Journal de séjour #41 – Foshan = IP Man

Journal de séjour #41 – Foshan = IP Man

Nous ne nous sommes pas arrêtés à Foshan par hasard. Il s’avère que c’est le village où a grandi IP Man, le maître du Wing Chun par excellence. Parmi ses élèves, on peut compter Bruce Lee. Nous avions donc dans l’idée de visiter le musée qui lui est dédié avant de partir.
Le réveil ne se fait pas sans regret, le lit étant très confortable. Mais il faut nous rendre au musée avant midi, heure limite d’utilisation de la chambre. Nous partons vers le métro, nous n’avons qu’une station à faire. Nous retrouvons le centre commercial où nous sommes arrivés la veille, le musée est juste derrière. Malgré la pluie d’hier et les nuages aujourd’hui, il fait déjà très chaud et nous gardons un œil sur le temps afin de prendre une douche avant de repartir. Qu’à cela ne tienne nous prenons les tickets pour le musée de Foshan. Cela englobe plusieurs petits bâtiments autour d’une jolie cour. Chaque bâtiment raconte l’histoire d’un personnage illustre de la ville. IP Man en fait bien sûr partie.


L’exposition qui lui est dédiée se trouve sur la gauche. Outre un récapitulatif de son histoire, nous voyons surtout des photos et quelques objets lui ayant appartenu. C’est assez petit au final, lire une biographie aurait suffit. Né en 1892 à Foshan, il fait preuve d’un certain don pour le kung-fu de type Wing Chun très tôt. En 1949, il déménage à Hong Kong où il enseigne son art. Plus qu’une simple forme de combat, il développe l’esprit du kung-fu : un esprit sain dans un corps sain. Il s’est assuré d’être un modèle de vertu pour ses élèves. Lui-même a grandi avec les préceptes stricts du confucianisme malgré un environnement aisé.


Dans un autre bâtiment, l’accent est mis sur un autre maître du kung-fu connu pour être aussi un herboriste : Huang Feihong. Né en 1856, il apprend le kung-fu et le métier d’herboriste avec son père. A l’âge de 13 ans, il part en apprentissage avec un maître du Hong Boxing. Sa spécialité était d’incarner un lion se battant, possiblement avec l’attirail de fête que l’on voit parfois (pour le Nouvel An par exemple). À certaines heures, des représentations doivent être données car un espace de spectacle est présent. Malheureusement, ça ne colle pas avec notre emploi du temps.

Enfin un temple confucéen et des autels divers sont disséminés autour de la cour. Nous pouvons apprécier l’architecture des lieux. Les détails des toits, des poutres ou des ornements sont splendides. Il y a même un petit bassin avec des tortues ! Beaucoup de vœux y sont faits, vu le nombre de pièces jetées. En revanche aucune idée de la légende qui accompagne la statue.


Pour finir, une place à l’arrière du musée me faisait espérer une surprise pour Will. Elle s’appelle la place des carpes, je m’attendais donc à un autre bassin. Nous avons été surpris mais par la présence d’une estrade où jouaient des enfants. C’est une pièce de théâtre chantée, genre théâtre scolaire. Pour ce qu’on en connaît c’est très bien fait. La jeune fille chante comme un chat mais c’est l’effet recherché (je vous assure, elle miaulait presque). Le bassin ? Les carpes sont en fait une mosaïque au sol. On en a vu dépasser une nageoire sous les tabourets du public. En passant, nous avons entendu une musique qui n’a rien à voir avec le spectacle. Ça n’est pas la première fois que nous l’entendons en Chine mais nous ne savions pas d’où ça venait. Il s’agit de la musique de Disneyland “it’s a small world” mais genre camionnette de vendeur de glaces américain. Sauf que ce ne sont pas des glaces, il s’agit d’un camion citerne qui balance de l’eau sur les routes…
Retour à l’hôtel, une bonne douche pour se rafraîchir, nous traînons un peu. À 11h45 le téléphone de la chambre sonne. Elle me parle un chinois parfait à l’autre bout de la ligne mais ce sont les circonstances qui me font penser qu’elle nous met dehors. Peut-être m’insultait-elle d’ailleurs, qu’en sais-je. Nous leur rendons la carte et cherchons un taxi pour la gare, la marche de la veille n’ayant rien donné pour les bus. Comme celui-ci laisse tourner le compteur, nous pouvons voir que celui d’hier nous a effectivement arnaqués du double. Je savais que j’avais le bon prix !
Bref, le reste de la journée se solde par une longue attente à Macdo (à côté de la gare et il y a du wifi illimité). Quelques recherches sur le Vietnam de plus en plus proche sont de rigueur.

Un truc drôle à la supérette. Nous discutions gaiement et nous ouvrons la porte de la supérette. Nous stoppons notre conversation d’un coup… “Let it goooooo !”, titre phare de la Reine des Neiges en anglais, retentit à nos oreilles. Sympa la radio locale, je vais l’avoir en tête toute la soirée maintenant. Puis au contrôle à la gare un des gardiens nous parle en chinois. Je lui réponds Faguo (France en chinois) à tout hasard et apparemment c’était la bonne réponse. Il a enchaîné tout content (il n’a peut-être pas vu le doute dans mes yeux) et là j’étais larguée, on a bien ri. Nous sommes en campagne en fait, on sent que les étrangers sont inexistants ou presque dans la population. Rebelotte pour l’attente avant de faire notre voyage en couchette. Du bas, si on s’est bien compris avec l’hôtesse hier. Direction Nanning ! Arrivée prévue à 6h.

2 réactions au sujet de « Journal de séjour #41 – Foshan = IP Man »

  1. Je suis toujours épatée par le détail porté aux représentations dans les temples ou les musées, c’est de véritables œuvres d’art !
    Et alors, qui a gagné la partie de Uno ?!??

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