Journal de séjour #66 – Le palais royal de Phnom-Penh
Une belle mâtinée nous attend. Nous commençons par retrouver Mohammed dans un petit restaurant proche. Nous y prenons le petit-déjeuner avant de partir vers le palais royal.
Nous évitons tous les tuck-tuck en mal de clients ainsi qu’un homme qui veut absolument nous faire faire le tour du palais, de la ville, de n’importe quoi… Nous entrons dans le palais pour tomber sur les instructions d’usage : garder une attitude respectueuse, pas de chapeau, ni lunettes, interdiction de montrer les épaules ou les genoux, se déchausser dans les temples et pas de photo à l’intérieur. Nous allons jusqu’à la billetterie en refoulant gentiment le guide qui se présente à nous. Il faut dire qu’ils sont une nuée à patienter devant la billetterie. Bref, nous sommes pauvres, nous passons outre. D’autant que l’entrée coûte 10$ par personne.
À l’intérieur, nous nous séparons de Mohammed, chacun à son rythme de visite. Nous pouvons distinguer deux grandes cours. La première semble renfermer les bâtiments officiels, la seconde est plutôt dédiée aux mémoriaux et aux temples. Nous avançons donc à travers le jardin vers la salle du trône. C’est ce qu’on en déduit car aucun panneau d’explication n’est présent et le plan est principalement en khmer. Je pense qu’ils ont voulu conserver la fonction officielle à défaut de la fonction touristique. Aussi pour des explications sur l’utilisation de chaque salle, n’hésitez pas à vous faire accompagner d’un guide au final. D’autant qu’on en a entendu une parler français.
Bref, la visite reste quand même splendide. Les bâtiments sont superbes et nous pouvons apprécier notre cours d’architecture de la veille. Des Garudas (grands oiseaux) et des Nagas (longs serpents) sont présents sur l’ensemble du bâtiment. Ces deux ennemis d’origine hindoue sont un symbole de paix quand ils sont rassemblés. Ce qui est d’ailleurs drôle à voir car les temples et les autels sont plutôt bouddhistes. La salle du trône est particulièrement impressionnante. Toute en longueur, un ensemble de colonnes s’aligne jusqu’au trône. L’or est omniprésent, du moins la couleur jaune. Les fresques au plafond sont agencées en style européen, mais les personnages et les histoires représentés sont bien khmers. Un petit bâtiment à côté nous laisse visiter le rez-de-chaussée, transformé en salle d’exposition d’objets et costumes royaux. Tout est ciselé avec finesse et détails, c’est superbe.
Ici on nous présente les vêtements portés au quotidien. Petite information, chaque vêtement représente un jour de la semaine. Ici ça commence par le dimanche et ainsi de suite.
Nous passons ensuite dans la deuxième cours. Sa particularité réside dans les fresques peintes sur le mur d’enceinte. C’est un déroulé complet du Ramayana khmer. Là encore les détails sont impressionnants. Nous pouvons observer quatre grandes stupas en pierre érigées en l’honneur et à la mémoire de précédents souverains. Trois temples s’élèvent entre elles, chacun avec sa spécificité. Le premier est assez humble en taille et présente un simple autel à l’intérieur. Le second, le plus grand, est le temple du Bouddha de jade. Effectivement une statue en jade contemple les fidèles depuis son trône d’or. Des centaines de petits Bouddhas et objets de culte précieux sont exposés également. La plupart sont en argent. Nous avons eu une pensée pour le préposé à l’argenterie, à nettoyer ça ne doit pas être de tout repos. Heureusement qu’il fait assez sombre là-dedans pour éviter l’oxydation.
Enfin, le dernier temple et le plus petit est également en l’honneur de Bouddha mais il est cloisonné du reste de la cour par un mur végétal qui donne une toute autre atmosphère à l’ensemble. Moins fastueux, on profite du calme et du recueillement que peut procurer cet endroit. Une petite fontaine d’eau pure est présente sur le côté. On y a vu beaucoup de monde s’en asperger, voir y boire. Nous nous sommes cantonnés à nous rafraîchir les bras.
La visite se termine par l’exposition de palanquins et selles d’éléphant royales. Nous retrouvons notre acolyte qui a dû presser sa visite. Le palais ferme entre 11h et 14h, personne ne reste à l’intérieur de l’enceinte. Nous repartons assez émerveillés de ce que nous avons vu et avec l’envie d’en savoir plus sur bien des aspects de l’histoire et de la culture cambodgiennes.
Nous nous séparons à nouveau pour l’après-midi, chacun à ses préparatifs de départ. Nous mangeons dans un petit restaurant tenu par un américain. L’assiette et l’ambiance sont bonnes. Nous nous régalons des petits plats khmers préparés par Madame, tandis que nous discutons avec notre hôte.
Après la réservation de bus pour le lendemain, l’après-midi ne nous laisse guère de surprise par rapport aux autres. Boulot en attendant que la pluie vienne et reparte. Nous voyons et discutons une dernière fois avec Mohammed qui repart aussi demain mais pour le sud du pays. Encore une rencontre formidable et stimulante, nous espérons nous revoir en France. (Merci pour tout Mohammed, les conversations, les infos et le fromage !)