Journal de séjour #43 – Good morning Vietnam

Journal de séjour #43 – Good morning Vietnam

12 juin 2017. Ça y est dernier jour en Chine, nous passons la frontière vietnamienne tout à l’heure. L’occasion sans doute de vous raconter une énième aventure de douane. Mais nous n’en sommes pas là. Nous profitons du petit-déjeuner de l’auberge, plutôt copieux, ça devrait nous tenir une bonne partie du voyage. Rendez-vous à la gare routière, l’occasion de nous extasier une fois de plus sur la dextérité des deux-roues pour éviter les piétons qui traversent la route.


Sur place, nous nous renseignons sur la voie à prendre et pour être sûrs qu’on ne nous oublie pas nous nous sommes signalés à trois personnes au bas mot. Nous prenons quelques biscuits pour la route et patientons d’embarquer. L’une des dames sollicitées plus tôt s’approche enfin avec deux bouteilles d’eau (sympa !) et nous indique où aller. Le bus est en fait un van de luxe : très confortable, sièges inclinables, prises USB, wifi… Autant dire que les 3 premières heures jusqu’à la frontière se sont très bien passées. Entre paysage et sieste, j’étais sur un nuage. Nous avons pu observer quelques montagnes du sud de la Chine qui surgissent au beau milieu de nulle part. Il y avait seulement un autre passager chinois avec nous.


Nous arrivons à une sorte d’avant-garde type péage où nous présentons nos passeports. Puis nous arrivons au premier poste-frontière. Dès l’arrivée, des Vietnamiens nous sautent dessus pour nous vendre des cartes sim et faire du change. Nous préférons patienter d’être devant les autorités compétentes. On nous remet des badges spécifiant sans doute notre destination. Nous devons patienter une petite heure qu’une navette vienne nous chercher. C’est notre partenaire de voyage qui nous donne le feu vert pour le départ.

La navette nous conduit jusqu’à la frontière à proprement parler. Dans un premier temps, c’est la douane chinoise. Et malgré trois tampons d’entrée et sortie du territoire chinois, ils doivent encore s’y mettre à trois pour identifier Will. Les photos de passeport de plus de cinq ans sont vraiment un problème. Nous passons enfin, petit scanner de la valise oblige et nous sortons du bâtiment. À ce stade, nous sommes sortis du territoire chinois mais nous ne sommes pas encore entrés au Vietnam. Il ne faut vraiment pas se louper pour la suite. Dehors, nous retrouvons notre collègue chinois. Il ne va pas à Hanoï donc sa navette n’est pas la même que la nôtre. Il s’entretient avec une hôtesse en charge des navettes et nous dit de patienter. Notre van n’est donc pas encore arrivé. C’est un grand moment de solitude, nous attendons alors qu’il n’y a rien autour et l’hôtesse n’est pas du genre bavard. Ça a été long mais notre van arrive enfin… pour faire 100 mètres. Il devait juste nous amener d’un bâtiment à un autre. Étrange mais pourquoi pas.

Notre chauffeur nous demande nos passeports et les donne à une autre hôtesse que nous nous empressons de suivre. Elle disparaît derrière la ligne de contrôle d’identité. Avec hésitation, nous la suivons. D’autant que d’autres personnes nous font signe d’avancer. Nous passons le scanner des valises mais nous ne savons pas par où sont partis nos passeports et visas. Nous nous mettons sur le côté. Will reconnaît à nouveau notre collègue chinois (nous le pensions parti depuis longtemps). Il nous demande où sont nos visas et nous lui expliquons notre arrivée dans le bâtiment. Il tente de s’entretenir avec une organisatrice qui le refoule un peu. Peu après apparaît le chauffeur de notre navette. Nous le prenons à partie pour qu’il nous aide à retrouver les passeports. Il s’y met aussi, on nous répond qu’ils vérifient juste les indications et les visas. Sans nos visages en face, nous trouvons ça un peu louche comme façon de faire. L’organisatrice repasse par là, tout le monde lui redemande où c’en est. On sent que ça la gonfle cette histoire. Elle envoie complètement balader notre collègue qui doit rejoindre son bus séance tenante. Notre chauffeur prend le relais et attend avec nous. Enfin, on nous ramène nos passeports en règle. Ça nous aura pris une quinzaine de minutes mais c’est assez angoissant quand on ne comprend pas ce qu’il se passe ni où nous devons aller. Enfin, nous sortons du bâtiment et en territoire vietnamien qui plus est. Le van ne servait pas qu’au lien entre les bâtiments, c’est également notre moyen de transport jusqu’à Hanoï. Il est bien plus rempli cette fois. Nous nous installons au fond et profitons du voyage.


Montagnes et campagne défilent à nouveau sous nos yeux. Encore que Will préfère regarder la route en priant qu’on arrive entier. Notre chauffeur a tendance à doubler n’importe comment, notamment des camions eux-mêmes en train de doubler. Nous avons dû frôler plusieurs fois les véhicules d’en-face. Tout ça dans une ambiance électro-pop, je ne sais même pas si c’est folklorique pour le coup.


Nous faisons halte dans un petit restaurant en bord de route. Et là c’est le drame, nous ne sommes passés par aucun bureau de change au final. Les yuan et les dollars hongkongais ne sont pas exactement la norme ici. Il s’avère que nous avons rattrapé le van précédent et nous retrouvons pour la dernière fois notre collègue chinois. Will lui explique notre situation. Il nous invite à sa table et avant qu’on n’ait pu protester nous nous retrouvons avec de l’ananas et du redbull. Nous discutons bien avec lui en lui expliquant notre voyage. Il nous présente d’autres voyageurs. C’est vraiment un bon moment. Nous n’avions déjà rien à lui offrir en échange et il est encore allé chercher des cocos pour nous. Il était même prêt à nous donner un peu de monnaie mais nous avons réussi à décliner. L’heure du départ sonne pour lui d’abord, puis pour nous. Cette fois nos routes se séparent pour de bon. Nous lui serons toujours reconnaissants pour l’aide qu’il nous a apportée (on a gardé ses coordonnées pour garder contact).


Le voyage continue et sur la fin nous avons aussi sympathisé avec les Chinoises devant nous. Nous sommes à quelques vingt bonnes minutes de Hanoï quand Will m’annonce qu’il a une envie pressante depuis un bon moment et qu’il ne tient plus. Sans doute la coco de midi… Nous hésitons à demander à nous arrêter, nous sommes sur une sorte d’autoroute. Pur hasard, le chauffeur ralentit et se gare sur le côté. Il sort se soulager. Ni une, ni deux, Will profite de l’occasion pour se libérer. Il est plus serein pour la suite. Nous arrivons enfin. Il nous aura fallu 7 heures de route au total avec le passage de la frontière.

Le van ne nous dépose pas en centre-ville ou à la gare. Nous ne pourrons pas prendre le métro donc (en fait il n’y en a pas, il est en construction, mais le plan existe déjà). Des taxis nous hèlent déjà mais sans monnaie locale ça va être compliqué. Premier passage à la banque donc. Malheureusement nous sommes tombés sur une qui ne fait pas le change. Tant pis, ça sera un retrait. Tellement plus facile ici d’ailleurs. Pas une dizaine d’options possibles, on se repère vite. L’un des chauffeurs des taxis nous a attendus (le fourbe). Pas le choix, nous embarquons. Nous sommes rassurés il met le compteur en marche. Arrivés devant l’hôtel il nous demande une somme astronomique mais comme nous ne sommes pas encore habitués et que c’est le prix affiché nous nous exécutons… Première arnaque en règle donc. Ne jamais prendre le taxi ou fixer le prix bien avant. 500000 dong (environ 20 euros) c’est définitivement trop cher. Surtout que nous n’étions pas si loin de la destination (moins de 10 minutes), même en France ç’aurait été abuser ce prix-là. Nous aurions dû payer autour de 20000 dong mais nous ne le savions pas encore.
Bref, nous ne sommes pas au bout de nos peines. À l’hôtel on nous annonce qu’à cause d’un problème de plomberie notre chambre ne sera pas prête avant demain. La réceptionniste enchaîne immédiatement et annonce la solution. Ils ont réservé une chambre pour nous dans une auberge proche. Le prix sera le même et nous pourrons tout payer à la fin. Elle va même appeler (à leurs frais) un taxi pour nous amener jusqu’à l’auberge. Bon ben puisque tout est déjà réglé…
Nous revoilà partis pour une autre auberge quelques rues plus loin. Plus petit standing que l’hôtel mais propret. Nous sympathisons bien avec la réceptionniste. Ce n’est pas très compliqué d’ailleurs, les Vietnamiens sont hyper accueillants (ça change de la Chine). Nous nous installons et attendons un ami d’université de Will, d’origine vietnamienne, qui vit ici. C’est l’occasion de partager un repas typiquement vietnamien avec la cuisine de tout le pays. Un délice ! Nous buvons un dernier jus de fruit avant de prendre un repos bien mérité.

2 réactions au sujet de « Journal de séjour #43 – Good morning Vietnam »

  1. Le coup des 100 mètres du van m’a tué XD
    Pendant cet épisode, vous étiez dans une sorte de no man’s land ?
    Je n’aurai pas dû relire l’article maintenant, j’ai faim 😀

    1. C’est effectivement ça. Entre les deux bâtiments, personne ne circule en-dehors des véhicules. Il y a juste la préposée aux transferts (pour ce que j’en sais) mais elle n’est pas très loquace.

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