Journal de séjour #6 – Daegu et le festival de la médecine
Nous partons ce matin depuis la gare de Andong pour Daegu, une grande cité au sud-ouest de la Corée. Le trajet durera 2 heures, toujours à travers la campagne et les montagnes vertes.
Daegu est au niveau supérieur par rapport à Andong : facile à deviner il y a trois lignes de métro dont un monorail. On est habitués maintenant à se repérer donc on achète nos tickets et nous préparons à aller à l’hôtel. Petites particularités, les tickets ressemblent à des jetons de casino et les mascottes du métro sont deux petits écureuils trop choupinous !
L’hôtel est dans un quartier d’affaires. Nous sommes encerclés de grattes-ciel mais sans étouffement. Il y a toujours cette sensation d’espace caractéristique aux villes coréennes et de la verdure dès qu’ils peuvent en mettre. C’en est presque artistique. C’est probablement l’influence du pungsu (feng-shui coréen) qui détermine la place de chaque chose en ville. Vive l’harmonie !
Nous arrivons à l’hôtel sans souci mais un peu anxieux. Quand nous avons réservé, il était spécifié dans un commentaire qu’il s’agissait d’un love hôtel. Phénomène connu au Japon, on peut se demander jusqu’où l’Asie a-t-elle été colonisée… Ces hôtels ont donc la particularité de louer leurs chambres à l’heure, rarement à la nuit, pour des couples… et plus si affinités ? Pratique pour rencontrer son amant ou sa maîtresse, pour un câlin au milieu de la journée, etc.
Notre ressenti ? Je dirai que l’hôtel était… normal. Rien de particulier, stimulant ou titillant. Bel espace de chambre, plutôt confort. Nous aurions dû avoir une baignoire, ça n’a pas été le cas, tant pis (bon ok sur certaines photos du site il y en avait en forme de cœur). Les seuls détails, disons, excentriques ont été une loupiotte qui change de couleur (ambiance), un préservatif mis à disposition pour les clients et une espèce de télécommande sortant du matelas (celui-ci était assez dense d’ailleurs, pas moelleux du tout). On n’a pas compris les effets du matelas télécommandé, pas de changement de forme, ni de vibrations… on n’a peut-être pas su le faire fonctionner en fait. Une insonorisation parfaite aussi. Je ne sais pas si nous avons eu des voisins de chambrée mais nous n’avons rien entendu. Pour finir, une petite tache douteuse sur les draps nous a quand même encouragés à utiliser nos sacs à viande, sorte de sacs de couchage aussi fins qu’un drap… oui, une sorte de capote contre les inconvénients possibles d’un lit inconnu, du genre bactéries et bestioles.
Il nous reste encore une bonne partie de l’après-midi pour découvrir la ville. Glanage d’informations à l’office du tourisme et nous voilà partis pour le centre-ville. Nous traversons un petit parc où nous trouvons des vestiges du passé. Il semble qu’il y ait eu un fort centre administratif à une époque.
Nous arrivons en vue d’une rue piétonne aux allures de festival, jonchée de stands. Nous y avons à peine posé le pied que William s’est fait alpaguer par une dame. Elle nous propose une boisson. C’est l’affiche du stand qui nous fait comprendre qu’il s’agissait d’une sorte de médicament. Un petit goût de réglisse, je la laisse bien volontiers à William. Alors qu’on essaye de savoir quelles plantes sont utilisées, un couple coréen nous aborde… et nous parle français ! Jackpot ! On n’y croyait pas. Ils ont vécu à Paris pendant un temps et Monsieur est peintre. Ils ont pu nous dire que pas moins de 13 plantes médicinales avaient servi pour la boisson. Ils ont dû nous laisser, ils partaient à la messe. Il doit y avoir une certaine communauté catholique dans cette ville car nous y retrouvons bon nombre d’églises.
Nous continuons notre route et observons les différents stands. Savons, vêtements, jeux traditionnels mais surtout des graines, des racines et comment empaqueter son médicament naturel. Il y avait donc ce jour-là une espèce de convention autour de la médecine traditionnelle, plutôt par les plantes et les décoctions.
Allez vous coucher avec votre pêche aux canards. C’est plus fun avec de vrais poissons ! 🙂 (Will)
Nous avions entendu parler d’un marché typique quelques rues plus loin. Il s’agit d’un marché couvert, peut-être même sur plusieurs étages (c’était assez sombre, nous ne sommes pas sûrs). Pour le coup très peu de touristes. Des allées étroites, de petites boutiques peu éclairées où s’entassent les articles… ce sont surtout les habitants du quartier et de la ville qui y font leurs emplettes. Chaque allée a sa spécialité que ce soit le textile, l’alimentation, la restauration. Étals à brochettes et à fritures nous tendent les bras. Beaucoup sont déjà attablés et avalent leurs nouilles. Nous avons fait le plein de petits biscuits genre biscuits secs pour le thé et je me suis laissée tentée par une crêpe fourrée. Ça ressemblait plus à un pancake cela dit, mais la garniture cannelle/cacahuète est un régal. Nous repartons tranquillement vers l’hôtel alors que le soleil se couche.