Journal de séjour #70 – Quand on part sur une île… à bicyclette

Journal de séjour #70 – Quand on part sur une île… à bicyclette

Nous nous levons tranquillement, nous avons convenu avec Meg et Jo que si nous nous croisions nous partirions ensemble. Heureusement nous les retrouvons au petit-déjeuner. C’est toujours un moment privilégié, Thomas passe du temps avec nous et c’est très agréable, surtout avec Aline et Tchin-Tchin, les enfants de Thomas, qui font tout pour nous faire rire. De plus, on remarque aussi des moines qui donnent leurs bénédictions aux commerçants moyennant une compensation bien souvent financière.  Le temps d’enfourcher les vélos et nous partons sur la route, direction une île de Kampong Cham proche où les agriculteurs ont établi leurs champs.


Sur la route, nous rejoignons la riviera vue hier soir. En journée c’est nettement plus calme et même vide. Pas de stands ou de grande circulation. Ça reste très beau à voir, sous le soleil et en bord de fleuve. Nous profitons de la balade pour nous arrêter là où se tient le pont de bambou à la saison sèche. Évidemment, il a été démonté il y a peu avec la montée des eaux du Mékong. C’est une des attractions de la ville semble-t-il. Malheureusement, avec la construction du pont en béton un peu plus loin dont la traversée sera gratuite, nous pouvons imaginer que le pont de bambou ne sera pas reconstruit les années suivantes. Peut-être le tourisme continuera à le faire vivre.


Sur la route, nous avons la possibilité de traverser un petit marché couvert. Fruits, poissons, viandes… on trouve toutes les denrées de base pour de bons petits plats. Par contre c’est ambiance locale, les étals sont parfois une tôle au sol où sèchent les poissons par exemple. Les allées sont étroites, nous faisons un peu tâche avec nos vélos. Encore que, nous avons croisé plusieurs scooters en sens inverse. Et ils n’ont pas mis le pied à terre eux !
Nous continuons encore et dépassons une mosquée qui semble toute neuve. Enfin, le pont est en approche. Bien qu’il soit praticable, on sent que la construction n’est pas encore terminée. Des câbles dépassent de la structure, il n’y a aucune barrière et sur une portion il faut faire attention à ce que nos roues de vélos ne s’enfoncent pas dans quelque trou. À part ça la vue sur le fleuve est superbe.


L’île étant principalement agricole, ce sont des routes de terre que nous traversons. Tout autour, nous voyons des champs et des forêts de bananiers. Nous faisons coucou à des enfants, aux quelques motards qui nous dépassent et aux vaches. Nous nous arrêtons aux abords d’un temple. Là encore une structure ancienne côtoie des bâtiments plus récents. Les fresques-mêmes de ceux-ci sont plus ou moins bien entretenues en fonction du bâtiment.


La mâtinée est bien avancée, nous décidons de repartir en ville. Nous nous arrêtons à une pizzeria (ce n’est pas si commun) juste pour boire un jus de fruit. Nous terminons la visite à notre maison d’hôtes. Nous nous séparons des Néo-zélandais pour l’après-midi.


En allant manger, Thomas nous présente à une famille française qui vient d’arriver. Nous déjeunons ensemble. Ils étaient déjà venus au Cambodge et peuvent nous donner des pistes pour les visites d’Angkor. Nous papotons bien et l’heure de la sieste s’annonce. Nous prenons congés pour travailler le restant de l’après-midi. Thomas a prévu un nouveau repas ce soir, à l’auberge. Nous espérions être appelés pour aider à la cuisine mais à 18h toujours aucune nouvelle. Alors que nous sortons de la chambre, la fille de Thomas nous appelle à table. C’est une grande et joyeuse tablée qui se forme autour d’un plat de poissons et de champignons qui s’avérera un délice. Nous nous régalons aussi du dessert : bananes caramélisées.

 


Le clou de la soirée reste le durian. Déjà au Vietnam on nous avait vanté la puanteur de ce fruit qui ressemble à un fruit de jacquier en plus épineux. Paraît-il que le goût n’a rien à voir avec l’odeur heureusement. Comme c’est un très gros fruit, nous ne pouvions pas l’acheter sans savoir s’il allait nous plaire. En arrivant à Kampong Cham, Thomas et sa famille n’ont eu de cesse de nous faire goûter tous les fruits possibles. Nous leur avons demandé s’ils pouvaient nous procurer un durian. En faisant notre enquête, beaucoup des autres convives n’ont jamais goûté ce fruit. C’était l’occasion rêvée.


L’odeur est effectivement assez forte. Il ne vaut mieux pas le laisser traîner. D’un autre côté, je n’ai pas été indisposée pour autant (je n’ai pas beaucoup d’odorat en même temps). Will non plus d’ailleurs, même s’il a froncé le nez au départ. La texture du fruit est assez molle. On dirait du camembert qui commence à fondre sur les doigts. Un genre pâteux et fondant, c’est assez curieux. Quant au goût, c’est plutôt sucré en fait. C’est meilleur que ce qu’on imagine. Nous avons beaucoup aimé mais on n’en mangerait pas tout un fruit. Juste une portion nous a suffit. Les avis ont été quand même partagés autour de la table.
Après ces expériences culinaires riches en sensations, chacun est reparti peu à peu en fonction de la fatigue. Nous sommes encore restés pour voir les vidéos de pendaison de crémaillère de Thomas. C’est réellement un gros événement, presque un mariage en fait. Entre la famille, les amis et les voisins, ce sont bien 300 personnes présentes à chaque fois. Imaginez inviter tout votre immeuble ou votre quartier en plus du reste. Heureusement qu’ils ont des organisateurs pour ces fêtes aussi. La nôtre se termine, demain nous partons vers d’autres horizons.

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