Journal de séjour #72 – Les dauphins de Kratié

Journal de séjour #72 – Les dauphins de Kratié

Le seul intérêt touristique de Kratié est l’observation des dauphins du Mékong, une espèce malheureusement en voie de disparition. Bien sûr, l’envie de voir des dauphins sauvages est forte. Mais j’aimerais surtout me rendre compte des conditions dans lesquelles le tourisme se fait. Même en période basse, nous avons eu du mal à trouver une chambre libre. Nous avons dû augmenter le budget pour ne pas tomber n’importe où. Il y aura donc probablement du monde. C’est avec ces réflexions en tête que nous attaquons le petit-déjeuner.


Nous partons en tuck-tuck pendant un long moment. Le point d’observation est très éloigné de la ville. On nous dépose sur une petite place marchande où se trouve le guichet. Le prix est assez excessif (9$ par personne) mais espérons que cela contribue à la survie de l’espèce. Réellement il n’y a aucune infrastructure à entretenir et très peu de personnel… Les tickets en poche nous avançons vers le quai. C’est plutôt un escalier qui descend de la rive vers le Mékong. Quelques bateaux attendent les touristes, rien d’excessif non plus.


La mauvaise surprise vient que nous sommes 4 à avoir nos tickets, 2 autres personnes seules sont arrivées en même temps que nous. Nous pensions partager la même barque, ce qui n’aurait dérangé personne. D’autant que niveau place, c’est large. Malheureusement, chaque “groupe” a droit à sa barque. 3 bateaux partent du quai. Je peux comprendre qu’il faut justifier les salaires de ceux qui restent à quai mais ça ne me semble pas écolo. Ce sont des bateaux à moteur et ils font un sacré boucan. Ça commence mal.

Nous approchons de la zone d’observation et peu à peu les moteurs s’éteignent. Nous continuons alors à la rame. Un bon point. Nous rejoignons un groupe de touristes en kayak. L’hôtel ne nous a pas proposé cette option, c’est dommage. Bref, nous nous arrêtons près de plantes qui dépassent de l’eau afin de laisser le bassin tranquille.
Le but du jeu c’est d’attendre que les dauphins viennent respirer à la surface et pour ça il faut… tendre l’oreille. On les entend avant de les voir. Ils ne font pas de grands soufflets comme leurs cousins marins. Ils remontent aussi plus régulièrement. Nous pouvons voir la bosse de leurs têtes sombres, puis l’aileron avant qu’ils ne plongent. Difficile de dire combien ils sont. Je dirai une quinzaine. Nous restons tous silencieux à les observer. Ils n’approchent pas les bateaux et nous ne bougeons pas. Il me semble avoir aperçu plusieurs fois une nageoire plus petite suivre un des spécimens, une mère et son petit peut-être.


Les kayakistes repartent. Nous nous laissons un peu porter par le courant pour changer de point de vue. Ça a duré 20 minutes. Puis nous entendons un autre bateau arriver. Notre rameur nous propose de rentrer pour laisser la place. S’il y a un relais entre les barques, ça peut être un moyen de réguler le nombre de personnes sur l’eau. Nous repartons contents d’avoir pu observer ces dauphins fluviaux. J’aurais encore un bémol pourtant, j’aurais préféré qu’on s’éloignât plus du bassin avant de remettre le moteur.
Nous accostons et partons retrouver notre chauffeur qui nous amène cette fois à une montagne où est construite une pagode.

Après certaines grimpettes à notre actif, c’est plus une colline qu’une montagne mais passons. Il y a effectivement quelques marches mais rien d’insurmontable. Il y a un petit complexe monastériel découpé en trois niveaux. Après la première volée de marche nous arrivons au niveau des salles de vie des moines, les communs, et une petite bibliothèque. Une deuxième volée de marches et nous arrivons dans un lieu de méditation à ce qu’il semble. Les derrières marches nous amènent au sanctuaire de Bouddha. C’est modeste mais on a une vue sur toute la campagne à travers les arbres. Le plus intéressant reste un ensemble de statues, Bouddha au centre d’une assemblée, qui semble plutôt tourné vers la vallée que vers le temple. Bouddha nous tourne le dos et ça nous donne l’impression qu’ainsi il veille sur la campagne environnante.

Nous redescendons tranquillement avant de repartir vers l’hôtel. Beaucoup de maisons sont construites le long de la route en terre ou pseudo-goudronnée. Nous les voyons défiler jusqu’à arriver en ville. Elles ont parfois l’air fragile mais le plus impressionnant sont les escaliers menant à l’étage. A croire que tout le budget de la construction part là-dedans.


Nous prenons le repas à l’hôtel. Le reste de l’après-midi est dédié au blog. Il n’y a pas grand-chose d’autre à voir en ville d’une part et d’autre part le temps est plutôt couvert.

Après l’orage d’hier, nous n’osons pas sortir. Nous profiterons plus de Siem Reap les prochains jours. Arrivent le dîner et le temps de nous coucher.

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