Journal de séjour #187 : Un trek au Canyon de Colca
La journée commence à 2h du matin, la fatigue est là mais la motivation est plus forte. On se prépare rapidement et on descend nos affaires. Pour ce trek on ne part qu’avec un sac, le reste restera à l’hôtel. Aujourd’hui on prévoit de faire un trek dans le Canyon de Colca et d’y passer une nuit pour ensuite faire une ascension qui risque de nous faire travailler intensivement. On attend alors patiemment à partir de 2h50 que le van passe nous prendre et ce dernier ne tardera pas à passer autour de 3h15. Ce dernier fera le tour de la ville en collectant petit à petit les autres membres du groupe. De nuit la ville dort encore mais elle laisse apparaître un cadre très beau sous les feux des lampadaires et des nombreux vans de tours qui circulent eux aussi aux mêmes tranches horaire. Le van plein, ce dernier partira à 3h40 de la ville pour un trajet d’environ 3h30 le temps de faire une bonne sieste.
À 6h30 on arrive enfin en ville, on n’a pas très bien dormi. Mais pour le petit-déjeuner on répond présent, on nous installe à une table et on prend tous le petit-déjeuner tranquillou.
On reprend le bus puis on part en direction de la Cruz del Condor, un spot en haut d’un canyon. De là on peut observer les condors voler ! Le lieu est beau mais difficile d’apercevoir ces animaux, et lorsqu’on les voit c’est pas simple de les prendre en photo…
On ressaute dans le bus direction le Canyon de Colca. Arrivés sur place on nous dit que Delphine et moi devons changer de groupe. On ne comprend pas trop sur le moment car il n’y a que nous deux qui devons changer de groupe. On est dégoûtés car on s’était fait une pote Suisse pendant la durée du trajet. Bon pas grave ! Avant que l’autre groupe nous rejoigne, on prend un bâton de marche (un simple bâton en bambou) mais on doit le payer 3 soles !!! Rien à faire, on le garde jusqu’à ce qu’il se casse ! C’est cher pour un bout de bâton en location ><
Un guide vient nous chercher. Son nom est James, il nous ramène auprès du groupe et commence à nous montrer le chemin au bord du canyon.
Juste impressionnant. Il faut savoir que la journée nous allons faire beaucoup de descente, un peu de chemin plat, puis un enchaînement de montées et descentes pour finir avec une grande descente jusqu’à un endroit appelé l’Oasis. Concrètement on descend tout au long du canyon pour finir au centre. Puis le lendemain nous devrons faire une montée de 5 km juste à flanc de falaise. Mais ça on en parlera au moment venu.
Sur ce on commence notre marche à la borne 0 km, tout se passe bien. Je m’aide des feuilles de coca (que je mâche, pour m’aider à mieux respirer et me donner de l’énergie). James me dit que c’est une bonne idée et m’encourage à en prendre.
On commence à voir les premières bornes kilométriques. La fatigue n’est pas présente mais c’est beaucoup de plat et de descentes en zig-zag. On doit faire attention à ne pas glisser ou marcher sur un caillou instable. (Les photos sont plus parlantes)
Notre objectif à ce moment c’est de rejoindre le pont en contre-bas mais comme tout le monde n’a pas le même rythme de marche, nous devons alors attendre que tout le monde soit au point de rendez-vous afin de pouvoir continuer en groupe. On arrive alors à ce pont il manque 3 personnes mais ils arrivent assez vite. Nous, on en profite pour faire une pause en attendant.
Puis on traverse le pont complètement instable, on commence une série de montée et de chemin plat. À chaque pause, James nous donne des informations concernant la faune et la flore locale. Il nous explique aussi la vie des locaux dans le canyon. Chaque pause est un moment agréable, on reprend nos souffles en douceur et on en apprend beaucoup sur la culture locale.
Vers 12h30 on mange dans une petite auberge. Le repas est excellent : soupe de quinoa et un petit plat, riz, frites et viande. De quoi avoir de l’énergie.
On repart prêts à affronter les montées et les descentes raides. On sent que pour certains la montée n’est pas simple (on apprendra plus tard, qu’ils n’ont pas l’habitude et qu’ils ne sont en vacances que 3 semaines au Pérou). Quand on voyage pendant des semaines notre corps s’habitue à un rythme plus soutenu. Du coup après avoir grimpé des montagnes, un trek comme celui-ci est faisable, non pas insurmontable.
On arrive à franchir une dernière montée où nous attend un petit vendeur. On lui achète de l’eau et des bananes non pas pour la suite mais pour la montée du lendemain. Car depuis notre point de vue, on peut voir le parcours qu’on devra faire le lendemain depuis l’Oasis jusqu’au sommet du canyon. Autant vous dire, juste à voir on sent que c’est faisable mais qu’on va avoir du mal avec l’altitude. (On passe de 2000 à 3000 mètres d’altitude).
Bon dernière étape, descendre une longue pente en zig-zag et arriver jusqu’au pont. Pour Delphine ça se passe bien, elle y va assez vite mais tout en prenant soin que ses pieds ne glissent pas. Me concernant j’y vais en toute naïveté, en courant le plus souvent (c’est pas recommandé) mais en pente je n’arrive pas à y aller doucement, et j’arrive plutôt bien à éviter les pierres glissantes. On arrive enfin en bas de la falaise au niveau du pont. Nous avons parcouru environ 18km ! Ouah ! Par contre nous sommes les premiers de notre groupe arrivés en bas. On attend un bon moment avant que le reste n’arrive.
Lorsque le groupe est au complet, on traverse enfin le pont. Pire que le premier, celui-ci me donne envie de vomir tellement il se balance sur le côté. Pour Delphine elle le traverse comme Charlie Chaplin avec son bâton de marche qui rappelle la canne. Passé le pont, on a encore une belle montée à faire avant de rejoindre notre auberge, enfin ! On arrive, on nous assigne une chambre puis on prend une bonne douche bien fraîche. N’ayant pas de porte, on monte la garde chacun son tour, puis on mange un bon repas et on se couche tous à 20h. Demain le réveil est à 4h et on commence la grimpette à 4h30. On s’endort comme des gros bébés.