une dernière montée. Le portail apparaît enfin, encadré par 4 divinités aux yeux écarquillées. Pas d’explication en anglais malheureusement. On suit le chemin jusqu’au temple, un complexe de petits bâtiments. Premier arrêt à une fontaine à l’entrée où tout le monde vient boire quelques gorgées. Nous sommes encouragés de faire de même par une dame. J’ai juste en tête les recommandations de base quand on part en voyage : pas de légumes crus, pas de glace ou de glaçon, pas d’eau sauf en bouteille plastique et bouchée. On en n’était pas à notre première infraction à ce code alors… À Rome, fais comme chez les Romains ! Eau de source pure malt, rafraîchissante et offerte par cette bonne vieille Dame Nature.


Nous continuons la visite vers les différentes cours, ombragées de centaines de lanternes en papier aux couleurs vives. Le temps d’écrire et d’accrocher un vœu et on continue.


L’ensemble de bâtiments date de périodes différentes. Le hall principal daterait du XVIIIe. Chaque bâtiment est dédié à la prière, nous n’osons pas rentrer pour ne pas brusquer les croyants. Musclée la prière d’ailleurs. C’est tout un rituel d’accroupissements et de prosternations devant l’objet sacré, une statue, une lanterne, une image… Du coup, pas de photo non plus, toujours rapport au respect des lieux, des autres etc. Ça n’est pas explicitement dit mais on a pensé que c’était tacite. Dommage d’ailleurs parce que les détails sont sur chaque parcelle décorable. La statue de Bouddha à la feuille d’or voit sa tête entourée d’oiseaux et dragons peints suspendus au plafond et ayant l’air en plein vol. Les murs sont peints avec détails de bleu, rouge et vert. Vraiment superbe ! Les autres salles, plus modestes, abritent soit les portraits des précédents Grands Moines, soit des offrandes. Chacune est peinte dans le même esprit mais elles ne sont pas toutes au même niveau de restauration.

(Attention, je rappelle que c’est bien un signe de paix bouddhiste. Le symbole nazi est inversé !)

(Empiler des pierres porterait bonheur)

L’extérieur de la salle principale est intéressant pour ses fresques. Plusieurs panneaux semblent raconter une histoire. Nous apprendrons que ce sont les paliers vers l’illumination, cœur du bouddhisme. C’est un voyage intérieur assez emblématique. On observe un jeune homme cherchant un taureau, celui-ci représente le vrai-moi qu’il faut découvrir. On suit ses traces, ce qui fait qu’on va le reconnaître. Une fois trouvé, il faut l’apprivoiser et le nettoyer de Trois Poisons : la Colère, l’Envie et la Bêtise. Ces étapes accomplies il faut revenir à une certaine réalité, prendre du recul avec ce qui a été accompli (on a eu plus de mal avec la suite, alors j’espère bien retranscrire la chose). Il faut alors atteindre un état particulier où objectivité et subjectivité ne sont plus. Il faut être en harmonie avec la nature et accepter l’existence de chaque chose (techniquement c’est là qu’on atteint l’illumination il me semble). Pour finir, il faut voyager pour faire le bien partout où l’on passe. Très poétique, peut-être en saurons-nous plus durant notre propre voyage, avec d’autres temples.

(Finalement nous n’avons qu’une partie de l’histoire en photo – la fin, à lire de droite à gauche)

Nous n’avions pas l’autorisation de visiter tous les bâtiments. Ce doivent être les communs où vivent et méditent les moines. Mais le temple nous réserve une autre surprise. Une sculpture géante de Bouddha s’élève à quelques mètres de là (récente, achevée en 1992). Faite de plusieurs blocs, elle s’élève à 33 mètres du sol. L’espace est grandiose et offre une belle scène à la méditation. Un musée en sous-sol propose de découvrir comment les moines ont édité une collection d’écrits sur le bouddhisme en 6000 rouleaux, quelle position prendre pour méditer, comment mettre en place la cérémonie du thé et l’histoire du jeune moine et du bœuf.

Le temps de saluer des moines tibétains en pèlerinage et nous repartons en ville pour la deuxième étape. Direction le sud pour le parc Apsan où l’on rejoint un téléphérique. La marche est dure en fin de journée et le vent n’aide pas. La grimpette nous récompense avec un superbe panorama de la ville. Réellement le centre-ville que nous avons vu la veille semble minuscule. Que dire par rapport au monde…

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