Journal de séjour #153 – Visite de l’Île de Pâques
C’est la journée de visite de l’Île de Pâques. Ça tombe bien, il doit faire beau aujourd’hui. Les autres jours ont été pluvieux dans l’ensemble. Nous nous levons bien avant l’aurore et partons en catimini. Nous démarrons la voiture et avançons dans l’allée. Nous nous arrêtons juste pour être sûrs que nous n’avons rien oublié. Nous ne voyons pas arriver un type bizarre encapuchonné. Le gars commence à baragouiner un truc à Will. Nous ne comprenons pas. Will fait mine de remonter dans la voiture en disant que nous devons y aller. Le gars se rapproche encore et tout ce que nous comprenons dans sa phrase c’est “cocaïna ». De suite, nous répondons “non, non » et le gars repart sans plus de questions. Nous filons vite fait. Heureusement, plus de peur que de mal. Au final, nous ne saurons jamais s’il en vendait ou s’il voulait acheter…
Nous partons donc dans la nuit vers la route de bord de mer. Bien sûr nous n’y voyons rien mais ça doit être joli. Peu à peu nous sommes rejoints par d’autres voitures, sur le même modèle que nous. Nous sommes sur la bonne route, ce sont tous les touristes qui ont eu le courage de se lever tôt. Nous suivons tous ensemble la longue route sinueuse en une joyeuse file. De la lumière commence à apparaître à l’horizon. Arrivés au parking, nous nous garons et nous nous avançons vers la ligne de moaïs. Heureusement que nous avons acheté nos tickets hier car des touristes se font refouler pour entrer “gratuitement » sur le site. Tous les autres forment une ligne face aux moaïs. Peu à peu le soleil apparait et nous laisse apprécier une vue sublime entre les moaïs et la mer en arrière-plan. Seul petit bémol, les nuages empêchent une visibilité bien nette. Mais c’est vraiment histoire de pinailler. C’est superbe !
Une fois le soleil levé, nous reprenons la voiture et allons au site juste derrière, dans la montagne. Il s’agit de la carrière où étaient sculptés les maoïs. La carrière n’ouvrant qu’à 9h30, nous avons une petite heure à tuer. Nous nous installons au café de la carrière pour le petit-déjeuner. Enfin le site ouvre et nous pouvons nous rendre sur les lieux, toujours en montrant le ticket. Celui-ci se fait tamponner et nous devons remplir tout un cahier pour dire qui nous sommes, où nous logeons, d’où on vient, etc. Après quelques recommandations d’usage (pour la sauvegarde des lieux), nous avançons vers la montagne. À gauche, nous pouvons aller jusqu’au cratère mais nous prenons à droite pour la carrière. Le sentier nous entraîne sur les flancs de la montagne et nous pouvons voir un très grand nombre de géants de pierre, dont certains couchés par le temps. L’un d’entre eux nous interpelle, il est sculpté en position agenouillée. Nous ne savons pas pourquoi. Les seules indications que l’on peut avoir serait par le biais d’un guide local. Il n’y a aucun panneau explicatif dans le site. Nous pouvons aussi voir des moaïs à moitié sculptés dans la paroi, à jamais inachevés.
Après une heure de déambulations, nous repartons vers un site à la pointe sud de l’île : Orongo. Au niveau du cratère d’un autre volcan, un ancien village est encore présent. Il s’agissait d’un lieu sacré, habité seulement à une certaine époque pour des rites précis et la compétition qui allait élire le roi de toute l’île. J’en reparlerai dans un autre article mais les peuples de l’Île de Pâques étaient unis par un seul homme, un roi qui changeait tous les ans à la suite d’une compétition type course d’obstacles. Ce village donne sur la falaise et de là il est possible de voir trois îlots importants pour la cérémonie dont le plus grand s’appelle Motu Nui. Juste une petite parenthèse pour dire que Motu Nui est le nom de l’île où vit Moana (alias Vaïana en France). Bref, rien à voir avec l’image donnée par Disney, c’est un roc aride où personne ne pouvait vivre. La visite est sympa mais on y vante un autre art que la sculpture de moaïs : les pétroglyphes. Des personnages de la mythologie locale ont été gravés sur des rochers alentours. Ils ont été tellement abîmés par le temps, la météo et les touristes qu’on ne peut presque plus les approcher et qu’on ne les voit que difficilement.
Voici Motu Nui l’île référence dans le dessin animé Moana (Vaiana pour les rebelles du slip)
Une pause déjeuner s’impose et nous repartons en ville. Au passage nous prenons une auto-stoppeuse qui s’avère être Française. Nous nous arrêtons en cours de route pour prendre une photo de la vue et en route pour la ville.
Nous déposons notre compatriote qui part en plongée et allons manger.
Nous commençons à fatiguer donc nous annulons la grimpette en haut du plus haut volcan de l’île. À la place nous allons voir une série de 7 moaïs placés différemment de tous les autres. Ils font face à la mer tandis que tous les autres sont tournés vers la terre. Ils rendent hommage aux premiers voyageurs, les Polynésiens, ayant acosté sur l’île. Tous les autres protègent les habitants à l’intérieur des terres.
Nous terminons avec la visite gratuite du musée où nous pouvons mieux retracer l’histoire et le quotidien de ce peuple.
Une fois tout cela fait, nous retournons en ville et rendons la voiture plus tôt. C’est presque l’heure où Lía termine sa première partie. Nous la rejoignons au restaurant et buvons un petit jus en attendant tout en profitant d’Internet, le seul point qui fonctionne sur l’Île de Pâques. Ayant tous terminés, nous partons vers le port pour une glace et une gaufre.
Il est de nouveau l’heure de travailler pour Lía, nous rentrons chez Maca. Nous lui racontons notre journée et nous reposons une petite heure avant de partir manger en ville avec elle. Les frites à partager sont un régal.
Quand nous avons fini, c’est au tour de Maca d’aller travailler. Nous l’accompagnons jusqu’au restaurant. Au passage nous entendons beaucoup de bruit en ville. En regardant de plus près, un bingo est organisé avec orchestre et barbecue. Puis nous rentrons à pieds, trop fatigués pour l’attendre. À la maison nous tombons sur Miguel et un de ses amis en petite fête improvisée. Nous goûtons une spécialité alcoolisée du Pérou, le pisco, et son petit goût de citron et de sucre nous convertit. Nous papotons un moment, au point que Maca rentre aussi. Nous nous coucherons à 1h du matin.