Point culture – Maoris, kiwi et Kiwis
La culture néo-zélandaise est avant tout la culture du peuple maori, lui-même venant de la Polynésie. Quand j’ai découvert les origines des Maoris, j’ai voulu courir partout comme Moana en criant “C’étaient des voyageurs ! ». Disney a bien bossé. Dans l’idée, des peuples indonésiens ont voyagé à travers le Pacifique pour s’installer sur de nouvelles terres. Les causes du départ pouvaient être les guerres inter-tribales ou la menace d’une surpopulation d’une île (donc épuisement des ressources et famine). Ainsi des colonies sont apparues dans tout le Pacifique et l’un des derniers voyages fut de la Polynésie jusqu’en Nouvelle-Zélande.
Ainsi beaucoup de croyances et de traits de culture se retrouvent dans tous ces peuples. Jusqu’à la langue qui si elle a évolué différemment selon les îles reste proche de la racine polynésienne. Certains mots sont identiques, voir à peine différents d’une île à l’autre.
Pour les Maoris, le monde a été créé par l’union du ciel, Ranginui, et de la terre mère, Papatuanuku. Les deux restèrent enlacés jusqu’à ce que leurs enfants en eurent assez d’étouffer entre eux, rampant sur le corps de leur mère et écrasés par le corps de leur père. Le dieu des forêts et des oiseaux, Tane Mahuta, décida de soulever Ranginui aussi haut que possible, le séparant ainsi de l’étreinte éternelle avec Mère Nature. Celle-ci, inconsolable, pleura sans discontinuer. Pour la soulager de voir son amant inaccessible, son fils a eu la bonne idée de la retourner, lui cachant la vue. Donc nous marchons sur le dos de Mère Nature. Quant aux larmes du père, ça a donné la pluie ! Autre hic, un enfant n’a pas eu le temps de naître avant le retournement de la Terre. Coincé dans le ventre de sa mère, c’est le dieu des volcans et des tremblements de terre, Ruwaimoko. Je vous laisse imaginer ce que ça donne quand il n’est pas content. Les versions peuvent changer selon les tribus mais c’est grosso modo ce que nous avons entendu.
(Source : http://hmongbuy.net/video/yHhMgrAMulA)
Pour l’origine des îles de la Nouvelle-Zélande, il y a un certain demi-dieu du nom de Maui qui s’est amusé à sculpter un hameçon géant à partir de la mâchoire de sa grand-mère. Alors qu’il lance sa ligne, un poisson gigantesque avale l’hameçon. S’ensuit un combat épique donnant Maui vainqueur. Le poisson gît hors de l’eau, son corps deviendra l’île du nord de la Nouvelle-Zélande. L’île du sud est en fait la barque de Maui.
(Source : http://atanderson.blogspot.com/2014/06/living-landscapes-legend-of-maui-and.html)
Pour le reste, la culture est présente par la sculpture sur bois, représentant essentiellement les ancêtres de la tribu, le tissage de certaines plantes dont les motifs représentent des éléments de croyance (lumière, masculin/féminin…) et les tatouages qui représentent le statut social et l’ascendance familiale. Outre les tatouages, des objets de la vie quotidienne peuvent reprendre cette généalogie. Notre guide, Carol, a une flûte en bois dont les côtés sont gravés des symboles des tribus de ses parents et au dos il y a autant de croix que d’enfants. Pour les petits-enfants, elle a laissé de la place dans le tatouage de son dos… mais il n’y en a pas encore. Il est dit de la flûte que le son produit ressemblerait aux cris de l’accouchement. J’espère que ça sera aussi mélodieux si mon tour vient.
Sans transition, quelle est la différence entre un kiwi et un Kiwi ? Des kiwi et des Kiwis ? Le premier est l’oiseau quand le second est le surnom d’un Néo-zélandais. Pas de s au pluriel du premier car il s’agit d’un mot maori. Ces petites bêtes sont assez grosses en fait, de la taille d’un ballon de rugby une fois adulte. Fut un temps, les kiwi savaient voler mais avec la disparition de sérieux prédateurs l’Évolution a décidé de les clouer au sol. Ils peuvent vivre jusqu’à 30 ans et pondent jusqu’à une centaine d’œufs dans leur vie, couvés par messieurs. Malheureusement dans la nature, les chances de survie des jeunes ne sont que de 5%. Le village maori de Te Puia recueille deux jeunes, un mâle et une femelle, pendant 3 ans avant de les relâcher. Ces spécimens sont géolocalisés par des puces pour que leurs œufs soient récupérés et mis en incubation dans un lieu sûr. Ça permet d’augmenter un peu la population de ces adorables oiseaux en voie de disparition. Une fois adultes, ils peuvent se défendre plus facilement. Leur long bec est assez pointu et surtout ils courent super vite. Nous en avons vue une à l’œuvre (la femelle est plus vive que le mâle). J’avoue, c’est marrant de les voir courir sur leurs deux pattes. Nous avons été chanceux de voir ces deux-là. L’enclos est dans la pénombre car ce sont des animaux nocturnes. Comme ceux-ci sont encore jeunes (7 mois), ils se cachent pour beaucoup dans leurs nichoirs. Des écrans à l’extérieur de l’enclos nous permettent de savoir s’ils se cachent ou s’ils sont présents “à l’extérieur ». Des règles strictes sont imposées pour ne pas les effrayer, notamment pas de photo. Nous avons juste un spécimen empaillé (mort naturelle – il s’appelle Kenny). Si les Maori les ont sans doute chassés à une époque, maintenant ils travaillent à leur réhabilitation. Lorsqu’ils peuvent récupérer les plumes, ils en font des vêtements. Quant aux os, étant fins, ils sont utilisés pour les outils nécessaires au tatouage.
Il faut remercier Carol pour toutes ces informations, elle a été une guide formidable et nous avons adoré la visite et ses explications.