Journal de séjour #186 : Le couvent Santa-Catalina
Nous nous levons assez tôt, nous avons pris un rythme péruvien. Pour ce dernier jour à Arequipa, nous partons au marché avec un achat bien précis en tête. Demain nous partons en trek au Canyon de Colca et pour tenir le coup Will veut tenter la feuille de coca. C’est la recommandation principale pour les touristes pour contrer les effets de l’altitude. À chiquer ou en thé, ça fait du bien. Nous marchons donc jusqu’au marché où nous pouvons apprécier les produits locaux. Comme à chaque fois, tout est compartimenté par secteurs : la viande, la restauration, les fruits, les produits laitiers. Nous commençons avec les sucreries qui se présentent naturellement à nous. Nous prendrons également quelques fruits et finirons avec les feuilles de coca. Celles-ci se trouvent dans la partie médicinale-ésotérique. On y trouve toutes les plantes possibles pour se soigner mais aussi les offrandes éventuelles pour les saints ou pour la Pachamama, la terre-mère.
Un peu glauque, pour cette dernière l’offrande constitue en des fœtus de lama séchés. C’est culturel, c’est comme ça.
Au final, Will se laisse tenter par la partie restauration qui propose notamment le ceviche. C’est une salade de poisson cru avec oignon et citron. C’est excellent mais à 10h30 ça sera un simple gratin de pâtes pour moi.
Nous repartons avec nos trouvailles vers le centre-ville pour visiter le couvent Santa-Catalina que nous n’avions pu voir la veille. Au passage nous faisons un petit arrêt dans une chocolaterie. Le couvent est immense. Il est reconnu comme étant une petite ville à l’intérieur de la cité. Il date du XVIe siècle mais a dû être reconstruit ou rénové en fonction du temps et des tremblements de terre. Aujourd’hui, une petite communauté de nones vit dans une partie recluse du couvent. La plus grande partie des espaces est ouverte au public. L’autre particularité architecturale est la couleur des “rues » et des cours qui séparent les cellules. Entre l’orange et le bleu vif, nous avons vraiment l’impression d’avancer dans un village espagnol.
La vie des nones est expliquée au fur et à mesure des pièces à visiter. Nous commençons avec le parloir, seul lien avec l’extérieur. Elles parlaient à leur famille à travers une lourde grille en bois et grâce à un tourniquet elles pouvaient échanger des objets.
Le cloître suivant était dédié aux novices qui devaient suivre une certaine instruction monastique avant d’être intronisées. Enfin, à travers les différentes cellules, nous pouvons apprécier le luxe relatif de la vie à Santa-Catalina. Loin d’être entièrement sommaire, le mobilier pouvait être assez riche selon sa propriétaire. Elles avaient toutes un lieu d’aisance privé et pour beaucoup une cuisine privée pour faire des pains et des gâteaux. La pharmacienne possédait un véritable établi avec les meilleurs ingrédients.
Étant donné la taille des lieux, il fallut instaurer rapidement l’eau courante. Des gouttières au sol sont visibles dans tous les logements et sont même camouflées par le pavement à l’extérieur. L’eau était présente jusqu’aux lavoirs placés en dénivelé pour une meilleure circulation. La visite est très intéressante. On prend du temps à voir chaque partie, chaque salle. On imagine facilement la vie paisible des nones.
Le reste de l’après-midi sera plus tranquille. Nous nous reposons un peu car la suite ne sera pas de tout repos. Nous resterons donc à la crêperie avant de nous reposer à l’hôtel.