Journal de séjour #184 : Le Calvaire à Copacabana… à la frontière aussi !
Nous partons ce soir pour le Pérou. À part le check-out il n’y a pas grand-chose à faire. Nous avons pourchassé Internet dans les restaurants. Résultat, à midi et demie nous avions déjà mangé.
Nous décidons de partir dans les hauteurs pour avoir un autre point de vue de la ville. Nous grimpons tout doucement el Cerro del Calvario, la colline du Calvaire, qui reprend le chemin de croix de Jésus. Nous devons reprendre notre souffle souvent à cause de l’altitude. Un toutou nous encourage en grimpant avec nous. C’est vrai, il s’arrête quand on s’arrête et nous accompagne tout du long. Will lui a donné des biscuits sur la fin.
La vue depuis le sanctuaire au sommet est superbe. D’un côté nous avons Copacabana et son port, de l’autre le lac Titicaca et la Isla del Sol.
Nous redescendons, tentons un autre restaurant avant de nous résigner à revenir à l’hôtel. Nous devons de toute façon récupérer nos valises pour ce soir.
Nous patientons jusqu’à l’heure du départ, puis descendons la rue jusqu’à l’agence… qui est fermée. Dire que nous voulions aussi y faire du change. Comme il est encore tôt nous patientons gentiment. Will surveille les bagages pendant que je cherche un bureau de change, autre que des comptoirs de fortune au milieu de la rue. J’en trouve un mais la jeune femme a l’air absorbée par son activité et met du temps à me voir. Soit, j’attends. Quand elle daigne lever la tête, je lui demande du change en soles (Pérou). Elle me répond que c’est possible et retourne à son carnet. Très bien, je rassemble la somme et patiente à nouveau. Elle reporte son attention sur moi et voit les billets bolivianos (Bolivie). Et de me répondre : “vous m’avez dit que vous vouliez des soles mais ce qu’il vous faut ce sont des soles ». Je ne parle ni ne comprends parfaitement l’espagnol, je vous l’accorde, mais je pense avoir demandé la chose correctement alors qu’elle… Pas sure d’avoir tout compris. Bref tout ça pour me renvoyer à un des comptoirs de bois en pleine rue. Non merci et à jamais !
Je remonte la rue vers Will. Il a été rejoint par trois touristes et un gamin qui “travaille » pour notre agence, toujours fermée. Apparemment, c’est le petit qui va nous amener à notre chauffeur, un certain Max. Le temps passe, nous attendons on ne sait quoi. Le gamin n’est pas très loquace et joue avec d’autres enfants du quartier. Le temps avançant, nous lui demandons où est Max. Il passe un coup de fil mais pas de réponse qui suit. Rien pour nous rassurer. Juste en face, un bus est garé et des voyageurs pour le Pérou y montent. Un des trois autres touristes s’en approche pour demander s’il s’agit également de notre bus. Tout ce qu’il en tire c’est qu’il faut y attendre Max. Nous traversons tous la rue avec les bagages mais toujours rien. D’autant que le gamin s’est éclipsé aussi. La dame en charge de ce bus nous explique qu’il lui reste des places mais elle ne peut nous les donner, ils ont l’habitude. C’est Max qui doit payer nos places auprès d’eux. D’ici-là impossible d’embarquer avant. C’est hautement frustrant. Nous n’avons aucun numéro à joindre. Will repère le gamin sur la place d’à-côté. Il y va avec un des trois autres. Je le vois retenter un coup de fil. Les garçons reviennent, Max sera là dans 5 minutes. Effectivement peu après, le fameux Max arrive et va discuter avec la dame. Nous pouvons faire charger nos valises. Encore un peu et il n’y avait plus de place dans la soute. Évidemment c’est le système un autocollant contre un ticket et juste pour ma valise il n’y a plus d’autocollant disponible. Le monsieur va chercher un autre talon, pendant ce temps Will va voir ce qu’il faut faire pour la suite. Le monsieur met un temps fou pour revenir mais enfin mon sac est chargé. Nous devons encore nous inscrire sur un registre avec les autres passagers. On nous donne les papiers pour la douane et en piste ! Nous pouvons nous installer.
Dans le bus nous remplissons les documents, nous sommes plutôt rodés. Nous avons démarré et quelques temps après nous arrivons à la frontière. Depuis la file d’attente nous voyons des guichets de change. Will en profite pour changer une partie de nos bolivianos. Il s’avère que le taux est excellent. J’y vais aussi pour changer le reste. Alors que nous approchons du bureau d’immigration, un agent nous donne un nouveau papier à remplir. Nous remplissons scrupuleusement ce énième papelard. Alors que nous allions passer, une Française arrive essoufflée. Ils ont oublié de lui tamponner le passeport ! Ils s’en sont rendu compte à la douane d’entrée. Nous redoublons de vigilance du coup. Enfin je passe et Will me suit. Sortie de la Bolivie enfin accomplie.
Il fait nuit noire et notre bus n’est plus présent. Il avait avancé mais depuis la route impossible de voir où. Personne pour nous indiquer la suite, nous avançons à travers les barrières dans la direction de départ. Effectivement nous tombons sur le prochain poste-frontière plusieurs centaines de mètres plus loin. Le Pérou nous tend les bras et notre bus aussi. Nous allons dans le bâtiment et rejoignons d’autres voyageurs. Là encore, une simple formalité. Nous pouvons retourner dans le bus. Un accompagnateur attend que tout le monde embarque pour vérifier que tous les passeports ont été tamponnés et que tout le monde a bien le petit coupon nécessaire à la future sortie du territoire. Nous roulons vers Puno où nous devons changer de bus. Alors que la route défile, le bus s’arrête sur le bas-côté. Ça dure un petit moment et j’entends une fille dire que quelqu’un a été oublié et qu’il faut retourner en Bolivie… Heureusement fausse alerte, la disparue papotait juste au niveau en-dessous. Nous repartons.
À Puno, nous récupérons nos valises et retrouvons Max qui doit aussi acheter nos tickets pour Arequipa. Nous le suivons au guichet de la future agence de transport. Nous devons encore donner nos passeports pour nous faire enregistrer et choisissons les places tout devant. Nous patientons ensuite dans le hall sans savoir où aller. Max est déjà parti. Il nous reste une heure avant le départ. Je demande à notre agence où sera le bus, ils m’indiquent la prochaine porte. Je demande confirmation à l’agente devant la porte. Elle me dit qu’il faut d’abord acheter les droits de péage. Zut, c’est comme la Bolivie ici. Elle m’indique le bureau. Je préviens les trois autres touristes de notre groupe et m’avance vers la longue file d’attente avec nos billets. Chanceuse, j’aperçois un fenestron s’ouvrir sur le côté du guichet. Une dame fait signe d’avancer. Impolie, j’y vais de suite avant que d’autres ne la remarque. Il y a des restes d’opportunisme après la Chine. Je règle le droit de passage et elle colle un autocollants sur nos billets. Nous n’avons plus qu’à attendre le départ.
Après une longue attente, nous sortons sur le quai. Tous les autres bus sont déjà partis et il est bientôt 11h. Ce qui semble être notre bus ne paye pas de mine. Le haut du pare-brise est même fracturé. À ce stade, Carglass remplace. Enfin, nous chargeons les sacs et allons nous installer. Ni salón, ni semi-camas, ce sont des sièges tout ce qu’il y a de plus classique sur lesquels nous allons passer la nuit. D’autant que là où nous avions trop chaud dans les autres bus, nous aurons trop froid dans celui-là. Bonne nuit en perspective !